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20 mars 2018 2 20 /03 /mars /2018 09:01

sujet 11/2018 - clic

Comme chaque soir, Georges s’installait confortablement devant sa fenêtre. C’était l’heure bleue, les voisins étaient rentrés et commençaient à s’agiter dans leur cuisine.
Sur ses genoux, un carnet et des jumelles.
Il épiait ses voisins depuis longtemps. Il les connaissait tous. Au rez de chaussée, une danseuse célibataire. Les soirs d’été elle se balançait gracieusement devant la fenêtre. Georges préférait l’été.
Au premier, un couple, ceux justement qu’il visait chaque soir. Il ne leur avait jamais parlé ni même croisé sur le boulevard Voltaire. Mais il ne les aimait pas. Sans doute parce qu’ils étaient deux. Lui, il était seul depuis des lustres. Sa femme avait mystérieusement disparue un soir. Il y avait eu une enquête, les flics avaient perquisitionné l’appartement mais aucune charge contre lui. Il avait caché l’arme dans la chasse d’eau et ces cons n’avaient rien vu. Georges détestait les flics.
Il haïssait aussi ses voisins qui lui rappelaient ses parents. Un couple ordinaire dans un appartement banal, décati.
Il avait échafaudé plusieurs plans. Avait fait des repérages des lieux. Tout noté dans son petit carnet. Ce soir, il était prêt. A cause de cette neige, de cette lumière. L’heure où lui montait le désespoir, la colère, l’impuissance.
Il serait soulagé après. Il jouirait de la peur, calmerait sa peine et enfin se sentirait vivant.
Il ajusta le viseur, posa l’arme sur l’appui de la fenêtre et tira.
 
 
D.S

commentaires

A
Minutieusement décrit, un ton froid, tu as créé une atmosphère lourde jusqu'au bout.
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D
Dans chaque trou, une vie. Chaque vie fait son trou. Et soudain, un trou dans une vie, sans autre pré-avis ! Pan !<br /> <br /> Je suis soulagée de n'avoir pas de vis à vis depuis mon nid d'aigle !
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M
Des fous, des obsédés, il y en a probablement autour de nous, espérons que comme cet homme ils ne passent pas à l'acte. Brrr....
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E
cette fois il va se faire prendre, c'est sûr ! tu sais installer une forte ambiance
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V
Un polar bleu qui vire au noir... terrifiant
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A
Sombre, sombre dis donc ...<br /> Ds, je te le dis, arrête les infos, les polars et lis du Bobin ...
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