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10 avril 2019 3 10 /04 /avril /2019 19:18

sujet 14/2019 - clic 

Ah ! Non ! C'est un peu court jeune homme !
Resservez moi un peu de cette fraîche tome
 
Pédant
Rien ne sert de languir autour d'un Vieux Pané
la valeur n'attend pas le nombre des années
 
Cavalier
A vouloir vous goinfrer de Boutons de culotte
vous finirez bouffie, replète, au mieux boulotte
 
Curieux
N'est-ce point sous les roues de quelque carriole
qu'on trouve ce suspect Crottin de Chavignol ?
 
Agressif
Priez saint Uguzon et toute sa paroisse
vous finirez un jour par me porter l'Epoisses
 
Suspicieux
D'où sort ce frometon, hideuse jouvencelle
ne nous l'auriez-vous pas roulé sous les Faisselles ?
 
Campagnard
Goûtez-moi cet accent du Ch'Nord dessous la croûte
c'est pas pour les gamins, c'est ça le T'chiot biloute
 
Pratique
Cette cire incarnat autour du Babybel
n'est pas un sceau princier … jetez à la poubelle !
 
Lyrique
Cette croûte fleurie, ce parfum insidieux
un complot de Satan ? Un Caprice des Dieux ?
 
 
Le blog de Vegas sur sarthe
10 avril 2019 3 10 /04 /avril /2019 10:41

sujet 14/2019 - clic 

A en croire les journaux, les vacanciers français sont divisés entre deux grandes catégories : la catégorie de ceux qui emportent leurs fromages dans leur valise pour les manger dès leur arrivée le soir au camping et ceux qui préfèrent les acheter sur place pour qu’ils soient plus frais et n’aient pas à souffrir de l’excessive chaleur rencontrée en été dans des trains, surtout sur les lignes SNCF où ne roulent que les TER et engins à vitesse plutôt réduite.

J’ai connu un ami alsacien de la première catégorie qui en fit les frais, ayant transporté ce genre de denrée lors d’un voyage Strasbourg-Marseille dans un TGV bondé, car on était à la veille du 15 août. Il s’agissait d’un merveilleux munster acheté la veille à Colmar à la Halle du Centre où l’on ne vend que de bons produits du terroir. Malheureusement ce fromage, doté de tant de qualités, gustatives et autres, n’a qu’un seul et grand défaut : c’est qu’il souffre facilement du mal des transports, pour peu qu’on ait omis de l’emballer correctement ou mieux sous vide, ce qui est le meilleur moyen de ne pas incommoder tout un wagon, voire tout un train.

C’est ce qui arriva à mon pauvre ami qui, dès le premier arrêt, vit son wagon se vider en quelques minutes, tant l’odeur dégagée par ce fromage était devenue insupportable. Lui-même, pourtant alsacien depuis 4 générations, eut du mal à tenir le coup jusqu’à la gare St-Charles, où se croisaient et se bousculaient des foules de voyageurs en partance, et d’autres qui descendaient des trains pour rentrer tout bonnement chez eux ou attendaient patiemment  leur correspondance.

A la descente du train, mon ami ne vit pas son cousin Jean tout de suite, car ne connaissant pas bien la gare, il s ‘était présenté à la mauvaise sortie. Heureusement, par le biais du portable, chacun put enfin localiser l’autre, ce qui prit un temps considérable et permit ainsi de fluidifier et dégager le trafic côté ouest, là où mon ami attendait, tandis que son fromage, de semi-ferme qu’il était au départ était passé à l’état quasi coulant et menaçait de s’échapper lentement mais sûrement de son sac de voyage.

Il régnait dans la gare une odeur si forte que les Marseillais, inquiets, crurent à une attaque olfactive, de celle enregistrée en mai 1987, lors de la grève des éboueurs qui dura 2 mois au moins. Quelques voyageurs affolés se précipitèrent pour rencontrer un responsable et lui signaler le problème. On délégua une équipe de fins « renifleurs » chargés de donner un nom à cet insupportable odeur, mais en vain. On fit ensuite appel aux plus grands « nez » de Grasse et de tout l’hexagone, puis à des chiens d’avalanche qui avaient remporté moult prix et récompenses. Enfin, en désespoir de cause, on fit venir de Nice un détecteur d’odeurs issu de la dernière génération, mais rien n’y fit , aucun nom ne put être donné à cette terrible molécule. Quant à nos deux cousins, ils étaient repartis tranquillement vers le parking, où attendait la voiture de Jean, qui,  trop poli pour faire la moindre remarque, supporta avec courage et sans broncher, le trajet les séparant de la gare à sa coquette maison du bord de mer.

Le munster ne franchit pas le seuil de la porte, il passa directement du sac à la première poubelle rencontrée en chemin et personne n’évoqua plus jamais ce fameux jour où la gare de Marseille fut mise à feu et à sang pour une simple histoire de fromage un peu fort.

La leçon avait porté. Désormais, mon ami ne voyagea plus avec aucun fromage, pas même le plus petit camembert. Et c’est toujours avec beaucoup d’émotion qu’il évoque cet épisode sans précédent dans l’histoire de la SNCF, qui fut d’ailleurs relaté avec force détails dans La vie du rail il y a quelques années déjà et tripla ainsi le tirage de cette célèbre  revue.

 

Le blog de cloclo

9 avril 2019 2 09 /04 /avril /2019 09:23

sujet 14/2019 - clic 

Maître des Fromages avait sur son plateau, à son service, toutes ses fromagères favorites. Un harem qui était à son goût, prêtent à fondre pour son seul plaisir de Maître, le bougre. Ils voulaient toutes les choisir, mais ne se décidait pas. Non, il y avait un je-ne-sais-quoi qui le dérangeait. Elles étaient trop lascives, peut-être ? Ou peut-être avaient-elles de cette péremption, proche devenir, qui le rebutait ? Était-ce seulement leur forme, leurs rondeurs, leur couleur, leur origine… ? Il tournait en rond et elles devenaient impatientes comme toutes les fromagères décidées à ne pas se laisser déposséder d’un plaisir encore inassouvi et brûlant comme les braises d’un Vésuve au crédit de longs mois à s’émanciper enfin…

Non, il y avait autre chose, presque indéfinissable, mais qui était à… son goût tout à fait indispensable pour apprécier, en sa totalité, une fromagère digne de ce nom. Quand, par un hasard que le dé service n’avait pas prévu dans les actions à présenter ce jour-là, une fromagère des champs de belle forme se posa en compagnie d’une robe en mode feuille de laitue de belle provenance, sur mini plateau de terre cuite en arrière scène.

