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3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 14:00

 

Assis à califourchon sur la chaise du café, Mathieu prend ses aises tout en soulageant son dos mis à rude épreuve par le travail de la semaine puis il sort de sa poche sa tabatière et entreprend de rouler minutieusement une cigarette avec l’odorant tabac de la Semois.

Un coup de langue humide sur le fin papier, un ajustement précis des moindres brins, un petit tapotement contre la table et la cibiche est allumée avec délectation.

Longue inspiration, les yeux mi-clos.

Lente expiration de satisfaction.

 

- Que bois-tu Mathieu ? demande Boniface.

- Comme d’hab !

 

Le verre de vin frais entre les doigts Mathieu est tout à son contentement.

Dans la salle, à l’étage du café, la fête de gymnastique bat son plein et les jeunes en tutus, collants ou tenues folkloriques viennent tour à tour se désaltérer au comptoir.

- C'est beau la jeunesse ! s’exclame Mathieu, le regard attendri.

Quelques rires étouffés, quelques oeillades à la dérobée vers les tables ; la jeunesse se moque bien des vieux voyeurs.

 

Les verres succèdent aux verres. Les tournées générales s’entrecroisent. Mathieu ne sait plus à la santé de qui il boit.

La sienne ? Bah ! Il y a si longtemps qu’il ne s’en soucie plus et ses yeux injectés de sang en témoignent.

 

- Allons, Mathieu, réveille-toi, la fête est finie, on ferme !

- Boni…Boniface… on est mieux chez toi...qu’en…qu’en face !

 

En titubant légèrement, Mathieu traverse la route, longe le mur du cimetière et s’en retourne vers sa ferme pour une semaine de labeur et de solitude.

En passant devant la grille entrouverte, il s’arrête le regard tétanisé par une lueur sur une pierre blanche, celle de la tombe de sa Jeanne. Alors, le poing levé vers le ciel, il pousse un cri rauque et rageur " putain de camion ! "

 

Vite, l’autre main fouille la poche de la veste à la recherche de la tabatière.

 

Mony

 

3 décembre 2011 6 03 /12 /décembre /2011 10:12

 

« Je bois system'U'matiquement pour oublier les amants de ma femme » chantait Borris V. ; et toi cher inconnu, bois-tu pour oublier tes soucis quotidiens ou ton passé gravé sur ton visage triangulaire ?
Tu as l'air solitaire, as-tu perdu ce qui est plus cher pour toi ? Ou c'est l'habitude qui t' a réduit à cet état ? Méfies-toi l'habitude tue écrivait Oriana F.
Dis-toi bien que si la cause de ta tristesse est l' abandon d'un être cher, lui aussi il t'a perdu, il devrait être plus triste que toi, parce que tu es quelqu'un qui inspire confiance, tu es quelqu'un de humble, de très convenable et j'aurais bien aimé être des tiens et toi des miens, même si je n'ai pas les moyens de t’héberger un jour.
Cette relation nous permettrait, toi de briser ta solitude et moi d'avoir un ami en plus.
Tu es entré dans mon existence par une fenêtre de mon ordinateur et tu es devenu un des miens. Je sais que toi au moins tu ne me lâchera pas, et j'aimerai te garder le plus longtemps possible. Pour cela mon dernier conseil : "l'alcool non(ou plutôt avec modération) l'eau ferrugineuse oui".

 

Kamal

2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 20:40

 

Mange, ma belle,
Mintchine n’a pas faim.
Il est comme ce buveur que tu vois devant toi
Sur cette toile,
Un gars hardi, aux plaisirs simples,
Un ballon de rouge, et peut-être deux.
Ou trois ou quatre si les poches de ses potes
N’ont plus de gros trous.
Car le vin est comme le pinceau,
Il fait oublier les exigences absolues :
Du pain pour manger,
Un toit pour abriter.
Du charbon pour réchauffer les bouts
Des petits doigts de notre enfant.
Non, ma belle, je t’en prie,
Mange.
Mintchine n’a besoin
De rien.

