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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 12:48

 

- La vaisselle?

- C'est bon !

- Non, attends, pas ces assiettes, c'est moi qui les ai achetées, souviens-toi, tu ne les aimais pas, c'est moi qui les garde…

 - On avait bien dit, qu'on partagerait tout, j'en prends six et tu gardes le reste...

- Garde-les toutes alors, je ne les veux pas...

- Il faut toujours que tu compliques tout, je n'en prends que six, c'est quoi le problème...

- C'est moi qui complique tout, c'est moi qui complique tout, avec toi c'est toujours moi. C'est vrai que c'est toujours moi qui ne fais pas comme il faut avec toi, mais je te signale, Monsieur, que c'est toi qui m'a trompée, c'est toi qui me quitte, c'est toi qui part, garde-les MES assiettes, garde tout d'abord, je ne veux plus rien qui me rappelle toi, je ne veux plus rien qui me rappelle nous, garde tout, je ne veux plus rien...

 - Calme toi Ève, allez, excuse-moi; on en avait discuté. C'est bon je te laisse les assiettes, excuse-moi, s'il te plait Ève, pardonne-moi...

 - Le linge, c'est bon...

- Ève, ne fait pas ça...

- Le mobilier, c'est fait...

- Ève je t'en supplie...

- Tiens, ça tu peux le reprendre, tu n'auras qu'à le lui offrir...

- Ève, ne mélange pas tout s'il te plait, ce tableau de Ungar  je te l'ai offert, à TOI, je sais que tu l'aimes. Ève, Ève...

- J'appelle le déménageur...

- Ce tableau Ève, prends-le, sois raisonnable, je ne le reprendrai pas, il est à toi, il vaut une fortune tu le sais...

- Je ne l’aime pas ton tableau, je le déteste, je te déteste, je ne l'ai jamais aimé, ce n'était pas ces affreux Parasols que j'aimais mais celui avec le carrousel, tu ne l’as jamais su, prends-le, je le déteste, je te déteste et je déteste aussi Edouardo Ungar  maintenant, de ta faute, cet artiste me rappellera toi à jamais... Je ne te l'ai jamais dit, je ne voulais pas te décevoir, je t'aimais trop, j'ai vraiment été trop naïve. Prends-le, tu n'auras qu'à le vendre et lui offrir une bague... Laisse-moi maintenant, laisse-moi, reprends les assiettes et ces maudits parasols, et laisse-moi...

- Je te demande pardon Ève, pardonne-moi s'il te plait, garde-le, garde le tableau d'accord, ne pleure pas Ève, pardonne-moi, ne pleure plus, je m'en vais...

- Ce n'était pas les Parasols que j’aimais... ce n'était pas les Parasols...

 

Nacémoi

20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 21:47

 

Là sous le premier parasol
C’est Dona Padilla Del Sol
Qui savoure du Bartissol
Et lui c’est Typhon Tournesol
L’inventeur du sirop dont tout le monde raffole
A Antony.

Leur gamin est insupportable
Qui a déjà quitté la table,
Escalade le réverbère
Pour devenir une lumière
Ou trouver la clé du mystère
De l’invasion par les OVNI

Les trois conspirateurs, insensibles aux dames
Se sont fondus dans l’ombre et n’ont pas d’états d’âme :
« Bien payé, accomplis besogne, même infâme :
Paparazzo ou dessoudeur » dit leur réclame.

Le patron du bistrot a bien senti le vent :
Parasols, parachute… Un des treize présents
Va tomber. Allez, vite ! Qui s’affale ?

Et, tandis qu’il s’apprête
A entendre claquer les bruits des mitraillettes
A voir jaillir des assassins,
A prendre en plein buffet des bastos en rafales,

Dieu qui, pour l’occasion, a mis des mocassins,
Dieu offre son bouquet à Dame Zélinette.

