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2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 11:50

 

« Des sets de tables brodés d’ancolies, survolés de grues cendrées,
Un tableau de la baie de Somme en été et un tableau peint à la bouche, représentant une meute de chiens « bas-rouges »
Une glace et son trumeau Louis seize »
Hilarant, la tête des héritiers, à la lecture du testament. Il faut les voir.
Les uns, entrés tout émoustillés, font des yeux de merlan frit ; les autres retiennent des larmes d’indignation.
Ils espéraient se partager le magot, une coquette somme amassée par « l’oncle d’Amérique ».
Ils n’ont pas encore entendu la suite.
« Toute ma fortune est léguée au gardien du Père Lachaise, afin d’entretenir les tombes de mes bien aimées, et ce à perpétuité. »

 

 

Jaclyn O'Léum

1 août 2014 5 01 /08 /août /2014 13:49
 
         J’me marre en douce, je reluque depuis ¼ d’heure, mine de rien, la mijaurée, BCBG avec un gibus à aigrette, là bas, sa mère, sa belle mère et sa cousine de la cuisse gauche, qui attendent que l’autre nigaud ai essuyé toutes marches, pour adresser leur vœux à Saint Christophe, celui qui excelle pour dépanner les automobilistes.
Elles peuvent espérer ….il y’en a 380 !

Les mômes n’auront qu’à patienter eux aussi ! 
En attendant la plus joufflue lorgne sur une poupée abandonnée. Mais les portes sont fermées à clés !
 
Pendant ce temps le grand père et son père, placides, plus pragmatiques, cherchent le grappin du filin qui pourra remorquer la voiture, Ils ont l’air inspirés !
 
Le temps me dure de voir comment ils vont faire pour tous rentrer dans ce tacot, si ils arrivent à le dépanner !
 
M’est avis que tous les articles de mon journal vont y passer avant !

Jak
 
30 juillet 2014 3 30 /07 /juillet /2014 19:33
 
Le croirez-vous, jeunes parents angoissés
A l'idée de voyager, avec à bord un seul bébé ?
En 1956, point de ceinture de sécurité.
Des sièges auto sophistiqués
Occupant la place de deux passagers
Qui aurait pu l'imaginer !
Mais cinq enfants – 11ans avait l'ainée –
Dont un bébé, dans une 4 CV Renaud entassés
Pour 500 km, 10 heures de route
Quelques arrêts pipi sans doute
Une seule conductrice
La maman sereine des cinq loupiots
Devant supporter les caprices,
Les chamailleries des marmots
Il ne faisait pas l'ombre d'un doute
Que c'était la seule solution
Pour rentrer de la Côte jusqu'à Lyon.
 
Marief
 
 
29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 17:59
 
       J’allais oublier, le nœud au mouchoir ! Voilà que je l’ai défait. C’est malin. Je ne me souviens plus de ce à quoi il devait me faire penser. Et cette envie subite de prier, là. Il fallait bien que je pose mes genoux sur quelque chose.
Ce sont ces femmes, en rang d’oignon, qui m’ont inspiré ; si c’est pas malheureux, à leur âge, en être réduites à de tels moyens, pour vivre…
Et ces banquiers, tous les mêmes, qui nous mettent sur la paille…Quel culot, leur pub avec ces enfants joyeux et rigolards ; pauvres innocents, ils ne savent pas ce qui les attend ; et ce même banquier s’enrichit sur le dos de leurs parents.
Je devais faire quoi, ce matin ? J’ai téléphoné, pour signaler que des ouvriers avaient laissé en bas de l’immeuble un rouleau de câbles, au prix où ils nous font payer les communications, il n’y a pas de petites économies ; mon voisin avait failli s’entraver, l’autre, plus très jeune a réussi à l’éviter, malgré sa myopie ; il y voit tellement mal, qu’un jour, il a cru que l’on avait abandonné un bébé dans une poubelle ; il l’avait emmené au commissariat du quartier. Quelle histoire !
On a bien ri, tout de même. J’en connais une qui…mon rendez-vous ! A l’heure qu’il est, elle doit jubiler; songer au procès qu’elle va pouvoir intenter. Je vois déjà son sourire sarcastique, se repaissant du malheur des autres, de mon erreur fatale.
Tout cela à cause d’un misérable carré de tissu dénoué.
 
