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19 août 2014 2 19 /08 /août /2014 08:34



Dans le sommeil des femmes il est des rêves étranges
où de blonds chevaliers aux visages d'archange
les sauvent de satyres lorgnant sur la ceinture
qui garde leur vertu de toute forfaiture.

Epargnées de l'affront d'un festin de métal
et de gueules rouées au bucco-génital
c'est par de longs soupirs qu'elles s'apaisent enfin
remerciant les Dieux et ces preux séraphins.

Passent sur leurs yeux clos d'invisibles frissons
à leur bouche charnue l'écume des saisons
à l'orage grondant succède l'éclaircie.

Je contemple leur front, leur nez, leur cou gracile
croyant qu'elles songent à moi, j'y perds (pauvre imbécile)
jusqu'à mon alphabet, et le sommeil aussi.
 
Vegas sur sarthe
 
18 août 2014 1 18 /08 /août /2014 17:40

 

Le sommeil des femmes

 

Le 13 décembre, jour de la Sainte Lucie, des ouvriers chargés de la réhabilitation d'une ancienne usine, au nord de Skaborörnsköldsvik, font une étrange découverte dans un loft en travaux. Trois femmes vêtues de blanc sont plongées dans un sommeil profond sur une peau d'ours blanc, à côté d'une bouteille de jus de pomme et d'un pavot fané. Après deux semaines, elles dorment toujours à l'hôpital de la ville.

 Telle est la première enquête confiée à l'officier Mimi Yu, fraîchement diplômée  de l'école de police.

Le sommeil des femmes est le premier roman de la tétralogie "Papaver", qui enthousiasme la critique internationale ; le pseudo " Miletune" de son  mystérieux auteur cacherait une célèbre personnalité politique.



L'écume des saisons

 

L'écume des saisons est ce malaise indéfinissable qui envahit les habitants de la petite île de Fjäderholmavaxshåsn, au large de Skaborörnsköldsvik lorsque, le dernier touriste parti, ils se retrouvent seuls, dans des jours de plus en plus courts. Tankar står stilla[1], les pensées sont à l'arrêt.

Les Anglais, comme ce peintre muet apparenté à la famille royale qu'on retrouve pendu dans la petite maison de bois qu'il loue  à l'année, ont une appellation beaucoup moins romantique pour désigner cela : "Seasonal Affective Disorder". Mais les autorités ne croient pas au suicide, et les soupçons se portent sur Anton, un marin étranger devenu gardien de phare.

Mimi Yu devra affronter l'atmosphère étrange de l'ile sans se perdre dans les yeux couleur de brume du mystérieux Anton.

 

Les festins de métal

 

Lors de la visite du ministre de l'industrie, la presse hydraulique de la casse automobile de Skaborörnsköldsvik tombe en panne juste au moment où elle recrache une galette de Mercédès dans laquelle sont nettement visibles les inclusions raplapla de deux trafiquants de drogue.

L'enquête s'annonce d'autant plus difficile pour Mimi Yu que la casse est tenue par son compagnon, Anton, l'ancien gardien de phare aux yeux couleur de mer…

 

L'alphabet des imbéciles

 

Les Imbéciles, disait Flaubert, sont ceux qui ne pensent pas comme vous.  Ce qui en fait un vaste sujet d'étude sur lequel se penche Torun Hallström, le plus ancien, le plus "titré" et le mieux gardé des pensionnaires de la prison de Skaborörnsköldsvik. Il a entrepris de rédiger un " dictionnaire amoureux des imbéciles" et il en est à la lettre B de sa liste alphabétique : balance, baveux, bavure, lorsqu'il se volatilise  subitement de sa cellule, alors que la porte est toujours fermée quand le gardien apporte la soupe du soir. 

Mimi Yu, auréolée de ses succès dans ses précédentes affaires, se trouve désemparée devant une telle  énigme, d'autant qu'elle est perturbée par le fait que sa sœur, la jolie Li, en situation illégale, semble vouloir s'incruster dans la péniche où elle vit maintenant  avec Anton.

 

Emma


[1] Tankar står stilla
som mosaikplattorna
i palatsgården. (Tomas Transtörmer)

Les pensées sont à l'arrêt
comme les carreaux de faïence
de la cour du palais

 

17 août 2014 7 17 /08 /août /2014 13:03
 
Le sommeil des femmes est lourd de travail, de combats pour parvenir à l'égal des hommes se prélassant sur l'écume des saisons. Cela pourrait être les premières lignes d'un roman à deux balles dans un kiosque au bord de Seine. Seulement de par le monde, des femmes enfermées dans leur mutisme aussi épais que leur burqa n'ont que des festins de métal à donner à leurs enfants qui reprendront la haine de leur père contre l'Occident et contre ceux qui ne pensent, ni ne vivent comme eux. Les plaines ne sont que morsures et plaies géantes à infliger aux imbéciles à qui l'on offrirait l'alphabet, un alphabet pour apprendre à l'humanité peut-être un jour que seuls le respect, le droit à la différence et la paix donneront des fleurs d'amour. On peut espérer que ces fleurs guériront les morsures des plaines seulement ce n'est qu'une utopie, les saisons ne produisent pas d'écume et les hommes pourront continuer à tuer le sommeil des femmes .
 
