sujet 37/2018 - clic
O Livre aimé que je découvre
avec envie, avec bonheur,
comme une plante qu’on déflore,
comme une amante qu’on effeuille,
en hâte la première fois.
Je te déguste, je te dévore,
selon les cas, page après page,
ligne après ligne, je bois tes mots
au compte-gouttes, au mot à mot
du sens premier et littéral ,
et des tournures moins banales
de mes sens un peu chamboulés,
porte-folio de ma folie,
je t’engloutis jusqu’à plus soif.
Et pour ce beau roman d’amour,
je te donne l’imprimatur,
fac-simile de ma tendresse,
bon à tirer sur bonne presse,
feuillets cousus toujours par deux
qui dureront un an ou deux,
ou, je le crois, bien davantage,
murmures d’eau dans les feuillages
chanson d’oiseau dans les branchages,
c’est l’heure de nos effeuillages,
c’est l’instant de tourner la page.
Voici le monde en suspension,
voici la fin du feuilleton
et le début de quelque chose,
mieux qu’un récit à l’eau de rose,
une aventure grandiose,
sans dénouement, sans signature,
un livre ouvert sur l’infini,
un roman, celui de la vie,
la lampe au petit jour éteinte
le moment béni de l’étreinte,
le livre qui vous tombe des mains
l’ivresse d’une nuit sans fin…
Le blog de Cloclo