 

Joe Krapov

20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 21:38

 

- En terrasse Marinette, dis-moi d'après toi, quel est le plus grand des plaisirs ?

- Se rafraîchir pardi !

- Mais non !

- Papoter alors?

- Mais non tu n' y es pas !

- Oh fan ! Eclaire moi, tè, je ne vois pas de quoi tu parles ?

- En terrasse Marinette, la seule chose qui compte c'est l'observation, oui l'ob-ser-va-tion !

Tu t'assois tranquille comme les autres , tu commandes bien entendu, c'est obligé et tu zieutes, tu dévisages, tu scrutes, tu te rinces l'oeil ! Et alors là, je te le dis direct Marinette, tu te fends la pêche pour la journée tè !
Regarde cette cagole qui attend le gary ! Elle est pas mimi avec sa jupette ?
Et le novi qui cache son bouquet, il a pas l'air fin . Mama mia !
Et le minot, vise le bien le minot ; il a quillé sa casquette sur le lampadaire qu'il essaie d'escalader !
Et cette pauvre femme habillée avec des estrasses qui se bouche les oreilles car elle se fait enguirlander par son Jules qui lui abime les esgourdes ! Si c'est pas désolant !
Avec ce beau cagnard !
Et le serveur peuchère qui court un comme un jobastre, il est pas beau !
Oh là là ! Quelle rigolade tous ces braves gens faussement assoiffés qui viennent montrer leur gambettes ; ça m'escagasse moi un truc pareil !
Pas toi ?

- Moi ce que je vois c'est que tout le monde te regarde et ...sourit.

- Qu'est ce que tu me racontes ? Pour de bon ? C'est pas une galéjade ?
On me regarde ? Oh Bonne Mère ! J'ai peut-être fait une touche alors ?

- Oui, on te regarde pour de bon !
Mais pour la touche tu repasseras !
T'as juste oublié de fermer ta braguette grand couillon ?

( Bien entendu il faut faire un effort de prononciation à la lecture !!! )

Annick SB

19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 07:11

 

Il a de belles mains, Manuel ! Oui, de belles mains soignées et douces ! Rien que d’évoquer leur contact tendre mais décidé, je frémis de bonheur.

Quand je suis dans ses bras, je me sens légère… légère… légère… et c’est bon.

C’est fou comme nos corps se comprennent. Il n’a qu’à ceinturer délicatement ma taille et aussitôt je me plie à sa volonté. Je tangue, je virevolte, je me laisse guider. Il improvise et je le suis, là où il veut aller.

 

La nuit dernière, nous ne nous sommes pas quittés d’un seul instant. Il était tout à moi, j’étais toute à lui. Au petit matin, fatiguée mais heureuse, je suis rentrée chez moi le sourire aux lèvres et je me suis endormie comme un bébé.

 

Pico, mon chien, m’a réveillée vers dix heures trente. Le soleil, implacable, dardait déjà ses rayons sur la ville. J’ai jeté un regard par la fenêtre et j’ai vu la place garnie de parasols jaunes et verts. Comment résister à leur appel ? J’ai enfilé ma petite robe bleue, celle qui met si joliment en valeur mon teint de pêche dorée, et je me suis installée en bord de terrasse pour siroter un cocktail de fruits bien frais.

 

J’aime la cité, j’aime la foule, j’aime me sentir libre comme l’air, j’aime les dimanches ensoleillés. J’aime fermer les yeux un court instant et écouter au loin le bruit de la mer.

Mais là, non ! Je n’apprécie pas d’apercevoir Manuel sous mon parasol ! Il revient du marché avec un énorme bouquet de fleurs. Il va me les offrir, me demander de l’accompagner pour une balade, me dire une fois de plus : Ava, je t’aime comme un fou...

 

Il a de belles mains mon ami Manuel mais comment lui faire comprendre que je ne ressens aucun sentiment d’amour à son égard ?

 

Moi, ce que j’aime, c’est le Tango ! Et il le danse si bien !

