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24 avril 2014 4 24 /04 /avril /2014 08:49

 

Rien, non rien... rien ?... Rien ! Mais que dalle, nada, que chi, oualou, peau de zébi, des clous, macache, des nèfles…Oh ! Oh ! Il y a de l’écho dans le frigidaire, du vide lourd… Je viens de me coincer le diaphragme en position bâillements répétitifs…C’est tout... Rien de rien… Pas de parfum de roses sauvages exacerbé par une pluie hâtive, pas de fragrances humides de printemps, de soleil timide qui exhale les senteurs du sol…Je respire mon écran, mes narines embuent en forme de lunettes un morceau d’image… Mais pas la moindre odeur de terre mouillée, d’herbes moites, je ne sens rien…Pas de son non plus… Pas de clocher qui égrène les heures et ses demies, un aboiement qui fait écho à un autre aboiement plus loin, là-bas… J’écoute…J’écoute les mains en porte-sons…Peut-être un coq déréglé amoureux d’une pendule ?… Un oiseau qui roule ses sifflements ?…Même pas… Le chant d’une grenouille ? Deux grenouilles ? Trois grenouilles ? Quatre… grenouillant en canon dans l’étang hors cadre, sur la droite… plutôt sur la droite, derrière le massif de gros trèfles ébouriffés… Je parie qu’il y a un étang, au moins une mare…Une piscine abandonnée ? Non? Alors elle vient d’où cette grenouille ? Une grenouille sèche, de pleine terre, cela existe-t-il ?...
Il n’y a pas de bruits… aucun bruit, je n’entends rien, c’est tout …
Je ne ressens rien…
Paul Peel…Paul Peel il tombe pile poil ce Paul Peel…Ma main à couper pour de faux que ça fait 123 ans qu’il est planté là le petit Paul de carotte en attendant que la grenouille se jette dans son bidon en zinc. 123 ans qu’il prend la pose, les pompes déguisées en grenouille entrain de coasser. 123 ans qu’il s’est endormi debout, pendant que sa mère fait évaporer l’eau de la casserole de soupe à la grenouille, qu’elle attend toujours… un vague projet devenu un bloc de calcaire, 123 ans que…
Et alors me direz-vous ?... Et comme je vous entends !...
Je suis sur le point de froisser mon ordinateur pour le lancer dans la corbeille à papier…Ce n’est pas faute d’essayer…j’essaie, j’essaie…C’est officiel, mon ordinateur est infroissable…

Je sais ! Je vais développer une discussion amicale entre Le Prince Charmant en tenue de conte et Le Petit Prince avant qu’il ne rencontre Antoine …non… Un précis de modiste traitant des couvre-chefs bucoliques en vigueur entre 1887 et 1892 pour les enfants de 3 ans à 11 ans…Ouaih… Je vais établir une fiche technique des chariots, carrioles, remorques et autres machins à roulettes pour traîner des trucs sans roulettes en vente par correspondance sur le catalogue Manufrance … Et si je dévoilais l’activité préférée du Manneken-Pis en vacances ?… Je vais détailler la troisième page d’un recueil de sécurité routière « Les dangers en semi-forêt sur sentier et chemin » en les illustrant de conseils pratiques sans oublier la notion de courtoisie lors de randonnées …Je le sens moyennement quand même…Ça pourrait intéresser quelques nuls… On n’est pas rendu…Un mémoire sur l’importante des cuisses de batraciens sur les cartes des restaurants installés sur les berges de rivière qui tendent à disparaître, étant donné la recrudescence des débordements et crues qui inonde le journal de 13 heures, 20 heures et …Ou alors comment adopter une grenouille, balayer les chemin de traverse sans balayette, préparer une carriole au beurre persillé, ramasser des trèfles à quatre feuilles pour les revendre sur un site internet, trouver le Décathlon le plus proche pour racheter des godasses de marche neuve à un merdeux qui traînent les pieds en errant, parce que celles-là ne finiront pas l’année… Je vais pleurer… J’ai beau m’exprimer comme le fond d’un tube de dentifrice, pas une vétille ténue, même très ténue, une bribe, une petite fraction de chose au moins…Non, rien, non, rien du tout…rien ne jaillit, rien…La page blanche …Je ne peux pas dire autrement…rien ne m’est venu…rien.
Je pleure.

Je vais aller me faire une petite tartine… ça va me remonter…

Jane Véronique. 

23 avril 2014 3 23 /04 /avril /2014 21:36

 

Ohé petit crapaud à voir tes yeux exorbités

Je devine ta crainte, ce petit crapoussin as-tu pensé

A des idées malsaines, bientôt je vais trinquer !

Et bien non Bufo bufo, j’observe simplement ton apparence.

Car vois-tu lorsque je serais grand, j’ai l’espérance,

Moi David Warson, fils unique d’un père laborieux métallo,

De la Royal Society, devenir un membre réglo.

Car j’ aspire à être un fameux zoologiste.

Souvent des vocations ancrées existent.


