Tête désabusée et désappointée de celui qui,
devant le miroir,
vient de découvrir,
au bout de temps d'années d'effort ,
de privation et d'ingurgitations protéinées
que son membre vénéré
n'était pas un muscle à sculpter!
Jamadrou
Tête désabusée et désappointée de celui qui,
devant le miroir,
vient de découvrir,
au bout de temps d'années d'effort ,
de privation et d'ingurgitations protéinées
que son membre vénéré
n'était pas un muscle à sculpter!
Jamadrou
63
Ça veut dire quoi?
La longueur de son membre
Ou bien celle de ses jambes?
Les tablettes de chocolat
A contracter autant de fois,
Et les trapèzes trop tendus
Qui lui font un cou de zébu?
63
Ça indique quoi?
Est-ce un cache-sexe électronique
Accroché à son grand oblique
Ou le prix qu'il faudra payer
Pour pouvoir venir en tâter?
Peut-être qu'il y en a soixante deux
Qui ont des muscles plus vigoureux?
Nounedeb
Quel choc, j'ai eu ce matin en voyant la photo d'un mec bodybuildé en proposition. Je croyais que miletune était un atelier d'écriture. A mon avis, le site ne doit plus faire fortune avec les histoires, il se reconvertit en site de rencontres. Pour nous appâter, nous les femmes, il a sorti le grand jeu : un bel adonis, enfin bel, c'est un peu vite dit. Le mec en torse nu nous montre ses pectoraux et ses muscles saillants tout cela pour faire fondre les nanas en mal de câlins. Cela aurait pu fonctionner seulement miletune, les femmes qui écrivent des histoires ne sont pas intéressées par ce genre de mâle, elles veulent des têtes bien faites et tant pis si le corps ne suit pas surtout à un certain âge pour ne pas dire le contraire et je m'en excuse auprès des messieurs qui me lisent. Si cela se trouve, ils sont beaux nos écrivaillons et moi je me fais des films toute seule dans mon coin. Miletune a mis une photo d'homme mais pourquoi n'aurait-il pas déposé sur le blog, une femme sculpturale ? Cela aurait pu donner des envies à nos hommes. Ils doivent être un peu envieux et leur envie d'écrire a fondu comme neige au soleil. Allez messieurs ne pleurez plus, je fais une demande expresse afin que vous ayez vous aussi une belle image et moi j'écrirai sur une image de campagne au printemps.
La première fois que je l’ai rencontré
Il était freluquet
Coquet et gentillet
L’autre soir je l’ai croisé
Tout bodybuildé
Affreux et déformé
Il parait que ça plait
Que les filles se jettent à ses pieds
Seraient-elles toutes écervelées
Ces anorexiques énamourées
De corps dénaturés
Ces malheureux Narcisse
Gonflés aux anabolisants
M’inspirent de la pitié
Josette
Je me retrouve assise là, à regarder ces hommes défiler, ou plutôt à se pavaner comme des coqs. Alors je me demande ce qui, dans leur vie, les a poussés à faire ce genre de concours ridicule.
Ont-ils si peu confiances en eux ? Qu'essaient-ils de prouver … ? Au final, ça m'a l'air de beaucoup de sacrifices pour pas grand chose. Enfin bon, chacun son truc n'est ce pas ?
No Name .
Il y a bien des années, à la douane intraitable de la Santé, j’ai déclaré une polyarthrite rhumatoïde inflammatoire invalidante assez foudroyante. J’ai vite perdu l’usage de mes poignets, de mes chevilles, de mes facéties et de mon allant optimiste. Chacune de mes activités, qu’elles soient sportives, professionnelles ou familiales sont rapidement devenues des carcans pénibles à vivre au quotidien. J’étais de trop, impotent, fragile, encombrant, toujours dans les pieds ou complètement absent. Je n’entrais plus dans le monde des actifs et mon sort ne m’appartenait plus. Je passerai ici bien des détails désobligeants, de ceux, méchants, avilissants, castrateurs, caustiques, qu’on vous rabâche à longueur de temps dans les oreilles quand vous n’êtes même plus à la hauteur du quotidien.
La vie est un train emballé, nous en sommes les voyageurs incertains, et si les gares défilent, avec les prénoms des enfants, les enterrements des parents, les mariages des uns et les communions des autres, j’étais devenu un triste spectateur abandonné sur un quai sans partance.
J’avais été licencié, j’avais divorcé, j’avais quarante ans et j’avais perdu beaucoup d’illusions. Des traitements : Salasopyrine, Sels d’or, Arava, Méthotrexate, Acadione, cobaye résigné, j’en avais fait tout l’inventaire avec mon toubib spécialiste. J’avais des médicaments pour protéger l’estomac, d’autres pour dormir et d’autres, pour oublier de réfléchir.