Le Maître des Fromages sentit, cette nouvelle compagnie comme une étoile descendue de l’étable de la providence. Il va sans dire que les favorites Fromagères s’agacèrent par cette jalousie cousue au lait cru et à la bactérie vindicative. D’un seul élan, elles s’enhardirent à s’enlaidir en se trémoussant devant le Maître qui d’un effet “cloche” à fromages ferma la parenthèse à ses mégères qui avaient l’envie de plaire qu’à elles-mêmes, les bougresses.

Alors, le Maître s’intéressa vivement à la nouvelle venue qui avait toutes les données pour séduire au contraire de ses semblables à l’odeur industrielle, de la bactérie domptée… elle était, elle… d’une fragrance naturelle…



 

Le blog de Max-Louis MARCETTEAU 

8 avril 2019 1 08 /04 /avril /2019 12:39

sujet 14/2019 - clic 

On l''appelait Madame Lutin, c'est le nom que notre fils qui baptisait tout le monde lui avait donné. ... Pourquoi ? Je ne sais pas ! Les noms qu'il trouvait restaient un mystère à nos yeux, mais avaient finalement toujours un lien ...

 

Elle n'avait pourtant rien d'un lutin, Madame Lutin avec sa blouse en satin fermière, son béret enfoncé jusqu'aux oreilles et ses yeux de chouca, vifs et pénétrants...

Mais sans doute imaginait-il de grands chaudrons de cuivre, pleins de fromages de chèvre, dans la pièce jouxtant sa grande cuisine, toujours très propre.

Car Madame Lutin avait des chèvres et faisait des fromages de chèvre avec lesquels tous les pélardons du monde n'auraient pu rivaliser. Et ça, le bougre le savait bien, qui en croquait un à pleine bouche parfois, sur le chemin du retour !

Quand nous arrivions dans la cour de Madame Lutin, après une petite grimpette agréable à travers champs, elle nous accueillait toujours avec un grand sourire et... Allez savoir pourquoi, elle appelait son chat …

          

        - Benête, Benête ... Ra! Ra! Ra !

 

Avec son accent dauphinois et en appuyant bien sur les Ra, Ra, Ra. Et les enfants se regardaient et riaient... Et nous, poliment, on se retenait.

Sans doute aimait-il particulièrement la compagnie, ou peut-être les rats, ce chat, car Benête arrivait, se frottait à ses jambes, puis aux nôtres, il se roulait par terre et les enfants le caressaient et rêvaient que Benête fasse des petits pour en récupérer un.

D'ailleurs, était-ce un mâle ou une femelle, nous n'avons jamais cherché à le savoir !

 

Mais ce cri de ralliement indélébile "Benête, Benête ! Ra Ra Ra" - étayait leurs jeux d'enfants et donnait lieu à des parties de fou-rire incroyables. L'un criat "Benête ! Benête", l'autre devait le chercher et répondre "Ra Ra, Ra" et quand ils se trouvaient, ils riaient à s'en rouler par terre. .. le chat et sans doute le rat , unis dans une même félicité incompréhensible !

Le soir, dans leurs chambres, contigües, c'était le même scénario , ils se répondaient sur tous les tons jusqu'à ce que le sommeil les emporte. Ils avaient même trouvé un petit air de musique pour scander la mélodie en comptine !

 

Et nous, adultes, on ne pouvait s'empêcher de rire en les entendant et en les voyant rire à ce point pour des bêtises pareilles... Quelque chose nous échappait ... Sans doute avions-nous passé pour de bon l'âge de l'enfance pour de telles réjouissances !

 

Madame Lutin n'est plus depuis longtemps, Mais devant ce magnifique plateau de fromages, je ne peux m'empêcher de me souvenir, de rire et d'écrire la formule magique !

          

        - Benête, Benête... Ra Ra, Ra ! Vas !

 

Le blog de Lecrilibriste

7 avril 2019 7 07 /04 /avril /2019 17:40

sujet 14/2019 - clic 

On avait dit à Talia qui commençait son service de nuit dans cet établissement qu'elle ne connaissait pas, que la jeune Bénina était monstrueuse, qu'à tout moment elle pouvait leur faire un remake de l'exorciste sans que rien ne prévienne la crise ! Et voilà que dès son arrivée, une jeune fille bien en chair, au regard perdu un peu dans tous les sens, enroula son bras autour du sien tout en l'entraînant dans sa chambre d'une démarche lourde et maladroite.

C'était la fameuse Bénina...

La consigne était de rester avec elle jusqu'à ce qu'elle s'endorme.

La jeune fille aux multiples pathologies psychiatriques lourdes s'entortilla telle une grosse chenille blanche dans son cocon de couette, et se posta au bord de son lit tout en observant de son regard fuyant la nouvelle pas franchement rassurée.

Embarrassée, n'étant pas formée à passer du temps éveillé avec des personnes si différentes et potentiellement dangereuses, la veilleuse de nuit se décida à s'asseoir au sol, adossée au lit contre l'imprévisible jeune fille habillement emmaillotée. Elle commença à parler de tout et de rien, sachant pertinemment que la jeune Bénina ne pouvait pas parler, mais ignorant ce qu'elle comprenait ou pas. Il lui revint alors en mémoire les instants précédents où les anciennes l'avaient accueillie pour le moins un peu brusquement verbalement, tandis que leur comportement n'était guère plus engageant. Elles savaient, certes, bien plus de choses qu'elle sur le sujet, mais leur façon de l'exprimer laissait à penser qu'elles savaient tout sur tout et que c'était comme ça et pas autrement !

Talia en profita pour glisser à l'oreille de Bénina, qui semblait l'écouter attentivement, un ''Elles nous font chier les vieilles !'' défoulatoire ! Puis de rajouter ''Tu l'répéteras pas hein ?!''

Elle décida aussi que la miss serait une excellente psy, car elle savait écouter avec attention sans demander d'honoraires exorbitants. Elle continua donc à lui raconter sa vie et ses états d'âme, à lui poser des questions ne demandant pas de réelles réponses ou qu'elle formulait elle-même hypothétiquement tout en répétant inlassablement ''Tu l'répéteras pas hein ?!''...et toujours Bénina suivait l'affaire avec grand intérêt, et parfois un sourire étrange, ou un regard semblant fixer quelques créatures invisibles aux murs et plafond. Soudain les yeux sombres de la jeunes fille se mirent à cligner de plus en plus souvent, avec des paupières lourdes qui semblaient avoir de plus en plus de mal à se relever à chaque fois...la vie de Talia était donc si ''soporifiquement'' monotone pour endormir aussi sûrement que rapidement cette mystérieuse adolescente muette qui avait fait malgré elle la promesse de garder les secrets confiés ce soir là.

C'est alors que sans crier gare, la porte de la chambre épurée à l'extrême s'ouvrit sur le visage désenchanté d'une des mégères qui se mit à vociférer :

''Il faut pas lui parler, faut pas la regarder, et puis pourquoi t'es pas assise sur son lit avec elle ?''