JAK

 

23 avril 2014 3 23 /04 /avril /2014 17:28

 

Un jeune biologiste qui avait dix ans d’âge
s’en fut par la forêt à la quête du monde,
se jurant de trouver, au milieu des feuillages
une mouche, un insecte, un phasme à tête ronde
qu’il pourrait étudier du bout de son scalpel,
mais aucun parmi eux ne répond à l’appel,
pas même un puceron, aucune libellule
n’accepte de finir au fond du pot qu’il cache
sournoisement dans son dos, car chacun recule
à son approche ; le rat, vite se carapate,
le mulot effrayé, se hâte vers son trou
seule, égarée, l’innocente grenouille
n’ayant jamais vu de petit garçon roux
se plante devant lui, sans vraiment se méfier
trop naïve, je crois, pour connaître la trouille
et les desseins funestes des jeunes cruautés.
La grenouille curieuse observe le rôdeur
aux chaussures trouées, qu’elle croit bien voir sourire,
l’enfant est avenant, pas besoin d’avoir peur,
des étrangers ici, elle en a vu de pires.
Elle se met à parler : bonjour Poil-de -Carotte
que me vaut ta présence aux abords de la mare ?
C’est ici que je vis, et là que je barbote,
veux-tu faire un plongeon, dans l’eau je suis championne !
Tiens, pensa notre môme, en trouvant ça bizarre,
une grenouille qui parle, voilà bien qui m’étonne,
il en reste muet, tant il est sidéré,
prend ses jambes à son cou, rentre dans ses foyers
en gardant bien pour lui cette drôle d’aventure
car s’il en touchait mot, on le jugerait fou !
Tant de choses étranges réserve la nature
qu’il fit ce vœu : ne plus jamais, à l’avenir,
disséquer les grenouilles, ne plus les faire mourir
mais parler avec elles et apprendre à nager
dans l’eau verte et riante des profonds marais.

 

Cloclo

23 avril 2014 3 23 /04 /avril /2014 10:49

 

Je déteste ce gamin. Tout en lui me déplaît. Ses courses dans le jardin dès que le soleil se lève,  ses galoches qui s'approchent dans les allées en baillant comme des crapauds, les chenilles de machaon qu'il nourrit à la β-carotène dans ses cheveux, son herbier, sa collection de scarabées trouvés sous les touffes d'œillet, endormis au chloroforme et épinglés dans une boîte à chaussures, son microscope pour observer les ailes des mouches, ses parties de chasse aux papillons. Son intelligence, sa curiosité perverse, son éveil précoce, son Histoire naturelle de Buffon racontée aux enfants, ses abonnements à Pif Gadget et Science & Vie Junior, son bulletin de notes, ses livres de prix et ses accessits, son 19 sur 20 en sciences naturelles, et surtout la boîte de jeu scientifique Le petit biologiste qu'il a reçue à Noël, avec un livret de 107 pages et 239 expériences amusantes. Soi-disant amusantes.

Il m'en aura fait voir de toutes les couleurs. Passe encore que pour se fabriquer un baromètre, il m'ait enfermée un mois entier dans un bocal avec une échelle. Bonne fille je me prêtai d'abord au jeu car je suis la rainette des pommes, mais lassée de monter et descendre les barreaux je m'enfuis un matin en prédisant l'orage du soir, si bienfaisant pour les marécages. Or la fois suivante où il m'attrapa, il entreprit de me disséquer les cuisses comme s'il voulait les déguster en persillade, mais c'était juste pour étudier l'influx nerveux et la contraction musculaire, afin plus tard de savoir fabriquer une pile Volta pour la lampe-torche destinée à remplacer la boîte de lucioles avec laquelle il part chasser la nuit les lucanes et les sphinx dans le jardin.

Au sortir du laboratoire qu'il avait installé dans sa chambre, clopinant sur des béquilles de chaume, je fus admise aux urgences dans une clinique vétérinaire de la Grande Brière, où je fus prise en charge par une équipe pluridisciplinaire de fauvettes des marais et de tisserins qui me recousit et me remit sur pattes. S'ensuivirent plusieurs mois de rééducation à sautiller dans les roselières, me garant des loutres et des hérons. Puis un jour, enfin rétablie, je revins au jardin pour observer, cachée sous le millepertuis, ce que devenait le gamin.

Et soudain le revoilà, mais que peut-il bien cacher dans son dos. Il me trouve. Ah zut ! S'il s'est mis en tête d'étudier la parthénogenèse, cette fois je coasse que je dis non, j'aime trop l'amour et les princes charmants.

 

Bricabrac

21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 18:24

 

C'est un petit rouquin
Qui chaque matin
Va chercher le lait chez la fermière.
Près du champ de fenouil
Au premier détour du chemin
Juste avant la rivière
Il rencontre la même grenouille
Et lui fait un brin de causette
Au cas où Demoiselle Grenouillette,
Ainsi que le raconte sa grand-mère,
Serait une vraie fille de roi
Qu'une méchante fée
Aurait en grenouille transformée.
Il rigole, le petit rouquin,
Et poursuit gaiement son chemin.
Il sait que jamais il ne la touchera
Même du bout de son petit doigt
Encore moins lui donnera le baiser
Qui du maléfice pourrait la délivrer.

