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15 février 2015 7 15 /02 /février /2015 11:29
 
Aujourd’hui, 14 février 2015, j’ai décidé de te dire ce que j’ai sur le cœur.
Oui, tu le vois ce cœur, il est assez gros. Alors, avec mon cœur gros comme ça, en ce jour de Saint Valentin, journée de débauches de bouquets de fleurs, cadeaux, bijoux, chocolats, petits repas aux chandelles, gâteries confises, serments d’amour-toujours et fidélité éternelle, moi, ta femme, ta compagne, ton amie, Valentine revendique l’annulation de cette fête ; que tous les jours soient des 8 mars et des 25 novembre – pas, bien entendu, cette ineptie de fête des catherinettes-.
Car vois-tu, ce 14 février, depuis des temps immémoriaux, célébré, n’est que prétexte à nous asservir avec douceur le reste de l’année.
Je crois que je n’ai rien oublié.
Ah, si, encore une chose. Tes roses, qu’avec des yeux doux et déclaration d’amour, tu m’avais offertes, tu as vu? Elles sont fanées. Non, non, ne te précipite pas chez le fleuriste.
Ce que je veux ? Mais que tu m’entendes, Valentin, et que tu sois, chaque jour, mon ami, mon mari, mon compagnon.
 
Valentine (JaclynO'Léum)
 
14 février 2015 6 14 /02 /février /2015 17:36

 

A tenir ce coussin j'ai tout l'air d'une conne
me voilà fagotée dans ce drapé antique,
je suis à crans, coiffée comme l'as de pique
est-ce moi qui rêvasse ou bien lui qui déconne ?
.

Il dit qu'en Cupidon je n'entends que pidon
que je suis un glaçon, une sainte nitouche
que sur d'autres gibiers brûleront ses cartouches
et que tous mes soupirs, mes mots doux c'est bidon.
.

Je rêve d'un seigneur ou d'un beau cavalier
quand celui-là n'en veut qu'à mon bouton de rose,
j'aurais voulu des vers, il ne pense que prose...
.

Où es-tu mon sauveur, où est mon Valentin ?
Faut-il à chaque fois montrer mon popotin
de crainte de devoir tenir le chandelier ?

 
Vegas sur sarthe
 
14 février 2015 6 14 /02 /février /2015 16:46

 

Cette carte si tendre, je l’ai trouvée dans l’énorme album photo de grand-mère, album au gros fermoir métallique.

Collée méticuleusement à gauche (j’ai pensé côté cœur…) au milieu d’une belle page blanc cassé, et entourée de guirlandes d’arabesques dorées, elle fait face, page de droite, à deux cartes postales paysage en noir gris et blanc de Husseren-Wesserling Haute Alsace.

Sur cette page de droite, justes séparées par une feuille en papier gaufré légèrement transparent, les deux photos noir et blanc sont regardées du coin de l’œil par la dame au grand cœur rose et au sourire enjôleur…

Les cartes postales sont juste retenues par quatre coins collés.

Alors je peux les tenir dans mes mains et je peux lire les mots écrits par mon grand-père le 6 février 1917 et le 12 février 1917.

Pas de St Valentin à cette époque. On s’aimait fort pour le pire et le meilleur.

Des mots écrits à la plume, à l’encre bleue.

Une belle écriture qui fonce en avant, avec des pleins et des déliés.

Des majuscules qui dansent dans les airs, aucune faute.

Une écriture qui court dans les bras de ma grand-mère.

Page de gauche, carte fermement collée ! Je ne pourrai pas lire les mots tendres et réconfortants que grand-mère avaient écrits.

Et moi, j’aime imaginer que ce sont des mots coquins écrits avec toutes les couleurs de la vie !

Allez, je suis tellement émue, que je vais avec vous partager quelques mots de pépé Marius.

« Ma chère petite Marie

Merci pour toutes vos bonnes nouvelles reçues ce jour, elles m’ont fait grand plaisir.

Aujourd’hui il fait très beau mais la journée est triste car les canons ne cessent pas un instant, ça barde.

Je pense qu’il ne fera plus si froid à présent.

Mon meilleur bonjour à votre maman.

Recevez bien chère Marie, un gros baiser des plus affectueux

de votre petit poilu qui vous aime. »

 

Et sa signature : Marius.

