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23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 13:17

 

     Chaque samedi après-midi, le vieux Tunemile aimait bien marcher dans les joyeuses ruelles imagées de son patelin. Il s'employait à observer chaque détail de ce qu'il voyait de la manière la plus affectueuse possible. Peut être pour s'évader, un temps soit peu, de ce monde, immonde parfois...

 
Ce samedi là, il débuta son périple, un peu plus loin de sa petite bicoque, pour voir du nouveau sous ses tropiques. Il tomba alors sur un monsieur, plutôt grand, plutôt bien vêtu avec une calvitie plus ou moins avancée. Rien de très surprenant pour un samedi mais la posture de cet homme intriguait: il était agenouillé sur les marches d'un escalier reliant un parking et un mignon jardin. Un groupe de dames qui passaient s'exclamaient en se demandant ce qu'il avait fait pour se faire punir. Le vieux Tunemile, dans son for intérieur, se dit :" Une faute avouée est à moitié pardonnée, mais avec le temps cela devient difficile à assumer... On a souvent besoin de quelqu'un...". Au même moment, le monsieur quitta sa position de garnement, dévala les marches à la vitesse de l'éclair et se dirigea vers la seule voiture noire du parking pour démarrer en trombe vers je-ne-sais quel asile. Ce comportement soudain surpris Tunemile qui accusa le groupe de mégères affairées qui venait de la dépasser. Mais il se trompait. Une autre voiture donnait de plus amples explications: un contingent d'enfants, armé d'un fou rire désarmant, ont bombardé plus tôt notre cher monsieur." Au moins il aura fait une chose utile dans sa vie. Ces enfants ont oublié la promiscuité dans laquelle ils sont plongés avec cette prison à de deux roues. et ça c'est beau à voir!" pensa le vieillard.
 
Il continua son périple urbain, toujours à la recherche de beauté et de mystères. Mais ses os ne sont plus tout jeunes et il décida donc de se reposer un moment sur le premier banc qui s'offrirait à lui. Sa dulcinée trouvée, il profitait de ce doux moment de quiétude lorsque, juste à coté de son banc, une voiture noire vit se garer. A son volant, un monsieur, plutôt grand, plutôt bien vêtu avec une calvitie plus ou moins avancée. Mais en pleurs. Plein de compassion, le vieux Tunemile s'approcha pour lui demander ce qui lui demande autant de larmes. Le monsieur lui indiqua une poubelle avec une poupée à l'intérieur. "Une charmante habitude humaine, jeter après avoir utilisé" se dit-il. "Ma fille ne voulait plus me voir et, malheureusement, elle ne me verra plus..." dit le monsieur entre deux sanglots. Après un silence, le vieux Tunemile, avec toute la bienveillance du monde, lui répondit: " Vos pleurs ne la feront pas revenir mon petit, mais essayez de retrouver son sourire dans celui de votre entourage".
 
Il venait de gagner un ami pour ses ballades du samedi...
 
NewJay
 
20 juillet 2014 7 20 /07 /juillet /2014 11:16

6: La gazette de New-York – Faits divers
(Pour des raisons pratiques ces fait divers se produisent en été)

 

1: Depuis l'installation de panneaux « God bless you », certains fidèles se protègent les genoux pour prier

 

2: Les dossards pour le marathon de New-York catégorie Desperate Housewives des plus de 70 ans sont à retirer au service gériatrie du Bellevue Hospital Center.

 

3: Les sept nains espèrent que Blanche-Neige obtiendra enfin sa Driver License

 

4: On a trouvé le ver solitaire de King Kong au pied de l'Empire State Building

 

5: On vient de retrouver la poupée barbie de Lady Gaga

 

Vegas sur sarthe

19 juillet 2014 6 19 /07 /juillet /2014 18:58

Photos 1, 3,5,6 dans le désordre

Autour de moi j'entends crier et rire . Est-ce des poupées de cire qui se moquent de moi, la pauvre poupée de chiffon enfouie avec les ordures dans une poubelle ?