De galère en contretemps, j’avais trouvé un modeste appartement en banlieue, ce genre de pied-à-terre de seconde zone où je recevais pourtant ma fille, tous les quinze jours, avec le zèle intact d’un papa aimant. Ma chaise roulante et moi, on se débrouillait pas trop mal. Pendant cette époque noire, je savais tout des programmes nocturnes de la télé, des degrés anesthésiants des bouteilles de pinard et de la fumée divinement voyageuse des clopes clandestines.
Grâce à une assistante sociale, dévouée et bienveillante, j’ai retrouvé du boulot ; un emploi adapté à mon handicap, bien sûr. C’était un travail de pupitres d’ordinateurs où j’aiguillais des index de compteurs pour en faire des factures à la conformité sans appel. Comme la roue tourne et que le progrès est toujours en marche, mon toubib m’avait prescrit un nouveau médicament révolutionnaire : l’Enbrel. Combiné avec le Méthotrexate, ses effets pouvaient ralentir, voire endiguer, cette pénible maladie. Aussi, deux fois par semaine, je me piquais le ventre avec ce produit miracle. J’allais mieux. J’ai même relégué ma chaise au rayon des mauvais souvenirs. Au boulot, j’avais pris du grade ; j’avais retrouvé de la confiance ; même ma fille, pendant ses visites bimensuelles, me trouvait changé.
Un jour, au bout de la rue, il s’est installé un magasin de culturisme ; c’était, je le croyais, ce genre de fabrique de muscles où l’on cultive son ego démesuré en le visionnant dans les glaces flatteuses. Quand je suis entré, pour la première fois, je fus accueilli avec quelques sourires moqueurs mais je rangeais vite mon orgueil au rang des novices.
Je fus pris en charge par le patron de la salle de sport. Conscient de mon infirmité, nous avons échafaudé mon programme dans une unique stratégie de bien-être. Sans jamais surmener mes articulations, chaque jour, je revins à l’appel de cette salle de musculation. Je devins assidu. Les autres pratiquants étaient devenus mes équipiers, mes amis, ma vraie famille. L’odeur de la sueur ambiante, les chansons des poulies d’accompagnement, les glaces, les barres, les bancs, les poids, les appareils alignés, c’était mon adrénaline quotidienne, c’était mon église avec tous ses instruments dévolus à ma seule piété.
Pendant les entraînements, je transpirais une forme d’euphorie musculaire, bien au-delà de mes moult excès de naguère. J’apprenais mon corps, ses limites, sa force et ses faiblesses. J’apprenais la diététique, j’apprenais à bien dormir, j’apprenais à soulever des altères, à me reposer ; ma culture devint physique, je retrouvais une vie saine, une philosophie hygiénique. J’apprenais enfin qu’avant d’aimer les autres, il fallait d’abord s’aimer soi-même. Je suis arrivé à me passer de mon traitement de fond. Adieu, Lexomil, Mopral Enbrel, Solupred !...
Petit à petit, ma physionomie a changé ; semaine après semaine, la glace me racontait mes progrès. Courageux, sans nulle vanité, j’étais devenu un adepte des abdos, un pro des dorsaux, un émule des pectoraux. J’effectuais toujours mes séries avec un zèle de métronome exalté et mon prof devait souvent me rappeler à l’ordre de ma maladie endormie. Pourtant, inéluctablement, je prenais ma revanche sur l’adversité ; avec mes muscles aiguisés, j’étais une grenouille bien plus forte que le bœuf le plus aguerri. Je progressais aussi dans ma vie professionnelle ; j’avais pris des responsabilités importantes au sein de mon entreprise. Je crois que c’est grâce à toute la confiance qui jaillissait de mon être.
Récemment, mon prof m’a inscrit au concours de culturisme inter-quartier. Il m’a soutenu que j’étais au top pour représenter son club, cette année.
Jour J. Voilà, je me suis enduit le corps avec cette crème bronzante qui fait de moi cette statue grecque en plein effort. C’est la première fois que je brille autant à un concours mais je ne dois penser à rien, ni à cette chaise roulante, ni à ces seringues d’Enbrel, ni aux réflexions blessantes du passé. J’enchaîne mes positions athlétiques, celles qui font saillir tous mes muscles bandés, à la vue du jury connaisseur. Ma fille est dans la salle, c’est la seule chose qui compte ; j’ai le numéro soixante-trois ; j’espère qu’elle me reconnaîtra, j’espère qu’elle sera fière de son papa…
Pascal.
