Je porte en main ma solitude
le souvenir de nos tournées passées
nos escarmouches sur la place
nos vannes, nos histoires bien grasses
chansons de garde après trois verres
et nos dégaines de travers
teint rubicond, pull à l’envers
nos déconnes et nos gros mots
nos rires au goût de calendo.
Dans ce bar éclaboussé jadis
des cris aigus des filles de joie
en bas nylon, baiser carmin
aujourd’hui qui donc se souvient
de nos anciennes bacchanales
et de nos amours à dix balles?
Je pense à vous Paulette
Jeanne Lucie toutes les autres
je pense à toi surtout Lison
dont j’adorais la beauté nue
qui me promit plus qu’une aventure
et qui n’est jamais revenue.
Je porte en main les trahisons
les cruautés de la jeunesse
je porte en main tous mes pardons
l’isolement et la tristesse
je trinque seul à mon passé
à l’avenir peu reluisant
un dernier verre au bon vieux temps
un dernier verre pour le printemps.
Cloclo