Sujet semaine 22/2016 - clic
Tu verras bien qu'un beau matin fatigué
J'irai m'asseoir sur le trottoir d'à côté
Tu crois que c'est si facile que cela, de trouver sa place lorsque l'on a dépossédé son frère aîné de son statut d'enfant unique ? C'est épuisant, tu n'as pas un instant de repos. Tu dois tout apprendre, grandir, t'affranchir et te bagarrer. Souffler un peu...
Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi
Assis par terre comm’ça
Je sais que je n'ai pas toujours choisi la bonne stratégie. Les parents non plus.
Mais à vingt ans : diplôme en poche, idylle, robe blanche et carillon, premier job, naissances, maison. J'ai planté le décor.
Le temps d'un gin et d'un film à la télé
On se retrouve à vingt-huit balais
Avec dans le cœur plus rien pour s'émouvoir
Alors pourquoi pas s'asseoir ?
- J'ai quelque chose à te dire.
- Ce n'est pas le moment.
Je ravale mes larmes et je te lance ce défi...
Tu verras bien qu'un beau matin fatigué
J'irai m'asseoir sur le trottoir d'à côté
Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi
Assis par terre comm’ça
Tu ne m'as pas crue.
Le sexisme, les stéréotypes et l'égoïsme ont la vie dure.
La trahison et les mensonges ont sorti leurs griffes
Femme libre, femme libérée. Ce n'est pas si simple.
Depuis l’temps qu'on est sur pilote automatique
Qu’on n’fait pas nos paroles et pas not’ musique
On a l’vertige sur nos grandes jambes de bazar
Alors pourquoi pas s'asseoir ?
Et j'essaie encore une fois de te comprendre.
Mais tes mots sont des murs.Je claque la porte
Fatiguée, je vais m'asseoir sur le trottoir d'à côté
Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi
Assis par terre comm’ça
J'appuie sur la gâchette accélérateur
Y’a qu’des ennemis dans mon rétroviseur
Au-dessus d’cent quatre-vingts je perds la mémoire
Alors pourquoi pas m'asseoir ?
Je regarde le ciel, il est bleu
Je regarde ma montre, il est temps
Je ne te dirai plus...
Tu verras bien qu'un beau matin fatigué
J'irai m'asseoir sur le trottoir d'à côté
Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi
Assis par terre comm’ça
La nuit je dors debout dans un R.E.R.
C'est ta vie et je me marre !
Dans mon téléphone tu sais j'entends la mer
Tu ne peux pas savoir comme cette chanson est douce à mon cœur !…
Y’a pas l’soleil dans ma télé blanche et noire
Alors pourquoi pas m'asseoir ?
Et regarder le monde et me réjouir d'en être une infime particule
Tu verras bien qu'un beau matin fatigué
J'irai m'asseoir sur le trottoir d'à côté
Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi
Assis par terre comm’ça
Mais ça, c'est pour mon dernier jour, ma dernière heure...
(S'asseoir par terre – Alain Souchon. 1976 – Album Bidon - clic)
Clémence
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