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29 novembre 2020 7 29 /11 /novembre /2020 10:20

sujet 44/2020 - clic

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Si Pépé pensait avoir échappé au pire en revenant de la grande guerre clopin-clopant mais surtout clopant, il ignorait qu'en 1814 soit cent ans plus tôt les cosaques de la garde impériale russe – non contents d'avoir fait valser Napoléon – nous avaient laissé un cadeau empoisonné.

Le "cosaque-choc"est un truc aussi compliqué à prononcer qu'à faire mais qui amusait beaucoup ces charmants envahisseurs gratteurs de mandoline.


Pépé était convaincu d'avoir épouser Mémé pour le meilleur mais c'était sans compter sur cette folie qui la prit un beau matin de vouloir lui apprendre à danser ce qu'on appelait selon Pépé le "cosaque-choc" et selon d'autres kozachok, kazatchok ou encore Vertpeny Kozackok pour les plus vicieux.
Le principe en était sournois et peu orthodoxe pour l'époque puisque Mémé menait la danse tout en tapant des mains pour indiquer les changements de figure au cavalier qui tentait de l'imiter.

Si le mouvement paraissait aussi simple et linéaire que marcher au pas, il n'en était pas moins rapide dès le départ et sur un tempo en constante augmentation qui ressemblait juste avant la chute, au franchissement des tranchées et déclenchait chez le pauvre homme ce célèbre cri hystérique: "Tous aux abris". 
Après quelques atterrissages musclés Pépé ressortit de l'armoire aux souvenirs ses bandes molletières dont la protection lui garantissait une demi-heure de répit avant ce qu'il nommait les grandes manoeuvres.
Il y aurait volontiers ajouté son casque lourd si Mémé ne l'avait pas depuis longtemps recyclé en pot à géraniums.

Au fil des assauts quotidiens et à mesure que montait sa haine envers les ukrainiens, Pépé en venait à regretter que Napoléon n'ait jamais fait la guerre aux argentins ou aux tahitiens, enfin à quelque peuple aux moeurs festives et moins athlétiques.
Il disait que quand on possède une mer noire et qu'on pêche au harpon on ne peut pas être tout à fait normal...
Perfectionniste, Mémé s'était documentée et multipliait les variantes, alternant le kuban-kazachok connu de quelques initiés russes du Sud et le ter-kazachok du Nord Caucase dont les différences selon l'expression de Pépé étaient 'frappantes'!

Mais la ténacité légendaire de Mémé allait donner un tournant particulier à l'apprentissage du "cosaque-choc" lorsqu'elle décida de remiser le phonographe pour faire venir à la maison des musiciens joueurs de cithare et de bandura plus couleur locale.
Les "Poupées cosaques du Vertep" ainsi nommées sur une réclame – traduction fidèle de kazatchok – étaient en fait trois authentiques blondes particulièrement plantureuses et dont les attraits eurent tôt fait de faire perdre la tête et les molletières de Pépé.
Après quelques chants, échanges d'oeillades complices et frémissements de moustache, Pépé fut sommé de retourner "aux abris" c'est à dire au fond de son jardin, les poupées à leur Dniepr natal, Mémé à ses confitures de mirabelle et on n'entendit plus jamais parler du cosaque-choc.

On était en 50 – l'année de mes 3 ans – et depuis cet épisode croustillant le sempiternel entremets franco-russe qui couronnait le repas du dimanche n'eut plus jamais le même goût .  

 

 

Le blog de Vegas sur sarthe

28 novembre 2020 6 28 /11 /novembre /2020 18:44

sujet 44/2020 - clic

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Bien entendu, dès qu'il avait appris que je souhaitais visiter l'expo Vettriano à l'art gallery, et comme chaque fois que je venais à Glasgow, ce vieux Gonzague, jarret ferme d'ancien danseur de tango malgré ses presque nonante ans, et plus British tu meurs avec son sempiternel parapluie, avait insisté pour m'accompagner, sous le prétexte, assez mince, on en conviendra, qu'il estime avoir un rôle protecteur envers moi, en raison du doute qui le taraude sur une possible grand paternité, depuis une fugitive relation, selon lui explosive, qu'il eut pendant le blizz dans un abri sous les bombes, avec ma grand-mère Daisy, alors femme de chambre à l'Hermitage (ou du moins ce qu'il en restait).

