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17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 14:47

 

- Bas les masques ! à bas les faux semblants ! Je vais tuer le vieil homme ! Désormais je pratique la sincérité totale : je dis ce que je pense, je me montre tel que je suis à la face du monde ! Tiens, cet été je pars dans un club naturiste.

 

- Malheureux ! Crois-tu que la face du monde soit avide de contempler ton double bedon ? Seras-tu plus heureux après avoir dit à ta femme  que sa robe la boudine, à ta sœur qu'elle a pris un sacré coup de vieux, à ton patron qu'il peut aller…

Allons, Marcel, ne connais-tu pas le vrai nom de l'hypocrisie et la flagornerie ?

Cela s'appelle " le savoir vivre " !

 

Emma

17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 08:35

- Théâtre des Folies-Bergère, 2 juin 2014
- Acte unique
- Scène 1

Robert X, 3ème rang, place 32 (dit Robert 3-32) :
« Vise un peu comment y fait ça, Georgette ! »
Georgette, 3ème rang, place 33 (dite Georgette 3-33) :
« Y fait quoi exactement, à part s'enlever des peaux ? »
Robert 3-32 :
« Ca s'appelle un gag... une facétie, Georgette ! Sous le déguisement se cache l'acteur ! »
Georgette 3-33 :
« Et tu crois que c'est qui l'acteur ? »
Robert 3-32 :
« Ben c'est Podalydès »
Dylan X, strapontin 33 bis ( dit Dylan 3-33 bis)
« Quand c'est qu'on s'casse, m'man ? J'ai faim et j'ai mal au cul ! »
Georgette 3-33 :
« Qui t'a dit qu'c'était, Robert ? »
Robert 3-32 :
« Denis Podalydès »
Georgette 3-33 :
« Et comment tu l'sais puisqu'il a pas fini d'enlever ses peaux ? »
Robert 3-32 :
« Parce que j'l'ai vu hier soir sur France2 »
Georgette 3-33 :
« Comment qu'c'est possible puisqu'on est en direct ? »
Dylan 3-33 bis :
« J'me casse ! Y a une place vide au premier rang »
Georgette 3-33 :
« Regarde-moi ce p'tit branleur ! Y va t'y pas prendre la place de la ministre ? »
Robert 3-32 :
« Laisse Georgette... elle reviendra pas »
Georgette 3-33 :
« Comment qu't'as pu voir la cérémonie hier soir sur la 2 ? »
Robert 3-32 :
« C'est comme ça, Georgette... ça s'appelle la magie de la télévision... on te fait croire que c'est en direct mais c'était enregistré à l'avance et puis... enfin, j'me comprends »
- Scène 2

Georgette 3-33 :
« Et la statuette devant lui, c'est qui ? »
Robert 3-32 :
« C'est un César »
Georgette 3-33 :
« César avait les cheveux longs ? »
Robert 3-32 :
« Comme tous les artistes, les marginaux... oui»
Georgette 3-33 :
« Et les Molières alors, ça veut dire quoi ? »
Robert 3-32 :
« César, Molière... c'est kif-kif tout ça, c'est des trucs d'artistes, Georgette »
Georgette 3-33 :
« Si c'est kif-kif, alors pourquoi y a plusieurs noms ? »
Robert 3-32 :
« Tout ça c'est des trucs commerciaux pour faire vendre des statuettes ! D'ailleurs Molière s'appelait pas Molière »
Georgette 3-33 :
« Ah bon ? »
Robert 3-32 :
« Non, y s'appelait Poquelin... t'imagines si on dirait qu'on serait à la 26ème nuit des Poquelins ? La honte !! »
Georgette 3-33 :
« Ah ouais, la honte !! »
Robert 3-32 :
« Et César non plus d'ailleurs... y s'appelait Baldaccini ou un truc comme ça»
Georgette 3-33 :
« Un macaroni? On m'a toujours dit que César était romain ! »
Robert 3-32 :
« Ouais... italien et romain... c'est un peu pareil, non? »
Georgette 3-33 :
« Tiens! Il a fini d'enlever ses peaux ! C'est Denis Podalydès !! »
Robert 3-32 :
« J'te l'avais dit! »
Georgette 3-33 :
« Ouais mais j'ai bien l'droit d'être surprise, toi tu l'as vu hier soir sur la 2!»

(Brouhaha dans la salle)
Au premier rang, Dylan 3-33bis devenu Dylan 1-10 est embarqué par deux vigiles.
Le rideau tombe... Chute

Vegas sur sarthe
 
16 octobre 2014 4 16 /10 /octobre /2014 15:36

 

Ils se prénomment Martine, Jean-Yves, Claire, Loïc, Thomas, Joëlle, Anaïs, Rachid, Michel, Rachel, Anh Tài, Cécilia, Tim, Bertrand…
Ils sont secrétaire, pharmacienne, électricien, styliste, anesthésiste, demandeur d’emploi, retraité, étudiant, fleuriste, assureur, conseillère financière, professeur…
 
Chaque semaine, ils se retrouvent dans une classe, une salle villageoise, un vieux garage, un entrepôt ; dans une annexe, une véranda, au fond d’une impasse… Six ici, quatre là-bas, dix ailleurs…
 
Pour eux, le plaisir est à chaque fois renouvelé de débattre parfois longuement quant au choix de telle ou telle œuvre à interpréter ou de découvrir la pièce proposée d’autorité pour le metteur en scène. Oubliés les soucis quotidiens, les rendements, les galères. Disparus les maux de tête, les muscles endoloris. Doucement, mot à mot, d’une gestuelle maladroite puis plus assurée, ils s’immiscent, dans la peau d’un personnage, se l’approprie, le font vivre ; au fil des mois, le timide s’affranchit, la délurée peut se faire grave.
 