Si par hasard sa grand-mère s'était trompée ?… 

 

Marief

21 avril 2014 1 21 /04 /avril /2014 14:03

 

Un beau matin Dame rainette
tout droit sortie d'un fabliau
d'un bagarreur de clopinettes
vint à heurter les godillots
 
“Qui te permet vile grenouille
de saccager mes brodequins?
Si tu recherches les embrouilles
tu pourrais tâter du rouquin”
 
“Méfie toi de mon apparence
hier encore j'étais princesse
regardée avec déférence
loin de tes petites bassesses”
 
Ce faisant princesse grenouille
bravant le mauvais sortilège
s'égosilla: “Carabistouille!”
et retrouva ses privilèges
 
“Que l'on chausse ce galvaudeux
qu'on lui enseigne les manières
et j'en ferai en moins de deux
le gardien de ma garçonnière”
 
Le bagarreur de clopinettes
pesta, jura, mais un peu tard
de ne plus railler les rainettes,
et ne s'en prendre qu'aux tétards
 
Vegas sur sarthe
 
20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 21:05

 

Maman m'a raconté cette histoire sur les princes transformés en crapaud. Moi j'ai toujours dis qu'il fallait être gentil avec les petites bêtes et je crois aux contes de fées, même si je suis un garçon. Je ne suis pas bête ! Je cherche ma princesse et c'est pourquoi je fais un bisou à toutes les petites grenouilles que je croise car si les princes sont des crapauds, les princesses sont forcément des grenouilles. Celle-ci pourrait bien être la bonne...
 

Et vous, avez-vous trouvé votre grenouille/crapaud ?

Tilancia 

20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 17:42

 

- Tu grandis trop vite, nous allons te poser une pierre sur la tête, a dit Maman.

 

Moi, je ne veux pas de pierre sur la tête c’est bien trop lourd et encombrant, alors j’ai saisi ma casquette rayée, mon blouson, et je me suis enfui vers ma cachette secrète au centre des buissons tout au bout du jardin. Une branche basse me sert de trône ou de monture quand je m’assieds à califourchon. Hue cocotte !

Mmm ! Ca sent bon la terre ! Papy dit que c’est de l’humus. C’est doux et tiède et humide et avec le bout de mes galoches j’aime y farfouiller. Parfois, je déniche un ver de terre ou un mille-pattes.

 

Mille pattes ? Mille, c’est beaucoup !

Heureusement, les animaux ne mettent pas de chaussures. Mille divisé par deux ça fait…euh… cent divisé par deux c’est cinquante alors mille… euh… cinquante et un zéro : cinq cents ! Cinq cents paires de souliers ! La maman mille-pattes en aurait du souci…

 

Pourquoi Maman veut-elle me poser une pierre sur la tête alors que ce sont mes orteils qui s’obstinent à sortir de mes galoches et décollent la semelle ?

                - Encore du travail pour le cordonnier, a soupiré Papa en me faisant un clin d’œil.

 

- Coin ! Coin ! Je suis un canard, j’ai des becs au bout des pieds. Coin ! Coin !

 

Quand je suis au dehors, je ne m’ennuie jamais. Il y a les pies bavardes et de nombreux moineaux et aussi Carroty, le chat du voisin. Carroty, c’est mon copain ! Il est roux comme moi et il me suit partout sauf au bord de la mare. Je crois qu’il n’aime pas l’eau…

 

Maman non plus n’aime pas la mare, elle dit que c’est trop dangereux pour les enfants alors je ne lui raconte pas mes escapades, ni mes découvertes. Sait-elle comment naissent les grenouilles ? Moi, je le sais ! Papy, à qui je confie mes secrets, m’a tout expliqué et au printemps, j’ai pu observer les œufs qui flottaient en grappe dans un coin de la mare et puis toutes les métos.. métaphoses…les changements, les branchies, la queue, le têtard qui devient grenouille et tout et tout !

 

Papy m’a aussi appris que les corbeaux croassent et que les grenouilles coassent. Les corbeaux, je les entends quand ils se disputent dans le champ et ce n’est pas très joli mais j’aime entendre les appels des grenouilles, ils sont tous différents. Certaines ont la voix grave comme celle de Papy, d’autres chantent quand il fait  bien calme et que les copains ne jouent pas à faire des ricochets.

 

Pff ! Pourvu que Maman ne trouve pas de pierre ! C’est que j’aimerais grandir, moi, et devenir un biologiste comme le monsieur que Papy m’a montré dans un livre consacré à la faune sauvage. Bio, ça veut dire vie et moi, j’aime bien la vie et les animaux qui habitent sur la Terre. Je dois encore en découvrir tellement !

 

Comment faire si je reste petit ?

 

Et si je posais la question à Papy ?

 

http://www.dailymotion.com/video/x4ciyx_steve-waring-les-grenouilles_music

 

Mony

20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 13:31

 

Aujourd'hui les enfants ont été méchant avec moi ! C'est pas juste. Il se sont moqués de moi parce que mes chaussures sont un peu abîmées, mais moi je les aime beaucoup ! C'est un cadeau de mon papa ! Quand les autres sont partis joué, j'ai été pleurer sans que l'on me voit dans ma cachette secrète. Il ne comprennent rien de toute façon. J'irais le dire à maman ce soir. Mais aujourd'hui il y a quelque chose dans ma cachette, une pitite grenouille. Elle est toute seule elle aussi. Peut être que les autres grenouilles se sont moquées d'elle parce qu'elle à de grands yeux. Je la regarde et j'ai l'impression que je peux tout lui raconter, elle me comprend. Je la console, et j'en suis sur, la grenouille m'a sourit. Si elle veut, elle pourra revenir dans ma cachette, après tout maintenant nous sommes meilleurs amis.

 

No Name.

20 avril 2014 7 20 /04 /avril /2014 07:47

 

Quand je serai grand, je serai le général des grenouilles et des crapauds…

 

Dis, tu veux jouer avec moi ?... Quand tu coasses, on dirait mes sabots qui bâillent !... Tous ces dessins sur ton dos, c’est ton maquillage ?... Moi, je les ai sur les joues, ce sont mes taches de rousseur !... T’es tout seul, toi aussi ?... Te voilà dans le monde et tu cherches comment entrer dans la ronde ?... Alors, c’est sûr, on se ressemble !...