[NB : Mon texte est basé sur l'article du Wikipedia en anglais au sujet de Mintchine qui dit que l'artiste affamé priait à sa femme de manger en disant qu'il n'avait pas faim, et quand le couple a réalisé un peu d'argent, il se privait encore des choses en disant "Mintchine n'a besoin de rien".

 

http://en.wikipedia.org/wiki/Abraham_Mintchine]

 

Joye

2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 20:35

 

A l’approche de Noël
Quand s’illumine tout Paris
Dans la chambre d’un hôtel
Et la froideur de la nuit
Le peintre exilé, solitaire
Cigarette et verre en main
Se grise seul jusqu’au matin
Et dans cette brume éphémère
Où s’enivrent tous ses rêves
Retrouve l’enfance oubliée
Un jour dans les rue de Kiev

Alors

Dans La douce ivresse du soir
Et le frimas de l’hiver
Lui reviennent en mémoire
Les essences de sa terre
Les arômes d’épis de blé
De La koutia parfumée

 

Chloé

2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 15:45

 

Qu'est-ce-que vous voulez
J'suis un type qui a mal tourné

Déjà enfant, quand j'allais à l'école
Où l'on n'm'voyait pas très souvent
j'préférais les mûres et les chansons
Dénicher les oisillons dans les buissons

Comme disait ma pauv'mère
T'es un môme qui va mal tourner !

Ma pauv'mère avait d'l'idée
J'ai tous les vices
J'ai foid je bois je fume
Pas qu'd'la réglisse
Et v'là qu'j'm'enrhume
Rien qu'd'en parler

Qu'est-ce-que vous voulez
J'ai trop voulu être libre
Comme lorsqu'j'étais écolier
J'n'ai pas su trouver l'équilibre
Ni une place dans la société

J'suis comme un type qui a mal tourné

Même ma Nicole
Elle en a eu ras-le-bol
De m'voir rentrer presqu' chaqu' soir
Tout barbouillé de désespoir

Rien à offrir, rien à donner
J'suis pas rentier
J'n'ai pas de métier
Dont j'peux m'vanter

Je n'suis qu'un type
Qui a mal touné
Un chansonnier
Mal décoré

 

Agnès

2 décembre 2011 5 02 /12 /décembre /2011 08:07
 
Non, non, mademoiselle Claudine*,  pas la peine de te déshabiller.
Je suis pas là pour des chienneries.
Je suis là parce qu’il fait rudement bon ici, et que dehors il fait rudement froid, tu vois ? Et j'ai encore deux heures à attendre le camion de Serguei. Et il se trouve que je suis riche. Je l'ai bien vendu, mon Josef. Trois cents kilos de côtelettes et de saucisses, pur glands et balles de seigle arrosées de kvas, rien à jeter. Sacrée bête. Ça m'a fait peine de le quitter, le Josef.
Alors je me suis dit : Alyosha Adamovitch, c'est pas souvent que t'es riche, alors pourquoi t'irais pas goûter le champagne de chez Tanina, qu'il parait que c'est du vrai champagne de Crimée ?
Eh bien tu vois, mademoiselle Claudine, c'est de la bibine, ton Champagne ! Au prix que je l'ai payé,  j'aurais bien aimé au moins qu'il ne soit pas tiède ! Fadasse ! Du breuvage de femmelette ! C'est pas ça qui va me tenir chaud derrière le camion de Serguei. Heureusement que j'ai mes provisions pour la route !
Et va pas croire que les chienneries,  j'en suis plus capable, mademoiselle Claudine ! Mais les dames, je les aime bien en chair, tu vois, et toi t'es maigre comme une ablette. Et puis, j'ai vu que tes amies sentent toutes bien bon, même la vieille Tanina, avec sa tête de chouette, et moi, j'me suis pas lavé depuis un mois, depuis que le puits est gelé, alors j'ai ma fierté.
Et arrête de te cacher dans ta perruque platinée, mademoiselle Claudine, tu crois que je t'ai pas reconnue, Yekaterina Feodorovna, derrière la peinture que tu te colles sur le visage ?
Tu t'imagines peut être qu'au village on croit ce que raconte Olga ? Que t'es partie travailler à la poste de Omsk ? Et que c'est la poste qui lui a payé sa cuisinière émaillée quand on a retrouvé ton père Fédor  noyé, le nez dans une flaque là où un moineau aurait passé à gué ? Dieu ait son âme, le plus grand buveur de vodka après le père Kostya !
Allons, Yekaterina, déjà fillette t'avais la croupe qui balance !
Et, tu veux que je te dise, Katerina ? T'as rudement bien fait. T'es mieux là qu'à ratisser la boue pour chercher des glands pour les cochons.
Même si, je peux bien te le dire maintenant, si mon Grisha est allé se faire tuer en Tchétchénie, c'est bien parce qu'un beau matin tu lui as annoncé que tu partais travailler à la poste à Omsk, et que t'as jamais écrit.
 