 

(Magnifique cette signature, je vois un grand et beau M majuscule qui aime fort et enlace…)

 

Je ne peux vous en raconter plus aujourd’hui 14 février 2015,

une petite larme claire coule le long de ma joue, plouf !

Elle est tombée sur Marius,

vite un kleenex buvard pour, dirait grand-mère, aspirer « ta sensiblerie à fleur de peau. »

 

jamadrou

 

 

14 février 2015 6 14 /02 /février /2015 12:49

R odrique, ah Rodrigue as-tu du coeur ?
O ui, je te le prouve ma Rose
D ame de mon coeur
R eçois-le avec ces roses...
I l est grand pour toi mon amour
G arde le bien sur le tien, il t'aime
U sufruitière je te nomme pour toujours
E t par-delà la mort même...

jill bill
14 février 2015 6 14 /02 /février /2015 12:47
 
La Saint Valentin, la fête des amoureux. Tu parles, Je dirai la fête aux fleuristes et aux bijoutiers de tout poils. Jamais personne ne me l’a fêtée et je refuse qu’on le fasse. Je ne crois pas en cet idiot ni au Cupidon, expéditeur de flèches en plein cœur. Celles qu’il m’a envoyées étaient empoisonnés de bêtises et de souffrances. Je ne crois plus en l’amour entre deux êtres, je ne lis plus d’histoires à l’eau de rose. Les roses sont trop belles dans les jardins. Pourquoi les cueillir ? Elles se sont laissé pousser des épines afin de les laisser tranquilles. Ne croyez pas pas que je sois insensible, ce n’est pas le cas. L’amour pour moi est impossible, c’est tout. Jeune, j’ai lu des écrivains qui savaient si bien en parler moi pas, je ne sais pas, je ne peux pas. Cela ne m’empêche pas de vivre même handicapée ... de ce sentiment. Pff ! je suis un cas désespéré et il n’y a aucun médecin pour me guérir. Qu’importe ! La vie est ainsi faite. Ne versez pas de larmes, cela n’en vaut pas la peine.
 
Aimela
 
13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 16:05

 

Dès l’entrée dans la rame du métro et d’un seul coup d’œil, il repère sa proie. Jamais son instinct de prédateur ne le déçoit.

Aujourd’hui, une paire de lunettes aux verres immenses et légèrement fumés a retenu son attention. Elle donne à la personne qui la porte un aspect un brin démodé et sérieux. Les cheveux ramenés en un chignon simple accentuent encore ce ressenti.

Cette femme est-elle aussi sage et sans fantaisie qu’elle y paraît ?

Non loin d’elle, il observe ses mains fines qui crochètent vivement un coton beige. Que réalise-t-elle  et pourquoi, pour qui ?

Est-elle une habituée des longs déplacements, a-t-elle peur de s’ennuyer, d’entrer en contact avec ses voisins ? Ce moment est-il pour elle détente dans un quotidien minuté ? Ou subit-elle encore inconsciemment la pression maternelle qui exigeait de toujours avoir les mains occupées et dépréciait l’oisiveté ?

D’observation en questionnements il s’approprie la voyageuse, la fait sienne.

Son visage fin lui évoque Grace Kelly mais là s’arrête la comparaison.

A présent, ses lèvres bougent, murmurent des chiffres : dix, onze, douze… Le crochet en suspens attend le verdict avant de saisir à nouveau le brin de coton, d’en faire des brides, de diminuer ou d’augmenter les points.

La femme ressent-elle son regard inquisiteur ? Elle quitte son ouvrage des yeux et semble prendre conscience du monde qui l’entoure mais ce n’est qu’un moment furtif, déjà elle reporte son attention vers son ouvrage.

L’homme arrive bientôt à destination aussi d’un geste aussi discret que possible il saisit sa proie et l’enferme à jamais dans la carte mémoire de son appareil photo.

 

Sa galerie de portraits compte désormais une cinq centième voyageuse…

 

Mony

12 février 2015 4 12 /02 /février /2015 15:20

 

Les lecteurs qui sont habitués à mes jeux d'écriture savent sans doute que je fais souvent appel à mes souvenirs, récents ou plus lointains. L'image de la semaine me renvoie à l'été 1976. Je reviens de vacances par le train. Un moyen de transport que je n'utilise plus que rarement depuis que j'ai acheté ma première voiture d'occasion il y a déjà six ans.