 

Tu verras, on fera des concours pour voir qui saute le plus haut !... J’espère que tu ne me feras jamais faux bond… Les jours de pluie, je te cacherai sous mon oreiller ! Les jours d’école, je te raconterai Arcole et les dimanches, l’église, je te cacherai dans ma manche. C’est comment les prières de grenouilles ?... C’est vrai que tu te caches dans le bénitier ?...

 

On ira au bout de l’allée du jardin, au-delà des barbelés, et on partira en campagne !... On prendra la route du bout du monde pour voir où le soleil se lève ! Je sais que le matin, il prend ses habits en or et le soir, quand il les enlève, derrière la colline, ils sont tout rouges ! On ira dénicher la lune quand elle se coince entre les branches du cerisier du père Etienne ! On récoltera les plus belles constellations dans les flaques d’eau ! Ce sera notre trésor qu’on échangera avec les escargots !...  

 

A notre cause, on ralliera les grillons et les salamandres, les sauterelles et les papillons ! On dormira à la belle étoile et je te raconterai comment retrouver celle du Berger. Mais oui, tu pourras te baigner dans les ruisseaux !!... Ne t’inquiète pas pour le ravitaillement, on ne va pas sauter à la corde !... J’ai un bout de chocolat dans une poche et quelques miettes de pain dans l’autre !... Qu’est-ce que tu préfères ?... On partagera ! Et puis, c’est bien le diable si on ne trouve pas des limaces charnues en compétition de glissades et des chenilles à l’assaut de quelques charmilles !...

 

On boira sous le pis de la Pâquerette ! Je sais comment tourner son robinet ! On goûtera tous les champignons, on ira voir les jonquilles de la madame Andrée, paraît qu’il y en a de nouvelles qui dansent le long de son allée ! On ira écouter les bécasses au fond du champ du Norbert ! On dit qu’elles font les questions et les réponses, ces commères !... On en prend plein les oreilles à écouter leurs sermons de vieilles filles ! Paraît même qu’on entend leurs échos, les jours de gros dos !...

 

Tu feras peur aux chèvres de l’Emile, on ira goûter le miel du Guy et on volera les œufs de la Marie !... On fera la course avec les mille-pattes ! On mettra des mouches bleues dans les toiles des veuves noires, on débusquera les souris vertes, on excommuniera toutes les mantes religieuses pas très catholiques et on poursuivra les libellules argentées de l’aube, celles grosses comme des chauve-souris !...

 

On ira jusqu’aux grands peupliers ! Les jours de vent du Nord, il paraît qu’ils chantent si fort qu’on est obligé de crier pour s’entendre !... C’est la vieille Eugénie qui le raconte quand elle se réchauffe un moment devant notre cheminée ! On traversera les champs de maïs, on se fera des moustaches avec les poils rouges qui dépassent des épis ! On fera des sifflets avec les grandes herbes, des chewing-gums avec les grains de blé, des flûtes avec les branches mortes !... On sèmera la zizanie chez les fourmis ! On glissera des brindilles dans leurs tanières ! On fera sortir la reine, tu danseras avec elle et tu la croqueras !... Dans les talus, on se roulera dans l’herbe tendre pour laisser nos traces de jeunes chenapans ! On ira courir dans les grands champs de coquelicots ! Quand on retourne leurs pétales, ce sont des princesses gracieuses, en robes du soir, qui virevoltent au bout de leurs tiges ! Tu verras, c’est plein d’étincelles lumineuses, comme des petites taches de sang, que la Nature nous offre au doux sacrifice du Printemps !...

 

Le soir, on demandera notre chemin aux vers luisants !... Je te prêterai mon chapeau, on voit même l’arc-en-ciel dedans !... On fera peur aux serpents avec notre marche de géants ! On boira les larmes de rosée suspendues aux feuilles des rosiers ! On accrochera les nuages sur les cordes à linge de la lavandière ! On écoutera la musique des hirondelles quand elles se posent sur la gamme des fils électriques ! Je sais où est le nid de la merlette, on ira compter ses œufs quand elle partira faire ses emplettes !

On dit que des pigeons voyageurs se posent un moment dans le vieux chêne, on leur demandera où c’est l’Amérique !...

 

Dis, c’est une méchante fée qui t’a transformé en crapaud ?... Tu n’étais pas sage ? Tu faisais trop de bêtises ?... Dis, tu m’emmèneras jusqu’à la mare ?... Tu me prêteras tes palmes ?... On fera des flûtes avec les roseaux, des déguisements avec les nénuphars, des ricochets avec les pierres de la berge !... Mais oui, tu prendras le commandement de tous les poissons, des goujons jusqu’au gros brochet ! Dis, tu m’apprendras à nager ?... C’est sûr avec toi, on va gagner la guerre ! Dis, tu veux être copain avec moi ?...

 

Et si je t’attachais à mon chariot ?...  On jouera à Ben-Hur, à Zorro, au chercheur d’or dans l’Eldorado !… Tu es prêt pour le grand saut ?... Allez viens, approche, petit curieux, approche gentil crapaud… Qu’est-ce que j’ai dans mon dos ?... Mais non, ce n’est rien… C’est une simple boîte pour être sûr que… tu seras là demain…

 

Quand je serai grand, je serai le général des grenouilles et des crapauds…En attendant, je suis le recruteur… J’ai déjà capturé un oiseau pour les airs, un lézard pour la terre, me manque juste un crapaud pour mes troupes amphibies…

 

Pascal.