Fais pas la tronche, Marcel, il est vachement original, mon cadeau de retraite !
Ben oui moi non plus je sais pas trop où on va le mettre. On poussera un peu tes maquettes, ou bien tu les installeras dans l'appentis. Tu serais bien tranquille, non, dans l'appentis pour faire siffler tes trains ?
Ah non on le dégonfle pas ! Justement le concept, c'est la gonflette ! Et que diraient les collègues, en venant à la maison s'ils voyaient que je ne fais pas honneur à leur cadeau ?
Comment ça d'un goût douteux ? Il faut vivre avec son temps ! Et l'époque est à l'humour libéré. LIBERE. T'as bien vu sur youtube la video de l'enterrement de vie de jeune fille de Kiki, avec les chippendales ?
Oui, là je suis d'accord, on n'aurait pas imaginé voir un jour notre petite Kiki hurler comme un putois dans ce genre de soirée, elle qui avait si peur des marionnettes !
Mais ici, c'est pas pareil, moi je suis grande et plutôt fière qu'ils m'estiment à la fois pleine d'humour et sensuelle.
Ah tu trouves, toi, que cette grosse baudruche n'a rien de sensuel ? Aussi sensuel que ta copie de l'odalisque à l'acrylique en tout cas…
Mais non j'ai pas dit ça, qu'est-ce que tu peux être susceptible ! Elle est très belle ta peinture ! très grande et très rose aussi, mais mon Braddy, il est largement aussi sensuel qu'elle.
Braddy, c'est la marque, au cas où t'aurais pas remarqué sur l'emballage.
Tu veux pas prendre l'ascenseur avec "ce truc" ? Justement j'aurais préféré que ce soit toi qui t'en charges, parce qu'à cette heure les gamins doivent sortir de l'école d'en bas.
Bon écoute, voilà ce qu'on va faire, on le laisse dans les vestiaires, je préviens le gardien, et dimanche matin on revient le chercher. Et on passera directement par le garage souterrain.
Emma
Un grand homme aux muscles saillants, au visage parfait et à la coiffure millimétrée, voilà ce qui fait rêver le monde de notre siècle. Pour les femmes, il faut l'avoir dans son lit, pour les hommes, il faut lui ressembler (ou pourquoi pas l'avoir dans son lit également).
Nous courons tous après cette beauté si parfaite, cette beauté qui selon nous semble être la seule possibilité de vivre un amour fort. En effet, l'amour ne nous semble plus pouvoir être provoqué que par une silhouette, un visage, ou une paire de muscles. Les sentiments, les affinités, tendent à ne plus avoir tant d'importance. Certains diront bien le contraire, diront qu'ils sont attirés par une personne à cause d'autre chose que le physique mais très franchement, pourquoi est-ce qu'on aborde une femme ou un homme dans la rue ? Parce qu'on a deviné en le ou la voyant qu'il ou elle était un adorateur de Molière et était très cultivé(e) ?
Alors, tous, nous courrons après cette beauté qui nous rend fou. Nous nous efforçons de devenir ces monstres de muscles que l'on appelle beauté et peu à peu, nous perdons notre capacité à éprouver des sensations, à séduire avec autre chose que le physique et à être quelqu'un au lieu d'être une image préfabriquée. Nous voulons ressembler à des photos retouchées sur papier glacé réalisées par des photographes refaits de la tête aux pieds.
Donc oui ! Faut maigrir, faut du muscle, faut de la beauté, mais, est-ce pour l'amour ou pour l'image de nous-mêmes que nous voulons renvoyer à la société ?
Alexandre
Tout dans les muscles, rien dans le sexe.
Mieux vaut la beauté grecque d'un éphèbe impubère!
D'Hermès vif et gracile!
D'un homme mûr pourvu qu'il soit fantasque!
A la beauté du muscle pour le muscle
Mieux vaut cultiver la tendresse,
Car muscle mou rime avec amour fou.
Nounedeb
Steaks sur pattes étalés
Paquets de muscles bandés
Tendons durcis
Prêts à péter
Visage cramoisi
Par tant de vaine énergie
Faut-il être m'as-tu vu
Pour ainsi s'exposer
Comme à l'étal d'une boucherie ?
Marief
Y a quoi à la télé ce soir ?
Oh rien, un concours de bêtes de foire...
Je monte me coucher chérie...
J'éteins la télé et j'arrive mon chéri...
Impossible de lâcher prise
Ces mâles ma curiosité aiguisent !
Un corps de cire
(Belle majesté ce sire...)