Jacklyn o'Leum
 
29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 17:15
Fuite. Jak

Jak

29 juillet 2014 2 29 /07 /juillet /2014 07:08


Ne pensez surtout pas que je prie !
Non, je boude …
Lorsque je suis arrivé il n’en restait que quatre et pas les plus tendres croyez-moi !
Pas de veine !
Elles n’agitaient même pas leur mouchoir pour dire au revoir à mes petits enfants, à leurs petits enfants …
Les garces !
Insensibles !
Ça m’a rendu fou cette indifférence !
J’ai eu subitement une idée de génie et suis allé chercher un câble pour besogner à ma guise sans en péter un !
Et c’est sur le chemin que je l’ai retrouvée ; elle était toute sale, pauvrette, fragile et décousue, abandonnée. Mais elle m’a semblée merveilleuse, inattendue et c’est comme ça que le rêve est devenu réalité.
J’ai arrêté de bouder et suis allédéposer une annonce pour secouer le passé.
Depuis, chaque jour, à travers la grande vitre, j’observe  patiemment les dames qui lisent le journal.

Annick SB

 

26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 22:08
 
photo 1
1 p’tite marche sans rire !
2 p’tites marches sans ri(hi,hi)re !
3 (pff) p’tites (ho,ho,ho) marches (waouah,ha,ha..)
 
photo 2
Faites semblant de rien les filles, nous allons
bientôt triompher en couverture de Play boy.
 
photo 3
Juste 2’, m’sieur l’Agent, le temps que l’ père
termine le holdup à la banque d’en face !
 
photo 4
Oublié ta flûte ? Flûte alors !
Comment tu vas t’y prendre pour le redresser ?
 
photo 5
T’es la perle de mes yeux qu’il m’disait Donald Duck !
Plus jamais j’écouterai ce grand méchant loup !
 
photo 6
Le charme des hôtesses de l’air viendrait de leur chapeau ?
Ha, ha, il ne connait pas taty Mary, de la branche Poppins, ce journaliste !
 
Mony
 
26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 18:09

Dans le désordre 6, 1, 3, 4, 2,5

       Dans l' Amérique profonde des années cinquante, le temps est doux. Mamie lit le journal pendant que papy fait ses prières a genoux sur les marches. 

 -  Cesse donc de jouer le crapaud de bénitier et intéresse toi au monde. Il y a plein de faits divers dans le journal . Tiens là le journaliste nous raconte qu'une voiture emplie de gamins a été oubliée sur le bord de là route, on cherche les parents .Il faut être ignoble pour abandonner ainsi une voiture .

Papy ne dit rien et mamie continue.

 -  Dans le village d'à côté, Laurel et Hardy ont voulu charmer un serpent seulement celui ci n'a pas voulu et s'est transformé en tuyau. Oh ! Tu m'écoutes ?

Rien papy reste de marbre . 

 -  Allez viens voir, il y a une photo de quatre femmes qui jouent les filles de l'air . Tu ne trouves pas drôle qu'il n'y a qu'une petite valise pour toutes ? A mon avis, c'est le pognon volé qu'elles transportent .

 - Cesse de dire des bêtises , c'est tout simplement , la cachette d'une poupée trouvée dans une poubelle .

 -  Comment sais-tu ça ?

 -  Ben, j'ai fait comme toi, j'ai lu le journal.

 -  Tu pouvais pas me le dire plutôt ? Si j'avais su, je ne me serais pas fatiguée à tout te lire.

-  Mais tu racontes si bien ma chérie surtout quand tout est de travers .

 -  C'est ça moque toi de moi râle mamie.

 -  Mais non, mais non soupire papy, tu n'as vraiment pas d'humour

 -  Et c'est pourquoi tu pries à genoux sur les marches ?

 -  Je ne prie pas, je raconte des blagues au très-haut .

-  Ah ! Et tu le fais la bouche fermée ? 
 
 - Bien oui, pas besoin de parler, il me comprend lui.

