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4 juin 2016 6 04 /06 /juin /2016 18:16
Grüznik, Cerise et les autres.... la suite.   Almanito

Sujet semaine 23/2016 - clic

 

Ce pauvre Grüznik, l'amoureux transi de la tante Sol, n'avait pas fini de nous en faire voir. (pour ceux qui s'en souviennent: "la cerise sur le gâteau" - clic)
Quelques années après la naissance de ma petite soeur Cerise, (une vraie guigne, celle-là, qui n'avait rien du coeur de pigeon) il avait gentiment invité la famille à passer les vacances en Krandesiskw, son pays.
Mon p'pa, il n'était pas trop d'accord, vu qu'il avait remarqué que la petite Cerise était aussi rousse que l'oncle Grüznik, sauf, naturellement, qu'elle n'avait pas de barbe, elle. Mais finalement m'man l'avait convaincu sur le quai de la gare, au dernier moment, en lui servant tout un laïus scientifique sur la nécessité du hasard en génétique et papa était monté dans le train avec nous, rassuré.

 

L'aventure avait commencé dès le lendemain. L'oncle Grüznik, à notre grande joie nous avait proposé une balade en mer sur son Yacht grand luxe. Le départ avait été assez rocambolesque car en réalité, le yacht ne lui appartenait pas et il avait fallu échapper aux gardes-côte qui sont restés à nos trousses un bon moment avant d'abandonner pour reprendre, bredouilles, le chemin de l'estuaire et du port.
Une fois tranquilles, nous avons pu enfin profiter de la promenade ensoleillée sur une mer d'huile, des oiseaux et des dauphins, d'autant que le bateau regorgeait de bonnes boutanches et de champagne. Ca aide.
Si bien que le Grüzik a fini par s'endormir comme tout le monde sous l'effet conjugué de l'air du grand large et des Veuves Cliquot, Fourny et Cheurlin  réunies. (le champ', ça fait les veuves joyeuses, lance toujours ma m'man quand elle est pompette)
Le choc a été terrible, au point que Cerise et moi, on n'a pas pu s'empêcher de vomir sur les belles banquettes en fleur de cuir. Le beau bateau, tout luxueux qu'il fut s'était écrasé comme une coque de noix contre les rochers d'une petite île. "il ne marchera plus jamais comme avant!" se lamenta Victor-Emmanuel, le gentil matelot chinois qu'on avait emprunté en même temps que le yacht et qui n'avait eu de cesse de faire du gringue en douce à la tante Sol durant tout le trajet.

 

Vous ne le croirez peut-être pas, mais cette île, maudite, aux dires de Victor-Emmanuel qui en avait vu d'autres, n'existait pas sur les cartes et durant les trois mois de notre exil forcé, nous n'aperçûmes, même de loin, le moindre bateau ou avion. Alors si au début nous avons pu pêcher grâce aux filets que p'pa avait confectionné avec les bas résille de m'man, il fallu songer à d'autres nourriture lorsque ceux-ci furent usés.
Certes, l'endroit regorgeait de hérissons bedonnants que nous aurions pu embrocher, mais nous eûmes pitié de ces pauvres bêtes, qui pour la plupart étaient responsables de famille nombreuses.
C'est là que nos regards se tournèrent vers Victor-Emmanuel... Quoi? Je vous entends d'ici, mais  ne dit-on pas faute de mousse, on mange le matelot, dans le langage populaire? Cependant le bougre, outre le fait qu'il n'était pas copieux, était malin et vif et nous nous rendîmes compte rapidement qu'il ne serait pas facile à attraper. Pas question non plus de toucher aux enfants, mes parents, très pratiquants,  redoutant la promesse d'une punition divine.
Restait le Grüznik. "Un peu gras...il tient plus du loukoum que du steak de cheval" jugeait m'man toujours obnubilée par le cholestérol pour notre santé.
Tante Sol et ma m'man commencèrent alors à tenir des discours sur les vertus de l'art associé l'effort physique à tous propos. A force d'allusions grossières mais habilement présentées, la fibre artistique finit par gagner les ténèbres de sa cervelle du tonton.
Dès lors, on le vit dès potron-minet s'activer à charrier de grosses pierres pour les ériger soigneusement en colonnes. Nous ne manquions pas, à chaque occasion, de tâter la fermeté en progression  de ses muscles, comme de bons maquignons, attendant avec impatience le jour où m'man décrèterait enfin: " ça y est, il est à point....séché dans le sel...façon viande des Grisons....ça vous dit?"

 

Hum? ...Vous dîtes? ...Repentir?

 

 

Almanito

commentaires

J
Peut-être auront une suite des aventures Ce pauvre Grüznik, l'amoureux transi de la tante Sol ?
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J
des grisons certes mais des grisonnants ?
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A
Une aventure qui mériterai une suite , c'est trop drôle :)
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M
Super la suite des aventures déjantées de cette famille hors normes ! Quand l'estomac parle...
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E
quelle cruauté dans cette aventure épatante et jubilatoire !
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A
Hein? T'aimes pas la viande des Grisons?

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