Dramatiques, comédies, vaudevilles, tirades, monologues, pièces contemporaines ou classiques, chants ou mimes leur demandent une rigueur mêlée d’inventivité et inlassablement ils fourbissent les rôles. Une compagne crée les costumes, un mari se révèle excellent accessoiriste, une amie se propose comme souffleuse, les renforts ne manquent pas et quand vient le grand soir de la représentation de théâtre, ils se retrouvent soudés par le trac et le doute.
 
-        Ne vais-je pas bafouiller, oublier mon texte ?
 
-        Je suis enrhumée, ma voix ne portera pas !
 
-      Ce répertoire est inattendu et un brin déconcertant. Et si le public ne répondait pas présent, n’était pas curieux de ce registre ?
 
-        Le film proposé ce soir par La Deux va nous valoir une rude concurrence !
 
-        La fermeture éclair de ma jupe est cassée… Help !
 
La maquilleuse sublime un visage, un fou rire nerveux fuse, une prière se lit sur des lèvres, les toilettes sont prises d’assaut.
 
Quand enfin ils entrent en scène, simple estrade ou plateau glacial garni de tentures poussiéreuses, ils oublient toute incertitude, le combat a débuté.
 
Dans la salle, un rire éclate, Tim a mis son chapeau à l’envers.
Martine rattrape la répartie erronée de Loïc et remet le dialogue sur la bonne voie.
Anh Tài s’acharne sur une poignée de porte récalcitrante. Fous rires.
 
Un calme s’installe suivi d’applaudissements enthousiastes.
 
-        Comment ?  C’est déjà terminé ?
 
Heureux et soulagés, ils saluent longuement le public, remercient le metteur en scène et de retour dans les coulisses se congratulent en des embrassades tremblantes.
 
La pièce, ils la rejoueront deux ou trois fois encore dans le village voisin ou à la demande d’une quelconque association puis, après une pause, ils reprendront, enthousiastes, le chemin des répétitions.
 
Devant toutes ces troupes de comédiens amateurs qui n’auront jamais l’honneur de recevoir en grande pompe une statuette à l’effigie de Molière, je m’incline et je leur dis simplement "merci d’exister et de me ravir"
 
Mony
16 octobre 2014 4 16 /10 /octobre /2014 09:07

 

Comme le brigadier pour la scène, il est Colombin pour Colombine, juillet pour Juliette, Auguste pour Camille, ou courageux téméraire au souffle dramaturge, aux intonations divines, aède sans aide, *Sganarelle zélé, Casanova de canevas, chrysanthème de chaude chorale, camisole de farce, soprano de soupirail, mondialiste solitaire, pompier bon œil, ou enthousiaste goguelin, remportant tous les suffrages  à l’applaudimètre général.

Amoureux des belles lettres et repoussant l’amateurisme à l’inconfort sibyllin des courants d’air de fenêtre, trublion extraordinaire, célébrité planétaire, Polichinelle encensé, conspirateur amical, il déchire son masque pendant une autre de ses frasques.

 

Tour à tour, il est *Acante, *Acaste ou *Agénor, démiurge provocateur, déclamant Monsieur Molière devant l’attroupement médusé des observateurs. Réel bien portant, ébouriffeur de convenance, pantalon de défroqué, chandelle de chaperon, dans une autre dérobade, une autre forfaiture, le voilà *Galopin, *Géronte, *Geronimo, trompetant ses vers devant son parterre, pour prolonger son investiture.

Brûlant ses planches sous les feux de la rampe, grimé en *Gusman, décoré en *Dorimène, estampillé *Ergaste, le voilà soudain rabat-joie de bourgeois, pied de nez à la populace, fidèle reproduction en perruque de perroquet. Tout à la fois aigre-doux, sucré salé, yin et yang, fort et fragile, réalité et reflet, il disparaît et renaît dans une autre escobarderie. *Octave, *Orgon, *Oronte, adulé conspirateur, inimitable faussaire, il entretient le mystère.

 

Général de madrigal, colonel de pastourelle, caporal de comédie, capitaine de poésie, sergent de sizain ou simple Monsieur *Jourdain, regardez, il s’affaire à ses galons de macaronée. Inspirez, messieurs dames, voici *La Montagne, *La Rivière, *La Violette ! Déballage de confessionnal, rouge pour le noir, pavé pour Forces de l’Ordre, aumône pour l’Armée du Salut, grimace pour photomaton ou génuflexion païenne, il plastronne, il s’exhibe, il affabule, l’éminent  scénariste.

 

Véritable contre-pied aux ordinaires conventions, gaucher aux sempiternelles droitures, provocateur à la mise en scène vaudevillesque, il chevauche l’estrade, il accapare le décor comme un extravagant conquistador, il est fabuleuse bouffonnade, pied de nez d’illusionniste, contorsion d’agitateur génial, démystificateur de rêve ou prélude aux hallucinations heureuses.