 

Quand je la questionnais sur le sujet, Grand-mère Daisy, paix à son âme, agitait sa petite main et je crois encore l'entendre dire de sa voix éraillée par une pratique excessive de cigarillos de contrebande, dont elle exagérait l'accent cockney : "comment savoir, petite, il y avait tant de monde dans cet abri… "

 

Quoi qu'il en soit, cette hypothèse génétique ne vous autorisait pas, Gonzague, même si vous jurez souvent que votre parapluie est celui même de Mary Poppins que vous auriez gagné un soir au jacquet, à nous précipiter tous les deux dans ce foutu tableau, dont moi qui n'avais rien demandé, en criant : supercalifragilisticexpialidocious !  sous prétexte que vous y auriez reconnu notre Daisy.

 

D'accord, j'aime le tango, vous le savez, et vous fûtes un bon professeur, mais sous cette pluie battante et sur la plage déserte de "la leçon de piano", j'apprécie moyen, je suis frigorifiée, d'autant que vous m'avez collé comme partenaire, Dieu sait pourquoi, Jésus, le livreur de pizzas portugais avec qui précisément j'ai eu des mots la semaine dernière parce que sa Margarita avait l'air d'occasion.

 

Et ne parlons pas de cette allure que vous avez, tous les deux, Daisy en soubrette muette prête à embarquer sur un canot de trafiquants de la prohibition et vous, grand flandrin de majordome, sur le point, je le crains, de vous envoler dans un tableau de Folon de la galerie voisine…

 

Eh Gonzague, ne me laissez pas là ! Daisy ne m'est d'aucune aide, (après tout elle n'est qu'une peinture), mais moi, Gonzague, au secours, quel calvaire de danser avec Jésus !

 

(peinture Jack Vettriano, the singing butler)

 

 

Le blog d'Emma

28 novembre 2020 6 28 /11 /novembre /2020 17:37

sujet 44/2020 - clic

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Pour échapper à la morosité

pour se sentir un peu plus exister

Pour garder sa souplesse et sa légèreté

il faut danser ! Il faut danser !

 

Il faut danser le charleston

le pazzo ou le madison

le be bop ou le cha cha cha

pour fuir le ronron monotone

 

Avec le rythme syncopé

d 'un tango argentin capiteux

dans les bras de ton amoureux

tu vis des instants fabuleux

 

Avec la danse, tu entres en transe

pas besoin de grand manitou

car la musique peu ou prou

est pire qu'un sorcier vaudou

 

 

Le blog de Lecrilibriste

28 novembre 2020 6 28 /11 /novembre /2020 13:00

sujet 44/2020 - clic

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Quoi de plus capiteux

Qu'une valse, comme chantait Brel...

 

Quoi de plus ennuyeux

Qu'une leçon de conjugaison, mortel...

 

Danser, au passé...

 

Je dansai

Tu dansas

Il dansa

Nous dansâmes

Vous dansâtes

Ils dansèrent...

 

Veux-tu danser avec moi, mémère,

Mémère, tu t'en souviens, de not'belle époque,

A présent on a l'air de vieux scknocks

Presque bons pour l'cimetière... !

 

Ah mémère...

Tu t'en souviens comme t'as fait des histoires

Pour me laisser cueillir ta fleur en bouton,

C'était pourtant pas la mer à boire

Mais la première fois ça fout les j'tons,

Hein mémère...

 

Tiens, chérie

T'en souviens-tu de nos diabolos menthe

Des éclairs au café mémère,

Toi, tu renversais ton verre

Toute rougissante...

Tiens, c'est vrai que j'tapp'lais chérie !

 

T'es toute ma fortune

Mémère,

J'ai jamais aimé qu'toi... !