 

Mony

 

18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 18:06

 

Alors, dans le fond, vous la voyez la mer aujourd'hui ? Pas comme hier, avec le brouillard.

Hier soir il y a le dernier poivrot m'a percuté en quittant sa table. Tellement bourré qu'il s'est excusé en soulevant son chapeau. L'imbécile!

J'en ai marre de ce gamin, mais j'en ai marre.

Et l'autre toujours à surveiller son personnel sans rien faire.

Ce chien l'a bien raison de préférer l'arbre en pot à mon pied.

Ah, on s'ennuie pas d'ici. Vue panoramique.
Mais bon, maintenant qu'ils ont mis les parasols je ne plonge plus sur les décolletés. Dommage.

Le parasol de droite

 

Gab Camote

18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 09:34

 

Que peut-on faire le dimanche quand il fait beau et que l’on a rien à faire ?
Mettre ses beaux atours, une robe à bretelles qui va bien au teint. Pourquoi pas le bleu ? C’est vrai le bleu cela va à tout le monde. Donc une robe bleue à bretelles, assez courte pour dégager le mollet et juste ce qu’il faut pour apercevoir la naissance d’une cuisse. Il faut suggérer pas montrer.
Prendre son chien, si on n’en a pas, proposer à sa vieille voisine de promener le sien ou alors faire une bonne action et aller au refuge SPA le plus proche et en adopter un ; mais attention vraiment adopter, briser deux solitudes.
Ensuite se laisser aller le long des avenues, flâner sur les grands boulevards avec Montand (le chanteur pas le chien qui comme tous les chiens s’appelle Médor), s’arrêter pour le pipi du chien et dans le caniveau s’il vous plaît, puis respirer le parfum des lilas (s’il y en a sinon vous imaginez) et flairer avec lui le meilleur endroit pour poser son postérieur.
Là, au coin d’une rue, un café en terrasse fleuri de parasols et tapissé de tables autour desquelles des couples ou des badauds devisent gentiment. Tiens un enfant grimpe sur le poteau du lampadaire ; Maman gronde le petit chéri qui continue son escalade.
S’installer confortablement sur une chaise à l’ombre, commander un jus de pomme avec une paille et se détendre en imaginant que la mer au loin roule ses galets (oh oui Jean Ferrat c’est sublime), allumer une cigarette, laisser le chien gambader au bout de sa laisse et rêver qu’un homme s’approche pour vous offrir des fleurs.

Lilou

18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 06:33

 

Vous permettez, Mam'zelle Adèle ?
J'vous ai apporté des fleurs, toutes fraiches. Mais j'les cache, parce que mon vieux, là-bas, planté devant l'hôtel des flots bleus, i'm'surveille. I' garde son bien. I' veut pas que j'vous fréquente.
I'm' dit, sauf vot' respect, qu'vous avez la cuisse légère.
Mille pardons, Mam'zelle Adèle, il vous voit pas comme je vous vois ! C'est pas légère qu'elle est, vot' cuisse ! Elle est crémeuse, onctueuse, moelleuse, tout comme j'aime !
Ah, Mam'zelle Adèle, vos cuisses, vos épaules, vos bras, et... tout l'reste, ça m'fait rêver, si vous saviez !
J'vais p't'et' bien vous les glisser sous la table, les tulipes, parce que je vois arriver le gros Lulu, le serveur ! Et c'te punaise, il est toujours à cafter à mon vieux, m'étonnerait pas qu'il cherche à m'déshériter ! Déjà qu'il fait du plat à ma soeur, c'te dinde qui s'fait bronzer sur un transat, dans l'fond avec sa copine.
Vous verrez comme elles sont belles les tulipes : de deux couleurs, des rouges et des jaunes, et y'a marqué « plaisir d'offrir » sur le papier, parce que c'est un plaisir pour moi d'vous les offrir. Tel que.
Vot' gamin, quand même, j'aimerais bien qu'vous lui disiez de s'tenir un peu à carreaux. Si mon vieux i'l'voit grimper sur l'réverbère en résine tout neuf, après déjà qu'il ait tiré la queue de son clébard, et envoyé son ballon sur la tête du notaire qui prend son pastis derrière, j'suis pas sûr qu'il ait trop envie de devenir grand père…