19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 17:58

 

 
Poil de Carotte s'en allait chercher son pichet de lait lorsqu'il entendit un coassement derrière lui, il se retourna et vit une jolie reinette.
 
- Bonjour Reinette, que fais-tu ici ? La rivière est de l'autre côté du chemin.
 
- Ah ! enfin quelqu'un qui me voit, il n'est pas trop tôt, se dit la grenouille. Je sais bien que la rivière est de l'autre côté, je veux juste que l'on me délivre de...
 
- Mince alors, tu parles ?
 
- Ben oui, il n'y a pas que les humains pour ça et puis, je te dis que je veux être délivrée.
 
- De quoi ?  Tu n'es pas attachée.
 
- Ben du mauvais sort. Il faut tout vous expliquer à vous les humains, vous ne comprenez jamais rien.
 
- Humains ? Mais je ne suis que Poil de Carotte.
 
- Drôle de nom, en plus tu es mal attifé pour un prince, tu as des godillots qui baillent aux corneilles.
 
- Est-ce ma faute si mes parents n'ont pas d'argent ?
 
- T'es pas un prince alors ?
 
- Je te dis que je suis Poil de Carotte.
 
- L'un n'empêche pas l'autre mais si tu es pauvre, tu ne peux pas me délivrer de la sorcière.
 
- Quelle sorcière ? J'en ai pas vu sur le chemin.
 
- C'est qu'elle est partie, il y a longtemps.
 
- Ah !
 
- C'est tout ce que cela te fait? Moi qui croyais que tu étais plus attentionné.
 
- C'est pas ça, c'est que je réfléchis à ce que tu as fait pour que la sorcière t'ait punie.
 
- Moi, rien, répond ingénument Reinette, elle était jalouse de ma très grande beauté, elle avait peur que je lui fasse de l'ombre. Maintenant c'est fichu, le seul être qui m'entend est un enfant et pauvre en plus.
 
La reinette se met à pleurer
 
- Si tu veux, je te ramène du lait mais ne pleure plus, implore  Poil de Carotte
 
- Du lait, pff ! Comme si cela allait me rechanger en princesse, gémit de plus belle Reinette.
 
- Je peux être ton ami si tu veux.
 
- C'est vrai ? Tu veux bien ?
 
- Bien sûr que je veux bien, on se retrouvera ici tous les jours.
 
- Pas chez toi ?
 
- Ah ! non alors ! s’exclame l'enfant, ma mère risquerait de te jeter dans la soue aux cochons, elle ne veut pas que j'ai un animal, elle dit qu'elle en a assez avec un mioche comme moi.
 
- Bon d'accord, on se retrouve ici demain, en attendant, je surveillerai s'il n'y a pas un prince qui passe, on ne sait jamais, il y a peut-être d'autres humains qui m'entendront.
 
- Peut-être... bon là, il faut que je file sinon je recevrai des coups de martinet pour mon retard.
 
- Ok ! Je vois que tu es aussi dans une galère. Au revoir Poil de Carotte et à demain.
 
- A demain, Reinette
 
 
C'est ainsi que tous les jours Poil de Carotte et Reinette se virent et se parlèrent jusqu'au soir où Poil de Carotte partit en ville et que Reinette se fit écraser sur le chemin par une carriole. C'est qu'elle est devenue bien vieille, aveugle et sourde.
 
 
Aimela  
19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 15:12

 

Sur le bord du sentier
 
Une jeune grenouille
 
Qui rêvait d’être aimée
 
Allait rester bredouille
 
Quand surprise elle vit
 
Bouche ouverte familière
 
Ce que d’abord elle prit
 
Peut-être pour un père.
 
 
Ça existe elle le sait !
 
Observa tralalère
 
Etes-vous s’il-vous-plaît
 
Ce que l’on nomme père ?
 
 
Galoche ne pipa mot
 
Et grenouille pleura.
 
Connaisseur le marmot
 
Compris ce chagrin là.
 
 
Doucement, tendrement
 
Dans le jargon rainette
 
Il parla d’une maman
 
Gaie comme une fauvette
 
 
Qui chantant et riant
 
Lui caresse la tête
 
L’embrasse tendrement
 
Lui dit « ma grenouillette. »
 
 
La grenouille comprend
 
Et tout en l’écoutant
 
Coasse joyeusement
 
Et saute sur l’enfant
 
 
Qui avec gentillesse
 
Lui explique comment
 
Le nénuphar princesse
 
Lui cache sa maman.
 
 
La grenouille a compris
 
Saute bien prestement
 
Bondit vers l’étang gris
 
Là, sera sa maman.
 
 
L’enfant court et la suit
 
S’arrête devant l’étang
 
Entend plouf et sourit
 
Un nénuphar attend.
 
 
Grenouillette frisée,
 
​C'est depuis cette visite
 
Que t’est venue l’idée
 
D’être herpétologiste…
 
Jamadrou
19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 15:06

 

          “Où qu'c'est qu't'es encore allé te draler?” s'écria Anastazia avec cet horrible accent polonais qui nous donnait aussitôt envie de repartir d'où on venait.
En vacances chez Oncle Hubert, je passais jusqu'au soir le plus clair de mon temps à draler autour de la ferme à la recherche de quelque coup pendable... de toute manière, l'Oncle ne disait rien bien au contraire puisqu'il ne disait rien.
 