* en Français dans le texte
 
Emma
 
 
  
1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 22:18


Le journaliste:
Vous êtes le père de la psychanalyse. Pouvez-vous nous retracer votre parcours ?  


Sigmund Freud :
De la foutaise ! Quand j’étais jeune, je désirais me faire remarquer à tout prix. J’avais lu un illustre inconnu qui voulait révéler au monde la réalité de l’inconscient. Enfin, il appelait ça l’intra- psychisme. Je me suis servi de son délire et je l’ai plagié, en modifiant un tant soit peu ses propos pour faire plus vrai. Il faut dire que c’était un religieux du XV°s !

 

J :
Quand même, Monsieur Freud, personne n’oserait….

 
S.F :
Je suis une merde que je te dis petit ! Ma thèse de médecine…un ratage total !

J :
Le refoulé, les résistances, l’interprétation des rêves…..

 

S.F :
De la gnognotte, de la poudre aux yeux ! Tout ça n’existe pas et je m’en fiche comme de ma première culotte! Mon verre et ma cigarette c’est tout !

 

J :
Mais enfin, ces progrès, cette science …

S.F :
Ecoute mon brave : l’Occident a besoin de certitudes, de concepts tarabiscotés, de fanfreluches pour salon où ces dames peuvent se pâmer. Mais quoi ? L’homme a besoin de pain, de sommeil et copuler. Le reste c’est du bla-bla–bla pour midinettes. C’est à cause de toutes ces conneries qu’il meurt. La crise actuelle n’est pas financière mais elle est née d’un trop plein de théorie, de conceptualisation. Regarde aujourd’hui. Les pères peuvent être mères, les mères ne sont pas forcément celles qui engendrent, les couples stériles ont des enfants et les vieux aussi. Plus de repères, de générationnel. Tout est dans tout et dans son contraire. Les scientifiques veulent jouer avec le feu et gagner plein de tunes. T’as qu’à voir avec le nucléaire ! Ils ne sont pas capables d’éteindre l’incendie qu’ils ont allumé.
Alors ? Perdition, misère et folie sont au rendez-vous. Et ça mon pote, c’est vrai !

 

Danielle

1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 18:43

 

..." Le liquide me brûle les boyaux...ça rend amnésique à tout un chacun un bon vieux grog !
Pourtant, hier, j' ai vu le Paulo se soûler la gueule à n' en plus finir...
Pourquoi, pourquoi... Dieu de mes péres...y pense t' il seulement à sa Rebecca et ses trois mômes...
Le froid, la faim...et on boucle le mois avec des patates douce à toutes les sauces...si...si...
Et Daniella qui n' est pas venue ce soir comme à l' accoutumée me mijoter la fameuse soupe aux betteraves... je lui dois dix roubles !...
C' est justice, tout travail mérite salaire...
Je crois que demain je vais accepter la proposition de mon ami l' épicier pour lui vendre la toile qui lorgne pour une peccadille...un dessin noble que j' ai fait qui représente la main du paternel de mon paternel...
Ah mes aïeux heureux...et voilà dame nostalgie qui me fourmille de la tête aux pieds...
Aprés tout, j' ai besoin de si peu de choses pour être serein ...ma peinture...la nuit, ma chére complice...
Allez, allez Abraham...encore un p' tit coup de spiritueux qui donne un coup de fouet à l' âme et basta !
Demain sera un autre jour. "