Aimela
 
16 août 2014 6 16 /08 /août /2014 13:12

Le sommeil des femmes...
 
Là-bas où elles obéissent soumises
A des conditions d'existence séculaire
Entre sommeil voilé
Et furieuse envie de se dévoiler
Le sexe dit faible
Va craquer l'écorce épaisse
De sa prison moyenâgeuse...
 

L'écume des saisons
 
Martha, une vie ordinaire
Sans grande distraction
De l'enfance à son veuvage
Jusqu'au jour où
Un veuf, bien mis, débarque
Sous ses fenêtres...
L'étrange monsieur L'Andru...
 
Les festins de métal
 
La mer festoie d'épaves
Célèbres ou non
Englouties dans les abysses
Monde du silence et son cimetière...
Un jour Coustard,
Chasseur de ces trésors rouillés,
Découvre un titan...
 
L'alphabet des imbéciles
 
E disent les imbéciles
Un R bête...
Puis A quand on leur explique
Deux fois...
L'abbé Occupé
Patient instituteur les M
Petit Hervé deviendra grand Bazzin...
 
jill bill
 
13 août 2014 3 13 /08 /août /2014 13:49
 
- Ah Yannick, tu tombes à pic !
 
- Tiens, Tatiana.
 
- Approche, viens donc voir ça !
 
- Oh, t'as un nouveau téléphone... En plus y a la télé dessus, cool.
 
- On s'en fout, je te parle de ce qu'il y a à l'écran.
 
- Ah... Oui ! Et alors ?
 
- Regarde bien, y a rien qui t'interpelle !
 
- Bah... Ce sont des grues... Apparemment cendrées... T'en avais jamais vu ?
 
- Sur le Suzanne Lenglen, raquette au bec, en train de taper dans une balle jaune !
 
- Quoi d'extraordinaire là-dedans ?
 
- Quand même, avoue que c'est pas courant !
 
- Pas de quoi envoyer un Noah s'acheter des pompes non plus !
 
- Très drôle ! Tellement hilarant que je me marre !
 
- Cache-moi ces yeux de merlan frit, s'il te plaît, ça me donne faim !
 
- Non mais, allô quoi ! Des tennisbirds, maintenant...
 
- Bof, ça me laisse de glace...
 
- Pourquoi pas une ancolie sur la banquise aussi !
 
- Une quoi ?

 

- Laisse tomber !

 
- Qu'est-ce qu'elle fabrique là, cette meute de photographes ?
 
- A ton avis !
 
- Décidément, ils savent plus quoi mitrailler pour faire le buzz... Et les gens s'émerveillent devant autant de banalité ! Un reportage sur les fourmis hautes de dix-huit mètres qui portent un chapeau sur la tête et parlent couramment le javanais, ou sur les étés indiens qui durent toute l'année aux Maldives, voilà qui m'aurait paru plus ambitieux, déjà.
 
- Ah, ça y est, tu me mènes en bateau, comme l'autre soir où tu m'as soutenu mordicus que Gruyère était une ville de Suisse, alors qu'on sait tous que c'est le nom d'un fromage. Bien tenté, mais tu m'auras pas cette fois.
 
- Je suis très sérieux, figure-toi !
 
- Si tu le dis...
 
- D'après toi, pourquoi est-ce que j'ai gagné Roland-Garros en 83 ? Justement parce que je jouais contre une grue.
 
- C'est ça, prends-moi pour un cubi rempli de grenadine !
 
- Je t'assure, dès le premier jeu du premier set, vu la somme de mes aces et de ses fautes directes, j'ai compris que je brandirais la coupe à la fin. Je l'ai la–mi–née, cette emplumée... 6-0/6-0/6-0 ! Son entraîneur était rouge... De colère ou de honte, va savoir, les deux sûrement. Le tennis, c'est vraiment pas ce que ces bêtes-là réussissent de mieux.
 
- Toi, si t'as plus tes dreads, c'est parce que tu les as fumés...
 
 
Nhand
 
13 août 2014 3 13 /08 /août /2014 08:23

 

WE d'arrière saison sur la Côte d'Opale...