Pfff, que répondre à tant de bêtise ! Comment se comporter face à ce genre de furie ? Pfff

Une fois le vrai monstre enfin dégagé de la chambre et le calme revenu, la pauvre Talia se retrouvait avec une Bénina les yeux grands ouverts comme des soucoupes plus du tout décidée à dormir ! Et cette fois rien n'y fit. Talia avait beau lui raconter des histoires, lui montrer la photo de ses lapins nains, lui chanter une chanson douce à voix basse...rien !

Arriva alors sa collègue qui avait un cœur qui débordait de partout pour ses petits protégés. Elle embarqua sous l'bras la nouvelle et Nina Bénie comme elle aimait l'appeler, et installa cette dernière sur le confortable canapé de la salle de séjour à leurs côtés. Les lumière furent tamisées, le son de la télé baissé, et la jeune miss couverte et délicatement câlinée. Elle s'endormit rapidement tandis que les deux comparses refaisaient le monde pour s'apaiser loin des mégères tonitruantes. 

Déballant le plateau repas du soir, elles se rendirent compte que ce qui était servi était franchement ignoble et insipide, de sorte que la grosse boîte à fromages qui se cachait tout en bas du frigo fut élue reine salvatrice de la nuit. Mais c'était sans compter de la nouvelle intervention impromptue de la fameuse mégère non apprivoisée...qui recommença son chant lyrique dont le thème était ''Oh mais vous gâchez tout le travail effectué à la faire dormir là, et toi pourquoi t'es pas restée à côté d'elle, dans sa chambre ?!!'' lança-t-elle à Talia toute décontenancée.

Etait-ce possible de ''camembériser'' tranquille dans cette boutique, de ''cantaliser'' de '' brebiser'' ''Saint-Félicienniser'' ! On aurait bien voulu ''vache-qui-riser'' même si on avait pu ! Pfff Et c'est qu'elle ne partait plus la dragonne préretraitée qui serait fort sympathique de rester dans ses appartements. Il fallut patienter bouche fermée un long moment pour enfin voir disparaître dans la nuit la créature qui avait déserté son poste pour envahir bruyamment celui des autres !

Pour la peine, Talia mit la raclée à toute la fromagée installée sur le plateau pic-nic du salon, alors que la veilleuse qui avait le cœur débordant retournait câliner Nina Bénie qui menaçait de se réveiller. Talia, à l'abri des regards indiscrets, entama le deuxième round et battue à plate couture un gros bleu d'Auvergne qui s'la jouait ''monsieur muscle imbattable'' alors qu'elle était prête à bondir encore bien énervée de l'intrusion sonore de mamie cruella l'enragée semblant à tout instant vouloir sans raison valable en découdre et saboter les actions de chacune, ne semblant pas conforme à ''sa vouloir'' comme disait dans le temps d'illustres ''Inconnus''.

Elle voulut goûter à chacun des fromages qui se prélassaient effrontément devant elle, et fit un véritable carnage ! Mais elle n'osa pas toucher au gros Cœur de Neufchatel de six cent grammes bien tassé, il était trop beau, si bien modelé !

Au petit matin, alors que la nuit commençait à rendre les armes, la gentille collègue partit vérifier dans le pavillon juxtaposant le leur, que tout allait bien. C'est alors que Talia qui venait d'entamer le troisième round, s'aperçut qu'elle était l'objet d'un espionnage méticuleux. En silence, Bénina l'observait et poussant parfois des rires étouffés dans sa couette. Elle se leva en chancelant comme les figurants de séries sur les zombies, saisit le gros fromage aux allures amoureuses, et le tendit à une Talia hésitante.

''Heu...t'es sûre ?'' bégaya-t-elle.

Pour toute réponse, Bénina lui emplâtra le gros fromage en pleine face avec amour et tendresse, tout en ricanant d'une façon qui aurait été bizarre et inquiétante chez quelqu'un d'autre. Il va s'en dire qu'il n'en fallut pas beaucoup plus à Talia qui s'abandonna donc, et croqua en plein dans le bide du Cœur de Neufchatel bien dodu. Selon la légende, durant la guerre de Cent Ans les jeunes filles Normandes les offraient aux soldats en signe de leur affection profonde à leur égards...

''Merci Nina Bénie...tu l'répéteras pas hein ?!'' lui esquissa-t-elle dans un clin d’œil.

 

 

 

Katrina Franklyn

6 avril 2019 6 06 /04 /avril /2019 19:00

sujet 14/2019 - clic 

Camembert bien coulant

Arrosé de confiture

De mon grand-père

Dans mes souvenirs d'enfant

 

Fourme d'Ambert gratinant

Dans un poêlon odorant

 

Reblochon fondant

Sur lardons et pommes de terre

Dans une tartiflette

Au bord du lac Léman

 

Saint-Félicien excitant

Mes papilles en les ressuscitant

 

 

Le blog de Laura Vanel-Coytte

3 avril 2019 3 03 /04 /avril /2019 09:11

sujet 13/2019 - clic

Figure de paon en rosace d’amour, le cerisier des Collines fait le beau. Cependant il se pose la question existentielle que la nature lui permet, en voilà un extrait :

— … à quoi cela sert-il, moi qui suis seul à des kilomètres à la ronde, d’être aussi beau ? Mon entourage est de pierres à défaut de marbre et les prairies environnantes s’étalent de respect mais ne daignent pas m’adresser la parole. Qu’il est difficile d’être soi-même quand l’ombre de l’égoïsme des autres vous… snob. Il faudrait prendre le mal par la racine. Cependant, je suis par essence de cette immobilité qui voyage en sous-sol à l’onde propice d’un terrain silencieux comme un territoire… en cimetière. Étrange position qui est la mienne. Mon état symbolique est un appel à la vie et ma cime est un couvre-chef qui rayonne dans le ciel bleu de l’indifférence d’un ciel d’autorité qui ne souffre aucun nuage même égaré et ce ciel dont je parle ne goutte rien et la plaisanterie encore moins. Je pensais, en ma jeunesse, qu’il était puits de science et qu’il conversait avec les étoiles, les comètes et ces drôles d’oiseaux d’ailes fixes comme des flèches sans direction. Toute vérité se découvre comme une erreur si ce n’est une disjonction avec ce que l’on souhaite accepter. Je me déçois d’être naïf et ma séduction printanière est de cette naïveté qui me ferait rougir si j’avais des joues comme paraît-il les humains. D’ailleurs, il y a combien de temps que je n’ai aperçu de cette espèce ? De toute façon, je ne suis d’aucune utilité. Et pourtant, j’existe. Et si j’existe c’est que j’ai une utilité. Laquelle ? Et si j’étais une invention ? Ou pire, un mutant ? Est-ce que je vis ma vie comme une erreur… ornementale ?…


Ainsi, de ce monologue ininterrompu le cerisier des Collines traverse les années en lumière de temps que semble éprouver aussi l’éternité dans son exil.