Cette fois-ci la chasse aux gueurnouilles m'avait mené de mares en buissons au point que j'étais couvert de gratte-culs accrochés à mes vêtements et une course forcée dans la rivière m'avait gaugé au point que mes chaussures en bâillaient comme les crocodiles du Nil de mon livre de sciences...
J'étais là sur le seuil de la cuisine, le coutias d'une main et ma gueurnouille dans l'autre quand l'Oncle est arrivé de sa sieste. Il faut dire qu'il était déjà cinq heures.
J'avais dû y aller un peu fort avec ma “bête”, l'agaçant un bon moment du bout de mon tiau avant de lui porter quelques estocades puis le coup de grâce; c'est pourquoi elle était en piteux état et déclencha le rire inimitable de l'Oncle!
“Faut-y pas être un beusenot pour déniaper un crapiau comme ça!” s'esclaffait il en se tenant le ventre.
Habituellement un beusenot est un niais mais venant de mon Oncle c'était comme un petit nom amical, du moins je le prenais comme tel depuis ma naissance.
“Qu'est ce que tu veux que j'fasse de ton crapiau?” demanda Anastazia en tordant la bouche de dégoût.
Interloqué je regardais ma “bête”, sa peau pustuleuse et ses gros yeux éteints; c'est vrai que comme ça elle ne ressemblait pas aux fricassées de cuisses de gueurnouilles à la crème qu'Anastazia nous mijotait quand on en avait assez de son bortsch aux haricots.
 
Ainsi ma vaillante gueurnouille était un vulgaire crapiau! Dans la bagarre, je m'étais mépris sur l'adversaire et je sentis me monter le rouge au front!
Demain tout le village - peut-être même toute la côte de Nuits - saurait que j'avais pris un crapiau pour une gueurnouille!
Je tentai quand même une manoeuvre pour amadouer notre cuisinière:
“Avec quelques grosses tarteuffes que je plucherai moi-même... et ta sauce à la crème, ça sera tout pareil”
A coup sûr je venais de blasphèmer car Anastazia était passée subitement de la blancheur slave au rouge vineux:”Pareil? Vindiou! Tu m'embistrouilles! Jamais tu m'feras cuisiner un machin comme ça!”
Comme Oncle Hubert riait toujours, je changeai de tactique.
“V'la t'y pas une belle occasion d'ouvrir un de tes Pouilly-Fuissé, mon Oncle?”
Je crus un instant avoir fait vibrer sa corde sensible mais Anastazia y mêla un puissant vibrato qui m'ôta tout espoir de déguster mon crapiau:
“Sors d'ici avec ta bestiole! Vous viaunez tout autant l'un que l'autre à m'en donner le virot!!”
Comme elle me promettait une frottée pour faire bonne mesure, je déguerpis avec ma bestiole, suivi par l'Oncle qui riait toujours.
Il ne me restait plus qu'à me débarrasser de cette chose et de ma honte avec...
 
“Attends donc, beusenot!” tonna Oncle Hubert en posant sa grosse patte sur mon épaule “on s'en servira pour appâter à l'étang... demain, j't'emmène à la pêche”.
Jamais une de mes hontes ne se mua si vite en fierté.
 
déniaper (déchirer)
draler (passer son temps dehors)
embistrouiller (déranger)
frottée (fessée)
gaugé (mouillé)
gratte-cul (fruit de l'églantier, poil à gratter)
Pouilly-Fuissé (Blanc, cépage chardonnay)
tarteuffe (patates)
tiau (bâton)
viauner (sentir mauvais)
virot (mal au coeur)
 
Vegas sur sarthe
19 avril 2014 6 19 /04 /avril /2014 12:15

 

J'm'en allais à cloche-pied
Saluer frère Jacques
Celui qui à Pâques
En haut de clocher
Sonne la grosse Fortunée
Quand il ne dort pas
Paresseux comme un vieux chat
Ou comme not' jeune meunier... !
Chemin faisant, galoches qui baillent
Façon Perrette et son pot à lait
Riche de mes rêves je rêvais
Vaille que vaille
A la progéniture des notables
Qui goûtent à bourse déliée
De ces choses bonnes à manger
Le dimanche pascal à table...
A me mettre sous l'oeil
Je n'eus qu'une pauvre grenouille
En vadrouille
Comme moi ici bien seul...
Dans ma gamelle bosselée
Je la transportais à la mare
Elle disparut sous les nénuphars
Et toujours à cloche-pied
Je repris content ce chemin-là
Frère Jacques oh, sonnait sonnait
Mon coeur d'enfant naïf espérait
Dénicher une poule, pas d'eau, mais en chocolat !

jill bill 

18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 12:30
 
 
On a tous un jour ses moments de folie,
Ses tenues flashy ou gothiques,
ses petits trucs qui nous démarquent
et qui nous font, on croit, uniques,
ses teintures mauves ou violettes ,
ses mèches raides , rouges ou vertes,
ses chevelures qui pendouillent,
ses perce-oreilles et ses piercings,
ses rimmels et ses yeux de braise.
A cet âge, on veut choquer ou surprendre
la foule des indifférents…
 
Et puis un jour
on se démasque,
on se débarbouille,
on se dépouille,
on se dénude,
on se débarrasse,
on se déprend
des frimes et des artifices,
de tous ses colifichets encombrants…
On redevient soi-même en sorte
mais il faudra du temps quand même
pour que l’on s’aime différent,
beaucoup de temps, beaucoup je pense,
car c’est ainsi qu’on se construit…    
 
Cloclo
 
18 avril 2014 5 18 /04 /avril /2014 10:55
 
 
Ô
Rage
Illusoire
Adolescence
Nihiliste danse
Naïve en noir
Emouvante
Otage
Rêveuse
Ici-bas
Aux
Nonnes
Nubiles
Encagées
Ordre
Rageur
Ironie
Amère
Non
No
El
!
!
 