Veux-tu danser avec moi

Chérie, sur l'air

D'la chapelle au clair de lune... clic

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(Michel et mémère - clic)

 

 

Le blog de jill bill

24 novembre 2020 2 24 /11 /novembre /2020 16:00

sujet 43/2020 - clic

 

Posé ainsi sur une neige gelée dont le coefficient de frottement est optimal, le vecteur ainsi conçu est presque parfait. Une direction, un sens, une longueur. La direction ? Inexorable : une ligne d'horizon derrière laquelle on ne savait rien sinon que plus loin encore, on rencontrerait un mur, un amas rocheux sur lequel ne résisterait aucune pointe de flèche. Restait à connaitre la longueur et la force qui mouvrait cet ensemble suicidaire déterminé par le nombre de petit point rouge et bleu et leur désir de suivre une voie fléchée en renonçant à leur libre arbitre. Dieu lance les dés. le départ est donné. La flèche s'accélère, suit la puissance souveraine de sa destinée.

Derrière la ligne d'horizon toute blanche, rien, que la paroi. Dieu aurait-il manqué de bon sens ? 

Déterminisme : Doctrine philosophique suivant laquelle tous les évènements, et en particulier les actions humaines, sont liés et déterminés par la chaîne des évènements antérieurs.

 

Le blog de Margimond

23 novembre 2020 1 23 /11 /novembre /2020 19:36

sujet 43/2020 - clic

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Le blog de K

23 novembre 2020 1 23 /11 /novembre /2020 17:54

sujet 43/2020 - clic

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C'est une chenille processionnaire

Pantalons rouges, bonnets polaires

qui grimpe vers les sommets

flèche qui vise vers le ciel

 

C'est une procession grimpeuse

qui se joue des pentes neigeuses

pour conquérir les Rocheuses

les ailes ouvertes sur la vie

 

C'est une flèche humanitaire

qui tourne le clip publicitaire

d'un regroupement exemplaire

pour sauver les commerces fermés

 

Sous l'oeil d'un Bösh visionnaire

grimpe le monde agglutiné

encordé, à jamais lié

vers son ultime destinée

 

 

Le blog de Lecrilibriste

22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 15:20

sujet 43/2020 - clic

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Zoé se leva du pied gauche,
Irritable, et grincheuse,
Se demandant ce qu’elle faisait là,
Sous une tente, elle l’ouvrit et se recroquevilla aussitôt,
Saisie par le froid, et referma très vite,
Elle était venue faire cette marche dans cette immensité immaculée,
Car elle pensait que l’homme pour qui elle avait craqué viendrait aussi,
D’autant que c’est lui qui lui avait proposé.
Et quand elle était arrivée,
Explosion de rage, il n’était pas là,
Et elle s’était dit « pourquoi pas »,
Et avait commencé l’ascension,
Avec des dizaines de personnes,
Formant une flèche derrière le guide,
Puis ils avaient fait une pause dans la nuit,
Et d’après le guide, il ne restait que quatre heures de marche,
Avant de rejoindre l’objectif, l’arête Homli du cervin dans les Alpes,
Zoé et les autres étaient tous habillés de noir et de rouge,
Et cette flèche formée par ses participants était impressionnante,
Zoé râlait, encore quatre heures à marcher dans la neige,
Elle en avait déjà assez vu comme ça,
Mais il fallait continuer,
Elle ne pouvait pas prendre le risque de quitter le groupe,
Au risque de se perdre ou pire encore
Alors elle continua à marcher,
Et quand ils arrivèrent en haut de la montagne,
Une vue magique s’offrait à eux,
Même Zoé, toujours ronchon,
Apprécia la vue et celle-ci l’apaisa,
En même temps, elle était fière d’elle,
Elle avait réussi à aller jusqu’au bout,
Un instant elle oublia son ami qui lui avait fait faux bond,
Et profita du paysage. fit connaissance avec le groupe de marcheurs,
Qui étaient tous très sympa,
Dont un surtout qui lui tapa dans l’œil,
Ils commencèrent à discuter,
Elle s’aperçut qu’ils avaient beaucoup de points communs,
Et échangèrent leurs numéros de téléphone.
Tant pis pour Pierre, il n’avait qu’à être présent,
Et finalement elle redescendit de la montagne le cœur léger,
En se disant qu’elle avait bien fait de venir.
Le téléphone de Paul bien au chaud dans la poche de son manteau.
Et elle se sentait toute joyeuse, finalement ces deux jours en montagne,
Allait peut-être changer sa vie, et la rendre heureuse.
 
