sujet 18/2018 - clic
Je t’ai donné mon cœur dès que je t’ai vu. Stupeur devant l’inattendu et tremblement de tout mon être… Comme on dit, « donner c’est donner, reprendre c’est voler ». Mais qui parlait de reprendre ? J’ai fait un abandon en bonne et due forme, de toute façon ce cœur trop gonflé de joie m’étouffait.
Toi, tu étais beau comme un coeur et tu m’as fait la grâce de me confier le tien en me le glissant dans la main, façon origami. J’ai ri de bon cœur mais j’ai été touchée, charmée, j’ai rendu des armes que je n’avais jamais eu envie de brandir.
Sans oser le déplier, je l’ai mis dans un médaillon, à mon cou. C’était un peu mon cœur de rechange puisque le mien ne m’appartenait plus…
Toi, par contre, tu jouais beaucoup avec, et j’ai mis quelques temps avant de m’apercevoir qu’il fatiguait, qu’il atteignait la limite du supportable. Mais que faire ? Je ne pouvais plus rien pour lui et, de toute façon, il ne m’aurait pas écoutée.
Alors j’ai ouvert le médaillon et j’ai écarté les plis de ton cœur : ils étaient usés d’avoir été trop manipulés, je n’avais plus dans la main qu’un papier de soie flétri, une chose dérisoire et sans consistance qui n’avait de charme qu’une fois remis en forme. Comme toi, l’inconstant, le joli cœur volage, l’amant de passage, celui dont le ramage vaut le plumage, piège à petites filles sages.
Vide désormais de mon cœur et du tien, mais plombée de désespoir, j’ai cadenassé mes sentiments. Plus personne n’entre ou ne sort, j’ai la clé mais ne suis plus disposée à m’en servir, pas avant une éternité.
Et je reste là, gardienne de moi-même, sourire plaqué sur mon désespoir et ma solitude. Toujours sourire, même quand le cœur n’y est plus…
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