9 mars 2013
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Il y a une règle d'or à ne pas enfreindre disait toujours ma grand mère en agitant son plumeau dépoussiéreur de
grimoires sur les étagères du bureau : NE JAMAIS FAIRE CONFIANCE à UN ANACONDA !
Bon ça vous vous en doutiez un peu, n'est ce pas ?
Mais saviez-vous pourquoi ma grand-mère n'avait que cette expression à la bouche ?
Il faut vous dire que mamie, jadis, élevait des oies et que sa petite entreprise était cotée en bourse ?
Ne croyez surtout pas qu'elle passait son temps à engraisser ces malheureuses bêtes pour en faire des foies
tchernobylés que l'on commande la veille des fêtes à grands coups de stylet sur sa tablette !
Non , pas le moins du monde .
Ma grand-mère avait réussi à élever des oies de cirque ; elle les apprivoisait, les dressait, ce qui n'est pas le
plus dur avec ces bellâtres quand on a lu Konrad Lorenz , puis arrivait à les faire s'envoler tout en haut de chênes, de hêtres voire même de bouleaux ; elle les photographiait et c'était ces
clichés merveilleux qu'elle arrivait à vendre.
Un jour, alors qu'elle voyageait en Amazonie avec sa petite troupe de volatiles afin de leur faire prendre leur envol
sur les branches les plus hautes de la planète, un énorme serpent ( anaconda de son petit nom bien sur ) se chargea de faire disparaître tout le troupeau en quelques instant et ma grand-mère se
retrouva instantanément démunie de sa petite famille .
Elle péta un plomb en pleine forêt et il fallu pas moins de deux tribus indigènes pour la récupérer et la calmer avec
un breuvage spécial, une sorte de sirop obtenu par la macération de diverses plantes et insectes locaux .
On la rapatria et depuis je vais la voir chaque mois dans sa grande maison où elle survit pour l'écouter hurler sa
phrase fétiche ...
Cette maison se situe en Provence et peut-être faudrait-il , si vous l'osez, informer ma grand-mère que les vipères
adorent cette région où les langues sont bien pendues !
Annick SB
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