Qu'une abeille jalouserait
Au mois de mai
Des veines comme des éclairs
Dans un ciel en colère
Un cou de taureau
De parfaits pectoraux
Une plastique irréprochable
Ce jeunot de 63, concurrent redoutable
Adepte des poids et altères
Ah je rêve d'adultère
Entre les bras de ce teuton
Une affaire en or crénom...
Chériiiiiiie...
Tu viens te coucher, il est tard Eléonore !
J'arrive mon vieux mari
J'arrive Sim, j'arrive, une minute encore...
jill bill
Traduire, en un seul mot, toute une kyrielle de sensations, emprisonner dedans le trouble de la Beauté, l’Immensité de la conjoncture, l’Effroi de la peur ancestrale, la Grandiloquence de l’instant, la Timidité de l’apothéose, l’Intensité de l’ambiance, je trouve que cela est bien réducteur. C’est courageux, voire présomptueux, de tout cloisonner sous une forme iniquement abrégée.
Il fallait que la locution employée soit promptement appropriée au contexte pour l’enfanter si vite dans cette seule formule concise. Peut-être que le découvreur de cette impression était bien pressé de tout empaqueter dans un seul mot. Il avait sans doute peur du noir, l’orage était proche, le loup rodait dans les environs. Peut-être que la lune allait s’échapper sous ses yeux ; il a saisi l’unique cliché dans l’appareil photo de son émoi et il l’a développé comme la preuve existentielle du moment. Imaginez *Tomas Tranströmer calculant la rime idéale avec « mangata », Mozart cherchant la note ultime pour exprimer « waldeinsamket », ou **Takashi Murakami aux prises avec les couleurs paradisiaques de « komorebi »…
Imaginez aussi un seul mot pour traduire un sentiment puissant, celui reproduisant la Magie de l’instant ; imaginez une seule note de musique pour exprimer la quintessence des sensations d’harmonie lyrique ; imaginez une seule nuance dans l’espace d’un tableau, dans une galerie d’art, un gratin dauphinois avec une seule pomme de terre !... (taincestléger !) Imaginez encore un seul « je t’aime » pour nous dédouaner, au présent et au futur, de toute explication langoureuse !... Aucun poète, aucun compositeur, aucun peintre, digne de ce nom, ne se contenterait d’un seul mot, d’une seule note, d’une seule couleur, pour signifier la foultitude des impressions qui le submergent, qu’il soit devant un lever de lune, un sous-bois ou un rayon de soleil oblique, entre les branches ombreuses.
Il est l’interface sublime entre la Nature et son encrier ; ses sensations doivent soulever sa plume dans des arabesques d’écriture inouïe. Il doit rendre sa copie, son œuvre, son tableau, avec sa traduction féerique, la plus viscérale, la plus enchanteresse, la plus exaltée, la plus merveilleuse, la plus sensitive. Il est la liaison sensationnelle entre la Nature et son papier. Chaque frisson a son expression et chaque soupir a son émotion. Cette concomitance subtile est le fait même du Charme contagieux. C’est l’essence de notre être, c’est notre substance intime, c’est notre parement d’Harmonie à la moiteur de nos sensations les plus suggestives.
Notre belle langue française tient à notre disposition toute une infinie palette de mots extraordinaires pour signifier, dans la gamme des lignes, les moindres détails enthousiastes de notre Nature enchanteresse. Elle nous permet de semer de belles phrases dans les lignes pour exprimer toute la beauté de la Nature. Usons des adjectifs, des comparaisons, des métaphores, des litotes, de tout l’arsenal de la sémantique, dans notre écriture. Continuons d’embellir nos panoramas avec l’euphorie exacerbée des belles choses que nous tamisons dans le sas de nos sentiments les plus forts.
Je crois qu’il faut savamment puiser dans notre dictionnaire intime tout le vocabulaire à notre disposition avec une infinie voracité curieuse. Soyons dithyrambiques, prolixes, avec nos superlatifs, nos analogies, nos tropes, nos allégories, soyons boulimiques d’expressions, soyons riches d’allusions, mettons des couleurs impossibles dans nos textes pour les rendre merveilleux à la lecture. Usons de la profusion des verbes, des tournures, des épithètes, de la ponctuation, des métonymies, des images denses et limpides. Présent, futur, imparfait, passé simple ou subjonctif inconditionnel, arrosons notre lecture au temps de la circonstance sans nulle parcimonie dispendieuse ; construisons l’Utopie limpide aux seules frontières de la marge.