 

J'avais loué une petite chambre d'hôtel
qui normalement sur le dépliant de l'Office du Tourisme local avait vue sur la mer
mais qui en fait donnait sur le cimetière
dont je pouvais voir par la grille ouverte une tombe grise...
Comme j'avais du mal à digérer le merlan bouilli
que l'on m'avait servi dans le petit restaurant
dont toutes les places sur les tables étaient décorés d'un set rouge
et d'une pauvre ancolie qui trempait dans un pot en plastique
Je décidais donc d'une petite balade dans le vent aussi froid que de la glace le long de la plage désertée par la meute de touristes qui viennent dans la Somme par les beaux jours d'étés...
Je fus bien étonnée dans les herbes de la grève de voir des grues cendrées qui s'élevèrent dans un assourdissant bruit d'ailes...

Bon je sors d'ici et j'aimerais bien croire que ce bien pauvre texte a provoquer chez toi un petit rictus hilarant...

 

 

TooTsie

10 août 2014 7 10 /08 /août /2014 11:29

 

A la meute, y a pas d' jambe de bois,
Y a des nouilles mais ça ne se voit pas
La meilleure façon d'marcher,
C’est bien sûr la nôtre,
C'est d' mettre un pied devant l'autre
Et d' recommencer !

 

Pourquoi a-t-il continuellement ce seul refrain en tête ?

Chambre 220, au fond du couloir, à gauche, c’est son royaume à lui Julien Leblanc. Un royaume à la Magritte.

N’est-ce pas surréaliste cette télé dévidant sans cesse les archives d’Eurosport : F1, rugby, curling, cyclisme…, le tout entrecoupé de quelques directs ou d’immenses plages de pubs ? Et lui, Julien Leblanc, voguant d’un somme à une rêverie, Julien le grand sportif au régime alimentaire strict, condamné dorénavant à engloutir rapidement quelques bouchées de poulet mi-cuit ou de merlan noyé de graisse qu’une aide-soignante lui présente tout en déballant déjà la tranche de glace napolitaine aux couleurs douteuses, lui, Julien, n’est-il pas à lui seul un chef d’œuvre surréaliste en péril ?

 

A la meute, y a pas d' jambe de bois,

Y a des nouilles mais ça ne se voit pas

 

Ce serait surprenant, voire hilarant de tout à coup entonner ce refrain si ce n’était aussi frustrant de ne plus pouvoir émettre un son. Comment dire à Madeleine qu’elle est toujours aussi belle et chère à son cœur ? Madeleine et son discret parfum d’ancolie qu’il hume de tout son être quand elle se penche sur lui pour redresser son long corps qui doucement s’affaisse.

"Il ne manquerait plus que tu tombes" est son leitmotiv, son obsession. Comment pourrait-il tomber plus bas que le bas-fond où il se trouve désormais ? Madeleine, son amour, ne l’a-t-elle pas encore compris ? Ne sont-ils pas comme ses amants1 aux visages voilés, séparés par un caprice de la vie ?

 

A la meute, y a pas d' jambe de bois,
Y a des nouilles mais ça ne se voit pas

 

Magritte a-t-il été scout lui aussi ? Julien aime imaginer l’artiste enfant… Avait-il déjà en lui ce don de voir le monde au travers d’une autre lucarne ? Aimait-il davantage le bleu que le rouge, le jour que la nuit ? A-t-il passé une partie de ses étés dans un camp à la campagne, vécu de manière rudimentaire mais tellement captivante ?

 

A la meute, y a pas d' jambe de bois,
Y a des nouilles mais ça ne se voit pas

 

Aujourd’hui, la meute est bien loin mais Julien y puise toujours une grande force d’âme et ce n’est pas un énième set de tennis se jouant sous ses yeux qui l’empêchera de rêver et de s’évader vers des cieux azur.

Entre en scène2, Julien, deviens oiseau blanc et va rejoindre les grands vols de grues. Avec elles migre au pays des miracles3.

 

Chambre 220, au fond du couloir à gauche, Julien Leblanc pour un moment se sent bien.

 

 

Mony

 

1 Les amants - 2 Entre en scène - 3 Le pays des miracles de René Magritte

9 août 2014 6 09 /08 /août /2014 07:07

 

Rouge de timidité
Je refis la demande de dîner
Avec moi à la sexy Barbara
Enfin elle accepta
Après tous ces étés
A me laisser espérer
(Elle me choisit dans la meute
De gars, que ce genre de fille rameute)
Mais à condition
Que sur le set le poisson
Fut du merlan frit
Et la glace fut à la vanille...
Soit... Le plus hilarant
Cependant
Fut la table avec vue
Sur les grues
Du bâtiment... « M'amusent ces oiseaux rares
Disait-elle un brin idiote dans le regard... »
Déception ! Tout le repas
En somme se passa
A voir ces engins de chantier
Vraiment pas le pied...
Mon bouquet avec ancolie tiens
Lui fit autant d'effet que rien...