Pour l'heure, je suis assise, un livre à la main, pour passer le temps. A mes côtés a pris place un jeune homme, cheveux un peu longs et petite barbiche en broussaille, jean et tea shirt passe partout. A-t-il vu mon regard en biais ? Il éprouve le besoin de se justifier. Se justifier de quoi ?
- j'apprends à tricoter. J'espère que cela ne vous choque pas.
- non, pourquoi dites-vous cela ?
- en général, ça surprend ... et j'ai quelquefois des railleries.
- Des railleries ?
- oui vous voyez bien de quel genre
Moi candide
- non je ne vois pas
- mais si vous voyez. Mais ça n'a rien à voir. L'envie de savoir tricoter ne me transforme pas en femme.
Je commençais à comprendre et je souris
- Ne vous inquiétez pas. Mon père aussi tricote. Il s'y est remis pendant les mois d'immobilisation quand il s'est cassé la jambe. J'ai alors découvert qu'il savait tricoter depuis plus de vingt ans. Il s'y était mis pour soulager ma mère qui ne pouvait plus tricoter à cause d'un rhumatisme articulaire.
- Ah bon ?
- Mais oui ! Il fallait bien faire la layette de la troisième qui venait de naître.
- Alors ça ne vous choque pas !
- Mais non. Pas plus qu'un homme qui sait coudre ou broder ou tisser. Pas plus qu'une femme qui sait planter des clous ou fabriquer des meubles ... ou changer une roue, ou qui a quelques notions de mécanique.
Tenez, en Autriche, pour avoir le permis de conduire, il y a une épreuve obligatoire de mécanique.
Nous avons continué ainsi à bavarder tandis qu'il avançait dans ses rangs de tricôt jusqu'à la station où il est descendu.
- Merci.
Ce fut son dernier mot. Mais j'aime à croire qu'il assumait davantage son goût pour la pratique du tricôt. En convaincre les autres n'en était pas plus évident.

 

Jeanne Fadosi 

10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 08:42

 

Si tu savais comme je suis heureuse de t’emporter avec moi. Chaque seconde, tu es mon hôte le plus prestigieux ; tu es à moi, toute seule. Le sourire plein phare, le ventre en avant, j’avance dans ce monde et, dorénavant, je sais pourquoi j’existe. C’est ma mission terrestre de perpétuer la Vie. Quand je respire, j’ai l’impression de t’apporter tout mon air ; quand je suis triste, je pleure doucement pour ne pas que tu m’entendes ; quand je ris, il me semble que tu partages ma joie. Maille à l’endroit…

Tu sens les trépidations de la rame ?... Oui bien sûr ; j’ai reçu le message de ton petit coup de pied. Tu m’as fait perdre le compte de mes mailles, coquin.

Si tu savais comme j’ai hâte de te rencontrer. J’ai tellement de choses à te raconter. A l’échographie, ils ont dit que tu étais un petit garçon. Depuis, je pense ballon, je pense train électrique, je pense petits soldats de plomb ; le cinéma de ma vie se joue tout en bleu, mes pieds ne touchent plus terre. Maille à l’envers …

 

Bientôt, ils vont te poser sur la plage de mon ventre et je te caresserai avec les vagues de mon Bonheur. Quand je regarde par la vitre, je te vois partout dans les paysages. Tu seras grand, tu seras beau, tu seras fort, tu seras courageux, tu seras roi. Maille à l’endroit…

Tu feras ta place sur cette banquette ou ailleurs, transport en commun ou transport pour chacun, surpeuplée navette ou fusée interplanétaire. Maille à l’envers…

 

Un instant, tu cours sur le quai, tu attends patiemment, tu lis un  hebdo, tu découvres les décors du métro ; un autre, tu pleures dans un landau, tu fais la manche, tu es recroquevillé sur une canne, tu ris, entouré de quelques femmes, tu cours d’exploits en exploits. Maille à l’endroit…

Vite, je chasse ces vilaines visions fugaces ; sans cesse, je repeins l’ambiance avec d’autres truculences plus merveilleuses et je t’entends babiller des « maman, maman », tu souffles la bougie de ton premier anniversaire. Maille à l’envers…

