On dira ce que l’on voudra,
Mais cette situation ne peut plus durer.
J’irai le crier sur les toits.
C’est malin, te voilà bien avancée maintenant.
Allez, redescends, ne fais pas la sotte.
Je voudrais t’y voir, moi.
C’est que j’ai le vertige.
Ah, ça il fallait y penser avant.
Avant quoi ?
Avant que, je ne sais pas moi ?
Avant que tu, que je…
Zut, je ne sais plus ce que je dis, tu me troubles à la fin.
Bon, tu redescends.
Puisque je te dis que j’ai le vertige.
J’entends chanter.
Qu’est-ce que tu dis ?
Je te dis que j’entends un chant ; écoute :
« Toi, toi mon toit
Toi, toi mon tout mon roi. »
On connaît la suite :
« Prends un petit poisson… »
Et puis ça suffit maintenant.
Tu descends tout de suite.
Toi, toi monte sur le toit,
Non mais ça va pas !
Je ne me prends pas pour un acrobate, moi !
Toi, toi, ne vois tu pas mon désarroi.
Je ne vois rien d’autre que toi sur mon toit.
Mais qu’est ce qui m’arrive ?
J’ai la berlue, je crois.
Moi le vertige, toi la berlue, nous faisons une belle paire de…
Oh, mais moi aussi je la vois !
Là, là bas, par-dessus les toits.
Au secours, je gliiiiiiiiiiiisse.
Marianne, Marianne, réveille-toi.
Ce n’est rien. Tu as fait un cauchemar.
Ça va aller, ça va aller, rendors toi.
Toute la vie ?
Comment ?
« Ça ira, ça ira…toute la vie ? »
C’est ce qu’elle chantait dans mon rêve,
« En criant dessus les toits :
Ça ira ! Ça ira toute la vie. »
Et puis elle disait aussi
« Marianne a cinq enfants,
Quatre fils qu’elle a perdus
Le cinquième à présent
Qu’elle ne reconnaît plus. »
Et là, tu m’as réveillée…
JaclynO'Léum