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28 janvier 2018 7 28 /01 /janvier /2018 20:00

sujet 04/2018 - clic

On en avait parlé et reparlé...Je préférai la Bretagne et lui la montagne. On avait eu, une fois de plus ce genre de discussion qui ne mène à rien. Pourquoi s'obtinait-il à vouloir sans cesse m'imposer ses goûts sans tenir compte des miens ? Chaque moment de la journée devenait un formidable sujet de querelle. Le petit café au lit des débuts, il valait mieux ne plus y penser ; la journée commençait sur les chapeaux de roues : le premier levé s'empressait de vider la cafetière sans pour autant refaire de café, premier levé, premier servi ! Quand je ne travaillais pas j'attendais qu'il parte pour me lever, comme disait la chanson, je voulais juste déjeuner en paix ! Quand la porte claquait, je me délectais à l'idée d'occuper tout l'espace de la maison sans entendre le son de sa voix. Je ne sais pas pourquoi on avait pris cette direction mais on filait droit devant, sans doute jusqu'au mur, sans parvenir à modifier notre façon de nous conduire. Ni lui ni moi ne voulions perdre la face puisque trop décidés à imposer nos idées. Nos nobles idées, jadis réprimées par des ex-conjoints intolérents. Plus avertis, donc, et plus endurants, aux fils des jours on devenait de plus en plus malins, plus têtus, plus mordants, plus ambitieux et aussi plus malheureux. Que fallait-il faire pour retrouver la douceur des débuts ? Fallait-t-il accepter de prendre un chemin de traverse en suivant les directives du GPS "de la sagesse", avec sa voix douce qui a pour vocation d'arrondir les angles ?

 NON ! Impossible ! nous refusions impérativement de mettre de l'eau dans notre vin, qu'il soit de Bordeau ou de Bourgogne, rouge ou rosé, frais ou chambré. Il dégoulinait tel quel dans notre gosier, avec un goût de bouchon, si bien sur c'était "l'autre" qui l'avais choisit !

Je rêvais de longues promenade en bordure de mer, de poissons cuisinés de milles façons, de veillées en se racontant nos plus beaux souvenirs d'enfance, nos plus inoubliables fous rire d'adolescents...

Lui, il ne rêvait de rien, il voulait juste aller à la montagne et c'est tout.

Et bien contre toute attente, j'avais accepté l'idée de partager ses vacances à la montagne. Victorieux, il convia sans attendre ses amis, Gérard et Daniel à boire un verre. Il se redressait fièrement pour leur annoncer  "la nouvelle". Je dus fuir à la cuisine plusieurs fois pour qu'il ne me voit pas pouffer de rire en pensant à la farce que je lui réservais...

Le grand jour était arrivé, on était dans le train. Soudain, plus vraie que nature, je saisis la valise rose( présumée mienne) et m'élança sur le quai, prétextant la néssécité d'acheter un carnet de mots flêchés pour la route. A peine en dehors du train, celui ci démarra après les annonces et précautions d'usage. Assit tout au fond, toute tentative d'échappement aurait été vaine...C'est pourquoi je le vis, sagement intallé, passer devant mon air faussement affolé. Il l'était, lui, réellement...bien que l'Aventure ne faisait que commencer !

Je vois encore ses yeux ronds et sa bouche déformée, essayant de me faire je ne sais quelle recommandation !

Regagnant, nôtre voiture, j'imaginais facilement son étonnement quand il comprendrait la tournure qu'allait prendre ses vacances tant attendues. L'hotel confortable où il pensait naivement passer ses prochains quinzes jours, s'apparantait plus à une espèce de cabane sans aucun confort, au milieu d'une forêt de pins, encerclée de montagnes hostiles. A oui, j'oubliais de vous parler des meutes de loups qui l'attendaient pour son stage d'initiation intitulé : "vivre avec les loups". Son guide personnel (j'y avais mis les moyens), le pêcherait dès son arrivée : un gaillard d'un mètre quatre- vingt- dix- huit, jeune retraité de l'armée de terre, instable psychiquement (si j'en crois les commentaires sur le site de réservation), et ayant garder la bonne habitude de commander et aussi de faire usage de son arme dans les cas de danger présumés. Tous s'annonçait au mieux donc pour lui. De plus je l'avais désencombré de son téléphone portable, de sa carte bleue et de son porte monnaie ; tous ces objets qui lui seraient totalement inutiles là bas, se trouvaient dans la fameuse valise rose que j'avais en main. Dans la cabane, au milieu des pins, gardée par les loup, il aurait tout le temps pour trouver dans la valise bleue, une tenue saillante parmis mes vêtements. Il y piocherait, désespéré : mon pyjamma rose en pilou, mes léggings fleuris, mes tops à bretelles fluos et les strigs inconfortables qu'il m'avait offerts.

Ah oui, pour plus de compréhension, il faut que je vous présise que j'avais échangé le contenu de nos valises respectives !

Je regardais ma montre, en route vers ma bretagne tant désirée, J'y serais avant la nuit en prenant mon temps...

Je montais le son de l'auto radio et chantais, libre et heureuse ! Un rire s'intercalait entre les paroles, alors que j'imaginais mon "cher et tendre" grimper dans le téléphérique sous les injontions de son guide. Et oui, l'accès à la maisonnette ne se faisait que par ce moyen d'élévation et se poursuivait sur une à trois heures de marche, selon l'allure ; moi j'optais plutôt pour quatre, en tenant compte de ses problèmes d'agacins et de l'obstination dont il avait fait preuve le matin, en portant ses  de ville.

Tout cela je vous le raconte d'en haut, perchée sur mon nuage, au paradis blanc...Mourir de rire, c'est possible, c'est ce que j'ai fait quand j'ai vu Albert descendre le dernier du train, après quinze jours de "dépaisement programmé", avec une tête d'évadé de bagne, un top rose, un léggings bleu ciel à paquerettes orange, parfaitement assortis à ses mocassins noir (du noir çà suit avec tout), lesquels présentaient toutefois quelques égratignures...

 

 

Maryline18

commentaires

M
Mourir de rire, c'est cher payé ! Sacrée revanche :)
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M
Oui c'est cher payé mais entre nous...j'ai plusieurs vies...! (chut !)
A
Pauvre de lui .... sa nouvelle devise estivale : En été, qui cherche la montagne au lieu de la mer récolte le bagne ... ou bien la galère !!!
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M
:) ! OU qui cherche la petite bête toute l'année, rencontre les loups en été ! :)
J
oups... retrouvailles conflictuelles à prévoir !
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M
A condition de redescendre de la haut ! :) pourquoi pas !
D
La vengeance est un plat qui se mange froid ! Excellent !
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M
Il y a un adage que j'aime beaucoup aussi : Il faut se méfier de l'eau qui dort ! :))
V
Il était grand temps que vous fassiez vacances à part !
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M
Je confirme ! :)

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