 
TARVAL
22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 11:01

sujet 43/2020 - clic

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Grande flèche humaine
Pantalon rouge et blouson noir
Bonnet rouge ou bonnet noir
Comme une flèche
Ils sont allés 
Ils étaient vingt et cent
Ils étaient si nombreux
Sur cette pente blanche
Au pied d'un des plus grands 

Oh ! combien de skieurs combien d’alpinistes
Sont partis joyeux pour cette course folle
Dans une neige immaculée
Par un jour ensoleillé 
Dans ce bel horizon où ils se sont si longtemps entraînés 
Ils étaient vingt et cent
Ils étaient si nombreux
À suer à trimer
en pensant au premier

Ils sont tous là 
Pour la gloire des aînés 
En une grande flèche humaine
Indiquant cette montagne 
qu’il y a 150 ans
Edward a gravie dessinée aimée 

Le blog de Jamadrou
22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 10:54

sujet 43/2020 - clic

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- Loulou, on va se perdre, tu vas voir, dans cette immensité glacée et hostile !
- Mais non Juju, tu n’as qu’à suivre, tu vois bien, on n’est pas seuls !
- Mais les autres, ils suivent sans savoir où on va, tu sais bien que je n’aime que le ski de descente !
- Mais on va descendre, Juju, un peu de patience, là, on est sur un plat, ensuite, tu vas pouvoir t’éclater !
- C’est bien ce que je crains, Loulou, quand on arrivera au bout, on aura déjà épuisé toutes nos forces
et bonjour les chutes et les dégâts, avec toute cette foule avec nous, tu m’avais pourtant promis une balade en amoureux !
- Ben oui, quand on s’est inscrit, il n’y avait que quatre personnes ! Ils sont victimes de leur succès…
- Moi je me casse, je ne veux pas passer des heures à attendre le schuss !
- Tu ne peux pas, Juju !
- Et pourquoi donc, grands dieux !
- Parce que nous somme filmés par la télévision nationale !
- Tu plaisantes ?
- Non, je ne plaisante pas, c’est pour l’émission Suivez la flèche ! Avec Thierry Müller !
- Pas vrai ? Mon idole depuis toujours, ah ça, alors, tu me fais le plus beau cadeau de ma vie, Loulou !
- Allez, avance et reste bien sur la ligne…
- On le verra quand, Thierry ?
- Oh, sans doute à l’arrivée, dans quelques heures !
- Oh , ça vaut la peine d’attendre, tu verras, il est super…. Et bel homme aussi…
-Oui, bon, ça va, j’ai compris, n’insiste pas…
- Quoi, ça t’agace que je te dise qu’il est bel homme, c’est aussi un grand skieur !
- Juju, encore un mot et je repars…
- Comme tu veux, Loulou, je ne te retiens pas, je ne risque pas de me perdre avec tout ce monde ! A ce soir à l’hôtel !
- Ah, les femmes, toutes les mêmes, allez, adios, et ne viens pas te plaindre si tu as des engelures ou une entorse !
Et ne compte surtout pas sur moi pour te soigner !