 

AngelJanvier

1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 15:03

 

Ta casquette faisait un pli dans ton épaisse chevelure. Lorsque tu la retirais, tu avais toujours l’air mal coiffé. Quelque fois c’était juste pour passer la main dans ta tignasse rebelle, mais si c’était dans l’intention d’en corriger quelques uns ou quelques unes, valait mieux se tenir à carreaux.
Autour du ventre, pour tenir le pantalon, tu portais ces longs tissus, flanelle en hivers, plusieurs tours, les reins ainsi maintenus pour les durs labeurs dans les champs.
Je me souviens de toi avec tes chevaux, tu me disais de ne pas approcher. Lointains souvenirs de la petite enfance, je savais ta sollicitude.
Une autre fois, tu faisais le cidre, et tu nous appelas, nous faire goûter le premier jus dans une vieille casserole toute bosselée. Tu riais, tu disais : « Il ne faut pas trop en boire ». Longtemps j’ai cru que c’était à cause de la casserole, on dirait bien qu’elle n’était jamais lavée, bien calottée. Mais non, le premier jus de pomme, si bon, si doux, c’est un sacré laxatif !
Dans la cour de la ferme, tu lavais tes pieds dans une cuvette, et quand nous passions, tu nous éclaboussais, grand-mère te criait dessus, et nous nous décampions comme de jeunes poulettes.
Ce que tu pouvais la taquiner, la Mariette, le comble le jour de la St André, c’était ta fête, le jour d’anniversaire de ta première fille, notre mère, et puis la grande foire à Chartres. Le dernier weekend de Novembre, nous partions tous, petits et grands, le repas du midi avait été plus que d’ordinaire arrosé, et tu étais si gai. Tu déconnais quoi, tu faisais péter les limites, le trop plein de sérieux, c’était des farces toute la journée, qui n’amusaient pas du tout, du tout, grand-mère. Ces yeux gris devenaient noirs, et les tiens si bleus riaient si fort.

Tu parlais peu, tu pouvais rester des heures sans rien dire, je ne t’ai jamais entendu donner un avis, débattre, discuter quoi. Aussi lorsque le jour de mes 12 ans, tu m’as dit : « Te voici grande maintenant », et encore, me montrant du doigt la langue de bœuf qui trônait sur la table : « Regarde, celle-là, elle n’a jamais menti », de tous les cadeaux reçus ce jour, je ne me souviens que de celui-ci.

Tu vois, la seule chose qui me rende triste, alors que me reviennent tous ces souvenirs de toi, c’est quand devenu bien vieux, ils t’ont interdit, de faire ton jardin, sous prétexte que… ben, oui, n’importe quoi !
Comme si la durée de la vie pouvait remplacer son intensité. Tu n’as pas supporté, et tu es tombé en dépression, plus le goût à rien, tu as traîné comme ça quelques années, tes yeux bleus toujours mouillés de larmes qui ne coulaient pas.
Ta peine, la même que celle des animaux privés de liberté…

 

Miche

1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 12:40


Je trinque à la santé
des indignés
des oubliés
des déshérités

à ceux qui en ont assez de trinquer
je lève mon verre de l'amitié

je trinque à la santé
de Léo l'accordéoniste
de Sacha Micha tendant les cordes
d'une balalaïka
et les dés de la destinée
roulant sous la table de l'estaminet

je trinque à la santé
du ruisseau qui s'entend encore
sous la noirceur du bitume

je trinque au pont Mirabeau
et dessous coule la Seine

je trinque à la santé
de ceux qui ont osé dire non
quand ON attendait un oui à l'unisson

je trinque à ta santé
frère de solitude
toi qui as su dire oui
sans chercher à savoir d'où je venais

