Dans ma tête, une cloche a tinté. jamadrou

Dites-moi Quebre ?

En entendant cette cloche tinter au loin

Pourquoi ai-je cru entendre une corne de brume ?

Pourquoi ai-je vu des larmes de brouillard dans la mer ?

Pourquoi ai-je senti l’odeur acre du vent sur de vagues embruns ?

Pourquoi ai-je cru goûter le sel brûlant de la mer ?

Oui Quebre, vous qui savez combien les mots ont du sens

Dites-moi pourquoi en entendant cette cloche dans le lointain

mes cinq sens se sont mis à tourner à l’inverse du temps,

ils ont remonté jusqu’à cette nuit terrible

où le bateau a sombré, où des hommes ont crié ?

Oui, dites-moi vous, l’arpenteur des étoiles et vous tous les poètes de la terre

Dites-moi, si j’étais là-bas à Lampeduza.

jamadrou

Comments

[Lorraine]

Superbe, Jamadrou! Et muette d'horreur.

Lorraine

[Jeanne Fadosi]

horreur de ce naufrage et maintenant que l'on sait qu'il y a eu des appels de détresse et qu'on aurait pu envoyer des secours plus tôt ...

[cloclo]

c'est très très beau et très touchant...

[Marief]

c'est fou ce qu'une clarine peut évoquer de choses !
Merci à vous deux - et à tous les autres - pour ces textes magnifiques que vous nous offrez au fil des semaines.

[jamadrou]

Quebre, des mots très beaux
merci d'avoir"joué le jeu" de ta, "à ta façon", déclaration.
Tes mots sonneront longtemps dans mon coeur l'aberration
de tous ses corps flottés, perdus dans un océan d'abomination.

Quant à ton pseudo, c'est vrai il m'intrigue
un pseudo n'est-il pas le Pré-nom que l'on choisit pour évoluer librement avec nos idées b'ailes?
Merci Quebre.

[Quebre]

Hé bien, voilà ma tentative de réponse, mais ce n'est pas simple... Quebre n'est pas mon prénom, au fait, rien qu'un pseudo, dont le choix te décevrait ! Merci pour la confiance, en tout cas !



Les plages où les vagues vont
Au roulis lent comme paresse
Les ports où les bateaux vont
Font de la vague une promesse

Les bateaux lient au gré des vagues
L’Asie grasse et l’Occident mol
Tout au gré lent qui fend les vagues
Tout au gré sûr qui fugue fol

Tout à coup sûr qui lent s’érode
Fendu dans l’eau comme un iceberg
Pris dans l’exil des vies commodes
Et de l’oubli faute d’exergue

Ombres lentes dans la nuit noire
Soudain au clair des projecteurs
Semblent du bois semblent surseoir
Entre abandon et haut-le-cœur

Les bois flottés au gré des vagues
Sont corps flottés au gré des voix
Pèsent leur mort au creux des vagues
Pèsent le tort au creux de toi

[Lenaïg]

La question ne m'est pas posée, je ne saurais pas y répondre et elle m'écrase, cette question. Et on a beau s'indigner, s'affliger, rien ne change ... Je comprends l'âpreté de votre harangue, Jamadrou et je crois comprendre que vous appelez en fait au secours Quebre pour renforcer vos mots ?

[jamadrou]

peut-être pour qu'il parle mieux, avec des mots plus forts
et aussi parce que son prénom: Quebre, m'intrigue.
Je ne suis pas experte dans le cri
mais Lenaïg vous avez très bien appuyés mes mots, merci.
et beaucoup d'autres dans ce groupe saurait.

[Pascal]

Hé ben, heureusement que j'ai pas à répondre à cette question... :)

[emma]

la cloche tragique de l'actualité, merci Jamadrou

[jamadrou]

oui, une cloche a teinté de noir ces destins.

[Josette]

http://untempsdepoete.over-blog.com/lampedusa

[jill bill]

Celui qui y était à vu l'horreur d'un naufrage... et ces hommes perdus à jamais...