 

 

Le blog de Cloclo

21 novembre 2020 6 21 /11 /novembre /2020 20:18

sujet 43/2020 - clic

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« Vous ne trouvez pas que ça va pas un peu vite ? »

« Euh... si »

«Vous connaissez le gars qui mène le train ce matin ? »

« C'est Germaine »

« Germaine ? Le nouveau moniteur de l'Ecole de ski ? »

« Euh... non... c'est ma femme »

«Votre femme est monitrice ? »

« Euh... non. Germaine est devant, c'est tout »

« Pourquoi elle est devant si elle est pas monitrice ? »

« Parce qu'elle sait pas s'arrêter »

« Elle connaît le parcours au moins ? »

« Ça m'étonnerait. C'est la première fois qu'on vient ici tous les deux »

« Mais elle se rend compte qu'elle emmène deux cent types vers un couloir d'avalanche ? »

« Ah... c'est ça les EXPLOSIONS qu'on entend ? »

« Ouais mon vieux ! Vous êtes timbrés tous les deux. Faut que j'aille prévenir en tête !! »

(Je soupire)

«Si vous la rattrapez, vous voulez bien lui dire qu'elle oublie pas qu'on a réservé une raclette à l'hôtel pour midi ? »

« Une raclette ? J't'en foutrais d'la raclette moi ! Y'a des coups d'pied au cul qui s'perdent »

« Euh... Soyez pas trop dur avec elle »

« Et pourquoi ça ? »

« On voit bien que vous connaissez pas Germaine »

 

 

Le blog de Vegas sur sarthe

21 novembre 2020 6 21 /11 /novembre /2020 18:01

sujet 43/2020 - clic

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Les randonneurs sont de retour,

Ils avancent sur du velours.

Discipline oblige,

Personne n’a le vertige.

Cette grande flèche,

N’est pas une antisèche,

Pour les retardataires,

Qui ne verraient pas le cratère.

Flèche de la victoire,

Personne ne doit choir.

 

À la nuit tombée

Sur un sol bombé,

Lucioles à la main,

Tous prendront le même chemin.

Vers la station.

Les touristes verront sans explosion,

Descendre en zigzag une grande flèche,

Dans la neige une calèche,

Les moniteurs en tête,

Pour une grande fête.

 

C’est un peu le palmarès de la saison

Une grande floraison

De skieurs en herbe

Sous un temps superbe.

Cerise sur le gâteau,

Une remise aussitôt,

De plusieurs photos,

Un véritable édito,

De toute la descente,

Pour certains, angoissantes.

 

 

Le blog de Chatondaniel

21 novembre 2020 6 21 /11 /novembre /2020 17:06

sujet 43/2020 - clic

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Le diner touchait à sa fin, dans le réfectoire les pensionnaires attendait la visite de madame la directrice qui se faisait un devoir, chaque soir, de venir dire un mot aux élèves avant que celles-ci ne rejoignent leurs chambres.
Une explosion de joie unanime accueillit  l'annonce de madame Bache: "Demain, mesdemoiselles, EXCURSION!