Aimela

 

26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 18:04

 
Ces dames aux chapeaux- verts ?-
Se sont donné rendez-vous.
L’une, bourgeoise en mal de distractions
L’autre, pensant que mornes journées et inaction ne forment pas la vieillesse,
Les suivantes, espérant arrondir leurs fins de mois, touchant une maigre retraite
Attendent,
Ayant discuté et conclu l’affaire,
La bonne occasion.
Un homme, dans la force de l’âge,
Poli et bien habillé,
Gentleman en somme…
Rassurantes et complices,
Ont concocté un scénario.
Le hasard n’y trouve pas sa place,
Pas d’improvisation,
Tout a déjà été minutieusement étudié
Expérimenté.
Le pauvre jardinier en a déjà fait les frais.
La méthode, patiemment, voire savamment élaborée,
Dépasse en ingéniosité
Tout ce que vous pouvez imaginer,
Jusques et y compris celle de ces fameuses et diaboliques apprenties
En « Arsenic et vieilles dentelles. »
 
JaclynO'Léum
 
26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 16:29

 

 

Une famille, les parents et leurs sept enfants, a disparu alors qu’ils étaient arrivés en Écosse où les attendait la tante, Miss Marble. Aussitôt une chaîne de solidarité s’est constituée : Pendant qu’un pasteur pentecôtiste effectuait à genoux la montée des marches de la cathédrale  d’Edinbourg, quatre de ses ouailles chantaient des cantiques devant le Loch Ness. Deux fins limiers ont préparé  une aussière pour sonder le Loch.

Cependant que signifie le sourire de Miss Marble lorsqu’elle découvre, dans le journal, que l’on n’a retrouvé à ce jour que le ninnin de la petite dernière ?

 

Nounedeb

 

26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 15:16
 
 
Aux marches du palais
Aux marches du palais
Y a un drôle de gars
Lonla
Y a un drôle de gars, lonla...
C'est un p'tit cordonnier
Raconte une chanson surannée...
Aucune de ces vieilles filles
A son coeur n'a grâce pardi...
Des mômes dans une bagnole
Ont fait des paris et encore en rigolent...
La grande, attachée à sa caisse,
Ou la deuxième, tête à messe... !
Le p'tit cordonnier pas bête,
Depuis belle lurette,
A demandé alors à Jacques et Dutronc
Leur piège à filles, crénom...
Le crac boum hue
Crac boum hue !
Mais mais mais mais
On peut lire dans les divers faits
Que c'est une Lollipop
Eh hop
Qui dedans est tombée
Pauvre p'tit cordonnier...
 
Au café du coin
Tagada tsoin tsoin
Nez dans la feuille de chou
Son ex s'en amuse vindiou !
 
jill bill
 
26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 15:15

Ceux qui empruntent cet escalier sont « priés » de le rendre dans l'état où ils l'ont trouvé (Ohio, Nevada ou peu importe)

C'est au pied du mur de Prince Hall (Seattle) qu'on voit les franc-maçonnes

Triste constat de transports amoureux sans préservatifs

Starsky et Hutch se recueillant devant la dépouille de Huggy les bons tuyaux

On a retrouvé une Poubelle-Girl dans le vide-ordure du Lido

Sosie de Richard Gere, cherche une Julia Roberts, si possible plus roberts que Julia.
 

Vegas sur sarthe
 
26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 10:48
 
 
Enfants, enfantillages
Jeunes, jeunesses sages ou révoltes
Citoyens du monde
Un jour, là, une photo, un souvenir
Tu te souviens ?
Six nous étions
Vietnam, conquête de l’espace
Onze septembre
Où sommes nous aujourd’hui ?
Qui sommes-nous, aujourd’hui ?
 
JaclynO'Léum
 
26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 09:14


Attendre, toujours attendre.
Neuf mois, dans le ventre de ma mère
Neuf ans, devant l’école, mon père en retard
Dix neuf ans, en rang, au garde à vous
Vingt neuf ans, mon premier rendez-vous
Trente neuf ans, mon septième enfant.
Attendre, toujours attendre
A force, mes genoux me font mal
J’aimerais bien m’acheter un pantalon neuf.
 
