17 septembre 2012
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Le regard s'accroche par delà les pensées au gilet rose ou au bleu de la
jupe aimée, au bleu d'un ciel qui échancre la colline.
Elle, son regard se noie de bleu et pèse, loin du cahier délaissé, le passage des martinets, voltigeurs
émérites, leur excentrique escalade de l'espace et du temps avant que le froid les entraîne vers la chaleur plus douce.
Partout autour d'elle, l'immense élan de la terre a été raboté : arbres taillés, buissons ordonnés en
arcades précieuses, même le chat a cherché son confort sur une natte.
Et elle, que vit-elle? l'abandon de sa main, hors de l'appui du fauteuil, suggère la quiétude, mais le
regard est trop ouvert, trop vif pour dire le néant ou la paix.
Bientôt l'ombre investira la place. La femme quittera son chapeau immense. Elle ira chercher, à travers
les méandres verts qui jalonnent le jardin, la porte ouverte à la maison heureuse.
Pourtant, si tout cela n'était que le bonheur imaginé, imaginaire, image de l'esprit ?
Roseline.