 

 

Le blog de Max-Louis Marcetteau

2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 17:41

sujet 13/2019 - clic

Splendeur d'un matin de printemps

 

Éclatant de bourgeons et de fleurs

 

Douceur de l'air et des couleurs

 

Union de l'espace et du temps,

 

C'est le renouveau de la terre :

 

Tendresse d'une brise légère;

 

Il flotte un suave parfum!

 

Oubli des frimas, de l'hiver,

 

Naissance, renaissance, enfin !!!

 

 

 

Le blog de Gibulène

2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 14:04

sujet 13/2019 - clic

Toujours célibataire, sans enfant, et presque au désespoir…..
« Pour se changer les idées, rien ne vaut un petit séjour à la campagne !" Une idée de son médecin généraliste. Il évoque les cerisiers en fleurs, la sérénité, les petits oiseaux, les fleurs et l'herbe verte. Il lui assure qu'elle reviendra requinquée d'un séjour rural vivifiant. Elle, elle n'aime pas la campagne, c'est comme ça.
 
Mais, elle a besoin de se décrasser les neurones, elle l'admet et se met en recherche d’un gite rural estampillé.
Elle prend la direction forêt, fleurettes, et verdure, le cœur plein d'espoir malgré tout. Elle arrive enfin dans la verdure, destination repos.
Voici le hameau, enfin ! Elle relis ses notes et ne comprend pas, elle cherche un individu pour s'informer au mieux : « après la bâtisse en rénovation du père Chauffier, tourner à droite et rouler jusqu’au bosquet de chênes. Puis tourner à gauche et prendre la petite route, il n’y en a qu’une, rouler jusqu’au bout, c’est là et faites attention le chien est très con ! » C’est un papy, assis devant une grange, qui lui a donné des précisions complémentaires. Le chien très con est attaché. Ouf !
Bonjour, présentations, visite du jardin biologique, installation. Les propriétaires sont accueillants.
Elle attaque son séjour, changement d’idées sous oxygène, par une promenade à l’air pur. Il y a des arbres. Premier constat. Il a plu dru sur les cerisiers, ou autre espèce, en fleurs. C'est joli, bon, mais désert et il faut éviter la bouillasse du chemin creux.
Elle alterne, clopin-clopant, une flaque évitée, une autre molle dans laquelle s'enfonce ses boots en cuir fauve.. Le chemin creux est raviné par les pluies martiennes, qui précèdent les orages d’été. Les orages de mars suivent l'époque de la neige fondue, après la galette des rois. Elle ne mange pas de galette des rois, un e question de calories.
Il fait froid sous le pâle soleil. Elle a le ciel sur les godasses. Sous ses semelles, colle la glaise. Elle a décidé de trouver tout ça charmant, et elle respire le bon air pleinement.
Encagoulée, emmitouflée, emmitainée, écharpée et bottée, le nez rouge les doigts glacés et des névralgies dans la mâchoire, elle hume avec gourmandise le bon air. C'est le printemps, profitons !
A la campagne, on fait de grands feux joyeux dans la cheminée. Dès son retour, elle se love dans un canapé devant la flamme brûlante. Mais le bois, il faut le couper, le stocker, le scier…donc l’économiser, CQFD ! Elle comprends donc qu’elle ne peut pas en profiter toute la journée. De toutes façons, elle a le cul froid et les genoux brûlants, c’est bizarre cette sensation. Elle s’accorde un temps recto-verso, comme sur la plage pour bronzer.
Ce qui est merveilleux à la campagne, c’est de se réveiller, et d’entendre le doux bruit de la pluie crépiter sur le toit, alors qu’on est enfoui sous des tonnes de couvertures bien chaudes. Ce qui est ennuyeux à la campagne, c’est qu’il est impossible de passer des vacances au lit sous les couvertures, et qu’une fois dehors, la pluie qui crépite, mouille.
Pour se réchauffer, elle grignote. elle grignote des beignets aux pommes, des gâteaux de semoule fait maison, du civet aux pommes de terre sautées, des tartines de confiture bio, affalée dans un fauteuil en osier, enroulée dans un châle en pure laine.
Un arc-en-ciel soudain ! Jésus Marie, quel bonheur ! C’est le moment de sortir ! Elle s’en va photographier, sur quelque branche là-bas, les branches de cerisier par exemple, quelques gouttelettes transparentes comme l’esprit divin.
Elle grimpe sur le talus, elle glisse, elle grimpe à nouveau, grimaçante de douleur à cause de sa cheville foulée à l’instant, elle clique sur son numérique et clac ! Plus de pile dans l’appareil !
Mordel de berde ! Le marchand de piles se trouve à 25 km. Elle sort la voiture et elle roule doucement, le soleil en pleine tronche, car il fait enfin soleil, juste pour l’emmerder.
Elle évite de justesse le tracteur du père Machfoin, c'est elle qui le surnomme ainsi, elle est en colère, car elle croit qu'il lui fonce dessus, c’est du moins l’impression qu’elle en a car la brillance de la route l’empêche d’apprécier les distances.
Elle écoute un CD sans arriver à chantonner, à cause des pointes de feu qui brûle dans sa cheville malmenée.
Un troupeau de mouton plus loin, elle fait demi tour. Elle ne prendra pas de photo, elle fera des dessins !
Elle rentre se soigner.
A la campagne, on mène une vie saine. Elle ne s’esquinte pas la peau à se frotter sous la douche, elle fait vite, elle règle sur chaud, l’eau sort bouillante, hurlement de douleur, ensuite, elle essuie ses cloques avec précaution près du lavabo glacial. Merveilleux contraste, hum, son médecin lui dirait qu'elle "en rajoute".
A la campagne, il n’y a pas internet, car ça n’est pas écologique. On médite sans doute…Elle apprend qu’au bout du village, elle peut se servir de l’ordinateur, celui du café tabac. Elle fonce. Le temps de cliquer pour accéder à sa boite e mail, ça tourne, il faut patienter, le débit est lent…Elle commande des bananes flambées et elle boit trois bières. Enfin ! elle peut ouvrir sa boite mais impossible de se souvenir de son mot de passe ! Merde.
Elle rentre par le petit chemin raviné, décidant qu’Internet finalement c’est pas du tout important.
Elle est fatiguée. Le grand air, c’est bien connu, ça défatigue mais aussi ça fatigue !
Le manque d’habitude, quand on respire de l’oxyde de carbone toute les saintes semaines.
Au bout du quatrième jour de pluie tenace, elle rentre chez elle, énervée, découragée, exténuée, dans son appartement merveilleusement surchauffé.
Elle tousse autant que la dame aux camélias. Pire encore même ! Elle allume sa télé, son PC, elle fait couler un bain moussant et elle appelle son médecin car son thermomètre affiche 40°.
En sortant de son bain, elle glisse sur quelques feuilles, décollées de ses bottes campagnardes, elle tombe, et une cheville cassée plus tard, aux Urgences, elle entend le médecin des urgences dire « vous êtes bien pâlichonne, vous devriez vous offrir un petit séjour à la campagne, ça vous requinquerait».
 