JaclynO'Léum
 
 
25 juillet 2014 5 25 /07 /juillet /2014 07:06

 

L’atmosphère chaleureuse se décline lentement dans la tiédeur ambiante. Le ciel bleuissant fond doucement dans le creuset du clair-obscur envahissant. Tenaces, des lambeaux de lumière finissante s’accrochent entre les branches languissantes comme des lanternes festives à la mèche chevrotante. Un instant, découvertes, les toiles d’araignées cachées dans les frondaisons incendiaires apparaissent dans l’ordre du déclin solaire ; vêtue de halots fantomatiques, la poussière s’agite et, sur la cime des arbres, les derniers scintillements enguirlandés s’éteignent en entraînant tous les bleus du ciel dans l’indigo chimérique. Autour des nids, des jeunes moineaux désordonnés s’ébattent encore d’une vigueur empressée.

 

Des familles invitées, armées de leurs enfants et de leurs aïeux,  arrivent en grappes moutonnières ; ce sont des gargarismes de retrouvailles, des bonjours, des cadeaux, des fleurs, des remerciements, des «  fallait pas », des « installez-vous… ». Habillées en belles de nuit, mais attelées au bras de leur mari, les femmes se croisent en feignant d’ignorer leurs toilettes savamment ajustées. Pourtant, ce sont moult compliments hypocrites entre leurs lèvres pincées comme les plis de leur tailleur. Encore timides, les gamins se découvrent, se toisent, s’apprivoisent, et ils partent en exploration guerrière à la conquête du grand parc.

 

Avec ses premières gouttes de rosée nocturne, le soir s’immisce dans des groupes aux conversations importantes. Goguenard, il va de l’un à l’autre en soulevant des banalités ordinaires ; il a des questions sans importance et des réponses sans intérêt. L’alcool aidant, glaçons fondant, les vérités deviennent aussi faciles que flagrantes. Les démonstrations, aux déductions nébuleuses, apparaissent comme des sagacités évidentes et les conclusions véritables sont forcément bétonnées d’exemples irrévocables. Ici, on parle vélo. C’est la dernière étape du tour de France commentée avec force d’à propos. Il est question des petits français à la peine dans les ascensions verticales mais on reste optimistes quant au classement général. Là, on parle des vacances imminentes, comme si on allait reprendre Arcole, de ses jours de fête, des bouchons incontournables sur la sept, d’eau fraîche, de route brûlante et de la clim dans la bagnole. Mais on va retrouver la mer, la plage, les châteaux de sable et ce soleil si cher. Au sourire blanc d’un spot allumé et dans un journal de complaisance, une femme inquiète en quête d’avenir consulte l’horoscope et ses flagrances. Quelques hérétiques dispensent leur bonne parole tandis que des politiques déclament leurs sempiternelles paraboles. Sur les genoux, au bout de leurs prières, ils s’acharnent, ces colporteurs, en s’octroyant des certitudes de reproducteurs, tellement certains de leur semence de sermonneurs. Forcément, ils parlent des élections à cause des impôts toujours en pleine inflation, du prix de l’essence abusif et de ces emplacements de camping aux tarifs prohibitifs. Certains se taisent, comme des bémols modérateurs, des soupirs tempérant l’ardeur spéculative de l’orateur. D’autres acquiescent bêtement en gesticulant leurs déclinaisons tempétueuses au tempo d’autres vérités tapageuses. Les athées se tâtent en tétant leurs tétines de Tequila mais la sueur intègre traverse leur chemise, s’imprime et s’auréole insidieusement en de vagues pourparlers intimes. Entre eux, les vieux sages tremblants palabrent autour d’un tuyau d’arrosage en cherchant l’aboutissant de son usage. Confident de tous ces vivants infatués, tellement bruyants de toutes leurs évidences rassurantes, matérialistes, et surtout alcoolisées, le soir vadrouille dans leur âme, sans but, sans réelle évidence, tel un éternel pourvoyeur de mirage.

 

La troupe de gamins gambade gaillardement dans le parc en multipliant les bêtises. Dans des bassines, ils ont noyé leurs poupées, dans le bac à sable, ils ont rempli leurs souliers, dans la voiture des vacances, en riant, ils se sont entassés. C’est comme une volée de jeunes moineaux, s’abattant subitement d’un jeu à un autre, avec des cris stridents, des exclamations de joie, des réticences jalouses, des blessures imaginaires ; ensemble, ils crient des victoires éphémères et pleurent des défaites auprès de leur mère.

