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14 juin 2017 3 14 /06 /juin /2017 18:13

sujet semaine 24/2017 - clic

Elsa m’avait dit "rejoins-moi à 18 heures devant le bureau, n’oublie pas !"

Comment aurais-je pu oublier ?

18 heures 12… Jamais à l’heure, mon Elsa. Doucement je m’y fais, c’est comme cela…

 

 

- Machin tenait le crachoir à la réunion. Quelle poisse ce mec !" a-t-elle dit en passant sa main dans mon cou.

 

Et toujours ce sourire qui me fait fondre ; impossible de lui en vouloir pour quelques minutes passées à l’attendre.

 

Sourire ? Euh… qui semble tourner à la grimace.

- Tu lui as acheté des roses ?

- Ben, oui, j’ai acheté des roses… rouges… nine… pourquoi ?

 

La grimace s’est transformée en un léger fou-rire entrecoupé d’un :

- Elles sentent délicieusement bon ! Viens, allons-y !

 

Elsa à mes côtés et mon cœur est allegro, tout paraît tellement plus joyeux.

 

Bonheur !

 

Quand nous sommes sortis de la bouche de métro elle m’a indiqué un immeuble situé en face.

- C’est là, au premier étage ! Tu sais, j’ai longtemps vécu chez Mémé dans mon enfance. Je suis sûre que tu lui plairas…

 

Plairas, plairas… j’avais quand même l’estomac tout chamboulé, moi !

- Bonjour, je m’appelle Steve, je suis anglais, votre petite-fille va bientôt vous quitter pour me suivre à Londres. Sorry !

De quoi allais-je avoir l’air avec un tel discours ? Du grand méchant loup ?

 

La porte s’est ouverte sur une délicieuse petite dame tout de rouge vêtue.

- Entrez, entrez, soyez les bienvenus ! Oh, merci Steve, a-t-elle dit quand j’ai déposé le bouquet de fleurs dans ses bras.

Derrière moi, j’entendais hoqueter Elsa. Pleurait-elle d’émotion ?

 

Je ne me suis pas retourné et pour cause, j’étais subjugué !

Mémé vivait dans un décor fleuri… fleuri de roses rouges… de tous les formats… d’un plastique brillant ou parsemé de paillettes dorées… dans une bonbonnière surpassant tout ce que je pouvais imaginer…

 

Délicieuse Mémé, comme elle nous manque à présent ! Rien que de l’évoquer après autant d’années, le fou-rire nous reprend.

 

 

Mony

14 juin 2017 3 14 /06 /juin /2017 10:26

sujet semaine 24/2017 - clic

Ces roses je les avais choisies instinctivement. En les apercevant, mon coeur, ce traître douloureux, avait battu un rythme rapide, joyeux, presque festif... allegro comme on dirait en musique. Rouge amour, j’en avais ôté chaque épine, chaque piqûre comme un écho à mon parcours difficile. Ces roses, belles et dès lors inoffensives, je m’en allais les lui offrir. Elle était mon amie, mon âme sœur, mon cœur. J’espérais par-là récupérer ma dame, raviver la flamme, ou du moins la créer. La reconquérir ou recommencer depuis le début, recommencer à la courtiser. Car de moi, souvenez-vous, elle avait tout oublié.

 

 

Tilancia

13 juin 2017 2 13 /06 /juin /2017 20:17

sujet semaine 24/2017 - clic

La jeune et jolie fleuriste s'appelait Rose, c'est du moins ce qu'indiquait l'étiquette malicieusement collée sur son sein gauche. En dessous elle avait cru bon d'ajouter son nom - Floribunda - que j'attribuai à des origines espagnoles et qui lui donnaient d'un coup un majestueux port d'infante.

Ce prénom lui allait comme un gant tant elle en avait la fraîcheur mais pas la fragrance, juste une puissante odeur de violette qui me tenait à distance bien malgré moi.

Son autre main était gantée elle aussi de telle sorte que j'ignorais si mon infante était libre ou maquée à quelque fringant hidalgo.

Je craignais qu'entre elle et moi ne se tissent que des liens purement commerciaux car nous ne parlions pas le même langage, pourtant je ne demandais qu'à apprendre d'un si joli professeur.

 

Il me fallait juste quelques fleurs, un bouquet tout simple pour Germaine qui n'aimait pas les bonbons, à part ces oeufs de mouette pralinés qu'elle m'envoyait chercher chez Tartifiole, le chocolatier de la rue de Noirmoutier mais Rose ne m'écoutait pas, elle parlait ou plutôt elle distillait.

