sujet 17/2018 - clic
Que pouvait-il bien se passer derrière la petite porte de bois bleu de cette ancienne boutique, pourtant nouvellement apparue au fond de cette ruelle désertée et dont l’enseigne indiquait : “ Le monde à l’envers” ? Nous suggérait-on que ce côté-ci de la porte le monde était à l’endroit, après tous les séismes politiques, sociaux et naturels que nous avions du essuyer depuis des lustres ?
Il avait été bien agité le monde, plus encore que les ingrédients d’un cocktail dans un shaker agité par un barman zélé. Avec le temps et notre inconscient collectif moutonnier, nous ne cherchions plus à savoir depuis longtemps s’il était à l’endroit ou à l’envers, ni quel avait été un jour son sens, voire son non-sens, nous nous en étions accommodé tel qu’il était !
Toutefois ma curiosité fut piquée au vif . Je décidais donc de passer la porte qui séparait les deux mondes afin de découvrir ce que pouvait bien être “Le monde à l’envers” si tant est que nous étions bien dans celui : à l’endroit.
C’était avec un étrange intérêt mêlé d’un zeste de méfiance, que je poussais celle qui devait révéler la réponse à ma curiosité.
En effet, à peine avais-je pénétré la surprenante officine que la porte se refermait aussitôt derrière moi dans un craquement sinistre, faisant sursauter mon cœur plus haut qu’il ne l’avait jamais fait. Je respirais à peine et avançais prudemment en regrettant subitement de m’être laissée entrainer par ce qui avait pourtant toujours été mon moteur : la curiosité de la découverte.
Ce qui s’offrit soudain à ma vue comme la gerbe d’un feu d’artifice me surprit, parce que cela se passait hors les murs, comme ça, tout d’un coup ! Puis très vite ma surprise laissait place à la fascination et j’étais comme hypnotisée par l’incommensurable ! Cette vision du monde dépassait l’entendement ! De quel monde s’agissait-il donc, du notre, d’un autre ? En entrant il avait été question du “Monde à l’envers” mais alors qu’en était-il de celui dans lequel nous vivions, nous serions-nous éternellement trompés à son sujet ?
Expliquer avec des mots ce que je voyais de cet autre monde était impossible, parce que les mots se transforment en émotions pour décrire l’incroyable : il fallait le voir de ses propres yeux, rien d’autre !
Ma curiosité soulagée avait trouvé son ultime réponse... mais je compris trop tard que j’avais ouvert la boîte de Pandore, et que j’en resterai la prisonnière.
Le blog de Dominique