 
Jeanne
en clin d’œil à une quidam qui dégaine sa plume (presque toujours) aussi vite que son ombre
16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 12:14
 
                 Dès que je l'ai vue, j'ai pensé : "Millénium".
Un jour, - ou plus exactement durant une dizaine de jours – j'ai lu d'affilé, les trois volumes, sans pouvoir m'arrêter.
Au diable les tâches en "age" qui pourrissent la vie des ménagères les mieux intentionnées.
Il faut parfois savoir faire des sacrifices !...
La poussière s'amoncelait sur et sous le buffet, les mauvaises herbes, dans le jardin s'en donnaient à cœur joie, le linge a débordé du panier… quoi que … le livre à la main, j'ai rempli le lave-linge, de la même façon le lave-vaisselle et une fois même, le volume dressé contre le carrelage de la cuisine, à la place des recettes, j'ai mitonné un petit plat sympa pour un mari habitué à des mets plus gastronomiques et délaissé pour l'occasion devant des sandwiches, aux côtés d'une lectrice plongée dans son bouquin et complètement inattentive à sa présence.
Un film est sorti depuis. Je ne suis pas allée le voir.
L'image - assez floue, je dois l'avouer - de l'héroïne tandis que je dévorais ses aventures a sombré dans l'oubli.
Et la voilà, cette fille impossible, revenue du fond de ma mémoire. Elle s'était infiltrée à mon insu, dans ma cervelle.
C'est bien elle, aussi fascinante en peinture qu'en écriture et pourtant, j'ai oublié son nom et même son histoire…    
 
Marief
 
14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 21:34
 
                  Il est là. Comme tous les autres il n'a aucune idée de ce qui l'attend. A chaque fois je me demande comment je peux faire une telle chose. Pourtant, jamais je n'ai hésité, tremblé ou même regretté. Pour moi, le travail reste le travail.
La vie est dure et ses lois sont cruelles. Ça n'a pas été simple pour moi non plus. Abandonnée comme un chien dans la rue j'ai du apprendre à survivre. Cet homme est apparu un soir d'hiver où la neige et le froid ont manqué d'avoir raison de moi. Il m'a demandé ce que j'étais prête à faire pour avoir un toit et un couvert. « Tout ! Je ferais tout ce que vous voulez ! », oui, c'est ce que j'ai répondu à l'époque en ne cessant de pleurer. C'est la dernière fois que je fis preuve de faiblesse.
Comme promis, l'homme m'hébergea et me forma à ce qui allait devenir ma raison d'être. Je n'étais personne et il ne tenait pas à ce que ça change. L'entraînement fut rude, aussi bien physiquement que psychologiquement mais l'envie de vivre était plus forte que tout ce qu'on pouvait m'infliger.
Aujourd'hui, je vais encore user de mon apprentissage pour faire ce qu'il faut. Je ne suis qu'une ombre, une marionnette mais tout ça m'importe peu. Si ce n'est pas moi qui le fait, ça sera quelqu'un d'autre et au jour d'aujourd'hui, renoncer reviendrait à signer ma propre fin.
Ce ne sera pas ma fin tant que ça sera la leur.
J'aime ma tenue, aussi sombre que mes actes. Là, perchée sur ce toit désert, je regarde une dernière fois cet inconnu à travers mon viseur. Je ne sais rien de lui, c'est la règle. Un nom sur une liste. Un nom sur ma liste. Son fast-food sera la dernière chose en ce bas monde qu'il appréciera. Parfois j'espère que quand mon tour viendra, je serais aussi paisible. Ça sera comme ça, propre, rapide, j'aimerais dire indolore mais ça je ne le saurais que quand j'y passerais.
Je respire un coup, adresse une excuse silencieuse et appuie sur la détente. Ce soir encore le Clan sera fier de moi. Ce soir encore, j'aurais un repas.
 
Tilancia   
 
13 avril 2014 7 13 /04 /avril /2014 21:29

 

                Grace… C’est elle? Je ne l’imaginais pas comme ça, non ! Vraiment pas…

Je l’imaginais moins rouge, beaucoup moins rouge…Je ne savais pas qu’elle était écossaise. Si ! Écossaise ! Elle porte des carreaux, des carreaux, des carreaux, toujours des carreaux… D’ailleurs comment appelle-t-on les jupes à carreaux ? Des jupes é-co-ssai-ses !…C’est bien ça, les carreaux sont écossais…Je n’ai jamais entendu parler de jupes…italiennes ou de jupes… hollandaises…de jupes «tulipe », oui ! Hollandaises, jamais !…Pourtant tulipes hollandaises, ça parle tout seul, ça s’entend même sans écouter…Aaaah oui !...Mais pas jupe…Aaaah non! Précisément comme les plaids, les plaids sont toujours écossais, comme les jupes, un plaid qui n’est pas écossais, c’est un châle et s’il est à carreaux, c’est un hasard, c’est qu’il restait de la laine et qu’il fallait bien en faire quelque chose…Si ce n’est pas un monde ça ! Tout le monde le sait !… Aaaah oui !...C’est donc bien une Grace écossaise, parce que c’est une Grace à carreaux ! Et aujourd’hui particulièrement, elle est emballée dans un plaid, dans une jupe col roulé en plaid, une jupe col roulé en plaid à carreaux écossais…Un costume typiquement écossais…Elle est en tenue folklorique !…C’est ça…