A ma requête avaient répondu cent questions qui, bien qu'écloses d'une bouche adorable aux lèvres humides et veloutées n'en étaient pas moins tordues pour le client relou que j'étais.

Si je préférais les rosacées aux campanulacées?

J'étais pour l'heure de la famille des embaracées et - ce maigre trait d'esprit l'ayant faite rire à gorge déployée ce qui ne gâtait rien - elle osa me proposer des renonculacées pour lesquelles je me gardai bien de tout commentaire déplacé.

 

Hypnotisé par ce décolleté aux boutons naissants, je lâchai malgré moi un "J'aimerais un bouquet de roses" mais je réalisai trop tard que je venais d'allumer la mèche d'un gigantesque feu d'artifice floral dont les noms fusaient comme autant de pétards multicolores et odorants.

J'ignorais qu'il existât sur notre pauvre planète malade des pompons rose ou rouge, des Gloire de Dijon, des Belle d'Orléans, des Jeanne d'Arc, des Allegro, des Pianissimo, des Kilimandjaro et même des hybrides de thé!

Je découvrais stupéfait que les fleurs possèdent des aisselles, des aréoles, des échancrures et aussi des yeux.

Je découvrais que les fleurs respirent, soupirent, palpitent, frissonnent et plus encore.

La nature s'offrait à moi sous les formes les plus capiteuses, les plus sensuelles, les plus jouiss...

 

Je dus m'évanouir un moment tant mon infante était volubile car en reprenant mes esprits je crus voir que les fleurs alentour avaient poussé.

Comme Rose terminait l'exposé d'une Royal Baccara, je hochai la tête pour abréger le supplice; c'était sans compter sur l'épineux sujet – si je peux dire – du nombre de roses et de sa symbolique! Autant de questions qui touchaient à l'intime et m'obligeaient à me mettre à nu. Il me fallait choisir entre la déclaration d'amour, la demande en mariage ou la passion dévorante qui allait changer radicalement le prix du bouquet; j'allais devoir évaluer mon degré de passion pour Germaine devant mon infante.

J'estimais au fond de ma poche l'étendue liquide de ma fortune quand le rideau de l'arrière boutique se déchira brusquement sur mes belles illusions et sur le patron, un gros homme chargé de deux morveux tonitruants.

Le rouge au front, Rose qui s'appelait Gertrude disparut sans carrosse ni citrouille, me laissant seul face à l'hidalgo bedonnant avec dans l'air un parfum qui tenait plus de la couche-culotte saturée que du muguet printanier.

Je cherche encore à comprendre comment j'ai passé la porte et traversé la ville jusqu'à la porte close de chez Tartifiole!

Je rentrais les mains vides et ce soir, Germaine m'attendait. Elle allait encore me faire un cinéma et irait finir la soirée chez sa mère...

 

 

Vegas sur sarthe

13 juin 2017 2 13 /06 /juin /2017 10:44

sujet semaine 24/2017 - clic

Tout est si sombre en cet instant

 

Mais l’hymne à la vie se reprend

 

Quatre concertos pour violon

 

Et l’allégro donne le ton

 

Se recolorent les saisons

 

La fleur du poète fait printemps. 

 

 

Chloé

12 juin 2017 1 12 /06 /juin /2017 10:31

sujet semaine 24/2017 - clic

Si j’étais un homme, je t’offrirais un bouquet de roses rouges

Et je te chanterais, allegro, la chanson de Diane Tell ; ah, si j’étais un homme

Je te déclamerais le poème de Ronsard, « Mignonne, allons voir si la rose. »

Si j’étais un homme, « Mon amie la rose », t’apporterait, allegro, des preuves

De mon amour ardent ; tu la sentirais et me dirait « merci » avec tendresse.

