Madame Claude. Pascal.

24.11.2013

Madame Claude ?... Madame Claude ?... L’objet de ma visite ?... Voyez-vous, j’ai déménagé, il n’y a pas longtemps, et je ne trouve personne pour combler ma petite lubie de célibataire endurci… A deux pas, j’ai déniché un petit meublé tout ce qu’il y a de plus coquet… Comment ?... Oui, c’est une de vos collègues qui m’a indiqué votre adresse ; elle ne pratique pas ce que je lui réclamais… Il paraît que vous exécutez ce que beaucoup de femmes refusent de faire. Mais vous êtes connue dans tout le quartier !... Comment ?... C’est le bouche à oreille ?... Que je parle moins fort ?... A cause des murs ?... Ils ont quoi ?... Vous faites des extras, je comprends… Petite main, chez Lanvin, le soir, vous travaillez au noir et sans patron… On m’a vanté vos prouesses, votre imagination, votre savoir, votre talent et tout le tralala !... On dit que vous gâtez vos clients et qu’ils repartent toujours satisfaits !... Alors, c’est combien, notre petite entreprise ?... Comment ?... Mais c’est bien cher, pour ces quelques manigances à l’ouvrage !… Une petite pièce en or... Madame, votre chas est hors de portée de ma bourse !... Et tous ces étages m’ont coupé les jambes ; je suis exténué, j’aurais dû demander votre prix avant de grimper ces escaliers de septième ciel !... De ce pas, je reprends ma canne et mon haut-de-forme pour aller m’enquérir des devis à la concurrence ! Je trouverai facilement dans les échoppes, le long de ces trottoirs à broderie, une cousette pour ajuster des ourlets à un prix raisonnable !... Rendez-moi mes rideaux, ils me viennent de maman… Comment ?... Que je referme la porte ?... C’est cela, adieu, madame Claude…

Pascal.