 

Tintamarre silencieux, brutale douceur ou réplique émérite, imitation lumineuse, il est des gens tellement empathiques qu’ils deviennent les personnages qu’ils adulent. A une autre de leur mue, une nouvelle métamorphose, ils ne paraissent plus, ils sont. Alors, sous ce masque de marionnette, c’est *Caritidès ? Non, c’est monsieur Podalydès… 

 

Pascal.

*Personnages de Molière.

Que les autres noms et prénoms, non exhumés, des œuvres de Molière me pardonnent.

 

15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 13:49

 

Vile caricature masquée d’opprobre, d’hypocrisie, de jalousie, d’ambition ou mensonge galactique, mue chagrine, démasclage savant ou fourbe camouflage, pirouette géniale ou reniement de sa propre psyché, de sa véritable image, Eon éhonté, malade imaginaire, épouvantail de luxe ou suborneur du Temps, éternelle jeunesse fallacieuse croyant renaître à chaque nouveau démaquillage.

 

Peut-être, démineur de bombes factices, bonimenteur de vraies nouvelles, tricheur clownesque aux considérations troubles ou émasculateur de sentiments sains, corrupteur de vrai talent mélangeant l’Amour, le fantastique, la Mort, avec son seul bâton d’érudit pèlerin. Déviationniste orthodoxe multipliant les anaphores pour entériner ses certitudes de moralisateur ou incongruité de petit écran, frénésie de cinématographe, couleurs de chambre noire ou narcissique exacerbé, mal élevé, ou excrémenteux malandrin aux incessantes insinuations olfactives franchement merdiques ou star éphémère, plus rapide que l’étoile filante, émasculée conception aux visions hautement subjectives mais intimement personnelles, partageant ses inventions éclairées au monde ténébreux.

 

Impayable Panturle de village pataugeant devant le cénacle des… élites, Sganarelle d’opérette, maladie du siècle, arriviste travaillant sans relâche au filon de la connerie humaine ou visionnaire à lunettes, boussole de sud, iconoclaste d’icône, affiche torpide feignant la vieillesse pour renaître encore devant un public empoté ou simulateur d’orgasme ou cacophonie d’exposition, bariolage de nabi nain un soir de narguilé ou masque insipide, figure de proue de bateau mouche, gravure de mode surfant sur un pseudo-génie imaginatif ou gloire impérissable pourchassée par quelques démons fumigènes, postiche d’imposteur, pastiche de poster, exemple à ne pas suivre, trublion de salon, dépoussiéreur de lieux communs, s’invitant un instant sur l’autel des… célébrités.

 

Ou, caméléon cupide aux coruscations écarlates ou métamorphose de cloporte insolent sous sa carapace de vieille carlingue ou cancrelat baignant dans la fange putride des médias spécialisés ou Genèse insolente d’un nouveau monde de pellicule, pieuvre salace aux mille tentacules ou alchimiste de bastringue, dompteur de micros, enjôleur de pianos, dragueur de sale mine, effusion de noctambule, baiser d’incestueux apatride ou défroqué croyant, grand saigneur de son château de cartes, montreur d’ours en peluche, mystificateur d’évidences bornées remisant le septième Art à une occupation d’effeuillage de carnets de chèques.  

 

Résidu d’Amour défendu débordant de son plastique tiède ou enfant illégitime et dégénéré d’aïeux pourtant talentueux, croyant à lui seul réinventer l’Art avec quelques acrobaties guignolesques ou génération spontanée, mercenaire, autodidacte, crachant, snobant et méprisant la vraie Beauté avec ses concrétions scatologiques fumeuses ou réincarnation fugace d’un Illustre flottant encore sur des succès pourtant désuets.

 

Peut-être, petit masturbateur de ses seuls effets spéciaux, initiateur de son inique pantalonnade grotesque, bouffon de scène, aigrefin Scapin, ou invertébré monstre de suie au maquillage fantomatique, se gargarisant d’allégresse de ses ignominies de fantoche avec une faconde d’illusionniste. Affabulateur de pacotille, baratineur pour femmes savantes, émule de « Bas les masques », montagne de mensonges ou paraphraseur sans mérite, paratonnerre d’orages d’applaudissements de précieuses ridicules ou batailleur sans guerre, lampiste sans lumière, docteur en rien, pêcheur sans filet, acrobate sans appât ou pusillanime courageux, téméraire timoré, malade imaginaire, prêchant pour sa seule gouverne aux vents fourbes de ses ambitions intéressées avec des métaphores faibles et des majuscules de trou de balle.

 

Dom Juan, discoureur de jupons, lubrique impuissant, faisant de l’Amour de la gymnastique et de la gymnastique, un reportage de télévision ou fantastique ordinaire, gourou de guirlande festive, fumigation douteuse, muance nébuleuse, absurdité ambulante ou incroyant inculte, brûlé sur le brasier des regards envieux d’une masse insipide et frustre ou insensée caricature d’insolent transformiste s’enivrant de l’immensité de la Bêtise Humaine et empochant ses dividendes comme des butins forcément mérités.  

 

Ou, prince des faux-semblants, fanatique dans le rang, fou dans la cour des grands ou cupide sangsue, proxénète notoire, buvant le sang des intermittents de ses spectacles ou pirate de planches théâtreuses ou négociateur de trouble, dénonciateur d’évidence, sublime galéjade, ou élu, démiurge, par la force de l’incurie planétaire, fustigeant les conventions respectables avec ses convictions de bourgeois gentilhomme.  

