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atelier d'écriture en ligne

Charivari Charivara. Tilancia

sujet semaine 21/2017 - clic

Je vais vous conter l’histoire de trois vieilles sorcières. Cela remonte à quelques années maintenant. Un jour, alors qu’elles n’étaient encore que jeunesse frivole et beauté, ces trois-là tombèrent sous le charme du même jeune homme. Galant et charmeur fou à ses heures perdues, ce pauvre malheureux n’avait pas idée qu’un beau jour son passe-temps lui couterait cher. En effet, les jeunes femmes, toutes rivalisant de beauté, étaient du genre peu discrètes, et chacune aimait vanter son amour pour le bellâtre à qui voulait bien l’entendre.

 

Le village n’était malheureusement pas si grand et notre Don Juan fut rapidement démasqué grâce (ou à cause) des ragots qui filaient bon train. Les trois femmes n’étaient pas quelconques, elles avaient en elles ce côté fascinant, sauvage, fatal… S’il avait regardé de plus près, il aurait sans nul doute vu que cet amas de beauté était bien trop excessif pour être réel. Mais l’amour rend aveugle… sa bêtise aussi surement. Le trio se réunit et chacune espérait secrètement que les autres renonceraient. Après de longues heures d’un débat peu constructif, elles décidèrent ensemble d’une punition qui satisferait tout le monde : elles pourraient toutes l’avoir, il pourrait toutes les voir sans problème.

 

La punition s’abattit sur lui un soir que la plus jeune lui donnait rendez-vous près du banc public. C’est devant ce vieux mur de pierres froides et impersonnelles qu’il se fit surprendre et dut rendre des comptes non pas à une, ni deux mais trois sorcières. Pour seule réaction, ce grand gaillard, dans toute sa virilité, fondit en larmes, genoux à terre, pour implorer leur pitié. Mais elles n’étaient pas dupes. Vous les trouvez dures en affaire ? Il fut là même transformé en arbre. Un chêne ? Non, pensez-vous, c’est bien trop noble pour sa petite personne. Non, les femmes optèrent pour un arbre tordu, vicieux, aussi torturé que sa pauvre âme.

 

Le sort, à ce jour, fait toujours effet. Nos trois sorcières se réunissent près de leur victime pour un charivari, ce rendez-vous quotidien, depuis des lustres. Qui sait combien de temps vit une sorcière ? Et que peuvent-elles bien se dire ? Sachez juste qu’elles rigolent beaucoup et qu’elles sont depuis lors bien inséparables. Attendez, celle du milieu semble vouloir vous dire quelque chose ?

« Chut ou attention… »

 

 

Tilancia

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N
Un texte bien trop court, ton écriture nous transporte ! Très belle plume cher écrivain !<br /> Vivement le prochain texte, toujours autant d'impatience
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J
un sortilège imparable. joli conte bien raconté
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M
Pauvre galant :)
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C
Joliment narré ce petit conte. j'aime beaucoup! Chloé
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