 
Le blog de France Lacoste
2 avril 2019 2 02 /04 /avril /2019 09:29

sujet 13/2019 - clic

Il y a de cela bien des années, un jeune homme à l'épaisse chevelure de geai fut ému jusque dans ses entrailles tant l'amour qu'il éprouvait était grand à l'intention d'une jolie et frêle jeune fille aux longues et légères boucles dorées. Chaque fin d'après-midi, après une journée d'études pour elle, et de dur labeur pour lui, ils se retrouvaient inlassablement sous cet arbre magnifique et majestueux aux ramifications interminablement fleuries. C'était comme si une pluie de pétales pastels et lumineux était arrivée telle une couverture soyeuse pour le recouvrir...c'était un amandier, tout revigoré qu'il était par la saison de l'amour, où la vie perce tout, la neige, la terre, le ciel...et les cœurs amoureux de sa flèche ''cupidonesque'' !

 

Elle s'appelait Aurélie, elle voulait être infirmière, lui c'était Moshé en l'honneur de son grand-père porteur du souvenir d'une partie de la triste histoire de notre terre. Il était jardinier paysagiste, un brin macho, un brin charmeur, mais toujours plein d'attentions et de douceur pour sa belle qui le regardait toujours avec candeur.

 

Pas de séduction entre nous ma douce, mon aimée, car tout en toi n'est que pureté et beauté à l'image de cet amandier qui, ne symbolise-t-il pas l'amour et la virginité ?!

Ce n'était pas encore le printemps que déjà ses rameaux se couvraient de ce voile nuptial blanc annonçant l'amour plus fort que les frimas glacés des matins encore menaçant de l'hiver jouant les résistants !

Mais mon Aurélie vers qui mes pensées s'évadent, s'attardent, presque jour et nuit, moi aussi je veux être le premier et le veilleur comme cet amandier est le premier et le veilleur, je veux être le premier et le veilleur de ton âme, et les prémisses de nos fruits s'appelleront Haskediya et Jérémie !

 

Aurélie aimait l'écouter ainsi longuement parler, à demi tirades poétiques et surréalistes, avec toujours un arrière plan spirituel et symbolique qui lui échappait souvent, mais dont elle pressentait, ressentait, la force de la sève intérieure.

Et quand il chantait avec émotion '' Yerushalayim shel zahav...'' elle imaginait la cité d'or et de lumière.

''Parce que ton nom brûle sur mes lèvres tel l'ardeur d'un baiser, tu es ma Kirya ma ville forte mon aimée, mon Aurélie.'' Et il passait du chant, à son amour pour elle, sans transition ! A coup sûr, il lui contait fleurette...d'amandier.

''Tu es l'instrument de toutes mes chansons...et elle de lui répondre, de toutes tes chansons je suis le violon...'' elle était entrée dans son univers et bientôt ils ne feraient qu'un.

 

Leur complicité ravissait les cœurs, nul n'avait jamais observé semblable unité presque originelle, comme s'ils avaient été un, séparés à la naissance, et s'étaient retrouvés par ''hasard'' au détours d'un chemin béni. Toujours à se taquiner, se scruter dans l'iris jusqu'aux tréfonds de l'âme, jouer avec les mains de l'autre et s'entrelaçant les doigts. Souvent dans les bras l'un de l'autre à la recherche de petits câlins tendres à offrir et chiper ! Toujours à finir la phrase de l'autre comme s'ils n'avaient qu'un esprit, qu'une pensée... Comme s'ils s'étaient toujours connus, toujours attendus, et puis un jour reconnus.

''Je suis à mon bien-aimé et mon bien-aimé est à moi !''

 

Ils aimaient parler de leur vie future, de leurs futurs enfants, mais n'étaient pas toujours d'accord sur les prénoms, surtout pour une petite fille...alors ils se disaient qu'ils auraient un garçon en premier...et en deuxième aussi !

 

Et c'est ainsi que dix-huit ans plus tard, sous le même amandier, encore plus grand, encore plus fort et plus grandement fleuri...une jeune fille, d'une quinzaine d'années à la chevelure auburn, regardait le ciel bleu dans lequel se baladaient quelques petits nuages cotonneux...une brise dansa entre les branches de l'arbre, quelques pétales blancs rosés pastels tourbillonnèrent doucement autour d'elle, achevant leur course dans l'herbe fraîche, sur le muret en pierre sur lequel elle se prélassait, et même un sur le bout de son nez.

''Si c'est un fils on l'appellera Jérémie car l'amandier ouvre toujours les cœurs à l'espérance'' raisonnaient encore sous l'ombre du bel amandier, les paroles il y a longtemps prononcées par Moshé à Aurélie son aimée...et Amandine pointa le bout de sa petite frimousse quelques mois plus tard ! Amandine car elle est le fruit de leur amour, avec Haskediya en deuxième prénom en l'honneur des origines de papa, mais aussi parce que tout fut rêvé avant d'exister, sous l'amandier !

 

 

 

Katrina Franklyn

1 avril 2019 1 01 /04 /avril /2019 18:26

sujet 13/2019 - clic

Cerisier en fleur

Flocons volants dans la brise du printemps

Frisson et froid

Si vient la neige

Pétales et flocons blancs

Virevolteront ensemble 

L’hiver n’a pas dit son dernier mot

Le printemps fait de la neige

Un doux manchon

Pétales et flocons

Font peur aux dures gelées

Flocons blancs et pétales rosés

Dansent la dernière valse

Le chant du cygne

Plumes blanches

D’un hiver amoureux transi du printemps

 

 

 

Le blog de Jamadrou

1 avril 2019 1 01 /04 /avril /2019 15:48

sujet 13/2019 - clic

Ça commence par la lumière

qui gagne un ton plus chaud ..

J'entends soudain un chant d'oiseau...

 

Et puis ce sont les perce-neiges

qui narguent les a-coups du froid

contre le mur de la maison d'en bas

tandis que les paquerettes s'installent

partout dans le pré qui reverdit

l'irisant de reflets blanc fuschia

Les suaves et timides violettes

égaient tous les coins de leurs collerettes

coucous jacynthes et primevères font chorus

participant fort avec les crocus

Le pommier du japon et le forsythia

la main dans la main éclatent de joie

avec le prunier pour ne pas être en reste.