Il fait beau . Les bagages dans le coffre, les enfants, grimpés dans la voiture attendent impatiemment leur père qui prie sur une serviette blanche posée sur les marches de la maison. La mère pas pressée lit les petites annonces dans le journal. Qu'ont--ils tous les deux à retarder le départ en vacances ? Bon c'est vrai ce sont les premières, ils ont les jetons les parents mais quand même .

De ma poubelle, je les entends.

Papa , on part quand ? Demande l’aîné mais aucune réponse

Maman, c'est quand on va voir pépère ? Demande la seconde .

Je ne sais pas, tout comme vous j' attend la fin de prière de votre père
Si tu montais il arriverait plus vite.

Il fait trop chaud dans la voiture. Sortez, vous allez encore vous exciter là-dedans .
Nous , on veut partir commence à crier l’aîné.

Où est ma poupée ? hurle la dernière.

Je ne sais pas ma puce, elle est peut-être dans ta chambre, va la chercher.

Non, elle n'y est pas, je veux ma poupée, pleure la petite

Moi dans la poubelle, je hurle mais personne ne vient à mon secours. A croire qu'ils ne m'entendent pas ces idiots .

Un des garçons fait un clin d’œil à l’aîné,et dit tout bas, elle peut la chercher . Là où je l'ai mise, elle ne la trouvera pas.

Le père a fini sa prière, la mère a ramassé son journal et sont montés en voiture qui démarre.

Plus de cris, plus de rires, ils m'ont abandonnée à mon triste sort.J'espère qu''ils reviendront vite afin que je porte plainte à l'APP (l'association protectrice des poupées ) Non mais...

Trois semaines plus tard, la poupée de chiffon est partie dans un camion vers un lieu inconnu. La petite ne pleurait plus, sa mémère lu a acheté une magnifique poupée de cire .


Aimela

 

19 juillet 2014 6 19 /07 /juillet /2014 12:10


1 J'veux pas mettre les patins
Même si tu me l'demandes à g'noux !

2 En temps de guerre, vivre de la « chose »...
On pêche pas beaucoup m'sieur l'curé !

3 Bétaillère, bétaillère...
Est-ce qu'on a une gueule de bétaillère !?

4 Flûte c'est un cobra !
Cool, oeuvre doucement vi père !

5 Un autre Noël chasse Noël...
Et me voilà poubelle girl !

6 Hou hou hou, disent que les fantômes existent !
Ah ce Canard Enchaîné !

jill bill

17 juillet 2014 4 17 /07 /juillet /2014 18:22

 

Ainsi donc, c'est tout ce qu'il reste de la tour de babel ?
Quelques fissures et un peu de salpêtre sur un crépi décrépit.
Le jeu valait-il la chandelle de toute cette folie humaine
Querelles, prétentions, tutoiement des dieux ...
et pour finir, comme toujours, le sang et les larmes
Oh pas des décideurs, non. Ceux-là ont les moyens de s'abriter.
Mais les autres les humbles les petits, de tous les côtés.
Les otages de la folie de grandeur et de puissance.
Ainsi donc, c'est tout ce qu'il reste.
Un cadre d'où débordent les ruines de nos civilisations et de nos utopies.
Babel, Sodome, Gomora, Troies, Bysance, Varsovie, Leningrad ...
Cayenne, Gorée ...
Les murs, tous ces murs ... qui pleurent ... 

 

 

Jeanne Fadosi

16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 21:15

 

Dans cet autre monde, il nous était interdit de parler autre chose que notre langue natale. Interdit également d'essayer de rencontrer les étrangers, ceux qui vivent hors de nos murs. Alors quoi ? Étions nous condamnés à vivre dans ce bout de monde ? Devions nous rester dans l'ignorance? C'était sans compter sur la curiosité, au combien typique des humains. Certains se rebellerent, dans une étonnante discrétion. Ensemble, ils décidèrent que puisque que chacun devait rester chez lui, alors ils leur fallait trouver un endroit inoccupé. Une terre nouvelle, et alors ils pourraient s'y retrouver. Alors seulement, les gens échangeraient, discuteraient. Se mélangeraient, tout simplement. Fini les parcs humains, fini les prisons. Il n'y aurait ni frontière, ni violence.