 

Un jour, tu me racontes tes premières récitations, tu me tends ta lettre au père Noël, ton carnet de notes est élogieux. Un autre jour, je te vois : pendant l’orage, tu es sous le préau, à l’abri de son toit. Maille à l’endroit…

Et puis, je me découvre dans la glace du métro, je me réalise, effigie enceinte à lunettes, cherchant continuellement dans le futur les meilleurs squares, les meilleurs parcs, les meilleurs espaces verts. Maille à l’envers…

 

Les autres, ils se demandent pourquoi je souris tout le temps. S’ils pouvaient me prendre un peu de mon bonheur, juste pour se réchauffer le cœur. Attention, le contrôleur. Toi, tu es mon petit passager clandestin, mon trésor, mon butin ; il va réclamer mon titre de transport, ce maladroit. Maille à l’endroit…

Il va regarder mon ventre rond et penser : c’est un garçon ; c’est sûr, à Bastille, il aurait pensé : fille. Je vais lui tendre mon ticket réglementaire. Maille à l’envers…

 

Je suis curieuse de savoir si tu vas aimer les épinards ; si tu n’aimes pas, ce n’est pas grave ; moi, je n’arrive pas à les avaler. On n’en fera pas ! Les jours de pluie, on restera à la maison ; on regardera la télévision ! Mieux, on jouera, toi et moi, au Monopoly, au jeu de l’Oie. Maille à l’endroit…

Les jours d’été, on ira se baigner, je t’apprendrai à nager, on ira voir la mer ! Maille à l’envers…

 

Station debout, station du futur, station assise, station couchée ou station Opéra, maille à l’endroit,  un jour, tu auras peut-être un petit frère. Maille à l’envers…

 

Mon bébé, pour que tu n’aies jamais froid, maille à l’endroit, je tricote une brassière, ton premier pull-over. Maille à l’envers…

 

Pascal

 

10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 08:39

 

Tout était parfait jusqu'à ce fameux jour.


Complices nous étions, et ce, depuis toujours. Par chance, nous avions le bonheur de se retrouver chaque soir dans le train qui nous ramenait à la maison.

Notre gare de rencontre journalière était banale, mais dans l’enthousiasme de cette journalière retrouvaille nous la sublimions. Elle devenait lumineuse, même les soirs de pluie. Et dans le wagon, nous allions bon train dans la communion…

Tout était dit, nos soucis, nos heurs et malheurs, nos angoisses, nos joies, nos espoirs.

Nous projetions plein d’idées folles, ce tour du monde en croisière, ce trek en Afrique.

Nous savions bien au fond de nous que c’était impossible, mais cela nous entraînait dans des rêves de délire, et nos rires fusaient.

Lorsque le flot de nos verbiages était tarit, nous nous moquions gentiment de ceux qui étaient autour de nous.
Ils ne s’en rendaient pas compte, tous absorbés dans leur anxiété du moment. Untel raide sous sa capuche, l’autre avec ses cheveux en bataille…

Et lorsque nous arrivions enfin, tout les tracas de la journée semblaient s’être évaporés

 

Jusqu’à ce jour…


Celui, maudit, où elle s’inscrivit à un club de tricotage, le bien nommé L A I P T
(Laine Aiguilles Idées pour tricoter)

Et depuis fini nos bels et piquants échanges……
Elle ne parle plus, elle tricote !

Et morose, je cogite, pensant à tous ces jours à jamais enfuis.

Même la promesse qu’elle m’a faite de me tricoter une écharpe ne me fait pas sourire.

 

 Jak

9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 16:09

 

Dans le car qui les emmène
De Saint-Sulpice à la Souterraine
Chacun tricote à sa manie,
La longue écharpe de l’ennui.
Petits points serrés des heures perdues,
En rêverie, en vain roman ou Sodoku,
Tout pour remplir ces heures incongrues,
Où le temps est comme suspendu,
Entre le foyer et sa bobine de routine
Et le labeur, pelote de tant d’épines.

Dans les petits points des heures perdues
Se glisse la beauté de la sage inconnue.
Chut…La vois-tu ?
La vois-tu ?
Alors tout n’est pas foutu !

