Est-ce qu'un mensonge est un mensonge dès lors qu'on ne sait pas encore qu'il va le devenir ?
- Proust disait…
- mensonge !
- comment ça ? je n'ai encore rien dit !
- mensonge, tu fais étalage de ta pseudo-culture, alors que tu viens de consulter Google.
- mais enfin, PERSONNE n'a lu Proust !
- qu'en sais tu ? as-tu étudié le sujet ? fait des statistiques ? selon Marc Twain "il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques."
- tu as probablement lu Mark Twain dans le texte ? donc Proust disait..
- mensonge encore, si tu cites une de ses phrases, tu peux dire "Proust a dit", mais pas "Proust disait", la nuance est d'importance : disait, c'est une incantation, a dit, un propos aléatoire.
- si je peux en placer une, selon Google, Proust a écrit :
" Le mensonge est essentiel à l'humanité. Il y joue peut-être un aussi grand rôle que la recherche du plaisir, et d'ailleurs est commandé par cette recherche. "
- il est vrai (vraiment vrai ?) que sa madeleine n'était qu'une biscotte.
- Mon beau-frère, (cité par google en raison de sa place de second au concours de belote de Carnutier sur Billaude en 99) dit souvent que le monde serait à feu et à sang si les gens se montraient sincères. Imagine qu'on dise la vérité : tu es trop grosse, tu as une haleine de chacal, moche comme son père, ce gamin…" ne pas dire la vérité n'est pas forcément un mensonge, tout au plus une omission
Selon le dictionnaire, le mensonge (le craque, le bobard, la menterie) est une affirmation contraire à la vérité faite dans l'intention de tromper.
- voilà, c'est l'intention qui compte !
Il y a de pieux mensonges :
Tu vas voir, ça va bien se passer... Comme tu as bonne mine !
Et puis, petit Simon, chez nous, personne ne vieillit
Nous sommes là et ne crois pas que nous partirons d'aujourd'hui
pour habiter dans autrefois…
de doux mensonges consensuels qui font du bien : rajeunissant, repulpante, amincissante…
Certes c'est pas moi, c'est lui peut conduire à d'horribles erreurs judiciaires.
Mais peut-on en vouloir au fieffé menteur, qui dit : les yeux dans les yeux, je n'ai jamais eu de compte en Suisse" ? c'est un mensonge commis pour sauver sa peau, de la légitime défense en quelque sorte, enfantin et presque aussi attendrissant que Maurice le poisson rouge.
Pour dire toujours la vérité, faudrait-il encore savoir où elle se trouve ! dans les faits ? allons donc, même quand elle ne les falsifie pas, l'HISTOIRE sélectionne ceux qui lui conviennent et laisse le reste dans l'ombre. C'est une chanson de geste, un opéra rock…
De même la photo, tiens ! Ne parlons même pas des profils meetic, ni de la longueur des jambes des mannequins, ou des si prometteurs deep fakes, mais de la simple photo amateur : on pourrait croire qu'à condition qu'elle n'ait pas été retouchée, elle ne peut que montrer la réalité, l'objectif est parfaitement impartial, lui ! Pas du tout ! elle traduit ce que le photographe veut démontrer : l'éclairage qui sublime, le cadrage qui évite les immondices sur la plage aux cocotiers, ou la mise hors champ d'un personnage gênant…
Et puis il y a des mensonges grandioses, ceux dont Joseph Goebbels disait : Plus le mensonge est gros, plus il passe.
"la cocaïne tue le coronavirus, le Sida a été créé par le FBI, Hillary Clinton dirige un réseau pédophile dans une pizzeria"
Plus largement, le "succès" de sapiens ne tient-il pas à sa capacité à croire collectivement aux fictions qu'il invente ?