 

Si j’étais un poète, je te couvrirais de mots murmurés qui clameraient au monde

Mon amour mieux qu’un cadeau, un recueil en ton honneur, ah si j’étais un poète

Mes roses seraient des rimes joyeuses et mon chant, allegro, te rappellerait Venise

Et le Bosphore, pas besoin de gondole, pour gravir mes sept collines, juste

Un désir, allegro, d’écrire, te caresser de ma plume-souris-moi, tu es ma source

 

Si j’étais un homme, j’enfilerais le matin ma plus belle chemise, pas de cravate

Qui se ferrait barrière à tes caresses, je mettrais mon blouson, allegro, ma monture

Chromée m’emporterais, avec tous ses chevaux, vers ton château, ma princesse

Même si tu ne crois pas au prince charmant, tu es ma femme idéale et parfaite

Je t’emporterais vers tous les paysages peints et écrits qui sont tes rêves

 

Si j’étais un poète, je te chanterais allegro que « l’important c’est la rose »

Je retirerais les épines de ta vie pour n’en garder que les pétales-caresses

Sur ton corps-feuille sur laquelle je poserais mes strophes, ah si j’étais un poète

Mes vers rempliraient les tiroirs de ta garde-robe, je t’habillerais de baisers

 

Pour que ton cœur soit toujours allegro et que tu n’aies jamais froid ni peur

 

 

Laura Vanel-Coytte

11 juin 2017 7 11 /06 /juin /2017 06:00

sujet semaine 24/2017 - clic

"Allez gros" dur

 

nous savons bien

 

que les blousons noirs

 

fleurissent d'Amour

 

 

XYZpascal

10 juin 2017 6 10 /06 /juin /2017 12:58

sujet semaine 24/2017 - clic

Au nom de la rose

allegro il a marché vers elle

adagio il attend au pied de son bureau

allegretto il siffle comme un oiseau

andantino il l'a vue

 

Elle souriait allegretto au bras de Marco

presto ils se sont embrassés

 

prestissimo sous le porche il s'est caché

vivacissimo il a piétiné le bouquet de roses rouges

 

Fin de la Rapsodie.

 

 

Jamadrou

10 juin 2017 6 10 /06 /juin /2017 12:30

sujet semaine 24/2017 - clic

En mode allegro

Le coeur tambour

Dans le piétonnier

Viendra t-elle ce dimanche

Au premier rendez-vous...

Roses coquelicot

Pour faire ma cour

Gauche tel un jeune premier

Sur les planches

Perdant tout bagou...

 

Et Brel en tête

J'vous ai apporté...

Et Jacques qui s'entête

Les bonbons à préférer...

 

Les gens

Me dévisagent à la scène

Avec un sourire en coin...

Moi dans mon coin

J'attends Madeleine,

Qui me laisse en plan...

 

Midi au clocher me déconcerte,

Une table nous attend

Chez Eugène et sa gouaille

Des frites et des moules

Des moules et des frites...

Mais mon coeur s'effrite,

Je cherche un pied-de-poule

Parmi les passantes, il caille

J'ai l'air d'un merlan

Hors de l'eau, bouche ouverte...

 

Et Brel en tête

J'vous ai apporté...

Et Jacques qui s'entête

Les bonbons à préférer...

 

 

jill bill

9 juin 2017 5 09 /06 /juin /2017 09:06

sujet semaine 23/2017 - clic

Rien ne sert de pleurer, il suffit d’un soupir
 

On a tous dans les yeux des larmes à retenir
 

Bienheureux celui qui sagement sait les refouler
 

Il suffit cependant de si peu pour être enfin comblé
 

Néanmoins, il faut œuvrer dur pour annihiler
 

Ennui, désespoir, chagrin, peine, qui dès lors s’envolent
 

Tortueuse pourtant paraît la vanité de ce billet frivole

 

 

Jak

7 juin 2017 3 07 /06 /juin /2017 10:49

sujet semaine 23/2017 - clic

Deux-cent-quatre-vingt-cinq… deux-cent-quatre-vingt-six… trois-cents… trois-cent-un…

Ploc ! Ploc ! Font avec régularité les gouttes s’échappant du robinet métronome et s’écrasant dans la cuvette.

Trois-cent-cinquante…

Thomas se retourne dans son lit… trois-cent-cinquante-cinq…

 

La voix de Monsieur Leblanc, le maître d’école, se fait insistante et précise :

 

Un robinet mal fermé laisse tomber deux gouttes d’eau toutes les trente secondes. Il faut dix gouttes pour faire un cm³.

Calculez la quantité d’eau perdue en vingt-quatre heures puis en six mois.

Calculez également le temps écoulé pour remplir un bassin de quinze litres.

 

L’angoisse envahit le dormeur et le fait se retourner à nouveau. Entortillé dans l’édredon il se sent pris dans un étau.

Gouttes… étouffement… respirer… respi…

 

Quatre cents ! Thomas pousse un cri de victoire et se réveille en sueur.