 

Emma

17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 15:12

 

Les vacances, enfin les vacances… onze mois que l’on attend ces trois semaines de détente !!! d’autant que c’est la première année, avant nous n’avions que deux semaines !

Lucien et moi, nous avons décidé d’aller à la mer…
- C’est quoi la mer, demande Henri, trois ans ?
- T’es bête, lui rétorque Simone, sa soeur ainée, c’est une grande mare !
Pendant que les enfants se chamaillent, nous établissons une liste des choses à ne pas oublier : vêtements légers mais aussi prévoir s’il pleut ou s’il fait froid.
- Madeleine, surtout n’oublies pas les maillots de bains.
A ce nom, Madeleine soudain se tait ! elle se demande si elle osera aller sur la plage dans une telle tenue, elle va se sentir à moitié nue et ne supportera pas les regards des autres, non, c’est décidé elle gardera sa robe déjà qu’elle trouve celle-ci trop découverte. Seigneur, si sa mère la voyait elle crierait au scandale. La sentant ruminer dans son coin, son mari lui demande à quoi elle songe, mais lui tournant le dos elle évite de lui répondre, lui répondre quoi ? il se moquera d’elle ! Il réitère sa question et finalement elle lui répond qu’elle pense aux parasols sur la plage, comme ceux qu’elle a vus sur le dépliant de l’hôtel, elle trouve que cela fait un joli décor, toutes ces couleurs. Mais Lucien n’est pas dupe car il s’est rendu compte de son soudain silence lorsqu’il a parlé des maillots de bains et devine que pour elle cela représente une montagne à escalader, revêtir un tel vêtement ; il ne dit rien cependant, lorsque le moment sera venu c’est elle qui décidera !
Les valises sont prêtes, tout le monde est très excité… en avant pour cette première aventure !

 

Monelle

16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 19:03

 

La place s’était endimanchée pourtant, ce jour là. Jojo, le simple d’esprit, attendait sa limonade. Il surveillait du coin de l’œil la belle odalisque en jupon. Elle guettait l’arrivée de son marin d’eau douce qui hurlait à qui voulait l’entendre qu’il avait une fille dans chaque port. Ce cri de charretier insupportait Jojo. Elle, elle faisait mine d’en rire. Mais Jojo avait remarqué une larme qui tombait au creux de sa joue. Elle était drôlement jolie Fanette ! Le serveur l’interpelait du seuil de la guinguette: « Comme d’habitude ? »
Elle opinait discrètement. Il arrivait avec son jus de pamplemousse glacé et le posait cérémonieusement devant elle. C’est là qu’elle sortait sa première cigarette, « pour faire la dame » comme se disait Jojo. Il trouvait que ça ne lui allait pas bien, que ça allait flétrir son teint de rose printanière. Il la voyait comme une fleur un peu perdue. Une fleur qu’aucun ne respirait plus, sauf les soirs d’ivresse. Ce n’était pas une fille facile, c’était une fille perdue. Jojo tenait tout particulièrement à ce qualificatif qui disculpait Fanette dont on ne sait quel vice caché.
L’enfant qui grimpait au réverbère l’agaçait car il la cachait en partie. Le marin d’eau douce s’avançait vers Fanette, un bouquet d’œillets dans le dos. Ce sont des fleurs de pauvre qui portent malheur pensait Jojo. Il ne concevait sa jalousie que comme une idée protectrice. Pour la sauver. Ce sentiment fraternel, il le choyait. Mais la belle n’en avait cure. Elle avait bien remarqué Jojo, mais ne lui disait jamais bonjour, ni bonsoir. Pas même un petit hochement de tête. Jojo savait que l’indifférence est le pire des mépris. Il s’entêtait pourtant à venir là, les soirs d’été, sur cette place. Juste pour voir Fanette se lever et partir avec cet abject freluquet. Alors, dans un sursaut désespéré, et sans avoir prémédité son geste, il s’avançait vers le monstre et lui tranchait la gorge.
Bien sûr, ce n’était qu’un rêve. Le rêve de Jojo. Un simple d’esprit.