Fakes qui confinent à l'art, surréaliste dans le cas ci-dessus. L'art est un mensonge qui nous fait entrevoir la vérité, du moins celle qui nous est donnée de comprendre. (Picasso)
Outre qu'il contribue à la paix en général, et évite probablement plus de crimes qu'il n'en provoque, le mensonge édulcore, embellit, adoucit, masque, sublime, transcende, dilate la terne ou la dure réalité. N'est-ce pas la définition même de la littérature ?
Comme vous fûtes charmante, Madame, ce soir de juin
Du temps de ma jeunesse j’étais mannequin. Oui, môssieur, mannequin ! Parce que je le valais bien. Certes, pas pour mon physique. Je suis restée lucide ! C’est ma bouche qui a eu tous les honneurs. Une bouche d’un dessin minutieux, des lèvres pulpeuses parfaitement ourlées, un carmin nature qui n’avait besoin d’aucun articificel, le sillon du doigt de l’ange comme un val où se poser. Qui que ce soit me regardait, il ne voyait que ma bouche.
- Sans retouche ! a dit la maquilleuse.
- Sans retouche ! a dit l’éclairagiste.
- Sans retouche ! a dit le réalisateur.
- Sans retouche ! a dit le photographe.
Ma bouche était très demandée. Que dis-je : désirée ! Les célèbres égéries des grandes maisons ont souvent été doublées pour certaines parties de leur corps. Et c’est bibi qui apparaissait, enfin ma bouche. Mes lèvres avaient le sens de l’esthétique naturellement. Elles s’écartaient légèrement pour séduire. Elles pouvaient s’ouvrir sur un petit O charmant pour convaincre les plus réticents. Un petit sourire à peine esquissé et le rayon de produit vaisselle était dévalisé ! J’ai même fait la bouche pour Polnareff !
J’avais des collègues mannequins pour toutes les parties du corps, les pieds, les mains, le nez, les oreilles. Il y en avait Clara et sa nuque. Une nuque pareille c’est un péché ! Une échancrure divine à la naissance des cheveux et une courbe tout en douceur jusqu’à la descente des épaules. Nous étions toutes amoureuses de sa nuque. Et Carmen ! Je vous raconte pas sa chute de reins. A vous damner tous les saints du paradis. Les annonceurs ne voulaient qu’elle pour vendre n’importe quoi, du champagne au café, de la twingo à la jaguar, bref… tout !. Le bas de son dos avec ses deux petites fossettes étaient le sésame pour n’importe quel produit. Et ça marchait ! Et puis il y avait Zoé et ses fesses, je ne m’étalerai pas sur le sujet ! Michel et ses mollets. Ah, il a fait beaucoup de vélo pour entretenir ses mollets parfaitement galbés. Il lui est arrivé même de doubler une célèbre comédienne dont je tairais le nom. Il avait les mollets les plus érotiques que j’ai connu !
Mais là je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. Adieu les mannequins tronçon. Aujourd’hui les vedettes sont toujours retouchées et c’est Photoshop qui s’en charge. Les logiciels vendent du rêve au prix de gros mensonges.
Bien entendu, l’ourlet de mes lèvres a subi les affres de l’âge. Je pourrais peut-être encore faire illusion dans une pub pour un EPAHD.
Plane, plane, feuille toute rougeDans un ciel où rien ne bougeUn ciel tout bleuLégèrement fabuleux.D’où vient cette feuille,Non pas du seuil,Mais de l’étendue céleste,Sans aucun conteste.Elle vole, elle planeUne grande balade.
La comparer à des lèvres,Qui auraient la fièvre,Inondée de rouge à lèvres,Elle ressemble à une chèvre.Gros MENSONGEIssu d’un rêve ou d’un songe.Un baiser sur votre joue,Vous êtes marqué de son joug.Empreinte ineffaçable,Stigmate qui n’a rien d’agréable.
Je préfère cette feuille volanteD’une forme excellente,Le rouge, couleur d’automne,Mois monotones.La nature change de couleurEt envoie d’autres odeurs.C’est l’attrait des forêts canadiennes,Même les doyennes.J’aime les feuilles volantes,Qui tombent de branches un peu branlantes.