 

Muet bavard, aveugle visionnaire, étourdi vigilant, généreux avare, masque de fer, comédien dell’arte, loup, carnavalesque pantomime, simulacre de réalité amphigourique ou amphitryon de porcelaine, caillou dans ma chaussure, forcenée investiture, insolente gravure parodiant d’insolence profane l’être et le paraître aux sons de ses cantates captieuses.

 

Peut-être, sujet du roi, tartuffe insolent, et roi des sujets, mystificateur de vérité, poudre aux yeux, démonstrateur de faiblesse aux ambitions d’empereur, simple éventail de courtisane ou gangrène de la sincère Poésie, lambeaux de compétence, parasite de la vraie Beauté, anachronisme ambulant, impromptu attendu, goupillon de mécréant ou scatophage affamé à la langue bien pendue, dépuceleur de porte ouverte ou précurseur du Néant de l’Art ou sombre calculateur, passeur d’Etoiles, charmeur de serpents, fieffé dissimulateur désinvolte prônant l’anarchie méticuleuse avec moult mots émouvants…  

Qui est-ce ?

 

Pascal.

(A suivre… )

 

15 octobre 2014 3 15 /10 /octobre /2014 12:36

 

C'est fini, la comédie,
C'est fini, les faux-semblants,
Les effets époustouflants...
Le bouffon se congédie !

 
Si d'humour je suis féru,
Ce n'était que du grimage
Pour parfaire l'enfumage ;
Vous y aurez presque cru.
C'est fini, la comédie,
Le bouffon se congédie !
 
Sous vos applaudissements,
Je quitte mon personnage
Et tout ce badigeonnage,
Avec mes remerciements.
 
Comme un gant m'allait ce masque,
Comme une seconde peau ;
Dans vos yeux, je lis «chapeau !»,
Mais je pars avant la frasque,
Sous vos applaudissements,
Avec mes remerciements.
 
Nhand
 
12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 09:20

 

Puisque vous bafouillez en écorchant mon nom
Souffrez que moi aussi j'écorche mon visage
qu'un patient maquilleur en un savant dosage
silicona si bien en attrape-minon.

Ah je vous ai bien eu, affublé de ce masque
oubliés Foresti, Dujardin et Devos
en indigne vieillard j'aurai par cette frasque
de l'antique grand-messe dépoussiéré les os.

Cette supercherie aurait plu à Molière
qui pour la fourberie n'était pas né d'hier.
Souvenons-nous comment il nous fit ses adieux...

Si la vie est cruelle, les hommes monstrueux
au théâtre il n'est point de délit de faciès
prononcez bien mon nom, Denis Podalydès

Vegas sur sarthe

 

12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 09:07

Amuser son public ?
Dans ce jeu de l'ironie où l'on se moque si bien
Des uns, des autres, de la chose
Plus c'est gros, même les gros mots
Tant de regrets !
Eh bien malgré tout ça
On arrive encore à se congratuler
Et à interpeller les politiques.

Alors public, grand silencieux
Qu'en penses-tu ?

http://youtu.be/reUIwBZPje8

Miche
 
12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 09:03


Quand on en aurait assez d’être vieux
Il y aurait ce truc astucieux :
Il suffirait de tirer sa vieille peau
Qui partirait en lambeaux.
On serait un autre. On était menteur,
On serait voleur.
On était Molière,
On serait bayadère…

Nounedeb

 

11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 16:46

Ému
 
A fleur de peau
Il ne veut pas de ce prix
Il mue
Dépose ici
Ses armes
Son masque
De faiseur d’histoires
De fraudeur
De faussaire.
Je ne suis pas réel, je ne suis que l’ombre de moi-même
Et j’avance pour vous, là-bas.
Apprenez-moi à m’aimer
Juste ça et voilà.
Merci.
 
jamadrou
 
11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 14:12
 
Oscars, Palmes, Césars, Emmy Awards
Peu m’importe
Moi ce que j’aurais voulu
C’est être Molière ou rien du tout.
Maquilleuse, retirez moi ce masque hideux
Il me colle à la peau
Je n’en puis plus
De faire semblant
De ces faux-fuyants
Le temps est venu enfin
De vous révéler mon vrai moi
Longtemps je n’ai voulu y croire
Longtemps à me l’avouer j’ai hésité
Aujourd’hui, cette magnifique cérémonie des Molière
Ce prix que je reçois
Cette reconnaissance,
Sans plus attendre, je vous livre mon difficile secret
Fardeau à la fois lourd et léger
Devant vous se tient un homme
Par vous tous vénéré
Pour m’avoir donné ce prix
Sans doute avez-vous déjà deviné
Cet homme devant vous, Madame la Ministre de la Culture
Mesdames et messieurs,
Cet homme, en ma modeste personne réincarné
Pour vous servir, le grand Molière.
 
Jaclyn O'Léum
 
11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 12:43


Comédien
C'est vivre cent vies
Croit-on...
Ah entrer dans la peau
D'un personnage
Mais parfois, ne plus en sortir
Etiqueté comme tel
Aucun autre rôle, rien qu'un
Certes vous fîtes votre fortune
Avec lui
Mais dans son armure
Il vous enserra...

