Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 18:30
 
         Ayant quitté l'homme-à-la-tête-de-poire et chargée de sa poudre de Perlimpinpin destinée aux sept nains qui n'avaient pas bonne mine l'autre jour à cause d'une indigestion de sésame avec une quarantaine de voleurs, Blanche se trouva waldeinsamkeit - comme disent les frères Grimm - c'est à dire seule en forêt.
La forêt était noire, si noire que le sol semblait fait d'une sorte de génoise au cacao fourrée de griottes au kirsch.
Ca et là, mais surtout là luisaient comme des copeaux de chocolat noir dans les reflets d'un komorebi - une japoniaiserie qui caractérise bien les rayons du soleil passant à travers les branches des arbres - et Blanche se dit que c'était l'endroit rêvé pour y récolter ingrédient ou deux pour sa marâtre impatiente de confectionner son masque de beauté de Cesare Frangipani à base de frangipane et de beurre en pot.
 
Comme Blanche se met en quête d'ingrédient ou deux, une petite voix perçante la cloue sur place.
“Qui es-tu pour venir te servir dans ma forêt noire sans y avoir été invitée?”
La voix perçante appartient à une petite fille rousse, espiègle et effrontée, pas plus haute que trois pommes mais pas méchante du tout... mais Blanche l'ignore.
“Et toi qui es-tu?” se rebiffe Blanche.
“On m'appelle Fifi Brindacier!” répond Fifi Brindacier puisque c'est comme ça qu'on l'appelle dans sa forêt noire.
Toujours clouée sur place par la petite voix perçante, Blanche se rebiffe à nouveau: “Et moi je suis Cappuccetto Rosso dite la Petite Cape Rouge mais tu peux m'appeler Blanche”.
Fifi Brindacier ne s'en laisse pas conter, elle est l’image même de la jeune fille moderne, à l’encontre des stéréotypes et des contes à dormir debout.
“Si tu tiens à rester clouée ainsi sur place, continue à te rebiffer, Blanche à la petite cape rouge!” s'énerve Fifi.
“Mais de quel genre de conte sors-tu donc?” demande Blanche.
“Je viens de la Villa DrôleDeRepos... mais tu ne peux pas connaître” réplique Fifi.
“Je veux bien que tu me racontes tout ça, Fifi” répond Blanche d'une voix de la même couleur “mais ça serait bien plus confortable si tu me déclouais”.
Faisant ni ett ni tva - comme toute petite suédoise sachant colmpter jusqu'à deux - Fifi décloue Blanche d'une voix moins perçante:”Asseyons-nous dans cette kirschtorte et raconte-moi ton histoire, Blanche”.
 
Il serait fastidieux de raconter l'histoire de Blanche par le menu aussi irons-nous tout droit vers la chute, là où le mangata - réflexion de la lune sur l'eau ressemblant à une route infinie - fait mourir les histoires réfléchies comme la lune sur l'eau et cetera...
 
Ceci est la chute.
 
Vegas sur sarthe
 
 

commentaires

J
en retard dans mes lectures mais pas déçue du voyage ... Je me suis bien régalée à parcourir ces doux délires. Des contes comme ça encore !
Répondre
J
Une envolée joyeuse <br /> <br /> à l échoppe des contes...
Répondre
N
Chuter dans une sorte de génoise au cacao fourrée de griottes. Le paradis!
Répondre
A
Il n'y a pas que Blanche qui ne connaît pas Fifi moi non plus alors merci de me l'avoir présentée :)
Répondre
V
Je l'ai découverte aussi au hasard de mes recherches sur les contes suédois!
M
Vegas, avec tes contes déjantés, tu feras un délicieux grand-père.
Répondre
V
Je voudrais bien leur raconter tout ça mais ils sont si loin...
C
j'adore ces histoires déjantées, je m'y perds un peu, mais c'est normal, dans ces forêts profondes où la main de l'homme n'a encore jamais mis les pieds, bravo, bravo...
Répondre
P
J'aime bien les chutes quand elles éclaboussent... :)
Répondre
J
Encore...j'adore !
Répondre
E
Végas, était il bien raisonnable d'avaler tout le fonds de commerce de l'homme à la tête de poire ?<br /> J'adore cette image très BD surréaliste de la fille clouée sur place
Répondre
V
Il devait y avoir quelques produits illicites dans l'échoppe de l'homme à la tête de poire! J'espère ne pas avoir traumatisé ceux qui croient encore aux contes...
C
Blanche et Fifi... une rencontre bien alambiquée comme on aime...
Répondre
A
J'adore ces petits délires en contes revus et corrigés.... Je vois que nous sommes plusieurs à ne pas nous prendre au sérieux et, certain soir, cela fait du bien de ne pas se prendre la tête :-)))
Répondre
J
Ah la Fifi Brindacier... J'aurais aimé être à la place de Blanche, enfin Cappuccetto Rosso....
Répondre

  • : Mil et une, atelier d'écriture en ligne
  • : atelier d'écriture en ligne
  • Contact

Recherche

Pour envoyer les textes

Les textes, avec titre et signature, sont à envoyer à notre adresse mail les40voleurs(at)laposte.net
 

Infos