Après l'addition Barbara
Se barra
Et au bar accoudé peuchère
Je fêtais joyeux mon état de célibataire...


 

jill bill

7 août 2014 4 07 /08 /août /2014 17:45

 

Elle est étonnante et je la chéris.    Elle me  souffle la vie, avive  mon bonheur

Même les ancolies au plus fort de  l’été, et leurs  sets de nuances ne peuvent rivaliser avec l’éclat de sa  profondeur.

 

Le soir, aux reflets rouges du couchant je la contemple, elle devient encore plus magnifique,

Ses vapeurs alors, comme un gaz hilarant, me poussent à la gaité

Là bas sur la plage,  je savoure  des yeux les grues cendrées faisant un somme, sur une patte

Et voir  et revoir encore  le ban  journalier des merlans, muets comme des tombes

Semblables à une meute  s’élancer à l’assaut des  vagues déferlantes et fendre les  eaux de glace, puis faire route pour s’en aller plus  loin

Spectacle dont  jamais je ne me lasse, te voir, te humer,  te toucher,

Oh toi  ma  Mer,  déesse, divine maitresse de ma vie

 

JAK

6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 19:46

 

    C’est le jour où je cherchais Bijou. Mon âne. Enfin, celui derrière lequel je me cachais dès que l’on me demandait un service qui ne m’amusait pas. J’avais pris l’habitude de ses sommes qui le tenaient allongé, muet comme une tombe, et qui me présentaient son ventre  d’un blanc duveteux où je reposais, heureuse.

 

Quand ma mère était avec nous, elle tolérait mal mes escapades, d’autant que chercher les ancolies au bord du marécage proche de l’étang, me faisait revenir, rouge, le feu aux joues et bien sale ! Ma mère entrait alors dans une de ces colères où elle  me promettait une meute de chiens pour m’assagir.

C’était hilarant de voir Bijou secouer la tête, pour répondre à ma mère et lui dire (car je ne doutais pas de ce qu’il pensait et aurait pu exprimer !) qu’une glace me conviendrait parfaitement ! Mais non, on me promettait pour le soir du merlan, mon plat détesté.

Ce jour-là, cependant, Bijou avait disparu et personne ne me disait rien de son absence. Alors Martin, de trois ans mon aîné, mais qui n’allait pas souvent en classe, me demanda pour alléger l’atmosphère : « dis, tu sais comment on écrit la ville de « Sète », notre maîtresse nous a promis de nous y emmener. Alors : sept, cet ou set ? »

Il se trouve qu’à six ans, je ne savais pas qu’il existât une ville au nom si curieux et je baissai la tête, confuse. Vous êtes plus malins, vous les adultes ? me demandais-je.

Et soudain, Martin hurla : « les grues, les grues »,  en les montrant du doigt dans le ciel et il se trouva qu’au lieu de voir les oiseaux sur le départ, je vis Bijou, affublé de deux énormes paniers de vendanges, arrivant de sa lente démarche. Il n’hésita pas, repoussa ma mère, la mère de Martin et vint poser sa tête près de mon cou. Un tel rêve me le rendait trop précieux. Et Auguste, le père de Martin, ôta les paniers, rendit sa souplesse à l’âne qui me regardait. Je  pris sa tête dans mes bras et après mainte caresse, je me hissai sur sa croupe. Il partit aussitôt. Peut-on être plus heureuse, quand on a six ans et que les classes ne commencent qu’après les vendanges… ?

 

Roseline

 

5 août 2014 2 05 /08 /août /2014 16:19

         

        Les merlans frais sur leur lit de glace me regardent d’un œil vitreux. Déchargés depuis peu du chalutier « L’ancolie », ils attendent les amateurs de poisson.
Au loin, l’activité incessante des grues, les dockers chargent et déchargent le fret. Ils iront, roulant les mécaniques, boire un gros rouge au bar du coin. Le tenancier, après un somme revigorant, remplacera sa femme, partie voir l’arrivée à quai d’un navire ; une meute de journalistes, déjà en place, attendent eux aussi.
Un archéologue, bien connu, passe tous ses étés, dans cette rade, à bord de son bateau. Ayant découvert une nécropole sous-marine, dans la région, il est sur le point de révéler le Secret Enfermé dans les Tombes. Le SET, comme il a coutume de dire. D’aucuns mettent en doute sa parole, trouvant matière à maintes histoires hilarantes.
Les merlans frais sur leur lit de glace me regardent d’un œil vitreux.
 
Jaclyn O'Léum

 

4 août 2014 1 04 /08 /août /2014 08:50

 

            Je suis là à marcher entre les tombes avec mon petit bouquet d'ancolies. En les voyant tout à l'heure chez la fleuriste je me suis souvenu de celles du jardin de ma grand-mère Léonie, près du vieux mur de pierre où s'accrochait un chèvre feuille qui embaumait les soirs de pluie.