 

 

Danielle

16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 18:49

 

Quelques chaises en terrasse
Sur une pas bien grande place
Au gai retour
Des beaux jours
Un trio attablé
Discute futilité
Un diablotin dans le lampadaire
A tout pour déplaire
La génitrice sermonne
Son mangeur de pets de nonne
Deux demoiselles en robe de bain
Au banc se font du bien
Le serveur tout retourné
Risque d'en renverser sa tournée
Tandis qu'à l'avant-scène
Madame sans gêne
En cuisses rondelettes
Et porte-cigarette
Lance un regard plein d'effet
A l'admirateur au bouquet
Qui a reconnu la chanteuse
Enchantée de la démarche flatteuse
Tandis que son toutou à grelot
Tourne autour du pot...
Sous les parasols du café de Faune
En vert et jaune
L'humanité profite du pavé
Cas fait de l'hiver enterré...

Jill Bill

16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 15:51

Marisol
Sous son parasol
Quand j’ai ras le bol
Je vais la voir
Uno dos tres

Porteña
Tout ce qu’elle a me va
Et quand c’est comme ça
Je vais la voir
Quatro cinco seís

J’aime son regard
Tout comme c’lui d’un couguar
Et j’aime bien son sourire
Et surtout son fou rire
Quand je lui fais des délires
Elle me dit « Ya pas pire »
Et puis elle me baise
Sur mon nez
¡Ay ! ¡Ay ! ¡Ay !

Marisol
Ô ma belle folle
Forte comme un alcool
Je vais la voir
Uno dos tres

Porteña
Elle me rend gaga
Tout ce qu’elle a me va
Je vais la voir !
¡Ay ! ¡Ay ! ¡Ay !

 

Joye

15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 22:38

 

Chaque été, nous étions invités par Colette, ma collègue et amie, dans sa maison de campagne, à Pralois, petit hameau du village de La Valla sous Rochefort, dans les monts du Forez.

On y passait des moments merveilleux à se promener dans les bois alentours, pour y cueillir girolles, myrtilles et framboises.
Les enfants revenaient chargés de seaux pleins de ces fruits odorants et la couleur du pourtour de leurs bouches attestait sans contestation possible de leur part de leur gourmandise.

Dans la grande cuisine, nous passions le reste de la journée à confectionner des confitures sur le vieux fourneau puis le soir nous mangions la fricassée de girolles accompagnée d’une salade de pissenlits aux lardons.

La maison était une ancienne école que Colette avait aménagée de façon spartiate pour y passer ses week-ends et ses vacances. Pas de chauffage, hormis une grande cheminée dans l’ancienne classe pompeusement rebaptisée « salon » et un fourneau dans la cuisine. Rien dans le reste de la maison…

A huit cents mètres d’altitude, même en plein mois d’Août, les soirées sont fraîches et les nuit, plus que cela encore. Aussi, après quelques parties de Monopoly ou de sept familles endiablées, tous serrés autour de la table de la cuisine, à côté du vieux fourneau, nous allions nous coucher de bonne heure.

Dans les chambres, le froid et l’humidité régnaient. Il était donc de tradition que chacun avant de monter, récupère une brique* auprès de Colette. Elle la sortait du four, brulante pour qu’elle conserve sa chaleur le plus longtemps possible, avant de nous la donner, roulée dans un papier journal afin qu’on puisse la tenir contre soi, malgré tout…

On en bassinait les lits afin de pouvoir coucher dans des draps tiédis puis on la conservait à ses pieds, sous les couvertures.