Même si je ne l’imaginais pas comme ça Grace…

Et je m’avancerai d’un minable petit pas en respectant le sens de circulation, pour supputer qu’elle va jouer du biniou enkiltée jusqu’au menton, entartanée à triple tour de cou qu’elle est! Elle va assourdir l’assemblée de sa vigoureuse culture sonore. Elle va gonfler la panse de brebis farcie de toutes ses bronches pour souffler un air à faire gigoter d’agneau les danseurs irlandais par groupes de 50, alignés au cordeau… Et le biniou va se dégonfler sous le coude, en s’égosillant comme une brebis qui se fait farcir vivante … à la puissance maximale, façon aspirateur Dyson, plein, vide, à moitié plein, à moitié vide… Les tympans vont s’empiffrer de décibels majeurs à s’immobiliser la digestion au stade du morceau conséquent…parce que c’est le genre d’exagération qui laisse bouche bée et contraint à l‘abandon de toute notion de mastication…Malgré la sauce à la menthe ! …Elle va donc jouer du biniou, mais personne n’a averti personne…C’est la surprise…C’est ça…C’est le coup de Trafalgar de la soirée…Je suis curieuse de voir ça, entendre…je ne crois pas que j’en aurai le courage… je ne crois pas.

Grace… je ne l’imaginais pas comme ça.

Je ne m’étais pas doutée qu’elle était grande-bretonne… pas une minute... même avec le décalage horaire. Et elle ne parle qu’Angliche? Si elle postillonne toute la soirée dans son biniou, on ne s’en rendra pas vraiment compte. Et ça c’est son père ? Il est gallois pour avoir cette allure de druide…La barbe, la calvitie, la couronne d’églantines, la toge…Je ne sais pas…Il a quelque chose de druidique, c’est indéfinissable…Il remonte de la piscine ? …Il va falloir penser à faire tailler l’églantier, il déborde sur le bassin, c’est d’un désagréable quand tu sors de l’eau, toutes les fleurs se collent au bonnet de bain…

Non, non, non, je ne l’imaginais pas comme ça Grace.

Il est bon le Scotch…Vous êtes resté sur le thème de l’Écosse je vois... et je goûte... du Pineau des Charentes?…Ha ? Je n’ai pas reconnu…très vieilli alors… ou un peu tiède peut-être…Et votre fils, toujours en Angleterre ? Votre fils n’a pas fait ses études en Grande-Bretagne? En Bretagne ? En Grande...sans les pompes… non plus ? Ah ?…Mais où a-t-il rencontré Grace …Elle n’est pas écossaise ?

Je ne l’imaginais pas... ne pas être écossaise…

Et le concert de cornemuse alors ? Effectivement si elle n’est pas écossaise…Dommage.

Je ne l’imaginais pas du tout comme ça… Amazing Grace…

 

Jane Véronique     

 

13 avril 2014 7 13 /04 /avril /2014 18:50
 
“Ca y est chef! J'en ai eu un, j'en ai eu un, j'en ai..”
“Oh ça va Ouatson! Vous avez eu quoi?”
“Ca f'sait un moment que j'rêvais d'en choper un, chef!”
(Soupir)
“Bon sang! Vous avez attrapé quoi? Un dealer, un souteneur, un marchand de sommeil?”
“Non chef. Vous savez ... un d'ceux qui traînent toujours le sam'di soir devant le Dark Moon”
“Et y ressemble à quoi cette fois-ci?”
“Ben c'est noir, tout noir comme un corbac... les ch'veux et les yeux aussi et les fringues, enfin tout noir qu'on a un mal de chien à les r'pérer”
(Soupir)
 
“Et il faisait quoi votre noir suspect?”
“Ben c'est pas vraiment un suspect chef. C'est juste qu'il est noir comme tous ceux qui veulent se distinguer des pas noirs... à croire qu'y voudraient qu'on les remarque mais sans s'faire remarquer, vous voyez”
“Mais vous l'avez serré pour quel motif, Ouatson?”
“Ben déjà j'ai trouvé bizarre qu'y s'appelle Romane alors que tous les autres s'appellent Gothique! J'ai tout d'suite senti l'embrouille, chef”
(Soupir)
 
“Et à part ça, il fait quoi dans la vie votre Romane?”
“Alors là j'ai pas tout compris chef. Attendez... j'ai noté ça là: Y s'rait Ouèbe disaigneur dans une starteupe qui deale avec des chinetoques.”
“Ouais... c'est douteux tout ça. Et quoi d'autre?”
“Après c'est du grand délire chef. Y parle de méga-bites, de navigateur, de portail, de pare-feu, d'hébergement... ça sent l'extrémiste, chef”
“C'est maigre. Autre chose mon vieux?”
“Ah oui chef. Y prétend fabriquer des moteurs de recherche et il a même pas l'permis! Vous trouvez pas ça louche?”
“Y m'en faudrait plus que ça pour le coffrer, Ouatson!”
“Le pompon, chef! Le pompon c'est les anneaux dans les oreilles et jusque dans l'nez! Ca je supporte pas, chef!”
“Va falloir vous y faire mon vieux... Allez, relâchez moi ce... cette fille”
 
Vegas sur sarthe

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