Le jour nouveau se glisse sous le store et les premiers pépiements d’oiseaux annoncent gaiement une matinée ensoleillée.

 

Thomas se masse les tempes.

Maudit mal de tête !

Trop bu, trop fêté sa réussite…

 

Réussite ?

Alors, c’est bien vrai, il l’a obtenu son diplôme de plombier spécialisé ?

Qu’en dirait monsieur Leblanc, lui qui jadis le torturait avec ses énoncés tordus et compliqués ?

 

Un petit sentiment de vanité envahit le jeune homme. Oui, il peut être fier de lui.

 

Dodo, encore !

 

 

Mony

6 juin 2017 2 06 /06 /juin /2017 15:21

sujet semaine 23/2017 - clic

Qui a ouvert les vannes du ciel ?

 

Qui a oublié de les fermer ?

 

Un lac immense est né

 

Profondeur: 310 m

 

Longueur: 73 km

 

Superficie en surface: 580 km2

 

Altitude de surface: 372 m

 
PS:  Et comble de "la vanne ite missa est" et du désespoir,  
 
Madame Robinet est morte noyée dans ce lac.

 

 

Jamadrou

6 juin 2017 2 06 /06 /juin /2017 11:52

sujet semaine 23/2017 - clic

Robine est fille de Robin
Robine est fraîche dès le matin
Robine est pure comme la source
Elle aime le bain et la mousse.
Sans elle périra notre monde
Robinet privé de sa bonde
Eau qui s’enfuit et s’évapore
Robine aimée que l’on adore
O grand jet d’eau, fine eau de pluie
Lacs et rivières, fleuves hardis !
Vanité il n’en sera point
Si, du moins, nous en prenons soin
S’efforçant d’en être économes
Pour la survie de tous les Hommes...


Abreuvera longtemps j’espère
Et autrement que par des pleurs
Chaque parcelle de la terre
Pour que jamais plus ne se meurent
Enfants, troupeaux et paysages
Tous ces amis, tous ces visages
Privés souvent des grands bonheurs
Que sont pour eux la moindre averse,
La moindre goutte qui s’y déverse
Et les bienfaits du moindre orage !!

 

 

cloclo

5 juin 2017 1 05 /06 /juin /2017 17:08

sujet semaine 23/2017 - clic

« Vanité des vanités, tout est vanité .[1]» Les auteurs de selfies connaissent-ils cette sentence?

 

S'ils ne la connaissent bien, ils sont bien dans ce "souffle léger", cette "vapeur éphémère"

 

Qu'est la vanité dont le robinet coule sans fin sur internet et même déborde dans nos rues.

 

La vanité de se croire intéressant au point d'éclipser par son image les plus beaux paysages.

 

Le robinet de la vanité déverse aussi des conversations personnelles voire intimes

 

Dans notre paysage sonore, noyant nos plus belles musiques, les chansons les plus sublimes.

 

Quel autre sentiment que la vanité peut donner l'envie de fixer son image sur les Pyramides?

 

La dernière mode est à une application qui vous pare d'attributs grotesques sur votre téléphone

 

Les jeunes ne sont paraît-il pas les seuls à succomber à cette vogue si drôle?

 

Je préfère pour ma part l'image et les représentations des autres malgré ma misanthropie.

 

Je pense particulièrement au genre des Vanités qui s'est épanoui à Leyde au 17 e siècle.

 

[1] L’Ecclésiaste

 

 

Laura Vanel-Coytte

5 juin 2017 1 05 /06 /juin /2017 06:09

sujet semaine 23/2017 - clic

Fut un temps, tu aurais vu.
 
Vu cet autre monde, qui juxtaposait le notre.
 
Par la vanité et l'orgueil des hommes, nous furent privé de cette contrée emplie de rêves, d'enchantement et d'espoir.
 
Aujourd'hui nous reste le vide, celui là même qui empli nos cœurs.
 
 
 
No Name.
4 juin 2017 7 04 /06 /juin /2017 17:31

sujet semaine 23/2017 - clic

-  Monsieur ?

 

- Lucy, il est temps d’ouvrir les vannes. Le barrage menace de céder et si nous n’agissons pas rapidement, Vanité sera bientôt là.

 

 - Mais Monsieur… Avez-vous songé aux conséquences que cela va…

 

 - Assez ! Nous n’avons plus le temps… Fais simplement ce qu’on te demande, humaine.

