2 juillet 2012
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Partis cheminant, nous avions la journée pour relier Pontivy à Lorient. Heureusement,
le printemps respirait à travers les feuillages des chênes et châtaigniers doucement baignés de soleil.
Que la saison nous apporte la quiétude d'une température supportable était déjà un gage de réussite dans notre
entreprise.
Anne-Marie serrait le bébé contre elle, évidemment... La tâche qu'elle avait entrepris lui paraissait déjà source
d'inquiétude, mais... allez ! Rien du domaine de l'angoisse ne lui rendrait service, ni au tout petit d'ailleurs. Elle ferma les yeux, se remémora une à une les dernières recommandations reçues par sa patronne et
se laissa aller doucement au sommeil.
Les secousses ressenties à l'intérieur de la calèche restaient supportables, heureusement, la cadence ne risquait pas
de brusquer Etienne, ni dans sa digestion, ni dans son sommeil.
Nous décidions d'une halte pour le pique-nique dans le bois de Camors et Floranges. Quel endroit sauvage et
magnifique à la fois ! Les pins maritimes dégageaient leur odeur entêtante. Tout était parfait pour la détente et le repos ! Les pierres de l'ancienne fontaine nous servirent de bancs improvisés,
et notre petit protégé eut droit à toutes les attentions que méritaient, non seulement son âge, mais sa classe. Allaitement, toilette, change... les conditions de la garde étaient remplies à la
perfection par Anne-Marie. Madame Seurre avait choisi la plus dévouée des nourrices pour son dernier-né, s'assurant que cet enfant ne manquerait ni de soins affectueux et attentifs, ni de sorties
pour s'épanouir au mieux dans ses toutes premières années. Enfin, nos haltes représentèrent le quart de notre journée !
Et les chevaux ! Mon Dieu ces chevaux ! Ils possédaient l'allure et la grâce. Quelles beautés. Le palefrenier m'ayant
indiqué l'écurie où les confier à l'issue de notre périple, ce fut fait deux heures après notre arrivée à Lorient. Anne-Marie et Etienne étant arrivés à bon port, nous pouvions enfin nous occuper
de nous, mes fidèles compagnons et moi... avant de songer à repartir pour la prochaine course dès le lendemain. Un notaire, me semble-t-il, pour une histoire de succession au sujet de laquelle
les héritiers se querellaient depuis déjà plus de trois ans.
Christine-Eva.