Fidèles incarnations, muettes de leurs obscures incantations, au pied du mur ou assises, les femmes soumises sourient doucement des éclats ensoleillés de leur homme comme des ménagères économes. Quelques oiseaux retardataires rejoignent leur nid en ébouriffant les toiles d’araignées endormies.

 

La chaleur de la journée s’enlace à la fraîcheur du soir et naissent des petits coups de vent aux parfums capiteux d’humidité encore tièdes. Les feuilles des branches alentour frissonnent un instant comme si on avait soufflé sous la robe de leur arbre. D’un rosier, pourtant exsangue tout à l’heure, s’échappent des effluves miellés aux partitions olfactives enchanteresses. Un bosquet d’épineux, taillé dans l’ordre rigoureux de l’allée, embaume son aura ombreuse de mille petites excitations doucereuses. Si on pouvait mettre des couleurs aux parfums, le parc entier serait une œuvre expressionniste, une fantasia délirante aux sensationnels décors changeants, une palette inestimable de badigeons extraordinaires, lancée devant les yeux des réceptionnaires. Si on pouvait mettre de la musique aux parfums, le parc entier serait une symphonie fantastique, une apothéose de clique aux brillances aveuglantes, un bouquet final d’orchestre harmonisé à l’ultime note de l’Unisson. Les essences des arbres se mélangent dans l’intimité de la pénombre et le tableau champêtre réorganise ses couleurs, ajuste ses gammes avec les soupirs incessants du soir comme seul diapason halluciné.

 

A cette heure de maquillage substantiel, les parfums des femmes, accrochés à leur cou, semblent bien fades, bien tristes et bien dérisoires. Fatigués, les gamins s’accrochent à leurs robes fendues ; remplis de caprices, ils veulent boire dans les verres défendus et les mères, remplies de sacrifice, cherchent sur les tables des jus de fruits bienvenus.

 

Au bout de leurs sérénades, les hommes refont la Terre et ses environs. Ils ont les prétentions de leurs Dieux et des jurons de démons. Encore fringants et fiers, une sueur d’effort perle à leurs paupières ; elle est comme la pluie de leurs doutes, celle revenante tout au long de leurs jeux de joute. Les gamins, ivres d’école buissonnière, se sont endormis dans les jupes fanées de leur mère. Au fond des nids, les oiseaux partagent des rêves engourdis.

 

Tout là-haut la nuit, ivre de liqueur d’aiguail, s’est éclaboussée de danseuses brasillantes. S’ils levaient les yeux, tous ces hôtes inattentifs des Choses célestes, ils pourraient apercevoir le tintamarre des brillances subreptices, les constellations en ordre d’artifice et quelques étoiles filantes novices…

 

Pascal

 

24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 18:49

 

Juillet 2050

 

Message trouvé dans une capsule temporelle

 déposée dans la cave anti atomique de mon bunker.

 

(Je suppose qu'en ce temps là le monde n’était qu'en noir et blanc, les enfants étaient un produit recherché, les femmes servaient au repeuplement,  les hommes revenus vivants des batailles avaient un grand rôle à jouer…)

 

Photos 3 et 2

Année 1950. Période faste, il faut repeupler la planète.

Distribution de primes et médailles pour les familles nombreuses. Les mères sont à l'honneur.

Pendant que les enfants attendent dans les voitures, au pied du mur, les mères attendent les remerciement de la patrie.

 

Photos 1 et 4

Les géniteurs stériles doivent expier leur faute en montant à genoux le grand escalier de la maternité de leur choix.

Les vieux rêvent de changer leur tuyau.

 

Photos 6 et 5

Les vieilles sont friandes des pages "carnet rose"

Et dans les baquets à laver les enfants, on jette les vieilles poupées, elles seront remplacées par de beaux poupons en celluloïd offerts par l'état à chaque nouvelle naissance ainsi qu'un pain de savon bébé Cadum.

 

Attention! Ces documents n'ont pas encore été expertisés.

 

Il s'agit peut-être d'un canular déposé par un hurluberlu de l'époque.

Les années 50 ont vu naître des tas d'enfants quelque peu excentriques et farfelus, nés de parents ayant survécu à ce qu'ils appelaient  "guerres" et qui durant ces trente années glorieuses ont construit avec eux et avec ferveur ce qu'ils voulaient être bonheur.