Lyne

7 février 2015 6 07 /02 /février /2015 19:55

 

Combien de kilomètres, à perdre haleine
A-t-elle tricotés, la belle Hélène ?
Combien de fois le tour du monde,
A-t-elle tricoté, de pelotes de laine, en pelotes de laines ?
Un point à l’endroit, un point à l’envers,
Aiguilles cliquettent, un nombre impair
Tournent au rang suivant, sans échapper une maille.
Les doigts habiles, la matière, travaillent,
Echeveaux de soie, laine naturelle,
Parfums sauvages, acidulés,
Pendant que s’allonge l’écharpe nacrée.
Tour de cou moelleux, rempart contre la froidure.
Combien d’aller-retours travail-maison, sans perdre une maille,
Un diminué, un jeté, maille glissée, maison-travail,
Demain, à cette même place, tricotera la belle Hélène.

*Margagne, en bordeluche, signifie maille lâchée, ou mal tricotée

 

JaclynO'Léum

7 février 2015 6 07 /02 /février /2015 18:33

 Emoji

C’est qui, cette nana ? Elle est vachement bien. Des verres fumés dans le métro, comme moi ? C’est peut-être une actrice. Je lui demanderais bien si c’est elle qui a tricoté l’espèce de gros gilet qu’elle a sur le dos. Avec ses lunettes, et sans maquillage, impossible de la reconnaître.

 

Emoji

Il est pas mal ce type. Il se prend pour un acteur, ou bien c’en est un vrai ? Je sens bien que derrière ses lunettes noires, l’air de rien, il me reluque. Il a un faux air de Jean Louis Trintignant. Bon, je finis ma rangée, et je lui demande l’heure. S’il a une Rolex, je laisse tomber.

 

 Nounedeb

7 février 2015 6 07 /02 /février /2015 18:31
 
C'est ma métromanie, il faut que je tricote
une maille à l'endroit, une maille à l'envers
si c'est bon je descends à Filles du Calvaire
sinon je n'aurai plus qu'à changer à La Motte.
.
Une maille à l'envers, une maille à l'endroit
au pire je reprends à zéro... rebelotte
j'ai démonté les mailles, embrouillé ma pelote
dites-moi on va bien jusqu'à Choisy-le-Roi?
.
Une maille à l'envers, à l'endroit une maille
pourquoi ai-je voulu tricoter ce chandail?
il fait noir tout à coup et on est à l'arrêt.
.
Une maille à l'endroit et l'autre de travers
c'est la Bérézina... euh non, c'est Chemin Vert?
Comment ça mon ticket? Qu'est-ce qu'on fout au Marais?
 
Vegas sur sarthe
 
7 février 2015 6 07 /02 /février /2015 16:37
 
En regardant cette image, je me souviens.
 
Il y a de ça trente neuf ans, j'attendais mon second enfant, j'étais heureuse à l'époque. Je m'étais mis en tête de me faire une jolie veste blanche avec des liserés oranges tout autour et sur les poches pour être belle au printemps.
 
Je crochetais dans la voiture, devant la télé et dans d'autres moments de libres jusqu'au jour où ma mère tomba malade et qu'elle se retrouva à l’hôpital et c'est tous les après-midi que je m'adonnais à mon labeur, un jour alors que ma veste était bien avancée
 
- Elle ne sera jamais finie cette veste.
 
- Mais si, regarde, il me reste que les poches et le liseré.
 
- Je te dis qu'elle sera jamais finie.
 
Je n'ai pas voulu la contrarier et nous avons discuter enfin moi car elle souffrait de trop pour parler.
 
C'était un mardi, le mercredi, elle  est  tombée dans le coma dont elle ne s'est jamais réveillée . Elle est décédée trois jours plus tard, un samedi.
 
J'ai essayé de consoler mon père, je l'ai aidé à m'occuper des papiers administratifs et puis mon fils est né et là il y avait beaucoup à faire si bien que ma veste est restée dans la commode. C'est deux années plus tard que je l'ai retrouvée mais en la voyant tous mes mauvais souvenirs me sont revenus alors je l'ai donné avec le reste de laine à une amie en pensant qu'elle la terminerait .
 
La vie a continué, mon amie a déménagé et on a perdu le contact c'est après bien des recherches que j'ai eu des nouvelles de ma veste. Elle n'a jamais été terminée car mon amie de l'époque perdait quelqu'un de sa famille alors qu'elle aussi travaillait sur cette veste. Elle non plus n'a jamais voulu la voir. Il ne manquait que le liseré orange.
 
