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16 septembre 2013 1 16 /09 /septembre /2013 18:47

 

Dimanche matin Canal St. Martin
Je passais mon chemin
L'air déjà était vif et froid
À l'écluse une péniche attendait
Chaland nonchalant
Les arbres du square
Se teintaient d'automne
Il faisait froid déjà
Je marchais vite
Et je l'ai vu sur son cheval
Il avançait fier et hautain
Sa longue toge sur les épaules
Volant au vent d'un Paris
Brumeux et gris
Il levait les yeux au ciel
Et pourtant il a vu ce pauvre hère
Grelottant et tremblant
Assis sur le trottoir
L'âme en peine.
Il a freiné sa monture
Sorti sa grande lame
Et pourfendu son beau manteau
Une moitié a donnée
À ce pauvre désespéré
Puis à repris le cours de sa quête
 
Sur son grand destrier
Quand il est arrivé à ma hauteur
Il m'a regardée cet homme au grand cœur
Regard sévère un peu réprobateur.
Au lieu de l'imiter et donner
Au pauvre hère une moitié
De ma bourse de mon écharpe
Je l'ai droit dans les yeux
Questionné ce valeureux
Une question trois réponses
 
-Monsieur ?
 
-Martin, je suis Martin
 
-Martin, pourquoi ne donner que la moitié de ton manteau ?
 
-J’ai peut-être coupé en deux  mon manteau car l'autre n’est pas très fort, et aurait été empêtré d'un trop grand manteau il se serait pris les pieds dedans et blessé aux genoux qui sait...
-J’ai coupé mon manteau en deux car l’autre se serait fait attaquer et dépouiller pour un si beau vêtement.
- J’ai coupé mon manteau en deux car, pour respecter les autres, il faut savoir rester digne, ma nudité aurait peut-être choqué les autres croisés sur mon chemin et le pauvre n’aurait pas accepté mon cadeau.
 
- J'aime bien ta première  réponse Martin,   je m’imagine bien l'autre pauvre,  nain et maigrichon  s'empêtrer dans son grand manteau et se péter le genou!  Mais, soyons sages,  il faut rester digne en toute circonstance,  tu dois être là pour me montrer le droit chemin sans cul de sac, sans impasse !
 
  Ta troisième solution est certainement digne de toi Martin ! Dilemme de notre société où il faut savoir aider  en respectant la dignité de celui qui est dans le besoin et en essayant de ne pas étaler sa propre richesse... Quelle belle leçon d'humanité!  St Martin là-haut doit être content et fier de toi.
 
Dans un murmure j’ai entendu : « mais je suis St Martin… »
 
Alors une chose étrange s'est produite, le pauvre s'est levé, sur ses épaules un très grand manteau noir, à ses pieds de bonnes chaussures noires sur sa tête un béret noir,  son visage doux à la barbe blanche souriait, il m'a regardée  avec insistance et tendresse puis il m'a tendu la main, puis donner la main,  puis m'a accompagnée jusqu'à l'Hôtel du Nord, vous savez celui où Arletty avait dit: « Atmosphère atmosphère est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère."
L'atmosphère était vraiment bizarre et ouatée difficilement explicable et là, il a levé les yeux au ciel.
 
St Martin alors est arrivé au galop sur son cheval, l'abbé Pierre (car c'était bien lui, vous l'aviez reconnu ?) l'abbé Pierre se mît à genoux, pris dans sa poche une petite baguette (magique?) et me montra les 11 lettres écrites en bleu ciel.
C'est alors qu'on vit un immense éclair on  entendit un énorme coup de tonnerre  on sentit la foudre tomber sur le bâtiment. Je n'ai pas eu peur j'étais bien
Puis le calme le silence total,  un énorme arc en ciel protégeait comme un toit le grand hôtel.
Les 11 lettres bleues avait disparu remplacées par 14 lettres neuves et claires: Hôtel du Paradis.
Une flèche indiquait de quel côté se trouvait le trésor, là au pied de l'arc en ciel  et une autre flèche indiquait une immense arche porte d'entrée. Je pouvais lire sur le fronton très républicain : «  entrez vous êtes libres, égaux et tous frères, ce lieu est pour vous,  vous pourrez vous y réchauffer, dormir, vous cultiver,  nourrir, aimer, échanger ou simplement souffler. Entrez je vous en prie. »
À l'intérieur il y avait déjà du monde de tous les temps, toutes les époques, toutes les races, toutes les religions, toutes les vérités, toutes les philosophies, tous les métiers,  tout le monde était là tranquille heureux mais j'ai remarqué qu'aucun avait de certitudes.
Je voulu à nouveau questionner St. Martin, il avait disparu.
Je voulu remercier l'abbé Pierre, lui aussi, disparu.
Alors je suis entrée pour évacuer toutes ces émotions.
On ne m'a rien demandé mais on m'a souri et dit bonjour, « vous êtes pâle reposez vous buvez un peu de thé à la menthe mangez des figues ou des pommes des galettes de sarrasin buvez du vin de noce ou de l'eau clair, manger du poisson de l'agneau du porc ou du veau. Prenez votre temps ici l'histoire est écrite pour nous tous. »
Je me suis installée ici, j'y suis toujours,  je vous y attends non pas pour refaire le monde mais juste pour le regarder et remercier.
 
 
Jamadrou
 

commentaires

T
J'aime bien ! ça laisse rêveur
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M
Un conte, une fable, un brin d'humanité. J'aime !
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N
Ah! Ah! Excellent...M'aurais-tu décidée à passer la porte d'un de ces lieux mythiques où je n'ai jamais pénétré?
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J
merci Nounedeb, je t'attends.
J
Qui remplace ces humanistes disparus aujourd'hui... quel nom mettre dessus... Thérésa, Emmanuelle, Pierre....
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