Petit à petit, les rebelles construiront cette tour. Oui, une tour. Une tour où chacun se comprendra.

Nous l’appellerons Babel,

alors le monde changera.

Et j’espère, avoir la chance d'être là pour le voir.


 

No Name 

16 juillet 2014 3 16 /07 /juillet /2014 11:52

 

Jacques se lève, contourne les transats et sans un mot entreprend une construction dans le sable.

- Tu bâtis un château, Papy ? demande Ethan.

- Non, une tour, répond Jacques.

Intrigués Ethan et son cousin Mathéo délaissent le ballon qu’ils se disputent depuis un moment et s’approchent de leur grand-père.

- Une tour comment ? Comme en Amérique ?

- Non, une tour de Babel.

 

Annie sourit malgré ses pensées moroses. Jacques, son Jacquot, et elle traversent une  petite perturbation. Une de plus… ?

Pourquoi une vieille rancœur vient-elle polluer ces quelques jours de vacances passés avec leurs deux petits ?

 

- Babel c’est qui ?

- Babel c’est un endroit où jadis les humains ont construit une immense tour.

- Jadis, c’est quoi ?

- C’est il y très, très longtemps.

- Alors la tour de Babel elle n’existe plus ? Il n’en reste que des photos ?

- On peut t’aider, Papy ?

- Bien sûr, vous serez les maçons et moi, l’architecte.

 

Annie glisse le marque-page dans son roman et ne perd aucune des explications de Jacques. Tout en s’activant, il raconte de manière ludique une des légendes de l’humanité et évoque les artistes qui l’ont représentée…

Annie connaît la suite, n’a-t-elle pas déjà vécu cette scène il y a plus de trente ans ?

 

- Pourquoi elle est ronde et pas carrée, la tour ?

- Pourquoi on fait une route en tire-bouchon ?

 

Les questions fusent mais le travail progresse.

 

- Mamy ?

- Mmm ?

- Dans ton cabas aux trésors tu n’aurais pas quelque chose pour nous ? Papy dit que…

 

Les billes de verre dévalent le chemin de ronde et c’est à celle qui arrivera la première en bas de la tour. Jacques se lance dans une explication poids-vitesse mais n’a d’yeux que pour Annie et pour la bille aux tons bleutés comme son regard, qu’elle tient au creux de sa main.

 

Il n’y a pas besoin de mots pour estomper l’orage qui les guettait.

La précieuse agate offerte il y a bien longtemps par Jacquot leur rappelle les liens qui les unissent envers en contre tout.

 

- Mamy, tu nous montreras la peinture de Breuvel ? demande Ethan.

- Breujel, rétorque Mathéos.

- Oui, mes chéris, je vous ferai découvrir les peintures de Breughel, promet leur grand-mère en faisant un bécot à son Jacquot.

 

- Hou ! Les amoureux ! s’écrient en rigolant les garçons, taquins.

 

 

Mony

14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 15:50

 

Pressés on se dépasse souvent à la gare

Des coups d'oeil furtifs et désinteressées pour éviter de se saluer
Des écouteurs pour éviter les politesses
Et un matin ce coup de coude qui survient sans crier gare
Des affaires qui se fracassent sur le sol froid
Un service maladroit pour un sourire moqueur
Une base qui sort de terre
Deux places dans un bus qui se rejoingnent
Des numéros qui s'échangent pour savoir où chacun met le pied à terre

De brique en brique on se construit très tard le soir
Des appels à tout va et des messages pleins d'espoir
L'ascenseur ne marche pas donc on saute des étages
Il faut être à l'heure à la gare pour ne pas rater sa flamme
Même si ça brûle parfois on laisse passer les orages
L'ouvrage est beau et haut
Le béton encaisse les fracas