La chambre d’amis avait l’apparence d’un dortoir avec ses quatre lits qui se suivaient.
On enfilait de gros pyjamas épais et l’on se fourrait sans trop attendre sous les deux couches de couvertures recouvertes du dessus de lit matelassé.

Je n’ai jamais aussi bien dormi qu’à Pralois, bien au chaud sous les piles de couvertures, les pieds grillés sur la brique mais le nez et les joues offerts à l’air froid.

Il nous est arrivé de monter à Pralois à l’automne, lors des vacances de Toussaint. A cette période, il gelait carrément. Le matin, le givre recouvrait les vitres de la chambre au-dedans comme au dehors. Nous faisions de la buée en nous parlant, d’un lit à l’autre.

Sous les triples ou quadruples couches de couvertures, nous avions rajouté au pyjama, une veste en laine, des chaussettes et un bonnet… sans oublier bien sûr, la fameuse brique !

Mais là encore, un vrai bonheur ! Malgré les vieux matelas défoncés, dans des lits qui ressemblaient à celui de la chambre de Van Gogh, nous nous endormions avec, à la fenêtre, un spectacle de nuit étoilée sur lequel nous avions tiré un épais rideau de cretonne afin d’essayer de rendre l’atmosphère de la pièce plus douillette et de garder l’illusion que nous étions parvenus à laisser le froid à l’extérieur.



*Briques chauffeuses :
Elles existent et se vendent toujours.
Comme celle de nos Grand'mères elles sont en céramique réfractaire émaillée en brun. On les réchauffe dans les fours et poêles conventionnels soit dans un four à micro-ondes de bonne puissance. Puis on les dépose entre les draps du lit, entourée d'un linge pour éviter toutes brûlures.

 

Mamido

15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 07:34

 

Il est rentré dans ma chambre comme une furie :
« Ma femme est persuadée que tu veux coucher avec moi ! »
« Normal, au bout de vingt ans de mariage elle te connaît par cœur, elle sait ce qui te fait pétiller, ce dont tu as envies, ce qui te ferais plaisir. Car tu en as envie n’est-ce pas ? »
Sans attendre sa réponse je glissais ma main à sa nuque et l’attirait à moi. Dans ce mouvement qu’il eut pour approcher sa bouche de la mienne un tout petit brin de résistance :
« Mais comment faites vous pour savoir ces choses-là avant nous ? »
« Vous voyez nos culs, nos seins, nos jambes. Nous, nous voyons le désir que vous avez de nous. »
Ses mains d’hésitantes à peine passèrent à la tentative efficace d’ôter tout vêtement entre lui et moi. La danse nous menât au lit
Dans l’halètement éperdu, dans l’envie, dans le geste en mouvement ses yeux roulaient entre envies et luttes raisonnables. Je ne le laissais pas revenir en arrière. Le pas franchi c’est toute la rivière qu’il devait passer.
« Mais qu’est ce qu’on va faire ? »
« Rien » lui promis-je en défaisant la boucle de son pantalon, en l’aidant à me débarrasser du mien, « rien »
« Mais si elle l’apprend elle va me tuer »
« Non, elle t’aime trop pour te tuer toi, Peut-être perdra-t-elle quelques kilos, s’arrachera les cheveux. Si elle a un brin de jugeote elle trouvera comment te passer cette envie. Au pire elle viendra tenter de me raisonner, me bastonner. Mais à toi elle ne fera rien, une scène peut-être. »
Sa main, sa bouche, ses bras, son sexe avaient leur propres autonomies.
« Mais que vais-je lui dire ? »
« Rien. Il n’y a rien à dire » et je le bâillonnais de ma bouche.
L’envie lui passerait autant en profiter pendant qu’elle était là. Et j’en profitais.
Je n’avais pas pensé à cela : en fait la prochaine fois que j’aurai envie d’un homme marié j’irai demander à sa femme si j’ai ou non une chance de le séduire.