à toi Douce
qui un jour me prit la main
sans la retenir
et moi me regardant mourir
dans ton sourire

au "gisant vénitien"
aux "poètes assassinés"
aux grands qui portent encore sur leur visage
leurs yeux d'enfants

je trinque aux pavés de Paris
battus tous les samedis
et les jours de criée

je trinque à la santé
de la vie
aux rimes pauvres
aux rimes riches
qu'est-ce- que ça peut faire
s'il manque des pieds
en poésie
on peut tout faire

je trinque à la santé
du désespoir
quand il est le seul
à me tenir chaud le soir

je trinque à la santé
du soleil et de la pluie
à la lumière à son ombre
aux ailes de l'espoir

je trinque à la santé
de l'océan
à sa musique
à ses vagues limpides
à ses peintures d'histoires

je trinque à la santé
de ceux que j'ai aimés
aujourd'hui dispersés
aujourd'hui disparus

je trinque à la santé
de mes rêves perdus
ceux que j'ai oubliés
ceux que j'ai vécus
ceux qui ne sont pas encore nés

je lève mon verre
à tout ce que je n'ai pas encore é-crit

 

Agnès

1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 12:35

 

Non Monsieur, je ne bois pas, le Verre ?
---
Quel verre ?
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Hein , celui que j'ai dans la main ?
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Ben c'est du jus de tomate, rien de plus sain qu'un jus de tomate surtout s'il est bio.
---
Tu ne sais pas ce qu'est le bio mais mon pauvre vieux tu retardes, le bio c'est des tomates cultivées dans une terre fourrée de bouses de vaches.
----
Hein ? Tu n'as pas de vaches ben prends des chèvres ça fait pareil.
------
Pas de chèvres non plus, là mon pote je ne peux rien faire pour toi.
-----
Non Monsieur je ne fais pas diversion avec le bio, je suis sain d'esprit Monsieur et je peux te dire qu'aujourd'hui c'est la fête des cocus et j'entends à fêter ça comme il se doit … Avec du jus de tomates
____
Bien arrosé mon jus ? Trois gouttes de tomates, le reste de vodka, rien que du bio mon cher. Allez patron un verre pour Monsieur, il sera plus gai.
- Mais vous êtes seul.
- Vous vous foutez de ma poire ou vous êtes bourré patron, il est devant vous ce triste sire.
- Je ne vois qu'un homme et c'est vous et je ne vous servirai plus car je ferme. De plus vous êtes bien ivre ce soir comme les autres d'ailleurs.

- C'est pas ma faute s'il y a des fêtes tous les jours. Allez Etienne à la tienne et garde moi encore de ce jus de tomates Hic, il est fa...meux.

 

Aimela

1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 12:31


Ah l'vieux Raoul
Qui toujours nous saoule
Avec ses histoires
A la tombée du soir
Un verre d'oubli à la main
A l'estaminet du coin
Assis à l'envers le père la chaise
Son trône, ses aises
Veuf de la Clémence
Fertile de sa semence
Douze gamins
Mais seul comme un chien...
Village aux cent âmes
Saigné par une infâme
La ville ogresse en somme
Mangeuse d'homme
Pareille à un néon
Piège à papillon
Ses mômes vont s'y brûler la vie
Ici elle se glaçait d'ennui
Ont-ils lancé un jour au père
Valise faite fuyant leur terre...
A Pâques qu'ils disent
Ou à la Trinité, visite promise
La chanson il connaît le vieux
Une année sur deux...
Alors Raoul
Se saoule
Bien un peu sous l'béret
Au seul estaminet
Histoire de noyer son chagrin...
Diablesse de vie, diable de gamin !

jill bill

1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 12:26

 

Je porte en main ma solitude
le souvenir de nos tournées passées
nos escarmouches sur la place
nos vannes, nos histoires bien grasses
chansons de garde après trois verres
et nos dégaines de travers
teint rubicond, pull à l’envers
nos déconnes et nos gros mots
nos rires au goût de calendo.