Encore! Se dit Louise qui en laissa tomber la petite cuillère  contenant encore la dernière bouchée de fruit aux sirop, une cerise qu'elle gardait toujours pour la fin lorsqu'elle avait la chance d'en trouver une dans sa coupelle.
Il allait encore falloir se lever avant l'aube, prendre un petit déjeuner à la hâte et dans la cohue de l'excitation générale puis descendre dans la salle glaciale pour s'équiper, enfiler ces lourdes chaussures de ski devenues trop petites pour ses pieds de neuf ans qui poussaient trop vite, passer les lacets autour des crochets, se relever les jambes lestées, les orteils déjà engourdis par le froid et le manque de place, s'engoncer sous plusieurs couches de  pulls,  enfermer le tout en zippant la fermeture éclair par endroits rouillée de l' anorak et enfin prendre la lourde paire de skis  trop longs pour sa taille qui lui avait échue, sans oublier les bâtons. Ainsi arnachée, entravée de toutes parts et gênée dans ses mouvements, Louise ressemblait au bibendum Michelin.
Il faudrait ensuite rejoindre l'autocar qui attendait plus bas dans la nuit, le chauffeur rechignerait encore une fois à descendre de son engin pour l'aider à hisser ses skis dans la hotte à l'arrière du véhicule, hors d'atteinte pour elle, accepter sans broncher de se faire traiter d'empotée en enviant les veinardes qui, ayant le double de son âge, possédaient aussi les centimètres nécessaires pour se débrouiller seules.L'autocar les laisserait près d'un flanc de montagne enneigé d'où il faudrait marcher péniblement dans la poudreuse  pour atteindre le téléphérique qui les emmènerait sur un sommet qu'il faudrait ensuite redescendre à skis. La but de la démarche restant un mystère pour Louise qui ne progressait pas dans l'apprentissage de la glisse et n'y prenait aucun plaisir.
Le déjeuner aurait lieu dans un chalet bondé de touristes bruyants, il y aurait force nourriture roborative et du fromage dans tous les plats. Après quoi la longue descente commencerait pour rejoindre l'autocar et son aimable conducteur.
La dernière fois, Louise avait oublié de ne pas boire pendant le repas, ce qui lui évitait de demander à la fin du repas où se trouvait les toilettes et se retrouva prise d'une envie pressante pendant la fameuse descente. Si pressante qu'elle avait laissé le flot des pensionnaires passer et que lorsqu'elle se retrouva seule, assise dans la neige...N'osant plus se relever en voyant une large auréole jaune s'étendre sur le blanc tapis...Elle avait laissé passer du temps avant de se relever, étouffant de honte, et s'était enfin décidée à poursuivre la longue et périlleuse randonnée, le derrière mouillé...
Le jour commençait à descendre lorsqu'elle avait atteint son but. Le bus était parti depuis longtemps et la station ne comptait plus que quelques retardataires. Plutôt que de suivre la route, elle avait coupé à travers les bois en se guidant d'après les lumières qui commençaient à s'allumer au loin au village. Il faisait nuit lorsqu'elle y parvint, il ne lui restait plus qu'à rejoindre la pension à pieds,  l'épaule  meurtrie par les skis, chemin qu'elle connaissait bien.
Elle monta se coucher furtivement sans que personne ne s'aperçût ni de son absence, ni de son retour.

Louise tremblait encore au souvenir de son aventure. Elle songea qu'il était inutile d'aller chercher secours auprès de sa mère qui travaillait certainement encore à l'office où de toutes façons elle n'avait pas accès et que plus tard, Jeanne serait si fatiguée qu'elle n'oserait  pas lui demander d'intercéder en sa faveur. Jeanne n'avait d'ailleurs aucun pouvoir et c'était déjà une chance lui avait-elle un jour expliqué, que de pouvoir travailler en gardant sa petite fille près d'elle.
Alors demain donc: EXCURSION, songea Louise dans un soupir avant de s'endormir.

 

 

Le blog d'Almanito

21 novembre 2020 6 21 /11 /novembre /2020 13:42

sujet 43/2020 - clic

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Bah ! On dirait,

Une queue d'baleine

Echouée sur la neige... !

 

De l'alpinisme artistique Robert...

De l'artistique photographie dans ces murs !

 

Ah ! Et, ça fait l'd'la vente ça Edward... !?

 

En explosion Robert !

Il y a des amateurs pour l'art moderne

Comme il y a des amateurs pour la grande musique...

 

Moi, ça reste Yvette Horner,

Et dans la peinture, j'aime bien Levis...

 

Pas aisé de discuter avec toi Robert,

Côté culture... !

 

Côté culture, facile, j'suis un cultivé môssieur !

Viens faire un tour au potager, tu verras !

 

Bref, bon !

Profite de ce vernissage Robert, en silence...

 

Une minute Edward...

Y a une pissotière dans c'te galerie... ?

 

M'enfin Robert !!!!

 

Ah ben tiens j'ai la dalle aussi...

Le grand air ça creuse hein Edward !!!

Y a une baraque à frites dans l'coin... ?

Moi et les p'tits fours, le mousseux, bof, bof, bof...

 

Au fait, tu vas en acheter une de photographie Edward... ?

T'as vu l'prix...

Un an d'mon salaire de faiseur de corniche ! J'aval ma goulotte !!

 

Une paille Robert ! Une paille...

Et referme ton lacet droit, tu vas chuter !