 

J’avais toujours eu du respect pour mon maître. Il m’avait recueilli quand je n’étais plus rien, m’avait offert un toit… et quel toit ! Dans un délire premier je crus être morte, peut-être l’étais-je vraiment. Ici, les grands dirigeants n’étaient pas les dieux grecs bien connus, non, mais plutôt de nouvelles divinités d’un genre moral. Vanité était l’ennemie jurée de mon maître, aussi lui avais-je juré allégeance en retour de sa bonté. Modeste était un homme respecté mais peu observateur de son entourage. En effet, jamais il ne vit que mes sentiments à son égard dépassaient de loin mon statut d’esclave. Un jour qu’Amour lui rendait visite, il avait vu clair en moi, bien trop à mon goût et j’essayais dès lors de réprimer ces sentiments non réciproques. La vie poursuivait calmement son chemin jusqu’au jour où Vanité déclara la guerre à Modeste. Il changea soudainement. La nervosité et la peur l’avaient rendu irritable, parfois mauvais.

 

Et aujourd’hui il me demandait d’ouvrir les vannes ? Après tant d’années à son service, j’étais remerciée de la sorte ?! Je courrais de rage jusqu’au bord du gouffre, limite de la demeure. Malgré mes remords, je souhaitais lui prouver encore une fois ma valeur, quitte à commettre l’irréparable. C’est là que les vannes attendaient, patiemment, que quelqu’un eut le malheur de les ouvrir. L’eau allait se déverser sur le monde humain tel un tsunami, balayant tout sur son passage. Tristesse allait avoir du pain sur la planche, Mort aussi…

 

Je mis mes petites mains fébriles sur la première vanne, et la tournais. Elle n’opposa aucune résistance et l’eau se déversait déjà. La seconde fut plus problématique. Au moment où j’usais de toutes mes forces pour ouvrir la maudite, celle-ci céda et moi, entrainée par mon élan, ne pus éviter la chute. Je glissais lamentablement et sombrais loin en bas avec la cascade d’eau.

 

Est-ce que la chute parut interminable ? Bien entendu ! Je ne savais pas de quoi j’allais mourir : de la noyade ou de l’impact qui se faisait attendre. Pendant cette descente infernale, ma petite vie défila sous mes yeux : une vie de servitude, d’absence de liberté, de reconnaissance, le vide, et puis cet acte de cruauté accompli sciemment en ouvrant ces foutues vannes. La punition divine ne tarda pas me direz-vous.

 

Ma rencontre avec le sol eut bien lieu. La violence avec laquelle je le heurtai fut indescriptible. Mon corps était brisé. Poupée inanimée, je gisais là, devant ce qui ressemblait à une vieille ferme, l’eau m’assaillant toujours. Le peu de force qu’il me restait ne servit qu’à augmenter la quantité d’eau déjà présente de mes quelques larmes. Modeste savait-il qu’il m’avait tué ? Regretterait-il ma présence ?

 

Alors que l’eau remplissait mes poumons perforés, j’aperçus au loin une silhouette. Elle semblait venir vers moi. J’aurai parié sur Mort, qui d’autre ?

 

 

Elle était à peine consciente quand j’arrivais à sa hauteur. Son corps était douloureux à regarder, elle sur qui mes yeux s’étaient toujours si tendrement posés. Je la pris délicatement dans mes bras pour la tirer de ces trombes d’eau qui n’en finissaient pas.

       

Oh Lucy… qu’as-tu fait ?

 

Son regard azur se posa sur moi avant de s’éteindre, mélange de méfiance et de surprise. Son corps encore chaud entre les mains, je plaidais sa cause auprès des autres. Si on la ramenait à la vie, elle deviendrait l’une d’entre nous, mais personne n’était d’accord sur la valeur qu’elle devait représenter. Beaucoup de propositions furent faites : Bêtise, Culpabilité, Cruauté… Lorsque son nom fut choisi à l’unanimité, il fut pris d’un commun accord qu’elle garde en mémoire ses actes passés pour légitimer sa nouvelle identité. Pour son bien, la souffrance éprouvée et ses derniers instants de vie furent tout de même effacés, par là même notre dernier regard échangé.

 

 

Ainsi naquît Rédemption, qui, de moi et mon intervention, avait tout oublié.

 

 

Tilancia

3 juin 2017 6 03 /06 /juin /2017 13:16

sujet semaine 23/2017 - clic

Pas qu'en chanson,

JE connais

Un coin de pays

D'un ogre le coin

Affamé et assoiffé

Comme dans tout bon conte...