Aujourd'hui, nuit des Molières
Pas peu fier
La profession vous applaudit
Vous décerne ce Prix
On prononce votre nom, le vrai
Que le public oublierait
A force de vous nommer
Dracula... Un comte à succès...
Vampire, buveur de sang
(Dont la survie dépend)
Au cou des naïves
Dans l'heure tardive,
Vampire dormant le jour
Au cercueil de velours,
Chauve souris faite homme
En somme
Drapé de noir, la canine
Opaline
Qui se teinte d'amarante
Dans la chair de son amante...
Nestor Martin
De la main
Arrache cette peau
Qui part en lambeaux
Celle que Bram Stoker
Imagina couleur frayeur...
Ah ça fait du bien
De retrouver Martin
Dans le miroir
Dans le regard
De la profession
Acclamant l'homme à l'unisson...

jill bill

 

10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 15:42
 
Récit vrai en deux épisodes
 
 
Episode 1
 
En ouvrant le lien vers l'image de la proposition de la semaine de miletune, en me demandant si cette fois-ci elle m'inspirerait davantage, j'ai dû sourire ou même peut-être rire. Personne ne m'a vu.
Figurez-vous que la veille, j'avais eu la visite tout à fait sympathique d'un couple d'amis que leur tenue de cyclistes ne m'avait pas empêché de reconnaître.
Nous habitons à trois ou quatre kilomètres de distance et chaque fois que je passe en voiture à l'entrée de la route qui me conduit à leur village, je me dis qu'il faut que je demande des nouvelles. Vous savez ce que c'est, le temps passe chacun de son côté ... Et puis je me dis, ils sont sûrement en vadrouille.
Ils font du vélo leur loisir favori et leurs sorties se mesurent en plusieurs dizaine de kilomètres voire plus.
Ils tombaient mal. Non que leur visite ne me fasse pas grand plaisir. C'est moi qui ne pouvait pas les accueillir correctement : La maison était en désordre et sale, l'aspirateur branché. Le linge attendait le fer à repasser.
Et puis la maison était bien fraîche pour leurs muscles ayant éprouvé je ne sais combien de kilomètres dans la tiédeur d'un été indien.
Ils ne faisaient que passer et ne se sont pas assis, n'ont pas voulu de verre d'eau ...
Mais de fil en aiguille, de récit en récit, nous aurions eu le temps de plus de confort ...
J'essaierai de ne pas rester sans nouvelles aussi longtemps la prochaine fois.
 
------------
 
Episode 2
 
Nous sommes dimanche. Matin. Enfin déjà presque midi et s'il fait toujours aussi beau, le thermomètre affiche 10, avec du vent. Je vais chercher du pain à pied. A peine un kilomètre, deux aller-retour. Bien couverte.
Un premier "troupeau" de vélos à vive allure, tenue bleue et blanche. Combien sont-ils ? vingt ? trente ? plus ... D'autres groupes moins denses, encore que ... s'échelonnent pendant que je vais vers le bourg. Un solitaire fait demi-tour. Va- t-il à la rencontre de son alter ego ? Beaucoup de cheveux poivre et sel ou blancs débordent des casques, sans compter les barbes chenues. Les tenues sont tout aussi sportives mais plus multicolores, avec ça et là, sur ceux qui sont équipés moins "pro", le jaune flashy des gilets de sécurité.
Un autre contingent nombreux arrive au carrefour. Coup d'oeil sur leur droite, "moto !" annonce celui qui est en tête du peloton. elle est encore loin et les premiers passent. Les autres suivent tandis que le motard a dû ralentir et fait pétarader sa moto violemment. Nécessité technique pour ne pas caler ou manifestation d'agacement ?
Deux roues contre deux roues ... action des pédaliers, multipliée par des dizaines contre au jugez au moins 750cm3.
Ils viennent tous du bois et partent dans la direction opposée au bourg. Dès le dernier de ce groupe, Le motard a lancé sa moto à l'assaut de la rue pour remonter les vélos, sans aucune visibilité en face.
C'est ensuite que j'ai pris quelques clichés. Dommage que je n'ai pas eu le temps de dégainer pour immortaliser cette scène aussi stupide que téméraire.
Je n'ose imaginer ce qui aurait pu se passer si il avait plu, si j'étais allée chercher du pain en voiture, si j'étais sortie de ma cour, au jugé, car je ne vois pas beaucoup la rue, ni à droite ni à gauche. J'aurais pu sortir juste à ce moment-là !
Je n'y ai pas pensé sur le moment. J'ai continué mon chemin, croisé quelques autres petits groupes n'ayant pas pris tout à fait la même route.
Mon pain et le journal sous le bras, j'ai même croisé un cycliste solitaire à l'arrêt, en train de consulter sa feuille de route à un autre carrefour. C'est là que j'ai appris d'où ils étaient partis et qu'ils faisaient une boucle de quatre-vingt kilomètres.
Sur mon chemin de retour, d'autres retardataires s'échelonnent encore, par le bois ou par le bourg. Un autre dimanche ce sera sans doute un défilé de motards.
 
