Mon amour est une rose rouge, rouge
Au printemps éclose…
Alors qu’elle relit une nouvelle fois ce beau poème de Robert Burns le souvenir de la voix chaude et virile de Bryan berce l’oreille de Hilda et lui procure un délicieux frisson. Combien de fois lui avait-il déclamé ces vers avec ardeur ?
Elle caresse la couverture du recueil de poésie, la hume là où les doigts de son amant ont laissé un effluve discret puis elle se prend à rire ; plus de trace de Bryan, ce saucisson à l’ail est un vilain traître. Vilain mais ô combien savoureux !
Hilda soupire d’aise.
Si belle es-tu ma douce mie !
Oui, il l’aimait, l’aimait
Aimait sa crinière de feu
Son teint de rose fraîche
Ses yeux mutins
Son ardeur dans les jeux de l’amour
Hilda beurre généreusement un toast, le garnit de confiture d’orange, le croque et, gourmande, s’en prépare un deuxième.
Qu’elle est bien dans la douceur de son lit douillet ! Pour un peu elle s’endormirait.
Je reviendrai, mon seul amour,
Même de l'autre bout du monde.
Les yeux fermés, Hilda sourit.
Non, Bryan ne reviendra pas.
Personne ne revient de ce monde là.
Est-ce sa faute à elle s’il ne l’aimait que svelte ?
Le beurre, le saucisson, le fromage, les gâteaux,
les glaces ou à l’encontre l’éternel régime.
Hilda a choisi.
Le poison fut l’ami
Pour arrêter le sable de la vie de son riche chéri.
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Mony