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15 septembre 2013 7 15 /09 /septembre /2013 20:47

 

Mon bon Monsieur Pascal votre Miquette c’était, je crois, ma mère.
 
Quant à mon père, elle ne savait pas où il se trouvait. Quand je la questionnais, elle me disait : «  ton père est un homme en quête d’amour, il est beau et puissant, fier et conquérant, il m’a aimé à sa façon. Pense à lui comme l’homme universel, il est un peu tous les hommes de la terre.
 
Ces hommes qui ont tant besoin des femmes ! De leurs épaules pour se reposer, de leurs seins pour toujours aimer  leur mère, de leurs bras pour les enlacer, de leur bouche pour les goûter, de leurs oreilles qui écoutent le bruit des baisers, ces oreilles qui comprennent le fond de leurs pensées sans même qu’ils aient besoin de parler.
 
Les hommes ont vraiment besoin de nous pour exister, ils ont besoin de sentir, de toucher la fleur, ils ont besoin d’entrer, ils ont  besoin de jouir et de nous faire jouir.
 
Ils ont besoin de croire qu’ils sont uniques et performants.
 
Tu seras femme ma petite et ton homme, je suis certaine que tu sauras l’aimer. »
 
J’étais si petite, si jeune que je n’ai pas bien compris ce qu’elle me racontait.
 
Mais déjà, avec ses mots, j’aimais tous les hommes et comme ce père que je n’ai pas connu, je suis partie à la quête du bonheur, à la quête de l’amour.
 
Et je l’ai trouvé cet homme bonheur, tel que ma mère me l’avait décrit.
 
Cette mère dont je suis si fière, qui partait travailler à la BNA (banque nationale d’amour) très tôt le matin et qui rentrait très tard le soir, épuisée mais heureuse de me retrouver, douchée, en pyjama et mes devoirs bien faits. Le jeune étudiant en philosophie qui s’occupait de moi à la sortie de l’école et qui le matin m’y accompagnait, était très efficace !
 
Il dormait à la maison pour être sur place quand maman partait.
 
Je n’ai jamais vraiment su où il dormait… Dans notre appartement il n’y avait que deux chambres.
 
Le dimanche, maman était là toute la journée, elle me disait : «  le dimanche c’est sacré. »
 
Les petites vacances, j’allais chez tonton Jean et les grandes vacances chez tonton Paul.
 
En été maman se reposait une semaine, nous allions chez tonton Jacques.
 
La suite de ma vie, vous la connaissez Monsieur Pascal. Le bonheur je l’ai rencontré, l’amour je l’ai construit, mon homme je l’ai vraiment dans la peau !
 
Un jour je lui ai dit :
 
« L’homme que tu es a fait de moi une femme, la femme que je suis a fait de toi un homme merveilleux. »
 
Savez-vous ce qu’il m’a répondu ?
 
« Aimer, ce n’est pas se regarder l’un l’autre, c’est regarder ensemble dans la même direction. »
 
Et nous avons regardé dans la même direction : nous avons créé un Grand Hôtel Bleu pour tous les mal aimés de la terre, un hôtel bien particulier que nous avons appelé Hôtel du Paradis. Le gardien s’appelle Pierre, c’est lui qui a la clef. Il fait entrer tous ceux qui ont manqué d’amour.
 
C’est un lieu d’écoute, de partage, de câlin, de lecture, de silence, de chaleur, de tendresse…
 
Ceux qui passent par là ont du mal à repartir mais ils y ont appris le partage  alors ils acceptent de laisser la place à d’autres mal aimés.
 
Vous savez Monsieur Pascal, nous avons pu faire tout cela grâce au travail de maman à la BNA, quand elle est partie sur l’autre rive, elle  m’a laissé une jolie somme et grâce aussi à mon mari qui s’appelle Rockfeller,  Jama Rockfeller…
 
(Une citation de ? et l’autre de Saint-Exupéry)
 
 
Jamadrou.

commentaires

A
Très jolie suite au texte de Pascal, j'aime :)
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M
Quelle belle réponse à Pascal.. <br /> La boucle est bouclée.. L'ensemble me plait beaucoup<br /> Merci chère amie.
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P
Joli ! Content de vous avoir inspiré cette belle généalogie. :)
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V
Un bel amour ou comment construire du gai avec du triste... ça ressemble à ça le paradis?
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J
non sûrement pas Vegas, le paradis ça ressemble à rien!<br /> toujours &quot;mal fagoté&quot;, mal réveillé, mal fini, inachevé et grognon complètement inaccessible.
J
Ah que c'est beau....
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