 
Jeanne Fadosi
9 octobre 2014 4 09 /10 /octobre /2014 12:41
 

En ces temps-là, les vacances n’étaient pas comme les autres… Pendant quelques années, nous allions en colonies de vacances, où chaque équipe de gamins s’identifiait par un slogan ;  je me souviens que celle de mon frère était «  Bahamontès le meilleur des grimpeurs », mais j’ignorais encore qui était ce monsieur dont on parlait tant ! Par la suite, grâce ou à cause d’une grave maladie, plus question de colonie ce fut donc chez Mamie et Parrain. Là je me souviens avoir jouer avec les copains du coin à descendre la pente très raide du champs de foire du village,  pour imiter Anquetil,  et je me souviens aussi de la chute mémorable en forme de vol plané retourné que j’ai faite en voulant battre le record de vitesse à vélo tout comme ces grands cyclistes. C’était la première fois que j’entendis parler du Tour de France. Quelques années plus tard, guérie de ma témérité, je végétais dans le jardin. Mes parents avaient acquis un bout de terrain, plus la peine l’aller chez les grands parents, mon père avait construit une cabane qu’il appelait pompeusement le « chalet » et nous y passions les vacances d’été sous la surveillance alternée des parents et de la mémée.

Mais que les après-midis pouvaient être longs. Mon frère lui était systématiquement embauché par mon père pour bricoler mais moi après avoir fait le ménage, lessive et repas, tout ce qui fait une bonne ménagère, même à quatorze ans,  je me retrouvais avec quelques travaux d’aiguilles inutiles.

Mais en juillet 1964, tout a changé…. La mémée décidée à ne pas se priver de sa radio préférée avait fait l’acquisition d’un radio transistor. Elle accepta de me le prêter. C’était un genre de modèle réduit qui tenait dans une poche. Et je me souviens…

Allongée sur une couverture dans l’herbe, j’écoutais Richard Anthony et son train qui n’ en finissait pas de siffler,  Sheila qui hurlait que l’école était finie… Et puis d’autres encore qui susurrait « Ballade à Sylvie » et Johnny… Mais quel rapport avec le Tour de France. ? J’y viens. Cette année là, je décidais de me rebeller au lieu de rester sur ma couverture ! Cette année-là, profitait de la sieste de mon père, je fis un paquet de ma couverture et avec mon précieux transistor, je partis à la plage sous l’œil d’abord inquiet de mon frère puis bienveillant…Mais la plage c’était quoi au juste ? Un coin de Saône que les vieux du village savaient peu profond et pas trop dangereux entre les joncs et les herbes sauvages. L’eau était souvent fraîche et d’une propreté douteuse mais qu’importe, quand on aime on ne compte pas. Le trajet prenait bien une demi-heure pour parvenir à ce coin » enchanteur et enchanté », alors j’écoutais ma radio et tous les quarts d’heure, j’entendais les infos du Tour… Et ce jour-là, jour de cette petite fugue, je fus saisie par la voix du journaliste qui nous faisait vivre « en direct » la montée du col d’Envalira et cette descente vertigineuse. Mais qui des trois arriverait le premier … Bahamontès, l’aigle de Tolède, et comme nous crions en  colo  le meilleur des grimpeurs ! Anquetil ou Poulidor qui vainqueur de la Vuelta avait décidé que cette année il gagnerait la Grande Boucle

J’arrivais enfin à la plage… où je fis sensation. Tous regroupés autour de moi, les vieux comme les plus jeunes, nous écoutâmes avec appréhension les commentaires sur la chute d’Anquetil dans la descente du col avant de rejoindre Toulouse.

Jusqu’à la fin des vacances, j’allai à la plage… Après, ce fut une autre histoire.

 

 

Lilou

8 octobre 2014 3 08 /10 /octobre /2014 18:15

 

Nous y voilà. Encore une fois. Encore une course. N'en n'as tu pas assez ? Que faut-il de plus... Jamais, non, pas une fois je n'ai entendu ces mots. Ces mots que je rêve secrètement te voir prononcer. Comme d'habitude je serais le premier, comme d'habitude je chercherais la fierté dans ton regard. Et comme d'habitude elle n'y sera pas. Sait-tu seulement que j'ai commencé ce sport car tu en as toujours rêvé ? Je voulais briller, je voulais avoir une place spéciale dans ton cœur. Cette course sera pour moi la dernière. Tu m'entends Papa ? La dernière. Et si cette fois encore ce n'est pas suffisant pour que tu m'aime, alors j’arrêterais tout. Peut-être ne peux-tu plus aimer. Peut-être ne peux tu m'aimer...

 

No Name

7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 09:34

 

« Regarde !... Les voilà !... Regarde !... On dirait des confettis insolents jetés dans les flaques de la route !... Pourtant, ils ont l’air de s’accommoder de l’Apocalypse comme s’ils avaient dompté sa tourmente !... »

 

« Pousse-toi, tu m’empêches de les voir !... »

 

« Si je t’approche encore, tu vas finir dans le peloton, avec ton vélo-ciraptor !… »

 

Ils en ont de la chance de concourir, ceux-là ; repoussant les lois de l’équilibre, jusqu’à la rupture, ils s’illustrent en dehors de l’anonymat trouble du trottoir insipide. Sur le miroir de la chaussée, les muscles sont sollicités ; affûtés jusqu’aux mollets, fébriles jusqu’à l’insensibilité, ils sont tous investis dans l’effort obsessionnel. Si près, je pourrais les toucher pour espérer une hypothétique contagion. Surhumains, ils sont hors du temps, ces coureurs. Avec cette pluie d’orage, avec ces pleurs sur leurs visages, on ne sait rien de leur sueur et de leur labeur…

