sujet 23/2019 - clic
C’est réconfortant de savoir qu’en toi quelque chose se raidit !
Je me souviens qu’après ton quatrième whisky
tu bandais mollement.
Tes brusques échauffements rétrécissaient comme une veste pure laine, passée en programme essorage.
Tu étais si sûr de lui manquer
si sûr de me manquer
si sûr de nous rassurer elle et moi, par ta présence transparente
ton incompétence arrogante et ta barbe mal taillée.
Je compatirais volontiers à ta douleur mais quelques vagues souvenirs de tes échafaudages d’allumettes,
censés établir une passerelle confortable entre nos deux corps
nos deux chagrins,
nos deux espoirs conjugués et nos désespoirs rageurs, font que,
le ciel me pardonne,
je suis heureuse, hilare, rieuse
tout bêtement enchantée.
Je m’en vais trinquer à ta santé en galante compagnie
car
comme ta légitime épouse, dans ma liberté de pouvoir choisir sans trahir,
j’ai mis moi aussi un fort bel homme
dans mon lit.
(extrait de "la fleuriste au caniche perdu - France Lacoste - "éditions BdL 2009)