Dans ce bar éclaboussé jadis
des cris aigus des filles de joie
en bas nylon, baiser carmin
aujourd’hui qui donc se souvient
de nos anciennes bacchanales
et de nos amours à dix balles?

Je pense à vous Paulette
Jeanne Lucie toutes les autres
je pense à toi surtout Lison
dont j’adorais la beauté nue
qui me promit plus qu’une aventure
et qui n’est jamais revenue.

Je porte en main les trahisons
les cruautés de la jeunesse
je porte en main tous mes pardons
l’isolement et la tristesse
je trinque seul à mon passé
à l’avenir peu reluisant
un dernier verre au bon vieux temps
un dernier verre pour le printemps.

 

Cloclo

1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 10:02


Caresse sur ma joue
Lorsque tu n'es pas là,

Je cherche le secours
De tout ce qui se voit
Se fume et se boit
Pour retourner vers toi.

Cette étrange saveur
Qui parle de ta voix
Et fait battre mon coeur
Au rythme de tes pas.

Jusqu'au bout de cette heure
Où ma pensée s'en va
Basculant dans la peur
De mon désir de Toi.

Lise

1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 08:09

 

A rak
B oukha
R hum
A bsinthe
H ydromel
A rmagnac
M intchine-tchine

 

vegas sur sarthe

1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 07:45

 

Je me souviens de tes petits pas dans les miens et de nos sourires quand tu me marchais sur les pieds presque à chaque fois en éclatant d'un rire qui me donnait la foi.
Je me souviens des vas et viens, de nos soupirs quand la musique cessait et que tu me lâchais la main pour t'enfuir presqu'à chaque fois.
Je te vois tourner et rire, tourner et vibrer, tourner et  tanguer et rire encore.
Je te revois vivre aux éclats !
Je sais que l'heure approche où moi-même ne vivrais plus ces pas, ces danses, ces émois.
La patience marche au pas, marche ou pas, ne marche pas, car ...je pense toujours à toi...

Je sais que ma mort signera elle aussi le plaisir qui finit, les pas qui restent là sur le plancher ciré et inanimé, la danse qui s'arrête, la musique qui grince et la fin d'une époque, notre époque, à nous deux mon Amour , à nous deux...

Je me souviens, je t'enlaçais et tu aimais ça.
Je te guidais ; tantôt tango, tantôt tchatcha...
Je t'entrainais dans une approche tournoyante et c'est vrai que tu me manques à chaque fois que je les vois, ces jeunes de chez moi, glisser sur le plancher usé de ce troquet qui n'en finit pas de mimer nos bals, aimés, perdus, on se demande pourquoi ?

Nous dansions et je suis là, immobile sur une chaise,
La tête et le nez à l'envers,
Je suis là à attendre je ne sais plus trop quoi...

Tu sais, oui tu sais bien que je te regarde vivre dans la mort de toi qui me hante en admirant la jeunesse qui dévore nos pas, qui se place et se déplace sans se souvenir ni de toi ni de moi.

Je me tais ;  je les admire en cachette de toi.
Je pense à la danse, sans voix.

Le petit verre de vin câlin m'ôte les grains de chagrin qui roulent dans mes veines...
La danse n'a plus raison de moi.
Ma foi, c'est comme ça !

Annick SB

30 novembre 2011 3 30 /11 /novembre /2011 21:30

 

Le buveur - Mintchine          

Abraham Mintchine

29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 18:33

 

 

Rien n'altère sa soif de musique.
Rien ne le dérange.

Ni cette place inoccupée du balcon
Ni ce tohu-bohu au sein de l'auditoire
Pas même le bruit du coeur contenu dans chaque regard
Ni les chuchotements qui s'évaporent decrescendo dans le feutre des fauteuils.