Gab Camote

14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 20:44

 

Voici deux petits souvenirs d'enfance tout simples ...


 

Après des longues heures de voiture pour rejoindre la Suisse, nous sommes arrivés chez mes cousins. J'étais épuisée et très vite ma tante m'a montré la chambre dans laquelle j'allais pouvoir me reposer. Elle était toute en bois avec des rideaux aux fenêtres assortis au dessus de lit  ; une simple petite chambre coquette dans un chalet suisse qui sentait les vacances et le calme ...


...


Dans notre vieille maison de campagne, il y avait une pièce que l'on a toujours appellé  : " la chambre de mémé ". C'était ma pièce préférée. Les murs étaient blancs et tordus, presque courbés. J'aimais ouvrir la vieille commode dont les tiroirs grinçaient pour trouver les trésors que ma grand-mère m'autorisait à prendre : des foulards, un missel, une poulette de  Saint Lambert , des colliers, des bouteilles de lavande enrubanées pour parfumer le linge et surtout quelques photos en noir et blanc de  ceux qu'elle nommait "mes pauvres frères" ...

 

Annick SB

14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 16:42

 

 

Manu , n'est plus chez MAM'!

E-t mon enfant, otage a été
M-e privant de ce qui était ma vie
M-'enlevant sa douceur , et son aigreur
A-ttendant son père , malfaisant
N-iant son intérêt,son besoin de plus
U-sant de stratagèmes
E-t plaisir à faire mal
L-intérêt accru vers la mal
L-ui ? t'a t-il touchée ?
E-t toi mon amour , as-t eu mal ? dis-moi ! Je ne suis que MAMAN

 

Annie

12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 07:11

 

 

Elle regardait le lit défait ou plutôt fait de nombreuses méandres onctueuses et langoureuses.
Tous ces plis étaient les seuls témoins des heures qu'elle venait de passer dans les bras de Morphée.
Certains plis étaient encore imprégnés de la volupté des nuits passées.
Celui là témoignait de l'allongement de sa jambe , celui-ci , plus pointu, devait correspondre au mouvement de son bras quand elle voulut chasser cette vilaine image.
Elle appréciait ce pouvoir qu'elle avait de ne refaire son lit que lorsqu'elle le souhaitait.
Et , bizarrement , elle tenait à tous ces plis , compagons de sa petite mort .
Bien sur , il y avait un moment où la réfection du lit devenait indispensable ; 3 jours de plis offraient déjà de belles histoires à ajouter à sa vie , de moins belles aussi bien sûr mais elle acceptait les rêves comme les cauchemars , de même que lorsqu'elle Aimait , elle aimait les qualités et les défauts , même si parfois cela faisait mal.C'est aussi comme après l'amour , elle aimait attendre le plus possible pour prendre sa douche, elle aimait garder l'odeur de l'homme aimé , même si elle ne devais jamais le revoir.
La disparition régulière des plis n'étaient que partielle puisqu'elle avait ce don de garder en mémoire , dans son cerveau , son âme , son coeur et tous les pores de sa peau, tous ses ressentis, de chaques instants. Et puis de nouveaux plis allaient raconter de nouvelles histoires, lui révéler ce qui se passait quand elle était plongée dans le sommeil , sans conscience , livrée à tout et n'importe quoi.
Il est des matins où l'on aurait pu croire que personne n'avait dormi là, pas un pli...Sérénité totale ? néant ? Tout dépendait des nuits. Et il y avait des matins où le lit était un champ de bataille ; lutte ? jeux fougueux ? violence? désespoir ?, fous rires? Là aussi , ça dépendait des nuits .