 

 Dix ans que je ne suis pas revenu à Fombray ! précisément depuis le jour de l'enterrement de Léonie. Et tandis que je dispose les fleurs sur le modeste carré de petits galets sous lequel elle repose, les souvenirs des étés de mon enfance déferlent dans ma mémoire…

 

A l'époque, et bien que je la considérais alors comme très vieille, elle exerçait toujours les fonctions de gouvernante au château. Je soupçonne maintenant que le comte, un excellent homme qu'elle connaissait depuis l'enfance, devait continuer de l'employer par affection plus que par nécessité.

 

Léonie m'emmenait souvent au château, et  tandis qu'elle s'activait à la cuisine avec la petite Mariette, le vieux Charles de Fombray, que la vie avait privé d'enfant, trouvait en moi un disciple docile pour exercer son paternalisme bienveillant, plein d'une pédagogie fantaisiste. Dans mes très jeunes années je prenais pour argent comptant les piquantes pseudo anecdotes historiques ou les récits d'aventures imaginaires dont il émaillait ses discours.

 J'appréciais les promenades avec lui dans le parc, où il m'apprenait à distinguer la salamandre du  triton, et j'adorais voir sauter dans le bassin les grosses carpes selon lui centenaires…

 Le Comte de Fombray était féru d'exotisme, et grand collectionneur. Dans le hall, devant les immenses vitrines où étaient exposés en éventail des sets de couteaux orientaux et poignards anciens, dont il racontait le passé terrifiant, trônait en majesté dans une vaste cage dorée un perroquet gris du Gabon, nommé Ernesto, qu'il disait âgé de 128 ans !

Je doutais un peu qu'il lui ait été vraiment légué par un pirate, ainsi que le prétendait le Comte, mais Ernesto était carrément hilarant. Ainsi il refusait obstinément de parler lorsqu’on le lui demandait, mais aussitôt avais-je tourné les talons qu'il lançait un sonore "déguerrrrpis, grrrredin, au galop !" et aussi vite que je me retournais, il avait repris son attitude hiératique, voire feignait de piquer un petit somme.

Mais je redoutais un peu les jours de pluie où le Comte me faisait les honneurs de sa bibliothèque, située au bout d'un long couloir qu'il appelait pompeusement "la galerie des glaces" en raison des deux grands miroirs biseautés qui faisaient face à une tapisserie molle et quelque peu élimée représentant un cerf aux abois dans une mare cernée par une meute de chiens féroces.

A ma grande consternation, alors que je ne rêvais que de m'affaler dans un des vieux fauteuils pour dévorer Spirou ou Bibi Fricotin, le vieux comte prenait parfois un air gourmand, tirait une clé de son gousset et ouvrait pour moi (ce qu'il considérait comme un honneur) les longs tiroirs plats du meuble où il conservait ses estampes japonaises. Il enfilait des gants de soie blanche et sortait avec des mines délicates  ses trésors aux teintes délavées qu'il étalait sur la grande table en loupe d'orme.

J'ai été obligé de les examiner tant de fois que je me souviens encore des canards mandarins dans la neige, du vol de grandes grues blanches et noires sur un soleil rouge, de merlans moustachus bleuâtres ondulant entre liserons et idéogrammes, et d'énormes vagues grises dont l'écume soigneusement cernée me faisait penser à des doigts crochus.

Curieusement le Comte n'ouvrait jamais le tiroir du bas, et ce n'est pas moi qui lui aurais fait remarquer cet oubli.

 

J'aimerais vous dire que cette initiation a décidé de ma vocation  artistique, mais à la vérité, je n'en garde que le souvenir d'un profond ennui, heureusement rare dans ces vacances merveilleuses.

Et maintenant, dans le train qui me ramène à Paris, après m'être heurté à la grille fermée du château devenu colonie de vacances, les yeux fermés, je peux encore sentir le  goût des petits beurres de ma chère grand-mère Léonie.


Emma

 

3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 20:00

 

Rogue, ce matin, s’était fait tailler la moustache. Et chez le merlan, il avait vu rouge, en lisant l’article à la une du quotidien, photo à l’appui. !

Toute son escouade de grues faisait une pétition, banderole flottant au vent, où il était inscrit,

« A bas les maquereaux. On veut payer nos charges sociales»

On voyait en tête du cortège, Ancolie la nouvelle recrue, genre intello, dont il ne s’était pas méfié, bien au contraire !

Il lui fallait d’urgence rassembler sa meute de bras cassés.
A eux tous ils allaient leur tomber dessus à ces re-belles et leur faire voir de quel bois il se chauffait.

A coup sur, il remporterait le set et vite fait ! (Il était tennisman entre deux virées)

Elles pourraient mettre des pains de glace pour calmer leurs rougeurs!

