sujet 9/2020 - clic
-----
J’ai ouvert tant de fois
Ces vieux bouquins d’histoire
Jaunes d’ennui
Éclaboussés de rouille...
On me trouvait souvent en travers de ma chambre
Vautrée sur une mer de livres ou suspendue sur une chaise
Voire avachie dans un fauteuil
Jambe en haut, jambe en bas…
D’aussi loin que je me souvienne
Lunettes enfoncées, mèche en bataille
Prostrée quelque part
Entre deux pages,
Entre deux mondes
Entre deux siècles
Je rêvais…
«- je descends au marché, tu peux surveiller le repas ?
- oui, oui »
Pour moi déjà, une héroïne se devait...
… D’être à cheval !
Vêtue d’élégance et de soie
-Féminité oblige-
Mais forte et intrépide.
Une épée ! Oui ! Pour occire l’ennemi
Bouter l’envahisseur
Un chapeau couronné d’une plume…
Que dis-je plume ?
D’un panache !
Mes chefs de guerre s’appelaient
Jeanne, Phyllis, Boadicée, Zénobie
« - psch ch , psch ch , psch ch , psch ch ,
- ? ? ? ? ? ? ? ? ? ah oui, baisser le feu »
En ce mois de juin 1429,
Un ciel de roi tirait à lui les flèches gothiques d’une cathédrale.
Au botte à botte avec Gilles de Rais
Jeanne, bannière au vent
Vers Reims chevauchait
Phylis elle, portait culotte
Épée au côté
Chapeau empanaché
Quelle allure ! Au temps des dentelles et des corsets
Quand les rivalités hurlantes de haine
Brûlaient leurs opposants.
Sur des lieux à la ronde
Des galops sourds dans des terres lourdes
Rugissaient de collines en collines
De dunes en dunes
Le front haut, l’épée au vent
Boadicée et Zénobie
Reines couronnées des Icenis ou de Palmyre
Galopaient.
Les mors de leurs chevaux flamboyaient au soleil
Leurs armées, subjuguées,
Martelaient le sol de l’histoire.
Rome même reculait …
« - ça sent le brûlé !
- non ! Je surveille
- en tournant le dos aux casseroles, le nez dans un livre …. !
- c’est pour la lumière et... »
Jeanne, Phyllis, Boadicée, Zénobie
Continuaient sans moi…
Quoique… à bien regarder….
Elles ne tournaient pas la page et marquaient un arrêt.
Le blog de Christiane Blanc