 

Jamadrou

24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 18:03
 
 

1. Je ne sais pas ce qui a pris l’oncle Alfred. Dès qu’on a été en vue de l’escalier qui montait vers la chapelle, il a sorti un beau mouchoir blanc de sa poche, l’a étalé sur la première marche et s’est mis à genoux dessus. Il est resté là, les bras croisés, les yeux baissés, pendant une ou deux minutes, puis il a refait la même chose sur la marche suivante. Et ainsi de suite. Dans son beau costume du dimanche.

- Il est puni, l’oncle Alfred ? j’ai demandé à ma mère.
- Tais-toi et prie ! m’a-t-elle répondu.

 

2.Grand-mère, grand-tante Alice et les deux tantines étaient déjà montées tout en haut et nous attendaient. J’ai bien vu que grand-tante Alice ne priait pas : elle avait les mains dans les poches. Elle a toujours des bonbons dans les poches. Et j’ai entendu que grand-mère lui disait:

- Alice, tu aurais pu mettre un chapeau, tout de même, un  jour comme aujourd’hui !

Grand-tante Alice n’a rien répondu, parce qu’elle avait la bouche pleine de caramels. Elle a juste haussé les épaules et regardé vers le ciel, en faisant une grimace. Moi, si je faisais comme elle, je recevrais une taloche !

Tata Suzie portait la mallette avec nos tartines. Grand-mère avait dit qu’avec cette mallette, ça se verrait moins qu’on avait apporté son manger. Je ne sais vraiment pas pourquoi elle a dit ça..

 

3.Papa était resté en bas, près de la voiture, avec mes frères et les cousins. Je préfère ne pas être avec eux, ils font tout le temps les guignols et après c’est moi qui trinque, sous prétexte que je suis l’aînée. Alors j’ai dit que moi aussi je voulais faire mes prières et dès que ça a été fait, j’ai crié à ma mère :

- Je redescends ! Je vais avec grand-père !

Parce que c’est avec lui qu’on rigole le plus. Et j’ai couru très vite sans attendre la permission.

 

4.C’est en allant au café que grand-père et grand-oncle Gustave ont eu l’idée géniale de la blague qu’ils feraient aux femmes quand elles reviendraient de leurs prières à la chapelle.

- Tu vois ce que je vois ? a dit grand-père.
- Voilà exactement ce qu’il nous faut !

Ils en riaient à l’avance. Moi j’ai ri aussi, même sans savoir ce qu’ils préparaient.

 

5.Evidemment, les frères et les cousins, restés seuls dans la voiture, en ont profité pour faire toutes sortes de bêtises. Comme jeter la poupée de la petite Nini dans une poubelle et crier des vilaines choses aux passants.

 

6.En arrivant au café, grand-père a fait une drôle de tête.

- Nondidju ! il a dit. Qu’est-ce qu’elle fait là, celle-là ! Je vais encore avoir des emmerdes avec Elvire !

Je ne voyais pas le rapport entre ma grand-mère et cette vieille dame assise derrière la vitre du café à lire un journal. En m’approchant, j’ai reconnu Julia, la femme d’Albert.  C’est vrai que c’était bizarre qu’elle soit là aussi, le même jour que nous.

- C’est Julia, j’ai dit. Moi, je n’aime pas Julia. Elle nous regarde toujours d’un air méchant quand on passe.

Ce qui est sûr, c’est que ce jour-là elle avait plutôt l’air de rigoler. Peut-être qu’elle lisait des choses comiques, dans son journal, ou peut-être elle avait joué un bon tour à son Albert.

- Gustave, dit grand-père en lui prenant le bras, trouve quelque chose, vite ! Si Elvire nous voit dans le même café, elle va encore s’imaginer des choses !

Il était tout pâle et son menton tremblait.

- Mais enfin, Maurice ! a dit grand-oncle Gustave. Tu ne vas quand même pas me dire que pour une histoire vieille de plus de quarante ans…
- Je ne sais pas comment sont les autres femmes, dit grand-père, mais la mienne, elle n’oublie jamais. Elle n’oublie rien !
- C’est pas vrai ! j’ai dit. Elle oublie toujours des choses quand elle fait les courses !