L’été sera chaud avait prédit certains, il le constatait avec amertume.
C’était cocasse, limite hilarant de le voir ainsi désappointé, sa caquette de travers, la moustache frémissante, lui le dur à cuire, démoralisé.


Mais rien ne se passa comme il voulait, les belles avaient bien préparé leur coup.
En effet, la meneuse, avait prévenu les keufs du caractère irascible et du coté pas très honnëte de Rogue.
Pour se débarrasser de lui définitivement, elle avait chargé la dose, dénonçant toutes les forfaitures qu’il avait perpétrées :

Elle était bien au parfum, car Rogue, sous le charme de ce nouveau genre BCGB, avait eu le coup de foudre pour elle, et sur l’oreiller, il lui avait fait toutes ses confidences…

Il était à la limite du risque perpette, il aurait le temps là-bas d’en faire des sommes….


Jak

3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 14:32

 

Blaizac, c’est l’horloger bijoutier qui a pignon sur rue. Sur le cours Bonnevaux, c’est devant chez Blain, en face de chez Dorcier, à côté de chez Davion, le fleuriste, sur le trottoir qui mène à l’école Gaillard ! Tu ne peux pas le louper, ce magasin des horaires !

 

A l’époque où les trottoirs étaient larges, quand on courait après les ombres glissantes, comme des ressacs de plage, j’aimais bien m’arrêter un moment devant sa devanture. L’été, l’enfilade des platanes bousculés de vent, berçait de lumières aveuglantes toute l’avenue. Dans les vitrines, c’était une apothéose de flamboiements incessants. Alors, imagine un peu son éventaire ! C’était un jeu de concurrence déloyale entre les myriades de pétillements solaires et ses carats soutirés de quelques profondes mines aurifères.

Tour à tour, par les effets lumineux assidus, on devinait les topazes, les émeraudes, les saphirs, les rubis, courant à la dérobée dans les glaces de sa vitrine. C’était des sceptres, des couronnes, des falbalas aux multiples facettes chatoyantes. Les rivières de diamant coulaient en cascades fabuleuses dans les reflets incessants de la vitrine. La Nature est joaillière, tous ses trésors étaient dehors.

Par un autre tour de magie évident, dans l’écho des vitres, parfois, un arc-en-ciel se posait furtivement sur une de ses étagères. Comme un ruban caressant, il s’enroulait lascivement autour des écrins, il auréolait de ses coruscations enflammées les montres alignées, il s’enchâssait dans les boucles d’oreilles. En penchant la tête, je le retrouvais entre les aiguilles des réveils. A dix heures, il était rouge, à onze, il était bleu, vert, jaune. Quand je me perchais sur la pointe des pieds, il sertissait les bagues avec une précision d’orfèvre et quand je me baissais, il s’incrustait sur les chronomètres.

 

Je me souviens de son crâne dégarni, de sa petite barbiche et de sa légère claudication. Loin d’être hilarant, Il avait l’air toujours affairé, réservé ou plutôt, occupé avec ses profondes cogitations d’horloger méticuleux. Les avances de ses clients désireux le mettaient en retard… Peut-être avait-il des difficiles mécanismes de montre démontée sur son ouvrage, peut-être que la livraison d’un maillon de gourmette se faisait attendre, peut-être avait-il remarqué que notre Jacquemart avait du retard sur les horaires ajustés de sa devanture.

 

Il n’avait qu’à se baisser, le père Blaizac, pour ramasser tout cet or éphémère. Je suis sûr qu’il prenait des notes, qu’il devait apprendre et retenir tous ces chatoiements étincelants, ces illuminations enfiévrées, pour les organiser dans d’extraordinaires parures de joyaux, dans des ornements aux mille et un scintillements. Pourtant, il descendait son auvent pour éviter des éblouissements aux badauds qui faisaient le pied de grue devant son échoppe. Sur le pas de sa porte, avec sa fidèle loupe collée sur son œil, ses brucelles tintinnabulant dans une poche de sa blouse blanche et sa paire de pince crabe dans l’autre, un instant, il grattait sa barbe et, cahin-caha, il repartait vers son établi avec son sens de la minutie et ses silences de grand spécialiste.

 

Il faisait montre de sagesse, le vendeur du Temps. Sa meute de pendules batifolait à l’unisson des chansons de coucou, des dring de réveil et des balancements de battants à la rigueur forcément suisse. Tout sentait la précision dans son magasin. Derrière les vitrines aux verres épais s’étalaient des montres féminines de grande valeur ; virginales,  accoudées à leurs étuis au velours débordant, elles se laissaient admirer comme des sirènes surprises pendant leurs ablutions matinales. Ici, les alliances en cœur miroitaient aux jeunes couples des destins de grand bonheur ; là, c’était des ménagères, pour riche set de table, soigneusement ordonnées avec leurs couvercles entrouverts qui se déclinaient en argent massif. Des colliers de perles s’accoquinaient avec des montres à gousset dans des simagrées de révérence de siècle ancien.