En voyage de noce, les colverts

sur l'étang naviguent et plongent de concert

Les bourgeons se dressent, éclatent

liberant leurs jeunes pousses rousses

Les frondaisons changent de ton

et pour jouer la séduction

du gris passent au vert pour de bon

Les mésanges pépient en émoi

et le merle siffle son nouveau couplet

sur la plus haute branche du noyer

qui trépigne attendant de se remplumer

Avant la grande explosion des bourgeons

le lilas prépare ses grappes embaumées

pour s'ouvrir avec les fleurs de pommier

Et le ciel prend ses tons de bleuets

 

Alors, avec une immense joie

on se dit que le printemps est là

 

 

Le blog de Lecrilibriste

1 avril 2019 1 01 /04 /avril /2019 10:39

sujet 13/2019 - clic

Je me souviens de ces printemps uniques, de ceux où la nature en avance n’a pas encore effacé les traces de l’ancienne, où le bourgeon côtoie avec effronterie la pauvre feuille fanée qui ne sait où se mettre, sinon se cacher des fraîches pousses qui la snobent et la dominent, bien calées sur leur grande, neuve et viride hampe.

Je me souviens de tout cela, des jours où le chagrin se terre pour ne pas montrer sa honte, des jours où il faut rire même si l’on est malheureux, des printemps qui vous narguent, des pommiers en boutons, des jonquilles fanfaronnes, des sentiments diffus, des amours en avance, de ceux qui se sont trompés de saison, en retard ou bien précoces, on n’est jamais trop sûr de rien.

Je me souviens surtout des printemps de la vie, de ceux qui prolongent et étouffent parfois les autres, de ceux qu’on aimerait voir fleurir plus souvent, mais que la vie rattrape et capture dans ses fines mailles, papillons d’un été ou d’un jour, la vie bien trop vite a passé.

Je me souviens de tout, enfin un peu moins bien, le temps a fait son œuvre, mais le printemps revient, et laisse encore à l’âme quelques parfums anciens, celui des souvenirs, et ceux de la jeunesse, et ceux des jours passés, peuplés de nos refrains, nos courses folles et nos fous-rires, nos bouquets de bonheur et de vie, oui, de ça, vraiment, je me souviens très bien…

 

Le blog de Cloclo

31 mars 2019 7 31 /03 /mars /2019 10:34

sujet 13/2019 - clic

Séduction d'un arbre en fleurs au printemps

 

"Pêchers en fleurs" souvenir de Mauve[1]"

 

Chanter à tue-tête la fenêtre ouverture

 

"Magnolias for ever[2]" à la recherche

 

Des jeunes filles en fleurs, ciel bleu Matisse

 

Tapis vert des joueurs en herbe.

 

Muret de pierres comme cadre

 

D'un tableau, représentation inverse.

 


[1] clic   [2] clic

 

 

Le blog de Laura Vanel-Coytte

30 mars 2019 6 30 /03 /mars /2019 20:19

sujet 13/2019 - clic

- Tu es triste, madame ?

 

Jaco prend place sur le banc et observe avec attention la femme assise à ses côtés. Elle ne lui répond pas, pourquoi ? C’est peut-être la faute à son sma, sma, sma ??? Il ne connait plus le nom de cette chose qu’elle tient en main, bof, un téléphone quoi !

Sma phone ! Oui, c’est ça, sma phone, comme lui quand le docteur a dit qu'il était à phone parce qu'il avait perdu sa voix. Perdu sa voix ! Il en a de bonnes ce docteur, sa voix elle était dans sa tête tout simplement. La voix de la dame c’est peut-être pareil ?

 

- Ta voix est dans ta tête madame ? Tu veux que je t’aide à la faire sortir ?

 

La femme relève un peu la tête et jette un coup d’œil furtif à l’intrus. Encore un dragueur ? Heu, non, il ne semble pas dans la séduction… Ado ? Adulte ? Difficile à dire mais la gaité illumine la face de lune de son voisin. Un pensionnaire de l’…

 

- Je m’appelle Jaco et je vis à «l’Arc en ciel» Tu aimes les arcs-en-ciel, madame ? Moi, j’aime bien les couleurs et puis les fleurs. Tu as vu l’arbre en face de nous ? C’est lui que je viens saluer, c’est un vieux copain. Tu vois, il a mis son costume de printemps, il est superbe, tu ne trouves pas ?

 

Le regard interloqué de la femme va de l’arbre en fleurs au visage de Jaco.

 

- Ecoute, tu entends les zzzz et puis les zzzbbbrr et les ziiiiiii ? Tu les entends ? Ce sont tous les insectes et surtout nos abeilles. Elles sont sorties des ruches, les gourmandes.

 

La femme range son portable dans la poche de son gilet et tends l’oreille. Elle n’a pas aperçu cet arbre en fleur ni perçu ce bourdonnement intense et plein de vie.  Pourquoi ? C’est le printemps, le renouveau ! Depuis combien de temps est-elle en léthargie ?

 

- Tu vois madame, il ne faut pas être triste, ça ne sert à rien. Moi quand je suis triste parce que Marcel, mon frère, ne vient pas souvent me voir, je lui fais un dessin et je lui envoie. Alors ma tristesse elle s’envole dans l’enveloppe, zouuuuu, dis-pa-rue !

 

Un sourire éclaire le visage de la femme qui sans réfléchir dit : je m’appelle Hélène !

 

- Je vais te dire un secret, madame Hélène, avant j’avais une amie. Elle s’appelait madame Marthe mais Marcel a dit qu’elle était partie au paradis. C’est dommage, je lui faisais des dessins. Dis, tu ne veux pas être mon amie et me donner ton adresse, je t’en enverrai à toi aussi ?

 

La main de la femme serre le portable au fond de sa poche. Il n’a pas vibré. La énième dispute avec son amoureux semble celle en trop. Pourquoi attendre en vain qu’il l’appelle. Pourquoi s’entêter dans une relation toxique ? Le renouveau, oui, une nouvelle étape de sa vie s’ouvre à elle…

 

- Je n’ai pas de quoi noter mon adresse et t… et vous, Jaco ?

- Tu peux me dire toi, madame Hélène, je préfère si on est des amis.

Et puis je vais te dire un autre secret, j’ai toujours dans ma poche un petit bout de papier et un mini crayon, regarde !

 

La femme émue a noté son adresse sur le papier rose et dans la mémoire de son portable celle de Jaco puis elle a continué sa promenade.

Jaco, lui, s’est approché de l’arbre dont il a caressé doucement le tronc.

 

- On s’est fait une nouvelle amie grâce à toi mon vieux ! Chouette hein ?

