21 février 2015
6
21
/02
/février
/2015
18:43
Pour tenir toute une après-midi sur la glace à peindre des michtons et des gonzesses qui patinaient - ne le répétez pas - j'avais deux trucs.
D'abord des chaussures cloutées et puis je mettais quelque chose sur ma glace... du whisky.
Quand on a vécu dans la promiscuité des bidonvilles de Kates Hill Dudley, on pense brassage, mélange, mixité, bref... un blended aux arômes complexes, fumés et de vieux chêne.
J'y aurais bien trempé mes pinceaux mais j'avais définitivement opté pour l'huile.
“A l'huile, t'es le meilleur” ne cessait-on de me répéter.
Si j'étais accro à l'huile, les rares fois où j'ai peint à l'eau c'était après que je me sois engagé à la Royal Navy en 39 et ça m'a pas trop réussi.
A l'époque y'avait pas d'autre champion de la patine que moi... je dis y'avait parce que ça c'était avant.
Avant qu'un bombardier allemand me foute sa bombe sur la gueule!
Faut dire qu'il faisait pas un temps à s'promener sur la côte, et puis allez vous couvrir avec un chevalet et des pinceaux!
J'ai même pas eu le temps de me peindre un camouflage; j'avais opté pour un kaki avec un peu de brun et de beige mais j'hésitais pour le vert... absinthe, poireau ou militaire?
Alors c'est tombé!
Fini de représenter les arabesques, les sauts de biche, les jupettes, les petites culottes et les airs pincés des patineurs.
Finis le thé brûlant et les cookies au bord de la patinoire.
Que c'est chiant de mourir quand on s'appelle Shakespeare.
C'était déjà pas facile d'exister quand on s'appelle Shakespeare... William à la rigueur, mais Percy!
Soyez sincère? Est-ce que vous seriez encore fier de votre Cézanne s'il s'était prénommé aneth?
Vegas sur sarthe