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7 septembre 2014 7 07 /09 /septembre /2014 18:05

 

Je crois que le tango a dû être inventé par un type qui ne savait pas ce qu'il voulait... on hésite, on recule puis on avance mais on avance pas vraiment... enfin comme disait Oncle Hubert qui citait parfois Clémenceau:”Cette danse d'improvisation c'est des figures qui s'emmerdent et des derrières qui rigolent”.
 
Un électrophone Teppaz jouait “la cumparsita” en stéréo s'il vous plait et quelques couples glissaient déjà sur ce que je pris pour une patinoire.
Je n'y connaissais rien et pour moi, bandonéon était un mot grossier plus qu'un instrument.
Tante Anastazia avait réussi à traîner nononque au cours de tango de la rue Balzac.
Je lui trouvai le même air ravi que le jour où il avait inondé notre cave en perçant une barrique de passetougrain!
Après tout le tango ce n'était qu'une marche, et la marche il ne connaissait que ça.
Anastazia avait cru bon de revêtir le costume traditionnel polonais avec la jupe fleurie et le bustier en dentelle et rubans multicolores.
Notre entrée à la milonga fut des plus remarquée puisque même le bras du Teppaz en sauta de surprise. Faut dire qu'un perroquet polonais sur un parquet argentin, on voit pas ça tous les jours!
“C'est pour lui” lança Anastazia en poussant Oncle Hubert dans les bras du professeur.
C'était une grande femme élégante et sensuelle, entre deux âges et d'une grâce infinie bien que perchée sur d'improbables talons aiguille qui allaient - à n'en pas douter - transpercer les grands ripatons d'Oncle Hubert dès les premières mesures.
 
En fait il n'y eut pas de première mesure.
Je ne saurais dire qui de l'oeil noir d'Anastazia, du parfum capiteux du professeur ou du corps à corps qui débutait provoqua l'évènement mais nononque devint d'un pâleur mortelle avant de s'évanouir au son du bandonéon sur le parquet ciré...
On le releva tant bien que mal pour l'asseoir dans un fauteuil où il reprit quelques couleurs après trois verres de Fernet-Coca bien tassés!
 
Le Teppaz entamait “Adios Muchachos” et Anastazia estima fort à propos qu'il était temps de prendre congé. Comme Nononque se confondait en excuses auprès de sa belle et éphémère cavalière, Anastazia nous tira lui et moi par la manche en secouant rageusement ses rubans multicolores... la leçon de tango avait fait long feu.
 
 
Vegas sur sarthe

commentaires

J
j'ai du retard mais cela valait la peine d'y revenir. J'aime beaucoup cette histoire
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J
j'ai du retard mais cela valait la peine d'y revenir. J'aime beaucoup cette histoire
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L
deux textes... Tu sais vraiment faire valder les mots sur des airs de tango...<br /> avec le sourire
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J
Un billet tanguant …<br /> <br /> Anastasia ne sentait-elle pas bon le Raspoutine ? ,<br /> et comme nononque n’aimait que l’odeur du passetoutgrain, on comprend qu’il soit tombé dans les pommes.
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F
vraiment pas de chance pour lui
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N
Assassin! Traiter ainsi le Tango! Enfin, la citation de Clémenceau te sauve...
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V
Ouf! Merci, Clémenceau :)
J
Faut pas rêver ...Nononque risque de partir en Argentine avec la belle initiatrice... tantine a raison de veiller au grain !
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M
Un finaud le nonoque, il aura réussi à échapper au joie du tango. Une belle ambiance !
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J
Oups.... le mononque, un grand émotif !!! Sourire...
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