Je porte en main nos turpitudes,
l’ivresse des tournées passées,
nos escarmouches sur la place,
nos rires, nos histoires bien grasses,
chansons de garde après trois verres
et nos dégaines de travers,
teint rubicond, pull à l’envers,
nos déconnes et nos gros mots,
nos vannes au goût de calendo.
Dans ce bar égayé jadis
des cris aigus des filles de joie,
bas de nylon, baisers carmin,
qui donc à présent se souvient
de nos anciennes bacchanales
et de nos amours à dix balles ?
Je pense à vous Rose, Paulette,
Jeanne, Lucie, Blanche ou Suzon,
je pense à toi surtout Lisette
dont j’adorais la beauté nue,
qui me promis plus qu’aventure
et qui n’est jamais revenue.
Je porte en main les trahisons
et les erreurs de ma jeunesse,
je porte en main tous mes pardons,
l’isolement et la tristesse,
je trinque seul à mon passé
à l’avenir peu reluisant,
un dernier verre au bon vieux temps
un dernier verre pour le printemps.
Bébert (alias cloclo)
Le blog de Cloclo
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