 

« Tu as vu leurs regards hallucinés ?... On dirait des rapaces faméliques fonçant sur des proies utopiques ; leur seule stratégie, leur seule ambition, leur seul dénouement : c’est la ligne d’arrivée, c’est la victoire !… »

 

« Mais pousse-toi !... »

 

« Tu veux que je remonte ton coussin ?... »

 

Comme j’aimerais ressentir les gifles froides de la pluie cinglante, sur la figure. Quelle plus belle impression que d’évoluer dans l’espace, d’aller chercher des sensations en en soulevant d’autres, de s’autoproclamer conquérant, là, toujours dans la course, d’avaler les kilomètres comme un boulimique de goudron, d’aligner les décors dans l’ordre dantesque de visions fugaces, d’avoir les poumons en feu, le cœur en ébullition, mais repousser l’Agonie jusqu’à l’intime Détresse, de souffrir jusqu’à l’âme pour cette Liberté féroce, en se contractant jusqu’à l’effort intense, de pourchasser ses démons indolents, de laisser jaillir son courage comme seule armure de prétentions légitimes, de foncer encore en avant parce que mû par l’indéfectible Passion sublime…

 

« Regarde comme leurs empreintes sont éphémères ! Leur passage est tellement fugace, dans la réalité, qu’on ne peut parler d’eux qu’avec des souvenirs, tout en adjectifs pompeux et en pléthores heureuses de métaphores flatteuses !... Et la palette multicolore de ces rayons éclairés, par je ne sais quel sortilège, on dirait la Roue de la Fortune !... »

 

« Pousse-toi !... »

 

« Y a plus de place !... »

 

Comme j’aimerais ressentir ces frissons de chaleur, accumuler cette sueur de fraîcheur, tout mélanger sous mon casque, mais foncer dans le vent, aux seules couleurs de ma casaque. Appuyer encore sur les pédales, dans un geste de métronome emballé ; tendre la jambe, puis tendre l’autre, enrouler les chevilles, et tout recommencer sans jamais renoncer. Poursuivre mes chimères insaisissables, rattraper mes rêves insensés, toucher mes mirages extraordinaires jusqu’au prochain virage. Me dépasser, me débaucher avec mon énergie, atteindre mes limites, les tutoyer pour dompter mon ego et celui des autres. Rechercher cette sensationnelle euphorie musculaire et, par-delà, planer dans un no man’s land d’extase pure où la Douleur et le Délice se confondent comme pendant une jouissance amoureuse…

 

« Tu entends le bruit des dérailleurs surmenés ?... Ecoute la chorale exaltée de leurs cliquetis effrontés ! Sur des braquets d’anthologie, affamées de victoire, les dents mordent dans leurs pignons avec une avidité de cannibale !... Et le bruit des boyaux bourdonnant sur l’asphalte mouillé ! On dirait l’envol d’un avion supersonique, le chuintement de la vapeur d’une bouilloire, le passage d’un TGV au loin, le tonnerre d’une tempête… »

 

« Pousse-toi !... »

 

« Attends !... Je te raconte !... »

 

Moi aussi, j’aimerais serrer les dents jusqu’à les faire éclater, jusqu’à blanchir mon pauvre visage statufié. Superbe, je gravirais l’arête des montagnes forteresses ; généreux, à tombeau ouvert, je dévalerais les cols avec une célérité sans paresse. Investi dans l’acharnement du pieux conquéreur, j’irais combattre sur tous les circuits avec mes couleurs. Je serais constant, increvable, volontaire, fort, ambitieux, impitoyable… J’aurais des bouffées d’adrénaline avec mes couronnes de fleurs, celles du vrai gagneur. Moi aussi, j’en aurais des superlatifs à mon compteur ; j’exploserais les chronos, les records ; à la fin de chaque étape, on parlerait de mes prouesses dans des journaux sans frontière. Je serais le prince de la petite reine et le seul ami de mon guidon. A la gourde, je boirais ma jouvence et, au milieu du cadre, je vivrais mon entrain sans nulle poignée de frein. Et puis, je tuerais mon perfide fantôme, j’écraserais mon ombre torpide et mes souvenirs de triste pétrifié, reclus à l’asile des invalides…

 

« Tu réfléchis ?... De quoi te plains-tu ?... Toi aussi, tu es sur deux roues !... »

 

« Allez, au lieu de dire des conneries, déplace… mon vélo-ciraptor jusqu’à la soupente. Pousse-moi ; avec toute cette pluie soûlante, je vais finir par rouiller sur ma chaise roulante… »

 

 

Pascal

5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 18:48

 