 

On se rapproche de la cime
On vit ensemble c'est imminent
Au bas du lit on aperçoit des beaux nuages
On plane
On parle mariage on parle enfant
On parle le même langage

Tout semble acquis
La base est large
Le tronc est fort le tronc est beau
Il ne reste que le sommet pour que le Ciel leur dise "Chapeau!"
Mais une autre gare on l'on se presse le soir
Une autre flamme d'autres nuages
D'autres languages
Toutes ces briques que l'on jette sans le savoir
Finissent par dégarnir le sommet, éffriter la base
Et des nuages l'on chute dans un sourd fracas
Sur le sol froid de la gare
L'arme du côté droit à gauche

 

 

New Jay

13 juillet 2014 7 13 /07 /juillet /2014 18:04

 

Au pied de cette tour baroque

Qui s’enroule en colimaçon

Il me semble voir les Rois Mages

Qui viennent en procession.

Gozzoli venu chez Brueghel,

Hommes du sud et ceux du nord

Avec un bien bel idéal.

On peut le dire aujourd’hui

Que la tour prétentieuse

N’en finit pas de s’écrouler…

 

La procession des Rois Mages" de Benozzo Gozzoli - clic

 

 

Nounedeb

13 juillet 2014 7 13 /07 /juillet /2014 10:59

 

Humains mortels, fragiles et présomptueux

Nous voici confrontés à nos dernières limites
On nous avait donné la plus belle des planètes
Nous y avons semé le malheur et la ruine
Mais il est temps pour nous de payer l'addition

Cette aventure humaine est vouée à l'échec
La nature nous annonce l'heure de notre trépas
Mais notre vanité est sourde à tout appel
Qui donc racontera nos peines, nos sacrifices?
Quand nous succomberont sous les coups du fléau

Qui donc témoignera de nos rêves d'absolu?
De nos pieuses pensées, de nos bonnes intentions?
Nous nous sommes épuisé en vaines créations
Ecrasés par l'essence de toute infinitude
Il faut céder la place, humbles et repentants.

 

 

Enriqueta

13 juillet 2014 7 13 /07 /juillet /2014 04:02

 

-    Allo, l’Agence Locavac
- L’Agence Locavac est fermée pour cause de décès. Nous ne pouvons répondre actuellement à votre appel. Laissez-nous vos noms, coordonnées, la raison de votre appel. Nous vous rappellerons dès notre retour.
- Monsieur Duval, Bernard Duval à l’appareil. C’est juste pour vous signaler que l’appartement que nous avons réservé, avec vue sur mer, n’a non seulement pas de vue sur mer, qu’il est en cours de démolition - non respect des normes de sécurité, nous a-t-on répondu-., et, de plus, n’ a pas d’ascenseur. Pour l’ascenseur, c’est juste pour que vous le signaliez aux personnes qui voudraient louer dans ce même immeuble. Je leur souhaite bien du courage; avec toute la poussière, due aux travaux, c’est irrespirable. J’attends une réponse rapide de votre part. Toutes mes condoléances. 

 

 