 

 

 

Le blog de jill bill

 

21 novembre 2020 6 21 /11 /novembre /2020 12:51

sujet 43/2020 - clic

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Les hivers 1987 et 1988 dans mon paysage du nord est: nos canalisations qui explosent, 15 degrés-s dans ma chambre, la glace derrière le carreau, un incendie à la une des journaux nationaux car l'eau gelait en sortant des lances des pompiers, les doigts gourds etc. Verglas comme risque pour les piétons: une chute sur le pont de la gare.

Nouveau paysage pas loin des Pyrénées. Les bottes s'enfoncent dans la neige. Pourtant, c'est là que j'ai le plus conduit, même sur verglas. Pente d'Andorre.

Laurier du sud ouest qui meurt en Auvergne.

La piscine dans la neige, ici, ailleurs.

Je n'aime pas le froid, la neige, la glace dangereuse sauf en paysage; c'est pourquoi j'ai adiré les récits de Frison-Roche. Admiration pour les héros, les skieurs de fond et de vitesse mais pas d'envie ; juste de paysages à regarder de loin au chaud.

 

Explosion de froids, parcours fléché mais je l'évite, le crains.

 

 

 

Le blog de Laura Vanel-Coytte

20 novembre 2020 5 20 /11 /novembre /2020 17:52

sujet 42/2020 - clic

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En pays de Dythirambie, il y avait des années que la mode avait été lancée. La mode de quoi ? me direz-vous. La mode des chapeaux durs ? Des lapins pattes d’éph ? Des boutonnières au fusil ? Des ronds carrés ?

 

Non ! Bien sûr que non ! Tout ça aurait été bien trop banal.

 

En pays de Dythirambie, on n’aimait rien de moins que d’être banal. Les hommes, les femmes, les enfants, les animaux, les plantes, tous se devaient, au plus haut point, d’être ORGINAL.

 

Non pas original juste pour être différent. Non original pour être sur le dessus du panier. A qui ferait le plus bel effet avec un accoutrement extrêmement sophistiqué, quitte à aller nu d’ailleurs. Qui se montrerait le plus cynique pour se sentir supérieur. Qui irait jusqu’à l’extrême bout de la terre pour ramener un glaçon pour son whisky. Qui écrirait des poèmes en vers sans fin et sans versification. Qui créerait des recettes avec des produits si rares qu’on en mangerait qu’une bouchée.

 

Ils avaient tous perdu le sens de la mesure, du moins la mesure telle qu’on la connait dans d’autres pays.

 

Un jour, un Dythirambien qui voyageait pour épater ses congénères à son retour, arriva dans un pays où les habitants vivaient dans un système politique qui prônait l’humilité et le respect de leur environnement. Décontenancé par cet état d’esprit, il s’invita chez l’habitant. Il entra dans la maison de Ben et Moïra. Il s’attabla et s’aperçu qu’il avait l’estomac dans les talons. Sur la table il y avait du pain, du fromage, de la salade, de l’eau et de la piquette qu’ils faisaient eux-mêmes avec des fleurs de sureau. Le Dythirambien, Snob, c’était son nom, se fendit d’une tirade incompréhensible d’où émergeaient parfois quelques mots que Ben et Moïra comprenaient. Par exemple : divinement, existentiel, absolument …. ? Le reste du charabia se perdit dans la nébuleuse absconse d’un verbiage original.

 

Ben et Moïra se regardèrent intrigués. Puis au bout d’un moment ils demandèrent à Snob ce qu’il entendait par là, résumé en quelques mots.

 

Snob réfléchit longtemps, repris un peu de fromage avec du pain puis de la piquette. Il réfléchit tant qu’il mangea tout ce qui se trouvait sur la table salade comprise. Puis soudain, son œil s’émerveilla, il avait trouvé :

 

-        C’est simplement bon, dit-il tout heureux. 