 

 

Le blog de Mony

28 mars 2019 4 28 /03 /mars /2019 15:45

sujet 12/2019 - clic

La vie c’est parfois comme une chanson pour les enfants l’hiver, ça parle de bonhomme de neige avec une pipe en bois et donne envie de se rouler dans la neige, d’un poêle rouge auprès duquel on peut réchauffer ses mains gelées malgré les moufles, alors que depuis huit jours une pluie battante empêche de sortir et de prendre l’air.

 

La vie c’est parfois un déjeuner d’un lundi matin dans une belle famille, gâché par un bulletin digne du cancre de la classe et qu’il faut faire signer coûte que coûte, la sueur au front.

 

La vie c’est parfois un passage chez la fleuriste de la rue des Coquelicots, cette rue si bien nommée et qui évoque des brassées de fleurs des champs, mais d’où l’on sort avec à la main un bouquet si bien agencé qu’il en devient banal et stéréotypé.

 

La vie c’est parfois un grand homme doux, gentil, intelligent ou une femme avenante, gaie, sensible, qui se révèle peu à peu manipulateur, acariâtre, égoïste, pensant être toujours célibataire et avoir quartier libre pour flirter sans vergogne, en un mot invivable et à fuir à toutes jambes par respect envers soi-même ou par simple survie.

 

La vie c’est parfois un message sibyllin venant d’une personne inconnue et disant : « être ange, c’est étrange » alors que l’on se pose mille questions existentielles auxquelles s’ajoute une plus troublante « et si ce message émanait de mon ange gardien ? »  

 

La vie parfois est trop lourde ou elle nous joue des tours peu agréables. Alors, il nous faut en casser le fil et libérer les perles noires de dépit et patiemment réenfiler d’autres éléments composés de matières plus naturelles.

 

Quand la vie est un collier porté par un être, autant qu’il ne soit pas un joug mais soit parfaitement ajusté à son cou et agréable à porter en toute circonstance.

 

 

 

Le blog de Mony

 

 

Quand la vie est un collier de J. Prévert - clic

28 mars 2019 4 28 /03 /mars /2019 13:04

sujet 12/2019 - clic

Etre ange, c’est étrange

La douceur du Ciel nous emporte dans des tourbillons d’espérance et nous la reversons par plumetis, par chuchotis, par confettis, par chatouillis ici et là

Ecoutez !

Le genre humain peut être sauvé !

On ne cesse de le proclamer

 

Etre ange, c’est étrange

De temps à autre, un tout petit sanglot étouffé sort de nos lèvres, c’est vrai

Ou une larme, une seule oui, versée et aussitôt évaporée

Le soubresaut de l’espoir ranime toujours nos ailes

On respire une grande bouffée d’air frais en souriant au firmament et on s’élance

 

Etre ange, c’est étrange

Louange murmurée ou claironnée

Ricochets sans galets qui fondent dans les gorges serrées

Pastilles sucrées

Douceur partagée

Déglutir quand d’autres s’étouffent

Avaler la raison qui ne gronde plus

Sentir le miel couler

Intimité

Ecoutez !

Le tonnerre s’est tu

Entendez-vous le bruissement de l’envol ?

Le sentez-vous qui s’approche ?

Ne craignez rien 

Priez, espérez

Les ailes frissonnent pour mieux vous protéger

 

Etre ange, c’est étrange, c’est vrai !

D’ailleurs, savez-vous ce qui m’est arrivé ?

Un soir d’orage, j’ai jeté les regrets par-dessus les nuages et je ne sais pas où ils sont tombés

Sans doute derrière le rideau opaque du passé, hésitant sempiternellement à recommencer sa course effrénée  pour tenter de me déstabiliser

Etre un ange, c’est étrange, je ne cesse de le répéter

Garder les passants

Passer les frontières

Avancer, avancer

Se mouvoir sur la Terre et dans le Ciel, aussi à l’aise qu’une hirondelle qui annonce le printemps

Etre un ange, c’est étrange vraiment

 

 

5 h 22

 

Je m’étire sous la couette en souriant ; mon rêve merveilleux n’est pas tout à fait terminé et pourtant tout a déjà changé

 

Veille, réveil

 

J’ai tiré un grand trait sur ces moments d’angoisse qui m’envahissaient

 

Je les ai effacés d’un sourire appuyé en me regardant dans le miroir brisé posé sur le chevet

Lucidité, reconnaissance

J’ai échangé sept années de malheur contre l’Eternité

 

« Heureux ceux qui pleurent car ils seront consolés. »

 Matthieu 5 .5

 

Mes larmes ont séché

C’est étrange !

Oh, je n’étais pas seule je le sais ; cette nuit, j’ai été visitée …

 

 

Le blog d'Annick SB

 

 

Être ange, c'est étrange de J. Prévert - clic

 

28 mars 2019 4 28 /03 /mars /2019 11:45

sujet 12/2019 - clic

            À quoi servent les boîtes aux lettres, de nos jours ?

 Qui vous écrit encore, à part les impôts,  la pizzeria Vesuve (2 achetées, une gratuite),  les matelas dorbien (déballage exceptionnel) et les soldeurs de tout poil ?

 

Plus d'enveloppe parfumée ! (article de musée).  Même plus de carte "bons baisers de la Napoule", remplacée depuis longtemps par un selfie de Juju devant le phare.

Que sont devenus les épistoliers enragés ? Ceux qui se sont accrochés à leur Bic  jusqu'à la mort ?  Les grands de ce monde  qui bâtissaient ainsi leur geste pour la postérité en couchant leur culture et leur ego dans d'interminables lettres à leur bien-aimée secrète, laquelle engrangeait du même coup son épargne retraite ?

 

Enfin bref, agitée par ces pensées moroses, voilà que, dans ma boîte ce matin, je trouve un message entouré d' étoiles, sur une petite feuille, qui, par son aspect un peu artisanal, m'a évoqué les paperoles de Proust (mais ça c'est juste pour la frime), et les billets que les garçons de St Barnabé glissaient dans la poche des manteaux des filles de Notre Dame, quand ils nous les croisaient dans l'allée centrale du ciné-club (je vous parle d'un temps où les ardeurs juvéniles devaient se contenter de frôlements et d'un stylo plume).

 

Sur le petit billet on peut voir la photo avantageuse d'un bel homme noble et grave, en boubou rouge

 

Maître M'Ba

Marabout Voyant très puissant  comme ses ancêtres

Contre le mauvaise oeuil et les difficulté sexuel :

 

Vous soufrez, votre soufrance est insuportable

L'amour de votre vie est parti, et vous souhaitez qu'il revienne ?

des gens jaloux vous font du tors et veulent prendre votre argent
Une personne méchante s'immiscie dans votre vie ?

Vous vous disputez fréquement avec votre famille ?
Vous aimez quellequn , mais ce n'est pas réciproque ?


Nul ne peu réussir dans cette vie sans  être assister spirituellement par les divinités, il en ai de même pour la vie sentimentale.