A l’ombre d’un sempiternel jour sans soleil, avec mes yeux de merlan frit, j’aimerais tant lui apporter mon sablier détraqué ; je lui chuchoterais tout bas :

 

« M’sieur Blaizac ?... M’sieur Blaizac ?... C’est pour une urgence... Avec vos outils de magicien, votre précision de chirurgien, toute la somme de votre savoir, vous ne pourriez pas réparer mon horloge personnelle ?... Je suis sûr qu’il y a une fuite ou le goulot d’étranglement est trop large... C’est sans doute une brèche après tous les fracas de ma vie. Mais qui a volé mes heures, qui a englouti mes années, qui s’est goinfré de mon Temps ?!... J’étais un gamin inconscient courant après mes jeux d’innocence sur les trottoirs de Romans et regardez : aujourd’hui, je suis un vieux croulant abandonné et sans allant !

S’il vous plaît, vous ne pourriez pas me faire un petit plein de sable ? Juste une ou deux pelletées, un petit sac du Sahara ou de Bricomarché !... Je vous paierai avec mes économies de rires, de soupirs, de désirs, ceux que je n’ai bêtement jamais utilisés. Non ?... Ce n’est pas possible ?...

M’sieur Blaizac, allez voir encore au fond de votre cartable ; vous devez bien avoir un ressort ou deux, j’en manque tellement… Redonnez-moi un tour de clé !... Allégez mes contrepoids !... S’il vous plaît ! Fi de l’exactitude, faussez mes aiguilles, retardez les jours, tuez cette trotteuse implacable ! Sans délicatesse, ces tic-tac assassins me poussent sans façon jusqu’à la tombe. Ils sont autant de grains gaspillés dans la besace du Temps… M’sieur Blaizac, par pitié, je veux être en retard au calendrier de tous les évènements qui me traquent au quotidien... »

 

Oui, c’est devant chez Blain, en face de chez Dorcier, à côté de chez Davion, le marchand d’ancolies, sur le trottoir qui mène à l’école Gaillard…

 

 

Pascal

3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 10:34

 

Etre ou ne pas être, là est la question. Je suis comme un gibier devant la meute. Pourquoi accepter de me faire jauger, juger par ces grues ricanantes, trouvant hilarant mon embarras alors que leurs petits copains ouvrent des yeux de merlans frits. Je voudrais disparaître à tout jamais, reposer dans le froid glacé de ma tombe, avec un petit plan d'ancolie juste pour n'être pas oubliée tout à fait quand même.
Mais il y a des affronts qui font voir rouge, la coupe est pleine en somme. Ils n'auraient pas dû... La vengeance est un plat qui se mange à toutes les températures. La justice est en marche. Jeu set et match.

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Du haut de sa grue, José observe la place et le marché qui s'installe. Sa radio lui tient compagnie, c'est l'heure des informations : « Vous êtes bien sur schkrcht-ROPE 1, les schkrcht-meutes de la nuit dernière à Amiens dans le dépar-schkrcht-schkrcht-de la Somme ont trouvé une issue schkrcht-schkrcht- grâce à la pulvérisation de gaz hilarant qui a schkrcht-mis la dispersion des bonnets rouges. Le phénom-schkrcht- breton a gagné les hortillonages schkrcht-schkrcht-schkrcht-schkrcht- »
Inaudible !... José passe sur Nostalgie... Ah Joe Dassin ! « si tu t'appelles chkrcht-ancolie, l'amour schkrcht-schkrcht- qu'une habitudschkrcht-schkrcht-schkrcht- » Décidément la réception est mauvaise. La matinée va être longue et pas question de piquer un somme.
Qu'à cela ne tienne, il baisse sa glace et observe les allées-venues des clients, il entend le marchand de poisson vanter la fraîcheur du merlan, il est hilarant ce bonhomme avec sa voie de stentor !... il sourit à voir la horde de gamins joyeux s'élancer vers le marchand de bonbons . se penche un peu plus pour voir la jolie marchande de fleur qui dispose des ancolies sur un vieux set de table. « Tu tombes amoureux mon vieux » se dit-il... 

 

 

Cathycat

3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 10:27

 

Il n'est pas toujours bon de regarder les propositions de miletune avant de se coucher surtout lorsque l'image a de quoi voir rouge mais soyons bon joueur, on va essayer de s'y coller.
 
