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atelier d'écriture en ligne

Comment tu peux me plaire. Pascal

 
Mais comment tu peux me plaire ?!...
 
T’as même pas de seins !... On dirait deux gants de toilette cachant leurs savonnettes !... Non, mais t’as vu ton cul ?... Il ne rentre plus dans ton jean !... Tu dois t’habiller avec un chausse-cuisse, le matin !...
 
T’as même plus de taille !... C’est un no man’s land flou, une imposture, où tu glisses tes chemisiers sans envergure pour cacher les grossesses de ta progéniture !...
 
Non, mais tu as vu ta dégaine ?... T’es moche !... T’es à la mode de chez Zara d’il y a trois ans en arrière et tu te pavanes dans la jungle des matous en balançant tes atouts de simili luxe au rabais !... Tu ressembles à une ado de trop longtemps !...
 
Mais arrête de te regarder dans les glaces, on dirait que tu leur demandes qui est la plus belle !... Arrête avec tes élucubrations !... Range tes incantations de Joconde à la fête et tes œillades de petite starlette !...
 
Non, je ne suis plus ton plus fidèle admirateur !... Non, pas de simagrées et de sourires ensorceleurs !... Pas de mimiques arrangées avec moi !... Tu ne rentres plus dans mes plans de comète, j’ai perdu la foi !... Mais comment ai-je pu fourvoyer l’armée de mes sentiments en courant vers toi ?!... Comment ai-je pu ramper comme une larve à tes pieds ?!... Et pourquoi suis-je resté si longtemps agenouillé ?... Mais comment ai-je pu résister à tous tes coups de talon moqueur ?!... Et pourquoi je ne ressentais aucune douleur ?... Mais comment ai-je pu autant inexister pour tant te magnifier ?!... Et pourquoi t’ai-je tellement béatifiée ?... Mais t’es laide, ma jolie !... T’as rien qui puisse raviver ma Passion avec tes airs de sainte nitouche et tes allures de prémonition. Non, tu n’as pas l’heur de me plaire à l’horloge du temps passant…
 
Et tu te crois belle ?... Mais il n’y a que tes jeunes années d’inconscience qui puissent certifier cette bête croyance !... Oui, tu ferais mieux de compter tes anniversaires et tes restes de chance !... C’est un compte à rebours qui additionne tes bougies, ma belle !... Faudra que tu déplaces les trous de ta ceinture et que tu détendes les élastiques de tes entournures !...
 
Moi, je pourrais te parler du vent de la froidure, des portraits sans peinture et des insidieuses écorchures… Celles qui ne guérissent jamais, celles qui tuent le quotidien à coups de pourquoi assassins, celles qui saignent sans nulle rémission.
 
Tu as détruit le restant de ma vie tout en la sublimant : garce !... Depuis toi et ta machiavélique contagion, j’ai perdu l’envie de sourire ; je n’ai plus l’envie de respirer si ce n’est que pour soupirer des exigences inavouées… 
 
T’es qu’une sorcière, une vipère, une incendiaire !... Regarde mon cœur dévasté !... Regarde mon avenir de cendres et la fumée de mes excès !... Je ne sais pas par quel feu d’artifice simulateur je tiens encore debout, si ce n’est ce bête instinct qui perdure dans mon désert de solitude. Je me consume, feu fidèle, de n’être pas dans la flamme de tes yeux, je suis en colère de n’être jamais arrivé à te plaire !... J’ai perdu l’envie d’être !...
 
Tu vois, j’en crève au quotidien de vivre sans illusion mais, toi, tu prends tout à la dérision. C’est une corvée de soupirer sans respirer, c’est mon chemin de croix, c’est un purgatoire de ne pas pouvoir t’aimer en couleur. Chaque matin, tu allumes mon bûcher ; si tu savais le brasier qui brûle mes tripes, la lave tiède qui dévaste mon cœur volcan et les flammes de mon désespoir rémanent…
 
Reprends tes décoctions et arrête de me regarder avec tes yeux de conjuration !... Eteins-toi enfin aux orages de mes lamentations !... Mais, vile pimbêche, tu allumes encore tes mille flammèches, tu tires tes salves de flèches dans mon cœur et dans ses brèches !... Non, dégage de l’âtre de mes pensées !... Je te chasse de toutes mes idées incontrôlées et de mes rêves de damné !...  L’Enfer serait si doux si je ne te voyais pas partout….
 
Je t’en prie, va t-en !... Embrase d’autres feux dans des cœurs énamourés !... Meurtris des nouvelles passions et laisse la mienne mourir d’inanition !... Vas conquérir des amants de pacotille pour qu’ils continuent à nourrir tes desseins de petite fille !... Fous le camp de mes plus terribles cauchemars avec tes tonnerres de tintamarre et tes éclairs de grandes bagarres !... Je te chasse du foyer de ma Vie !... Illumine tes désirs brûlants de fumeroles, ces danses de carmagnole, avec de meilleurs bénévoles !...
 
Tu fumes !... T’es qu’une usine avec tes airs de Mélusine !... A la pause clope, tu vas attiser ton calumet de la guerre ; dans mes yeux de dupe, tu comptes tes volutes comme autant d’uppercuts et tu ris encore quand tu atteins ton but !... Immolé par ton feu, je meurs prisonnier dans ton jeu d’allumeuse. Tu sais si bien raviver ma flamme quand l’ennui te réclame !...
 
Mais non !... T’es vilaine !... T’es voûtée, ma belle, comme si tu portais le poids des ans sur tes ailes !... T’es plus silencieuse qu’un feu qui couve ses malheurs mais t’es plus brûlante qu’un été de chaleur !... T’es fanée avec tes airs de feu de brindilles !... Et tant pis si mon cœur croustille, tant pis si tu l’étrilles avec tes desseins de jeune fille, tant pis si tu le pilles en concassant sa coquille !...
 
Le feu est dans ta peau ; tu l’as même tatoué avec des obscurs signes cabalistiques sur ton omoplate. C’est disgracieux, c’est moche, c’est avilissant et on ne pourrait pas l’éteindre avec de l’eau plate. C’est indélébile, princesse, mais tu n’es plus à une indélicatesse…
 
Tu parles comme une charretière !... T’as un langage qui ferait fuir une armée en bannières !... Le feu est dans ta bouche, t’es même pas farouche mais je n’aurai jamais  les faveurs de ta couche ; c’est la lave de ta salive qui court avec tes discussions agressives… Mais comment tu peux me plaire, ma belle, sinon qu’avec des nuées d’étincelles ?... J’essuie la suie qui décore ma vie… Je meurs carbonisé dans ton brasier !...
 
Enfantillage, feu de branchage, écobuage, feu de village ou dévasté, feu de forêt, ci-gît, Feu Pascal, allumé par l’éclat de ta loupe, dévoré par l’Amour et consumé par des désirs inassouvis…
 
 
Pascal
 
 
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J
fascination répulsion ... quand l'amour tu est un feu dévorant ...
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M
Juste pour sourire...<br /> http://www.youtube.com/watch?v=5fvbhBIzMWw
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J
Pascal le pyromane...
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