JaclynO'Léum

12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 19:57
 
“Oh là! Oh là! Saint Pierre, d'où il sort ce mec?”
Saint Pierre se racle la gorge en signe d'embarras.
“Ô Tout Puissant, son livret de famille indique Nemrod, du pays de Shinéar”
“C'est quoi ça, le pays de Shinéar?” demande le Tout Puissant qui l'avait pourtant créé lui-même.
“Au sud de l'Irak, Ô Tout Puissant” répond Saint Pierre.
“Irak ou pas, c'est pas une raison pour griller la file d'attente!” grogne le Tout Puissant.
Saint Pierre soupire en signe d'embarras.
Des irakiens, il leur en arrive tous le jours mais par le circuit habituel: décès naturel ou pas, inhumation ou crémation, inscription sur le site La Blanche Porte des Cieux, tirage au sort les lundi, mercredi et vendredi, etc...
Lui, Nemrod vient d'arriver au moyen d'une tour faite de briques et aussi de broques, plutôt bancale mais assez haute pour atteindre la Blanche Porte des Cieux.
“Pourquoi la date du décès n'est-elle pas indiquée?” s'inquiète le Tout Puissant.
Saint Pierre se racle à nouveau la gorge: “C'est qu'il n'est pas mort, Ô Tout Puissant”
“Et par quel miracle peut-on débarquer ici sans être mort?” s'emporte le Tout Puissant “qui est-ce qui fait les miracles ici?”
“Euh... c'est vous, Ô Tout Puissant” répond Saint Pierre entre deux raclements de gorge.
“Approche, Remnod” ordonne le Tout Puissant, pas fâché de rencontrer un vivant pour une fois.
“Nemrod, Ô Pout Tuissant” rétorque Nemrod.
“Tout Puissant si tu veux bien... d'où sors-tu, qui es-tu, que veux-tu?” récite le Tout Puissant.
“Je suis Nemrod dit “Vaillant Chasseur” parce que je le vaux bien, petit-fils de Noé à qui tu as fait construire un rafiot à cause d'une météo pourrie et je viens ici prendre une retraite bien méritée!”
“Dis-moi Nemrod” répond le Tout Puissant “tous les vivants comme toi sont aussi bavards et aussi chiants?”
“S'ils sont bavards? J'ai poussé la Blanche Porte des Cieux juste avant que ma tour ne s'affaisse! On va pouvoir l'appeler Babybel dorénavant! Il n'y a plus de bons ouvriers de nos jours, toujours à chipoter, à aller se plaindre au roi Merlin - là où leurs envies prennent vie - et dans des langues qu'on comprend même pas!!” ronchonne Nemrod.
 
“Je t'accueillerais bien” répond le Tout Puissant “mais sans date de décès, c'est pas possible.
A la Blanche Porte du Ciel, notre nouveau logis Ciel risque de beugger et Saint Pierre est pas au top en informatique”.
Confus, Saint Pierre se racle la gorge en signe de confusion.
“Pour les langues, je reconnais c'est moi qui ai foutu le souk” avoue le Tout Puissant “moi-même j'y perds mon latin... Bref, pour la date de ton décès, on fait comment?”
C'est Nemrod qui se racle la gorge pour une fois :”Euh... comment ça on fait comment?”
“Tu as une préférence pour la date de ton décès ou on demande au logis Ciel d'en créer une aléatoirement?” demande le Tout Puissant.
“Euh... et la vie éternelle, c'est pas possible?” s'inquiète Nemrod.
“La vie éternelle!“ s'exclame le Tout Puissant “tu ne doutes de rien l'ami, pourquoi pas le paradis tant que tu y es?”
“Euh... tant que j'y suis? Pourquoi? Je n'y suis pas?” pleurniche Nemrod.
Désabusé, Saint Pierre se racle la gorge en signe de rien :”Le paradis Nemrod, l'histoire des clés dor et d'argent, tout ça c'est pour les vivants comme toi. Ici, on n'a pas besoin d'y croire, tu comprends?”
Nemrod voudrait comprendre mais le Tout Puissant s'impatiente :”Alors, cette date de décès, ça vient?”
“Euh... Ô Tout Puissant, eu égard à mon ancêtre et son rafiot... eu égard au mal que je me suis donné pour construire ma tour, on pourrait peut-être négocier un...”
 
“Ô Nemrod” parodie le Tout Puissant “je m'excuse mais on a reçu quantité de Bagdadis qui faisaient moins d'histoires que toi! Décide-toi vite ou redescend! Il y a des clients qui attendent”
Nemrod se racle la gorge en signe d'impuissance :”Euh... je crois que je vais redescendre, mais je...”
“Qu'on lui amène un parachute!” s'écrie le Tout Puissant.
Saint Pierre s'étrangle :”On a distribué le dernier hier à un certain Mathusalem qu'était pas pressé de mourir, Ô Tout Puissant!”
“C'est ballot” conclut le Tout Puissant en ouvrant tout grand la Blanche Porte des Cieux.
A ce moment, Saint Pierre trébuche sur Nemrod en toussant.
“Ô Tout Puissant... j'ai glissé” avoue Saint Pierre.
“Ce n'est rien, Saint Pierre” ajoute le Tout Puissant “l'erreur n'est qu'humaine et nous ne le sommes pas”.
 