 Sur rendez-vous 06… (se déplace à domicile)

 

- Tu vois, je dis à Marceline qui vient pour notre manille du mercredi, Maitre MBa a lu en moi bien mieux que le docteur Méninges en 5 ans d'analyse. Tout est vrai dans ce qu'il dit. Je devrais le consulter.

 

- T'as vraiment envie que Jean Claude revienne ?

 

- les divinités m'en préservent, mais je serais pas contre un petit maraboutage, tiens…

 

- d'ailleurs, dit Marceline en ajustant ses lunettes, je le connais, ton marabout : dans le civil il est vigile chez Prixdoux. Ma cousine Patricia, tu sais, la caissière, elle dit que depuis qu'il est là, avec sa belle chaîne et ses biscotos, son chiffre a sensiblement augmenté.

 

- t'as fini les gaufres ? Si on allait en chercher à Prixdoux ?

 

 

Le blog d'Emma

 

 

Le message de J. Prévert - clic

27 mars 2019 3 27 /03 /mars /2019 12:00

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Patienture, un con secra vavou recacitré,
 
Notre sergé est subpris
 
Patiento pirvot messige.
 
Mercha du vout fidilaté.
 
 
Le blog de France Lacoste 
 
 
Le message de J. Prévert - clic
26 mars 2019 2 26 /03 /mars /2019 09:38

sujet 12/2019 - clic

 

En galère le 26 février 1997

Salut la folle furieuse

 

 

En QL pour la journée, quartier libre pour les non initiés, trop juste pour venir te retrouver, alors je suis allé voir ma mère. J'ai pensé que la surprise lui ferait plaisir, elle n'a pas le moral en ce moment...à vrai dire, elle n'a jamais le moral. Je ne me souviens même pas l'avoir vue ou entendue un jour éclater de rire !

 

Bref, tout ça pour te dire que ça devait être une journée tranquille, paisible, du repos, avec peut-être aussi un léger espoir de ressourcement familial...et bien je te le donne en mille ! J'ai à peine eu le temps de retirer et jeter sur mon lit ma veste de treillis pour aller vidanger aux chiottes, qu'est ce que je retrouve en arrivant ?! Mon uniforme tout imbibé de cette odeur ignoble, cet abruti de chat avait pissé dessus ! Si je pouvais, je lui apprendrais bien à voler du troisième étage à cette erreur de la nature. Il est tellement gras qu'il rebondirait probablement, grotesquement...ou il se transformerait en végétaline restée trop longtemps au soleil sur le bitume.  

 

Et ne me dis pas que je suis méchant avec ce gros corniaud qui me pourrit mon atmosphère depuis presque deux décennies !

Le pire c'est qu'elle le prend pour son gosse, son excuse c'est que je ne suis jamais là, pff, il fait pas bon vieillir.

 

Je crois que j'ai hâte de retrouver la caserne, les potes, et même cet enfoiré de chef à la semaine qui nous fait claironner son réveil compagnie seulement cinq minutes avant l'heure d'être en place aux couleurs.

Même la bouffe dégueulassement grasse de l'ordinaire vaut mieux que de rester ici à la voir bécoter  ce gros tas de treize kilos de bouse tout juste bon à pisser partout dans la baraque, elle y est tellement habituée qu'elle ne sent même plus l'odeur pestilentielle omniprésente en tout temps.

Stérilisez-le qu'il disait cet escroc de véto !!!

 

Et rigole pas, ma mère s'est tellement dépêchée de mettre mon treillis au lavage, qu'elle n'a pas fait gaffe aux fermetures éclaires planquées à la verticale sur la poitrine...et à la flotte, lessivée ma carte SMA, mon trajet mensuel gratuit, mes réduc à 75% spécial p'tit bidasse dans le ''fufu lulu''...

Un jour c'est ce sale crevard que je vais lessiver à 90°

 

Que j'avais hâte de retrouver mes frères d'arme. Mes frères d'arme ! On croirait que j'ai fait la guerre ! Deux nuits à bivouaquer en montagne en plein février glaciaire aux portes du midi, à ''dormir'' comme des lombrics dans leur tranchée creusée par nos soins au piolet, attaqué toute la sainte nuit, par nos fêlés de gradés, à la grenade à plâtre et ça y est...je m'y crois !  

 

Et commence pas à te moquer, je vois ton sourire sarcastique d'ici.

 

J'étais content de faire plaisir à ma mère, mais j'étais encore plus content de me barrer en courant avec mon sac musette sur le dos, chemise F1 visible car veste de treillis ouverte encore à moitié trempée à finir de sécher.

Mais j'ignorais qu'à mon retour, ce trou de fesses de caporal allait m'les briser menu à mon arrivée...il a été coulé du contingent juste avant le mien le sale bonze, et il se prend pour je ne sais qui, à me reprocher ma tenue mais refusant de me laisser aller à la foure en récupérer une autre. Et allez, TIG supplémentaires pour bibiche, et oui carte SMA HS, tenue non réglementaire, manquerait plus que je me torche avec mon béret ou que je paume mon Famas dans un fourré...

 

Quartier libre qu'ils disaient...tu parles...QL de M...

 

Et un p'tit tour d'OS pour faire marcher au pas les p'tits biffins que nous sommes...avec les deux VMF toujours à la traîne, la chaudasse et la transparente, on a tiré le gros lot quand ils ont décidé de mettre deux Volontaires Militaires Féminins par section…

 

Et arrête de dire que je râle tout le temps, ça vraiment été une journée merdique. QL plus fatigant que les manœuvres à se peler sous les étoiles du mois maudit.

 

Finalement, c'est pas plus mal que les filles soient là, l'aspirant calme ses ardeurs guerrières, et quand on en peut plus, elles sont la super excuse ! Surtout qu'à l'ordre serré c'est les plus grands devant et les plus petits à l'arrière...alors les pauvres, je peux te dire que lorsque ça marche devant, derrière ça court pour rattraper les grands pas de géants.

 

Juste avant de t'écrire cette lettre, je retournais en chambre avec le petit chant section dans la tête et au bout des lèvres ''Combien d'fois l'a-t-on parcouru cette petite piste, en traversant la lande herbue lorsque le jour se lève...'' j'étais crevée, et voilà que les cinq loustics de la chambrée ont trouvé ''drôlissime'' de chambouler mon pieu en portefeuille...et c'est moi le chef de chambre ! On n'est pas aidé j'te dis.

Et toi ma furie, comment tu vas dans tout ça ?

Tu me manques bébé, attends-moi je reviens bientôt, dans un mois c'est notre anniversaire, et nos fiançailles aussi...

J't'aime très fort.

 

Lucas.

 

 

Katrina Franklyn

 

 

Quartier libre de J. Prévert - clic

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