Vois cette feuille ! Tu crois vraiment que c’est une feuille ? Non c’est son image bien sûr comme la pipe de Magritte qui n’est pas une pipe. Oh que non regarde bien ; c’est une bouche, une belle bouche rouge coquelicot avec ses ombres et ses lumières pourpre. Les bords sont si bien ourlés si délicats comme si une main nature était venue tracer la ligne en relevant juste les commissures pour donner l’effet sourire avec un tout petit pli. Et tu as vu l’arc de Cupidon, il donne l’épaisseur charnue qui appelle le baiser, la tendresse, la douceur mais aussi l’envie de mordre, l’envie de l’agresser lentement, patiemment. Tout est sensuel dans cette feuille !
- Viens dans mon monde, me susurre à l'oreille la jolie bouche écarlate, viens dans mon monde, je t'offrirai des châteaux en Espagne.
- Pourquoi en Espagne ? II y en a beaucoup en France et dis-moi, as-tu vu le prix du chauffage ? C'est hors de prix.
- Bon puisque tu ne veux pas de châteaux, je te donne tout l'or du monde.
- C'est bien mais ne serais-tu pas en campagne électorale toi ?
- Non, pourquoi ?
- Eh bien avec ce que tu me proposes, je pense que tu cherches la place de président.
- Je suis au-dessus de tout cela ! Moi, je ne veux que ton bonheur.
- Et tu crois que tu vas y parvenir avec ton or et tes châteaux ? Tu es loin du compte.
- Si ce n'est que cela, viens dans mon monde, je t'offrirai la lune et mars comme cadeau.
- La lune et mars, rien que cela, dis-je en riant. Lorsque je te disais que tu étais loin du compte ce n'est pas de cela que je te parlais mais de tout autre chose.
- Autre chose, autre chose, autre chose ? Oui, mais quoi ?
- Je ne suis qu'une petite personne avec de petits moyens mais cela me suffit largement, les seules choses que je pourrais demander, c'est l'amour, la paix et la liberté, mais ça...
- Tu auras, tu auras, répond la bouche écarlate.
- Mensonge, tu es incapable de me donner cela, tu es la luxure personnifiée.
- Si, si, promis, viens dans mon monde et tu auras.
- Et que dois-je faire ? Signer de mon sang au bas du parchemin ? Vade rétro, Satanas. Tu ne m'auras pas, ce que je demande, un seul peut me le donner et sans contre partie. Allez, adieu et sans rancune. Et c'est ainsi que la bouche écarlate s'en va tenter d'autres personnes.
Je ne vous parlerai pas de cette jolie bouche rouge carmin qui vous raconte des fadaises toute la journée. Non, celle- ci ne m'intéresse pas. Ce dont je vais vous parler c'est celle des lèvres noir corbeau des journaux des oligarques qui nous abrutissent du matin au soir de leurs mensonges. Vous allez me dire que je suis complotiste et sachez que j'en suis fière car les complotistes dénoncent les complots que les comploteurs mettent en place.
Pour tous ceux et celles qui croient dur comme fer les journaux, passez votre chemin, mes arguments risquent de vous déplaire fortement, pour les autres, peut-être que cela va les conforter dans le fait qu'ils ne sont pas idiots ni seuls.
Depuis des siècles mais surtout depuis deux ans, l'Etat et les journaux nous mentent effrontément que cela soit sur les gilets jaunes et aussi sur un virus qui ne tue pas plus que la grippe et ne touche que très peu les enfants qui pourtant devront se faire piquouser et ainsi les mettre en danger. Ils nous injectent le virus de la peur ces psychopathes meurtriers et cela je ne leur pardonnerai pas.
Maintenant, si vous voulez vous protéger de tout ce magma nauséabond, éteignez les radios, la télé cela vous fera le plus grand bien.