 
Vegas sur sarthe
12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 17:22
 
Elle n'avait aucune certitude
Elle semblait être IVNI (ion volant non identifié)
Pourtant elle essayait de communiquer.
A ma question:" D’où es-tu, de quel pays, de quelle contrée?"
Elle m'a répondu:
"Je ne sais pas, je ne comprends même pas ta question,
je ne sais même pas ce que cela veut dire être de quelque part."
Pauvre petite princesse
Ionique, ironique, féerique?
Sa réponse bateau
Me laisse penser qu’elle navigue dans toutes eaux.
Elle  doit flotter sans comprendre, incomprise du Tout,  dans ce grand univers.
« Petite Ivni
Ton langage ressemble au mien
Mais tes mots volent haut, nagent vite
et je ne peux tout saisir, certains m'échappent.
Tu sais Ivni, vouloir communiquer
c'est savoir qu'il existe des émetteurs et des récepteurs
et des ondes qui circulent
qui  devraient être audibles de tous.
Pour toi petite Ivni je ferai des miracles
J’inventerai le langage universel et je l'appellerai:
              "Espérance d'un univers meilleur"
Oui, je l'appellerai Espéranto.....
Et si tu veux petite Ivni
Je continuerai à construire ma tour
Elle sera si haute qu’elle touchera le ciel.
Un ciel si grand qu’il répercutera les rayons cosmiques dans nos cœurs.
Tu dois connaître ou simplement tu dois avoir rencontré
ces astroparticules* qui voyagent dans l’espace depuis la nuit des temps
Et qui sont chargées d’une telle prodigieuse énergie
Qu’elles seraient capables, si on les entrainait bien,
De traduire n’importe quel son en langage universel… »
 
C’est alors qu’Ivni me fixa étrangement et me dit :
« Astroparticules, danger, microcosmiques bolides intersidéraux,
Mal compris, effets dévastateurs, vos contrôle électronique en danger,
Avions en défaillance totale,  vos votes électroniques feront des scrutins invraisemblables, *
Les particules cosmiques peuvent frapper n’importe où, à l’aveugle
Danger danger radioactivité, soleil ou ancien univers lointain disparu mais en colère,
Votre santé, votre intégrité physique peuvent être détruites  par toute cette radioactivité mal comprise…danger, danger… »
 
« Ivni, je ne comprends rien
Ton langage n’est pas le mien
Moi je ne suis qu’une rêveuse
Tu sembles détenir des connaissances étranges
Mais je Veux que tu te trompes
Je Veux croire que ma tour touchera le ciel
Emmagasinera une telle énergie
Qu’elle pourra traduire en instantané nos mots
Et que nous comprenant Tous enfin
Nous pourrons vivre en harmonie
Dans cet univers prodigieux. »
 
Ivni se mit à pleurer
Et j’entendis un bruit phénoménal
Ma tour, déjà si haute, était en train de s’écrouler.
 
 
* Termes d’astrophysique trouvés dans le Nouvel O. n° 2592 p 55
 
 
Jamadrou
12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 16:25
 
Aux temps jadis, les rois et seigneurs aimaient montrer leur gloire, leur force.
«  Voyez, je suis l'unique » pouvaient-ils dire en faisant construire des tours. Le seigneur de Babel, plus orgueilleux que son roi, entreprit un véritable challenge en la faisant monter jusqu'au ciel.
 