Aujourd'hui encore, je me demande comment ma mère a su que cette veste ne serait jamais terminée.
 
Aimela
7 février 2015 6 07 /02 /février /2015 16:36

 

Assise dans le bus, pour cacher ses beaux yeux noisette,

elle porte de grandes lunettes fumées papillon.

Oui, c’est bien, belle image. Et tel un papillon elle rêve.

Ou plutôt, elle retrace en pensée sa vie qu’elle crochète méticuleusement. Son cocon de chenille se dévide, elle tisse et retisse. En tressant ainsi des trames, elle essaie de s’inscrire elle-même dans cette nouvelle journée, dans la vie.

On croit qu’elle crochète un fil blanc ? Brides et demi-brides…En fait, en songe elle écrit sa biographie, qu’elle n’a pas choisie mais qui s’est tissée pour elle ou malgré elle.

Comme la chenille papillon, elle a écrit la trame de toutes ses mutations, transformations.

Fillette sauvage, amoureuse, femme heureuse, tressage de hasard de chance et de don, mère qui crochète ses layettes. Et chaque soir tout défaire et chaque matin tout refaire dans le bus qui la transporte jusqu'à son laboratoire de recherches ; tout refaire, refaire le monde.

Elle est dans son univers, c’est ainsi qu’elle peut entrer dans la trame, devenir fibre, se tisser, se recomposer, se changer. Et voilà sa biographie qui doucement avance à coup de crochet, de dentelles, de trous, de brides et de points en suspension tellement débridés.

Oui elle est dans son monde et ses mains s’agitent non pas pour tuer le temps mais pour lui prouver qu’elle bouge et vit dans cet espace et qu’elle participe à la création du livre d’histoires…  

 

Jamadrou

 
7 février 2015 6 07 /02 /février /2015 13:30

 

Quadragénaire

Ce mot n'a rien de grave
Encore,
La force de l'âge
Le bel âge...
Mais coquin de sort
Enceinte de Gustave
De ses basses affaires...

Ma mère, le prendra bien, en fera des tonnes,
Elle en rêvait depuis si longtemps...
Mon Gus aura le sifflet coupé,
Mes collègues, je m'attends à du froid et du chaud...
Pour l'heure je n'ai dit mot... à personne,
Dans le silence indifférent
De l'autocar bondé
Je crochète sa layette, incognito... !

Enceinte à quarante ans,
Après avoir loué un film érotique,
Comme jamais... « Pour le meilleur et le plaisir »
Soudain Gustave et sa bête
Plus ne se sentant...
(Quoi... ? Vous faire un dessin... !! P'tits comiques
Demandez à Charlie, sans rire...)
Fut s'extraodinaire dans la galipette !!

Deux mois plus tard,
Derrière mes lunettes noires,
J'ai un peu honte et bonheur à la fois
Je lui cherche un prénom, au fond de moi,
Emmanuelle ou... Charlie, mouais,
Charlie ou Emmanuelle... Ou les deux, qui sait !

Jill bill

7 février 2015 6 07 /02 /février /2015 13:26

 

Chaque jour de travail

Dans le métro parisien
Ils se sont côtoyés
Ils allaient vaille que vaille
Le plus souvent sans entrain
Loin de leur maisonnée.
Mais un jour de retrouvailles
Ils ont osé
Un sourire en coin,
Un mot sur le rail
Une idée, des petits riens
Ce fut le début d'une longue amitié.

 

Marief

6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 09:44

 

Bonjour, le journal de 13h

Au sommaire :

Les dernières nouvelles de l’étranger

Le président Hollande en déplacement à Honfleur pour l’inauguration d’un petit musée consacré à Eugène Boudin

La réforme annoncée dans l’Education Nationale

La cueillette des fraises conjuguée cette année avec la fête de la violette près du canal du midi à Toulouse

Mais avant tout nous voulons vous montrer cette photo… Carnet rose

Cet animal étonnant né dans le zoo de Laponie du sud. Une jeune femelle kangourou avait été amené dans ce zoo après bien des pérégrinations. Mise dans un enclos, Kangoune, c’est le nom de la demoiselle a donné naissance à un animal lui ressemblant trait pour trait mais avec des bois à la ramure impressionnante. Notre équipe dépêchée sur place nous apprend que cette nouvelle espèce est un rennekan. Le bébé, se porte bien, la maman aussi… Quant au père nous savons seulement qu’il était de passage, les traces d’un traineau ont été relevées pas loin du parc. Gageons qu’à l’avenir, Renkan, c’est le nom de baptême du nouveau né, saura se montrer utile auprès Père Noël. Reste une question et elle est de taille…Comment le nourrisson va entrer dans la poche ?