On raconte

Que le bourg apeuré

(Disent les témoins)

L'abreuve et le nourrit

A partir de mai

Au sortir de son hibernation...

 

C'est Yper vrai !

 

Lancez-moi du,

Par la fenêtre,

Pfffff ! Vanité !

Et ce ROBINET...

Un mirage peut-être !

Pour l'ogre, je vous ai bien eu !

 

 

jill bill

27 mai 2017 6 27 /05 /mai /2017 10:29

sujet semaine 21/2017 - clic

« Vous vous souvenez les filles quand nous allions à la piscine et que le gros Robert nous avait montré son p’tit oiseau ? »

 

- « Oh ! Oui je m’en souviens très bien, j' avais crié : Cochon de Robert, tourne toi ! »

 

Et il m’avait répondu :

 

- « Oh ! Les 3 naïades faites attention à vous et ne soyez pas effarouchées par mon bel oiseau.

 

Il vaut quand même mieux pisser sous la glycine, que glisser dans la piscine ! »

 

- « Quelle rigolade ! Quel charivari!"

 

- « Oui, pauvre Robert, c’est finalement lui qui a glissé de l’autre côté le premier ; paix à son âme. »

 

 

Jamadrou

26 mai 2017 5 26 /05 /mai /2017 11:34

sujet semaine 21/2017 - clic

Les commérages allaient bon train sur le banc installé depuis peu à la demande de la municipalité. Aucun compère, aucune commère n'aurait admis qu'ils y étaient opposés. Même que le père Jules, il l'avait dit au dernier Conseil municipal.

 

"Ça va servir aux siestes des fainéants !"

"Ça va être le lieu de rencontre des faignants !"

 

Le dernier sujet était le grand miroir de route au carrefour de la mare.

Pensez-donc, elle a dit qu'il s'était décroché tout seul lors de la dernière tempête.

- Mouais, on l'a peut'êt ben aidé à s'décroché hein ...

- Penses-tu, même pas besoin. Elle a dit qu'il était tombé au moment où elle passait avec sa voiture. J'te dis qu'elle est louche moi cette elle.

- Qui ça elle ?

- Ben sa voisine l'appelle la vieille sorcière c'est tout dire !

Les commérages allaient bon train et passaient déjà à un autre sujeet.

"Il parait qu'le père Jules, il a une recette spéciale pour faire pousser les légumes de son potager" 

Qu'es'qu'tu dis ?

 

Et le ton montait ...

Tant pour compenser la surdité des commères que pour couvrir le charivari des oiseaux dérangés dans les frondaisons de la glycine.

 

 

Jeanne Fadosi 

25 mai 2017 4 25 /05 /mai /2017 15:51

sujet semaine 21/2017 - clic

Anciennes lavandières, Louise, Soisig et Léontine ont gardé l’habitude de se retrouver tous les vendredis.  Elles aiment ainsi se réunir pour papoter, se raconter les derniers potins du coin et se remémorer ces ambiances animées où, au milieu des charivaris des marmots tout en battant le linge "on s’épouillait joyeusement en ragotant".

 

Et comme au temps des lavoirs, elles continuent à cancaner, à dénigrer tous les notables, les voisines, les bons hommes… Elles se gaussent, se moquent d’elles et des autres tout en évoquant le passé, ce travail dur, surtout l’hiver quand, manches retroussées, agenouillées toute la journée, elles devaient fracasser la glace, laver le linge dans l’eau gelée…

 

"On s’caillait souvent les miches, alors  fallait bien faire chuinter les esgourdes pour s’donner du cœur à l’ouvrage ! " 

 

Elles n’ont  rien perdu de leur verve et  leurs langues sont toujours bien pendues ! Ce qui leurs plait aux lavandières, c’ n’est pas tant la médisance mais c’est surtout de s’retrouver, de rire ensemble, d’se raconter.

 

A qui veut bien les écouter, elles ouvrent  volontiers la  boîte à secrets d’une époque où le travail certes était rude mais où on s’avait rigoler .

 

Histoires de femmes

Qui  nous livrent juste

Quelques instants de  vie.

 

 

 

Chloé

24 mai 2017 3 24 /05 /mai /2017 17:05

sujet semaine 21/2017 - clic

l' arbre

 

de toutes ses feuilles

 

écoute avec compassion

 

 

XYZpascal

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