Un jour, il se rendit sur les lieux. La voyant avancer, il ne se retenait plus de joie seulement petit à petit, en s'approchant,  il s'aperçut qu'il y avait beaucoup de trous, les fenêtres n'étaient pas posées. A un autre endroit, un éboulis se formait, le seigneur se fâcha et appela le maître d’œuvre.
 
 - Je vous ai demandé une tour entière pas ce ramassis de pierres.
 
 - C'est que nous n'avons pas assez de pierres.
 
 - Allez en chercher.
 
 - Mais Seigneur, nous avons pris tout ce qu'il y avait dans le monde, on a même démoli des tours voisines pour la vôtre mais là, plus rien hélas, nous sommes stoppés, se justifia le pauvre artisan.
 
 - Affrétez des bateaux et allez en chercher dans l'autre monde.
 
 - C'est que Seigneur, nous n'avons plus d'hommes.
 
 - Et ceux là, montra du doigt le seigneur.
 
 - Ceux là, sont usés, ils ne parviennent plus à marcher
 
 - Alors prenez des femmes des enfants, je veux ma tour.
 
 - Il n'y a plus d'enfants, les hommes étaient tellement pris qu'ils ne pouvaient plus honorer leur épouses qui sont mortes de tristesse.
 
 - Débrouillez-vous, vous êtes bien payé pour ça.
 
 - C'est que deux bols de riz par jour c'est juste.
 
 - Vous en aurez trois si cela avance plus vite.
 
 - Bien, Seigneur, mais le peu d'hommes qui me restent ne pourront pas survivre qu'avec une poignée par mois.
 
 - Avec ce qu'ils font, ils ne mériteraient qu'une demie poignée mais comme je suis bon, vous leur donnerait deux, cela vous va ?
 
 - Bien Seigneur … Merci Seigneur 
 
Au bout d'une année, non seulement la tour n'était pas terminée mais elle s'affaissait de toutes parts. Le maître d’œuvre s'était sauvé à l'étranger où le smic était plus intéressant, quant aux ouvriers, ils pointaient à l'ANPE de la région car le seigneur était décédé d'un ulcère à l'estomac et comme il n'y avait aucune caisse pour rembourser ses frais, il était ruiné.
 
 
Aimela
12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 12:57

 

Il y a un pépin dans la tour de Babel

Babelicot, il s’appelle.
A la pelle, on a dû extirper le bubble-gum.
Gumi roumain, gomme française.
Rance, non point, à l’aise peut-être.
Peut rouler, mettre en boule.
Rouler bouler, escalier colimaçon
Maçon de cet édifice en escargot.
Cargaison inachevée, tour effondrée
Fondement affaissé, tour de Pise ?
Pise italienne, pizza,
Bizarre, cet édifice-là
Edifié où donc, où donc,
Donc, je résume :
Présumons que s’il n’y avait pas eu de pépin de Babelicot
Babel serait toujours
Tour, debout
Tout cela n’aurait pas été écrit
Ecurie, écriture, friture sur la ligne
Linge et épingle, ces mots non plus
Pas plus français, que roumains, italiens, grecs ou mandanrins
Peut-être serions nous aujourd’hui espérantins ? 

 

 

JaclynO'Léum

12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 11:52

 

« Combien de temps encore
Maître d'ouvrage
Me faudra t-il patienter
L'achèvement ici
De mon nouveau royaume
Ma résidence secondaire... ? »
« Noble Seigneur Dagobert
Nos pauvres paumes
Travaillent jour et nuit
Mes valeureux ouvriers
De tous âges
Se tuent à la tâche... âme et corps ! »

« C'est que la reine trépigne dans ses souliers
Son décorateur tout autant
Lafayette et ses fameuses galeries
On ne fait attendre parbleu
Alors quand mon brave
Quand... ? »
« A Pâques ou à la Trinité
Du ciel aussi tout dépend,
Au pire la semaine de quatre jeudis... ! »
« A tu me rassures bon dieu
Sinon quelques esclaves
Je te fournis en supplément...! »