Un peu maussade je me suis endormie et une jolie jeune fille blonde, habillée d'un polo et pantalon bleu (j'ai déjà utilisé le rouge plus haut dans l'histoire) m'est apparue, elle avait un bouquet d'ancolies à la main, elle se promenait dans le cimetière et s'est recueillie auprès d'une des tombes. Dans le ciel, une grue cendrée passait et sur son passage a laissé un petit cadeau sur la tête du gardien qui regardait cette belle jeune fille avec des yeux de merlan frit, il savait très bien qu'elle n'était pas pour lui. Trop vieux, trop moche, il ne se faisait pas d'illusions pourtant mu par un réflexe inattendu, il s'est approché d'elle et a attendu qu'elle ait fini. Elle s'est retournée et s'est mise à éclater de rire. Désolée, je n'ai pas pu m'empêcher mais vous êtes hilarant avec cette crotte sur votre tête lui dit-elle ce qui a eu le mérite de briser la glace. Ils ont fait connaissance et depuis, tous les étés (les hivers, ils jouaient au scrabble) après sa petite promenade dans le cimetière, ils allaient, suivis d'une meute de jeunes gars envieux, faire un ou deux sets sur le terrain de tennis, bien sûr c'est elle qui gagnait …
 
D'un coup, je me suis réveillée et ne me souviens plus de la suite mais si miletune est gentille et me laisse faire un petit somme, j'aurais peut-être de quoi continuer quoique ...
 
 
Aimela
3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 08:10

 

Sur le damier d'un scrabble, déjà fort avancé
Je suis descendu, histoire de voir le jeu continuer.
Les cases rouges étaient disponibles
Mais tout à fait inaccessibles,
Alors, je suis remonté déguster une glace
Au coin de la rue
Et regarder vers la droite, les grues
Dans le ciel d'été de la Baie de Somme.
Elles piquaient en meute vers la mer
Pour pêcher quelque merlan.
Ce spectacle n'était pas très hilarant
Avec quelque mélancolie
J'ai cherché une ancolie
Parmi les tombes du cimetière
Qui jouxte le court de tennis.
Les ancolies sont fanées en été.
Ma raquette en bandoulière
J'ai rejoint mes amis pour un set endiablé.

 

 

Marief

3 août 2014 7 03 /08 /août /2014 07:05

 

Frêles ancolies, étoiles du jardin,
Déjeuners d’un été.
Les grues cendrées,
Depuis longtemps, sont passées.
Vers le nord s’en sont allées,
Préférant aux reflets rouges des soleils couchants,
Les lueurs pastel du lever d’un soleil d’orient.

Dans le jardin, quelques pétales fanés
Flétrissent, la terre sombre sera leur tombe.
Un oisillon brise la surface de l’eau, lisse comme de la glace
Coups de bec assoiffé dans la flaque.
Le cri hilarant de quelques mouettes,
Espérant voir au loin le pêcheur de merlans,
Traverse le ciel sans nuage.

Loin de la meute vacancière,
Somme de calme en pleine nature,
Le jardin écoute,
Résonnant d’échanges de balles,
Echo des raquettes, premiers sets engagés.

 

 

Jaclyn O.Léum

2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 16:38

 

J'ai vu oui j'ai vu, jamais vous ne devinerez quoi!

 

Sur les tombes vers le funérarium

J’ai vu des grues cendrées.

Faut le voir pour le croire !

 

Sur la glace du salon

J’ai vu une meute de chiens de traîneaux.

J’ai du mal à voir…

 

Sur la banque du tri postal

J’ai vu des ancolies prêtes à être timbrées.

Faut le voir pour le croire !

 

Sur le siège du livreur de pain

J’ai vu Louis XVI faire un somme sur sa couronne.

J’ai du mal voir…

 

Sur le court de tennis, au septième set,

J’ai vu la balle se transformer en cœur rouge.

Faut le voir pour le croire !

 

Sur les ciseaux du vieux hareng

J’ai vu les cheveux d’une chauve-souris

J’ai du mal voir…

 

Vous êtes dubitatif ?

Alors respirez un grand coup

Je viens de vous envoyer du gaz hilarant ;

Détendez-vous, rigolez et puis c’est tout !

Sentir ça aide à croire…

 

 

Jamadrou

 
 
2 août 2014 6 02 /08 /août /2014 11:53

 

Touristes en meute
Comme zombies en somme
Sortant des tombes
A Halloween
Blancs comme pet de laitier
-Hilarant-
Viennent se faire frire
Comme merlan
Sur les plages de ma Mer du Nord
Comme tous les étés...
Ah faut les voir
Virer au rouge écrevisse
Puis au chocolat
Sous les cieux bleu ancolie...

Au zénith, zen en tong
Direction le restaurant de la digue,
Sur le set de table
Immuable moule frite et glace...
Font même le pied ces grues
Si bondé...
Patience d'ange
Qu'ils ont perdue
En dehors de leurs congés payés !


Jill Bill 

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