 

Adrienne

 

24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 15:37
Brèves. Emma
24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 12:56
Duos.   Mony
23 juillet 2014 3 23 /07 /juillet /2014 19:17

 

(ph.3) -  9 heures trente

- Daddy ! Daddy ! scandent les enfants.

Impatients de partir, ils attendent le bon vouloir de Fernando, leur père. Eux sont prêts depuis un quart d’heure et déjà installés dans la voiture avec Conchita leur maman. Le temps est beau, les vacances de printemps sont là, la vie est belle.

Fernando vérifie pour la troisième fois la fermeture de la fenêtre, jette un dernier regard sur l’ensemble du salon de coiffure et verrouille la porte sur laquelle est suspendu un grand «Closed »

Plus de barbes à tailler, de toisons à discipliner, plus d’effluves de shampoing, de mousse à raser ou de serviettes humides, pendant cinq jours il va se consacrer à sa famille et à quelques parties de pêche en rivière.

- Ready ?

- Yes ! répond un chœur joyeux.

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(ph.6) - 11 heures trente

Au Mohican Bar, Stella, la mère de Conchita est installée comme en chaque fin de matinée. Pour elle cette pause est sacrée et ce n’est pas l’arrivée incessante de sa fille et de sa famille qui la privera de ce moment de détente. Stella aime la ville, le brouhaha, les infos toujours à portée de main. Jamais elle n’a compris comment Conchita a pu s’installer avec son mari dans cette petite bourgade au fin fond de l’état. Elle se surprend à rire, non, ce n’est pas elle qui aurait pu élever une famille de six enfants, deux lui ont suffi amplement. Comme elle se réjouit de les revoir tous pendant quelques heures mais pourvu que sa fille ne lui annonce pas une nouvelle grossesse…

Allons ! Il lui faut songer à rentrer, ils seront bientôt là, bruyants et affamés avant de poursuivre leur route vers le sud.

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(ph.1) - 11 heures trente cinq

Crazy Jack en est à la moitié de la volée d’escalier et à sa neuvième prière. Quel pêché veut-il expier ainsi jour après jour ? Crazy Jack fait partie du décor, nul ne l’interroge, nul ne sait d’où il vient, ce qu’il fait dans la vie, mais immuablement il s’agenouille et gravit dans cette position l’escalier reliant le parc en contrebas au parking puis il replie soigneusement le tissu protégeant son pantalon du contact des marches et s’en va, le dos vouté. Parfois, des gosses le harcèlent en criant « Crazy Jack, Crazy Jack » sans apparemment le perturber et pourtant, à bien l’observer, on pourrait voir ses poings serrés et sa mâchoire crispée.

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(ph.4) - 11 heures 50

La pluie survient brusquement et ne dure que trois minutes, déjà les parapluies sont repliés. Harold et Laurel intrigués par un rouleau de câble abandonné à même le trottoir se questionnent quant à son origine.

- C’est du Service des Eaux, dit l’un.

- Je te dis que c’est un câble électrique, lui répond l’autre irrité.

Harold et Laurel sans chamailleries, ce serait la fin de leur amitié vieille de soixante ans.

- On l’emporte !

- Non, on le signale à la Police.

- Vieille mule !

- Incivique !

Stella, tout en marchant, observe les deux hommes en grande discussion. Son sac est lourd de victuailles, elle est à présent pressée de rentrer. N’a-t-elle rien oublié ? La petite Mary est-elle toujours aussi gourmande et Tom aussi sensible aux produits laitiers ? Mentalement, elle passe la petite tribu en revue et s’impatiente de la retrouver.

En face d’elle Crazy Jack traverse le carrefour, l’air hagard. Souvent elle le croise sans avoir jamais osé l’aborder. La ville est vivante mais peut aussi, hélas, se révéler un grand désert de solitude.

Des coups de freins, des bruits de tôles d’une rare violence, une odeur de brûlé. Le camion roulant à vive allure a coupé la route à la voiture de Fernando ne laissant aucune chance à ses occupants ni aux quatre personnes présentes sur le trottoir.

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(ph.5) - 12 heures

Une poupée de chiffon éjectée de l’habitacle, dérisoire rescapée, sourit en vain dans une poubelle.

Qui y prêtera attention ?

 

 

Mony

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