 

 

L'Entille

17 novembre 2020 2 17 /11 /novembre /2020 09:11

sujet 42/2020 - clic

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La pluie finit,

S’installe une éclaircie 

Ce n’est pas le moment de tourner les talons

Ça va sécher

Même si ça brille encore sur le chemin

Quelques nuages attardés

Se dépêchent de filer

Ciel dégagé et bientôt plein soleil

C’est bien simple

C’est simple comme bonjour

Ça fait du bien

Et il fait bon être dehors

Quand

Il fait simplement bon

 

 

Le blog de K

16 novembre 2020 1 16 /11 /novembre /2020 08:12

sujet 42/2020 - clic

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Un merveilleux tonique,un cordial,une thérapeutique..

La bonne humeurc’est tout Simplement Bon..

Un élixir,qui n’est point narcotique,qui a des effets magiquessur les espritspas trop mélancoliques..

La bonne humeurc’est tout Simplement Bon..

Elle met du soleil dans l’âme,dans les yeux une joyeuse flamme ;de la gaieté elle fait la réclame..

La bonne humeurc’est tout Simplement Bon..

Elle est au jour de l’orageun parapluie,que de se munir il est sagedès qu’on le voit venir..

La bonne humeurc’est tout Simplement Bon..

Si l’on te marche sur le TALON,elle est d’un précieux avantage car, aux moments difficiles,elle est utile et soutiendra ton cœur..

La bonne humeurc’est tout Simplement Bon.

 

Le blog de Colette

16 novembre 2020 1 16 /11 /novembre /2020 08:12

sujet 42/2020 - clic

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Que c’est bon d’avoir de bonnes chaussures,

Pour les pieds, ils évitent les cassures.

Les talons refaits à neuf,

Par le cordonnier d’Elbeuf.

Sur la route ils jouent de la musique,

Certes assez basique,

Au pas cadencé

Les jambes balancées.

Dans la musette quelques gâteries,

Meilleures que celles de la chocolaterie,

Des gâteaux du Poitou,

C’est un excellent atout.

C’est tout simplement bon,

De véritables bonbons.

 

Maman est bonne cuisinière,

Elle mesure tout à la cuillère.

Sa préférence : le bœuf bourguignon

C’est son petit péché mignon.

Nous, les garçons, on préfère sa pâtisserie.

Elle est meilleure que celle de l’épicerie

Ne nous en demandez pas les raisons :

C’est tout simplement bon,

Bien meilleurs que ceux de la grande surface,

La sienne, on la mange sur place.

C’est pour cela qu’elle nous chasse de la cuisine,

Sa petite usine.

Chassés par la porte

Dans les mains des gâteaux, on en emporte.

 

 

Le blog de Chatondaniel

15 novembre 2020 7 15 /11 /novembre /2020 16:28

sujet 42/2020 - clic

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Délicieux ? Savoureux ?

Non, tout simplement BON !

 

Qu’il se taise ! Pitié !

Et elle, pourquoi elle lui sourit ?

Trop contente que ça lui goûte ?

Complice. Sale complice.

 

Comment il a pu faire cela ?

Mon propre père !

Jamais plus je le croirai.

Elle non plus, ma mère, j’la croirai plus.

 

Pourquoi on fait toujours souffrir les enfants ?

Sauvage, c’est un sauvage.

Cruel en plus avec ses simplement bon !

Et ma mère c'est pareil.

J’étais si bien avant que…

 

A qui les dénoncer ? Je suis si petite.

Même Tati rigole de moi.

C’est pas du jeu. Non, je n'veux pas de leurs baisers.

Plus jamais, plus jamais.

J’ai la nausée.

Ils essaient de minimiser.

Peuvent pas comprendre.

C’est ma vie qu’ils ont bousillée.

Jamais je n’y toucherai, j’le jure.

 

Trois jours qu’ils le font durer.

Mariner, rissoler et cuire.

Dé-cou-per. Gloup !

Et maintenant ils sont là à…

Mâchouiller, avaler.

Cannibales !

Et moi, j’ai une boule. Un nœud.

 

J’ai une boule. Un nœud.

Beurk !

Haut-le-cœur.

Jamais, je ne pourrai.

Quitter la table. Tourner les talons.

Direction les toilettes.

Viiiiiiiiiiiiiite.

 

Jeannot MON lapin, ils t’ont assassiné.

 

 

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