Pugnace, il semble chercher la plus haute note, la plus belle mélodie.
Rien ne l'empêche de dérouler la partition de sa dernière ballade.
Comme l'amoureux solitaire, il jouera pour sa rose et qu'importe si sa musique est triste ou gaie et qu'importe le corps de l'instrument, il veut jouer...il jouera donc dans ce soir qui s'achève, tout embaumé de parfums de couleurs en éventail, car ce soir...le prince, c'est lui.

Bientôt d'autres musiciens viendront le rejoindre avant le soleil de l'aube.
Imagine-t-il déjà le chant d'une sirène quittant le port...
Mais là, maintenant, rien n'altère sa soif de musique. Ce soir. Ce soir et pour demain.
Il peut enfin fermer les yeux.
Commencer à jouer.
A s'oublier.
Le silence lui appartient.

 

Agnès

28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 22:40

 


Un jeune père de famille annonce à son épouse qu’il emmène ses deux grands enfants, Pierre et France, à un spectacle.
Le petit Pierre a huit ans et France est d'un an son aînée.
Déduisant qu'ils allaient au cinéma, Pierre et France en salivent d'avance.
Pas de regrets non plus pour leur petits frère et sœur, qui, bien trop jeunes, restent à la maison avec leur maman chérie.

Première surprise, ils passent devant le cinéma mais ne s'y arrêtent pas. Direction le Grand Théâtre. Atmosphère feutrée. Ils s’installent dans de confortables fauteuils pourpres, bien trop grands pour eux.

Pierre se dandine dans son fauteuil, il ne tient plus en place, ce spectacle l'indiffère et l'exaspère au plus haut point. France aussi s'impatiente. Vivement que tout cela se termine !

N'étant pas du tout intéressé par la scène, Pierre promène son regard tout autour de lui dans la salle. Il ne voit que des "vieux", captivés par les chanteuses interprétant l'œuvre et accompagnées par la symphonie de l'orchestre. Il ne savait pas qu'il s'agissait d'un opéra, il ne l'a su que bien plus tard.

Ses yeux reviennent maintenant sur son père, tout près de lui.
Contrairement aux autres spectateurs, lui, n'observe pas la scène. Son regard est tourné vers cette loge, en haut à droite. Rivé et ancré à cette loge dans laquelle Pierre croit reconnaître une dame d'environ le même âge que sa maman. Un petit coup de coude à France. Mais oui, c'est celle qui discute souvent avec papa quand il vient nous chercher à l'école, celle qui s'en va discrètement quand on arrive. T'es sûre ?

Ce jour-là, Pierre a appris un nouveau mot.
Il a appris ce que voulait dire "Trahison".

 

SklabeZ

27 novembre 2011 7 27 /11 /novembre /2011 20:25

 

Ne crois pas ce qu'on te raconte, la musique ce n'est pas qu'un groupe de personnes tapant sur des instruments divers. C'est quelque chose de très profond.Certes, il faut des musiciens pour jouer,mais l'harmonisation et la concordance entre eux, ont une très grande importance, d’où le rôle essentiel du chef d'orchestre.
Ne crois pas tout ce qu'on te raconte, la musique ce n'est pas un vacarme assourdissant, c'est une union de plusieurs mélodies qui donne des sensations profondes et fait vibrer notre existence ; d'ailleurs ne dit-on pas que la musique adoucit les moeurs et nourrit les esprits.
Ne crois pas tout ce qu'on te raconte, une troupe ne se constitue pas comme ça à la légère; pour faire de la bonne musique, ses membres doivent être sur la même longueur d'onde et s'entendre à merveille.
Ne crois pas ce qu'on te raconte, les musiciens ne doivent pas travailler dans un bruit assourdissant, pour avoir l'écoute du public, le silence doit être de mise.
Ne crois pas tout ce qu'on te raconte, la musique est, comme la vérité, universelle, mais chacun à la sienne.

 

Kamal

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