A elle de trouver, gràce aux indices laissés dans son cerveau , son âme , son coeur et tous les pores de sa peau. Quoiqu'il en soit , elle aimait ses plis, ils faisaient partis d'elle.
Et les plis des lendemains d'Amour????

Ouah , qu'ils sont beaux , qu'ils sentent bons la communion des corps ; ls zigzaguent en tous sens . On n'en trouve des délicats, doux, évoquants de suaves caresses et juste à coté , on en trouve des violents , limite brutaux évoquant la torride passion des corps entremélés. C'est ceux là qu'elle a le plus de mal à effacer mais heureusement , ils sont gravés dans sa mémoire.
Soyez délicats quand vous refaites votre lit ,c'est une partie de vous que vous effacez .

 

Dysis

10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 21:40

 

 

L-a voici cette chambre
A-u sous-sol de la maison

C-omme nous l’avons voulue
H-eureusement bien éclairée
A-ménagée pour une adolescente
M-a fille aînée, délogée
B-ien involontairement de la sienne
R-efilée au nouveau-né.
E-nsuite après son départ de la maison

D-eux autres enfants s’y sont succédé.
U-ne chambre vide qui…

S-ert maintenant aux amis
O-ccasionnellement.
U-ne nostalgie
S- ’empare de moi

S-ouvent quand je descends
O-uvrir la porte sur
L-e temps d’hier.

 

Solange

9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 18:16

 

 

J’aime cette chambre pour ce qu’elle révèle de secrets. Car on entend tout grâce aux cloisons de pâte molle. Le lit, au dessus grince tous les samedis soirs, et il y a des chuchotements, des couinements, des spasmes. Juste à côté de la chaise, une dame crie que je ne vois jamais. Je la suppose en débraillé de dentelle noire comme une vulgaire catin. L’eau coule derrière un tableau de nature morte et il semble ressusciter, abreuvé par l’aspersion rapide. Les pas lourds d’un homme ivre font trembler le mince plancher. Il y met une application studieuse, sans doute pour ne pas rater la marche de guingois du deuxième étage.
Je reste généralement étendu quelques heures sur ce pauvre lit qui me raconte la misère des autres, comme pour mettre entre parenthèses la mienne. Je me saoule de ces disputes, de ces râles qui ne m’appartiennent pas. Je suis un passeur, un voyeur, un fou. Lorsque j’en suis las, je quitte ce poste d’observation pour m’étourdir des mouvements de la rue : klaxons, crissements de pneus, appels de restaurateurs douteux, altercations entre ivrognes, invites des prostituées. Je monte dans ma voiture de luxe à quelques encablures de là et retourne à ma solitude feutrée de riche, dans mon hôtel particulier où mon major d’homme m’accueille d’un cérémonial et désuet : « Bonsoir Monsieur ».
J’allume le téléviseur high-tech de ma chambre pour lorgner à nouveau, grâce aux programmes débiles que diffusent toutes les chaînes, les déboires de William sur l’île de la séduction ou le futur mariage princier avec une richissime roturière.
Je m’endors assez rapidement après deux ou trois scotchs directement venus d’Irlande en me disant que la terre tourne toujours.
Mais ils ne sont plus assez forts pour me faire oublier que je tourne sans elle.


Danielle.

9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 18:04

 

 

Amour, ne quittons pas notre chambre

Ne remettons pas nos habits

J'ai toute une provision de gingembre

Il y a tant de jeux interdits!

Oublions tout de Décembre à Novembre

Et nécoutons que nos appétits...

Amour, ne quittons pas notre chambre

Restons à l'abris dans le lit

Ta peau est chaude comme l'ambre

Et ma bouche à le goût de l'inédit

Mon corps sous tes envies se cambre

Commettons donc quelques délits!

Enriqueta

9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 07:00

 

 

Chambre de bonne
Dans quelques mètres carrés
Tous les trésors

Passé la porte, la rue
Et toujours l’anonymat

 

Adamante

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