Pourquoi vouloir absolument tout mettre dans des cases ? Il faut être un peu marteau, ou vouloir trouver des poils sur un œuf pour agir de la sorte ! Si la vie ne devait être qu’une boîte où l’on s’enferme, un abécédaire d’idées reçues, où serait le plaisir ? Il faut oser le bonheur, le laisser s’approcher sans le brusquer, il peut être aussi fragile que la flamme d’une bougie, mais il éclaire et réchauffe tout autant dans la nuit de l’ennui…
Regardez, prenez exemple sur moi : sur la Mer du Bon Temps, je suis le roi de la flibuste ! Je connais toutes les îles où s’abriter en attendant que passent les orages, les coups de gueule, les coups de dents, je détourne des cargaisons de petites joies parfumées comme des fleurs d’acacia, légères comme des flocons de neige et je m’en repais sans complexes, les doigts de pieds en éventail, le chapeau sur le front, sous le soleil, exactement. Dans mes bouges de bonheur, celui qui entre est un ami. Ensemble nous chantons fort et les verres partagés font reculer des déserts d’indifférence. Fi des cravates qui vous étranglent, des costumes de convenances et des chaussures vernies, pensez différent, soyez fous, laissez la petite araignée que vous avez au plafond tisser gentiment la toile de vos rêves. « Vivez, si m’en croyez, n’attendez à demain. Cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie ».
Galet
sujet semaine 42/2015 - clic