 

Lilou
 
 
3 février 2015 2 03 /02 /février /2015 11:54

Après l’explosion de la centrale EPR de Finlande, une sorte de neige épaisse, aveuglante, avait recouvert toute la planète. Plus rien de visible. Rien de vivant, rien de minéral, et cette matière inodore qui avait tout stérilisé. Puis, après plusieurs siècles, quelque chose avait soulevé cette couette blanche. Voyez-vous, la vie avait repris, par-dessous. Et voici. C’était Premier Animal…

Nounedeb
 
2 février 2015 1 02 /02 /février /2015 15:02

 

Eloignez les enfants,  je vais vous raconter une histoire cochonne.

 

Savez-vous, bonnes gens, ce qu’est un sanglochon ?

J’entends les plus lettrés proposer "le sanglochon des violons de l’automne". Tout faux ! Un sanglochon est le fruit, (pauvre petit, car ce sont toujours les enfants qui trinquent) des amours sulfureuses d’un sanglier et d’une truie.

Imaginez ! Un sauvage, un brutal, défonçant la barrière pour abuser d’une gourde dans la soue (aïe chéri, tu piques beaucoup ce soir).

C’est honteux, mais il faut reconnaître quelque panache à ce viol acrobatique.

 

Mais que penser du cochonglier, petit frère du précédent, bâtard lui aussi, mais issu de l’union d’un porc et d’une laie ? Alors là, chapeau, parce que  hors déluge ou savant fou, les possibilités de rencontre doivent friser le zéro.

 

La nature regorge d'histoires du même type, ce qui démontre in fine qu'en tout cochon il y a un homme qui sommeille.

 

La palme en ce domaine revient sans nul doute aux grands félins : les lions tigres jaguars léopards mélangent allègrement leurs chromosomes pour fabriquer des  ligre liguar liard tigron tiguar tigard jaglion jaguatigre jagulep leopon léotig lépjag, j'en passe et des meilleurs, c'est la grande partouze dans la savane !

 

J'ai un faible pour les charmants cama et lamel selon que papa est un  lama et maman un dromadaire, ou l'inverse, et le crocotte, fils illégitime d'un loup et d'une  chienne, sur fond de scène d'horreur pendant que les chevreaux se font égorger sous la lune.

 

"Quand même", dit le directeur des laboratoires Monstranto  au délégué d'Ikea à Canberra, " je comprends bien que vous cherchiez à tirer profit de la surpopulation de kangourous en leur faisant fabriquer des porte-manteaux. Cela est tout à votre honneur et relève d'une belle logique commerciale ET écologique.

Vous avez vu sur notre plaquette que  nous œuvrons pour le bien de l'humanité, et au premier chef pour solutionner la grande question de nourrir les quelque 9 milliards d'individus que comptera cette planète en 2050. Nous produisons déjà des vaccins et des médicaments dans le lait des ovins et avons convaincu les populations de la nécessité de manger rats, criquets, chiens et chats, en plus de la spiruline. Ce qui, en réduisant l'élevage des gras et flatulents bovins  éradiquera simultanément  l'obésité et le trou dans la couche d'ozone.

 

Mais en ce qui concerne les porte-manteaux bio,  je crains de ne pouvoir vous aider. Car les rencontres entre renne et kangourou sont rarissimes ; à moins d'organiser une importation massive très onéreuse de l'un ou l'autre. Et puis, à supposer que nous y arrivions, les bois sur la tête des jeunes kangourennes déchiquetteraient la poche marsupiale.

 

Sans compter que nous risquerions d'obtenir des rennes sauteurs, pour lesquels je crains que le marché ne  soit extrêmement restreint…

 

Emma

 

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