« Mes amis
Allons de ce pas conter la Babel
A la reine Elizabeth ( A manger du foin...)
Ah ah ah...Elle qui comme soeur Anne
Ne voyait rien finir... »
« Ce après pardi
Allons chasser mes fidèles
Ces travaux m'ont donné faim
Et soif... Bougre d'âne
Ah ce que femme veut... C'est à mourir ! »


jill bill

12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 08:23
 
 
Ce vieux cadre s'accorde bien avec ce vieux mur, peut-être était-ce un miroir ? En tout cas, ce qui se tient en face de moi ne me renvoie rien. Dois-je y voir un quelconque message ? De ce rien je devine les erreurs de toute une vie, des erreurs qui m'amènent aujourd'hui ici, seul.
Si je m'arrête souvent dans cette ruelle, c'est pour faire face à ma conscience. Mon travail, mes obligations, tout cela m'oblige à la cacher au plus profond de mon être. C'est sur ce petit pavé que je la retrouve, l'espace de quelques minutes. Elle était pourtant si belle autrefois...
Il est l'heure d'y aller. Aujourd'hui encore je vais en faire pleurer...
 
Tilancia
 
11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 22:50


Ma vie est un vaste cadre vide
Et ma tête est un châssis inutile
Je ne sais d'où je viens ni qui je suis

Mon existence est un désert abandonné
Et mes souvenirs sont souffrance
Je ne distingue plus personne

Mes jours sont un décor dépeuplé
Ma mémoire est une maladie
Seul, dans les ruelles de mon esprit
J'attends que reviennent les couleurs de ma vie.

Enriqueta

 

11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 22:31

 

Chaque matin, depuis une semaine  qu’un ou une inconnu a clouté ce vieux

cadre doré à l’or fin  sur le mur lépreux, semblant en souligner la déchéance,

 désespérément  Nano s’interroge en se rendant à son bureau.

 

Il cherche, se questionne ;  son visage se fige et se crispe

 

Il se demande quel message a voulu délivrer l’artiste.

Il aimerait bien le décoder.

 

A force de regarder de scruter, de disséquer, d’analyser, creuser dans sa tête, il en devient obsessionnel.

 

Au travail, à la cantine à midi, le soir chez lui, jusque dans son lit, il y pense.

 

Son cerveau va éclater, il ne songe qu’à cela

Cette tache devient un crabe qui lui ronge la tête.

 

 Soudain il croit saisir un message venant d’on ne sait où :

 

Une voie lui dicte de prendre une taloche et de rentrer en action

 

Ainsi il se rend au drugstore du coin, et ramène du crépi de couleur approximative.

 

Et il taloche, mouchette à qui mieux mieux, mais le mur a coté  est bien vilain alors il déplace le cadre et il taloche mouchette à n’en plus finir,  encore et encore…

 

Un réveil strident sonne, il est 7 heures.

 

Alors Nano sort de son rêve,  courbatu et épuisé.

 

Aujourd’hui Nano ne passera  pas par la rue au mur lépreux pour se rendre à son bureau.

 

Jak

 

9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 12:33
 
          Cela fait maintenant longtemps que ta photo n'est plus là. Cela fait longtemps que je n'arrive plus à penser à autre chose. Mes jours se ressemble. Je reste la, seul. Je suis vieux, fatigué et abîmé par le temps. Les murs le sont également. Cette maison tombe en ruine et pourtant il reste la. Tous les jours, il me rend visite. Il reste là, debout pendant des heures. Il parle, sans attendre de réponse. C'est à croire que tu lui manque à lui aussi. Il ne voit pas que le cadre que je suis s'est vu retirer sa photo. Il ne voit que toi, son amour à jamais perdu. Peut-être qu'un jour, il verra qu'il y avait un mot gravé sous ta photo, et peut être retrouvera t-il le sourire si chaleureux qui le caractérisait autrefois.
 
Finalement, il ne trouvera jamais le mot et le temps aura raison de nous deux. Alors nous viendrons te rejoindre. Et enfin, il sera heureux.
 
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