Voyage entre deux nuits
Train de nuit à lire jusqu'au bout du voyage,
Aube fragile sous les voiles des nuages.
Écrin d'ennui, laissant défiler les paysages,
A veiller tard pour effacer tous ses ombrages.
Les pages blanches couchées sur sa robe noire,
Sans amarre ni encre, fuyant dans le soir,
Immaculées des larmes de son désespoir,
Compartiment C, à gauche au fond du couloir.
Veuve de Truffaut dans cet omnibus perdue,
Au regard abaissé semblant boire le jour,
Cette jeune mariée toute de noir vêtue
S'enfuit pour fuir la mort à ses trousses toujours,
Sortant d'un film d'Hitchcock, quittant enfin la peur
Pour échouer dans un tableau d'Edward Hopper.
Sebarjo