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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 21:40

Mon caddy est vide

Mon caddy n’a rien pour se remplir. La porte reste obstinément fermée ; la ville qui s’y cache , qui s’y introduit est rivée au sol. Nul n’entre, nul ne sort. Les mailles bleues si pâles semblent fabriquées pour mon caddy, pour l’ensevelir sous les sommes allergisantes de ceux qui peuvent payer, qui savent se payer.
L’homme tente de se lever, la voiture ne bouge pas ; les immenses bâtiments plus loin, se camouflent d’ocre et l’on peut tout attendre des lignes obliques qui limitent mon caddy.
S’il parvient à entrer dans le cercle délimité, morcelé, je sais qu’il deviendra l’envers du monde, l’envers de la vie, l’horreur des élans fraternels.
Regardez-le donc ce caddy : il tente d’entourer de ses bras le grillage qui le limite. Sa bouche est le seul organe riche, immense, sa bouche d’ogre ; ses yeux petits et ronds laissent une large place à son front qui s’égare dans la caisse vide. Et cette couleur stupide, improbable, une teinte à geler de chagrin chaque matin…
 
Caddy ? il niakadi-re : au diable toute cette vie de consommateur, abreuvé et jamais désaltéré. Au diable l’illusoire sottise de l’individu au choix personnel. Au diable, s’il en existe encore un, même un tout petit, juste pour moi, donc, au diable tout ce que me promet cet horrible caddy doublé de cette ville non moins terrible. Au diable, caddy !
                                                                                  XXX

Roseline

commentaires

J
<br /> <br /> Très inattendu, ton texte.<br /> <br /> <br /> J'aime ça, bravo !<br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> Juste révolte !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> J'aime beaucoup !<br /> <br /> <br /> Tout est question de mesure ! Nous vivons au xxiè siècle, je me demande ce que les gouvernements ont retenu de l'Histoire ! Une forte sensation de régression où l'être humain est très souvent<br /> résumé à un chiffre. Il est intolérable de savoir qu'aujourd'hui des êtres humains ne peuvent vivre dans un minimum de dignité, écrasés par un pouvoir, celui du profit à n'importe quel prix,<br /> pouvoir de l'argent.<br /> <br /> <br /> Nous pourrions demander à ces "grands " qui régissent le monde le prix d'une baguette de pain...le savent-ils ? J'en doute...<br /> <br /> <br /> Oui, Roseline, y a pas de soucis pour un partage de pasta al dente<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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M
<br /> <br /> La vie des consommateurs se réduit à peau de chagrin. Oui, certains caddy resteront vides.<br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> "une teinte à geler de chagrin chaque matin" comme un cauchemar éveillé,  la société de consommation, qui nous a pris dans ses<br /> caddies<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> ne pleure pas siton caddie est vide celuoi d'Agès est trop plein. Elle accetera bien de partager une morceau de pain.<br /> <br /> <br /> <br />
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