Dans la tête des auditeurs, nous devons faire exploser des feux d’artifice d’apocalypse, déplier des arcs-en-ciel fantastiques, inonder leurs yeux de pluies multicolores ; il faut les emporter sur nos vagues conceptuelles, il faut qu’ils frémissent dans nos tragédies, il faut qu’ils s’enfuient, avec allégresse, dans notre monde meilleur ou du moins : différent du leur ; il faut leur offrir l’Evasion ; rendons-les heureux en ouvrant les portes de notre imagination, laissons-les s’ébattre dans les reflets changeants de nos aventures, soyons le cinéma qu’ils veulent voir sur la toile de nos pages frémissantes, donnons-leur les clés d’une autre dimension, plus spirituelle, plus grandiose, plus éloquente, plus imaginative ; donnons-leur du Rêve, du Rire, en chapitre, soyons altruistes avec nos formules. Soyons les fidèles interprètes de ce qui n’existe pas. Le secret de l’Ecriture, c’est de donner du plaisir aux lecteurs ; masturbons-les avec nos fictions, nos vérités hallucinées ; approchons-leur notre échelle pour qu’ils décrochent la lune. Ce sont eux les véritables héros de nos aventures. Notre seule obole, notre seul remerciement, notre seule victoire, notre seul prix littéraire, est qu’ils nous aiment… un peu… en ce seul mot.
Pascal.
*Poète suédois, Prix Nobel de littérature 2011
**Artiste japonais
C’est un mot, un petit mot étrange.
Eux seuls connaissent sa signification et la savourent.
Eux seuls…
Ce petit mot est un bijou précieux.
Ils le portent souvent, pourtant nul ne le voit,
le murmurent et sont seuls à le percevoir.
Son étymologie reste un mystère.
Il ne dérive d’aucunes langues connues,
ne peut se nommer code ni sésame.
C’est un mot, un petit mot étrange.
Eux seuls en jouent, l’échangent, le font vivre.
Eux seuls…
Ce petit mot les rend uniques dans la foule.
Il se tapote sur un clavier, se dit avec les yeux
ou se susurre au creux de l’oreille.
Et à chaque fois les trouve impatients
de rejoindre enfin le pays sans tabou
où toute traduction est inutile.
C’est un mot, un petit mot étrange.
Il les mène à l’osmose des corps et des cœurs…
Eux seuls…
Eux deux !
Mony
Le kot (prononcez ‘cotte’) : chambre d’étudiant, aujourd’hui de plus en plus studio, appart ou coloc’, dans une ville universitaire belge.
Het kot/Le kot (prononcez ‘cotte’) : 1.Cabane au fond de tout jardin belge. 2.Appentis à usages divers accolé à toute maison mitoyenne belge. Parfois au nombre de deux ou trois, voire quatre, et qu’on désigne alors d’un mot pluriel, koterijen (n’essayez pas de prononcer).
Het kot : (prononcez ‘cotte’) sombre réduit généralement muni d’un verrou extérieur et où on enferme les petites filles de cinq ans qui refusent de manger leur soupe.
Adrienne
Il y en a plein des mots comme ça. Des mots qui n'ont pas de traduction équivalente une fois sortis de leur propre langue. Mais il y a aussi des choses qui n'ont pas de nom. Que ce soit dans n'importe quelle langue ou n'importe quelle culture.
Je pense à une chose en particulier. Une chose qui, s'est sûr, n'a pas de nom. Même la langue la plus riche n'a pas réussi à la nommer. Il n'y a aucune expression, aucun mot qui s'en approche.
Cependant tout le monde essaye de la nommer. Certains l'appellent richesse, d'autres amour. Certains encore la nomment plutôt réussite sociale, d'autres famille et il y en a même qui lui donne un nom en priant devant elle. Il y en a qui pensent que cette chose est un mythe. D'autres qui y croient dur comme fer. Certains savent quelle existe mais se disent que ce n'est pas pour eux.
Au fond cette chose tout le monde la cherche. Tout le monde court après. Beaucoup pensent l'avoir trouvé mais peu peuvent réellement s'en vanter. Mais après tout, sans cette recherche perpétuelle nous ne sommes rien. Sans cette recherche perpétuelle, nous ne sommes que des machines destinées à s'éteindre. Même ceux qui disent que cette chose n'existe pas en on besoin.
Je sens que mon discours n'est pas clair. Il faudrait que je donne un nom à cette chose et pourtant je ne peux le faire sans donner mon avis. Car je pense que chacun à son mot pour désigner cette chose. On peut l'appeler le sens de la vie mais je crois que ça va plus loin que ça. C'est tout simplement ce pourquoi nous vivons, ce pourquoi nous subissons nos problèmes, ce pourquoi nous continuons à sourire.
Moi je l'appellerai l'amour. Et vous, comment l'appelleriez-vous ?
Alexandre