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sujet semaine 29/2016 - clic
La grande migration débute à l’aube, à l’heure où la brume encotonne le paysage d’une douceur énigmatique.
C’est d’abord un vol d’oiseaux aux mouvements lents et réguliers. Flop, flop, flop !
Puis un deuxième, plus rapide. Fouuuu !
Et un troisième, énervé et bruyant de s’être laissé voler la vedette lui qui veut mener la danse céleste. Piououou, piououou !
Un cocorico sonore, surgi dont ne sait où, rappelle tous ces beaux emplumés à l’ordre, Maître Coq veille à l’ordonnance de la cérémonie.
C’est au tour de Victor, le musicien, de s’installer à même le pré pour saluer le lever du soleil. Au gré de son inspiration, la musique enrobe l’atmosphère, la pimente de mille arpèges tantôt joyeux, tantôt sobres puis s’élance dans une folle sarabande.
Des voix se joignent aux sons de la viole de gambe, précises, cadencées, lumineuses…
Puis un frou-frou délicat se répète encore, encore… frou, frou…
Messire Escargot foule lentement la rosée et malgré sa taille imposante sa migration immuable ne dévie pas de sa trajectoire. Ses yeux mobiles clignotent de droite à gauche, de haut en bas semblant prévenir les alentours :
" Mesdames, Messieurs me voilà, ma maison est à votre disposition "
La viole magique est rangée dans son étui, les voix s’éteignent une à une.
Victor se lève, s’ébroue, saisit son sac à dos posé sur le banc et se met en marche.
Faisant fi de l’adversité du quotidien qui se rappelle à lui, il chantonne en pénétrant dans la rame de métro.
Pour lui sa grande migration journalière commence !
Mony