“S'cuse-moi, il est déjà passé Robic?”
“C'est à moi que vous parlez, papi?”
“T'es sourdingue? J'te d'mande si Robic est déjà passé”
“Euh... papi... vous retardez! Robic passera plus”
“Vindiou, j'l'ai raté? Il a encore plus d'avance que j'croyais! Sacré Robic!”
“Euh... papi... Vot' Robic est peut-être passé ici mais en dix neuf cent cinquante trois...”
“Hein? En dix neuf minutes et cent cinquante trois secondes? Sacré Robic!”
“Euh... papi... je veux dire l'année 1953”
“Hé gamin, arrête de dire Euh... papi... sans arrêt! D'abord j'suis pas ton papi”
“N'empêche que Robic est mort dans les années 80 et si y pédale encore dans sa tombe, j'voudrais pas voir la gueule de son vélo”
“Et Géminiani? Il est déjà passé Géminiani?”
“Euh... papi... Géminiani c'est pareil”
“Quoi c'est pareil? Il est déjà passé lui aussi?”
“Euh... On peut dire ça comme ça sauf qu'il est pas mort”
“Je l'savais! Increvable, Gémi!”
“Ouais, enfin... à 89 ans y doit pédaler moins vite”
“Et Bobet? Me dis pas qu'Bobet est déjà passé!”
“Euh... Il est passé aussi mais en 83”
“Dis voir gamin, 83 minutes ça fait un peu plus d'une heure, si je n'm'amuse?”
“Euh... j'veux dire l'année 1983, papi”
“Et t'as vu Hamstrongue?”
“Euh... Lance Armstrong? Il est mort, enfin il est grillé”
“Mais non! Nèle Hamstrongue! L'extra-terrestre, çui qui pédale comme une fusée!”
“Ah! Celui qu'a marché sur la lune? Je savais pas qu'il faisait aussi du vélo”
“Décidément, tu connais rien au vélo, gamin! Tiens, voilà Vanderstockt, ben il est pas en avance pour une fois”
“Connais pas...”
“Vanderstockt... pour une fois... une fois... c'est un belge, gamin!”
“Ah?”
“T'as pas compris la blague, gamin... une fois?”
“Euh... Non... papi”
“Laisse tomber gamin. Bon c'est pas l'tout, faut qu'j'aille retrouver Yvette sur la ligne d'arrivée”
“Yvette Horner, sans doute?”
“Tu t'fous d'moi! Elle a cassé son piano à bretelles depuis longtemps, gamin!”
“Euh... Z'êtes sûr de ça, papi?”
“M'appelle pas papi, gamin... Yvette c'est ma fiancée. On s'marie le mois prochain”
 
 
Vegas sur sarthe
5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 15:47

 

Si dans mon cœur il pleure

Comme il pleut sur le Tour,
C'est que sa peine affleure
Et ce n'est pas un leurre.

Tout comme mon amour,
Le maillot du cycliste
Rira jaune à son tour ;
C'est l'EPO qui court.

Quelques noms, sur la liste
Des tricheurs, tomberont ;
L'image est réaliste,
La France est fataliste.

Les saisons passeront...
Et moi, l'idéaliste,
J'oublierai que viendront
D'autres maux qui m'auront.

 

 

Nhand

5 octobre 2014 7 05 /10 /octobre /2014 08:47
 
La photo est superbe,
Les mollets bien bronzés
Cyclistes en plein effort
Un petit peloton
Par parapluies cadré
La route fait miroir
Pourtant elle n’est pas glace
Ils sont là suspendus
On sent qu’ils vont tomber
Entraînés dans la chute
Par le bleu trop penché
Qui tôt va déraper
Les casques profilés
N’y pourront rien changer
C’est le seul photographe
Qui suspend leur destin
Souriez – ils sont tombés.
 
 
Nounedeb
4 octobre 2014 6 04 /10 /octobre /2014 21:20
 
 
 - Je te préviens c'est la dernière fois que tu m'amènes voir des courses.

- Mais pourquoi ? Regardes, ils sont supers .
 
 - Supers ? Tu te moques de moi là ? Je n'ai aperçu qu'un maillot, le dernier. Les autres ont filé tellement vite que j'ai eu l'impression d'apercevoir une mouche voler à la vitesse de l'éclair . Je ne voudrais pas dire mais attendre pendant trois heures sous la flotte pour qu'un maillot, c'est vraiment lamentable .

 - Voyons Pupuce, il y a eu la caravane avec ses jolies couleurs, ne me dis pas que tu n'as pas aimé .

 - On peut en parler, toutes leurs pubs, leurs ballons qu'ils lancent aux mômes sur le bord de la route avec la flotte, cela devient une bouillie informe. Moi Monsieur, je suis écologiste .
 
 - Ah oui ? Et tous tes sacs plastiques que tu achètes à la grande surface parce-que tu n'as pas pris assez de paniers, c'est écologique peut-être ?

 - Cela ne compte pas et puis ils servent pour autre chose après .

 - Désolé, je ne m'en suis pas aperçu mais bon puisque tu le dis …

 - C'est ça , dis que je mens.
 
- Je ne mets pas ta parole en doute Pupuce, je suis trop heureux pour cela.

- C'est sûr que voir qu'un maillot t'a ravi.

 - Pff ! Tu n'as jamais compris ma passion pour le vélo et autour de France.

 - Je m'y mettrai peut-être si toi, tu comprends ma passion pour les mots fléchés.

 - Tu peux attendre longtemps

 - Alors fous moi la paix avec tes vélos et moi je te laisserai tranquille avec mes mots.

 - Tu m'énerve là alors partons sinon je ne sais pas ce qu'il adviendra de toi si je me mets en colère.
 
 - Tu ne sais que prévenir, le reste ne vient jamais .

 - Encore heureux pour toi et ne discute plus, on se tire.

 
Monsieur a fait la tête tout le long du retour pendant que Pupuce faisait ses mots mêlés tranquillement et cela fait plus de trente ans que la scène se répète
 
 
Aimela

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