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8 décembre 2019 7 08 /12 /décembre /2019 13:20

sujet 44/2019 - clic

Un matin - mais était-ce un matin -, il fallut bien se rendre à l'évidence : le temps avait bel et bien disparu.
 
Quand tout le monde ou presque se fut rendu à « L'Eve y danse » - la dernière guinguette encore ouverte dans le canton - le préfet prit la parole en promettant de la rendre vite : "Boudiou! Je vous donne ma parole que nous allons rapidement trouver une solution à ce fâcheux contre-temps".
La dernière fois qu'il avait dit ça, c'était quand notre fontaine municipale s'était tarie mais j'étais trop jeune pour m'en souvenir et le vieux Paniole n'avait pas son pareil pour en parler.... non, pas son pareil !
 
Vint le tour des questions et chacun tour à tour de faire le tour de la question.
Un garçon vacher voyait le mal en pis et jurait mort aux vaches qu'on était tous foutus tandis que les moissonneurs eux voyaient le mal en épis.
Monsieur Papillon l'horloger et son éternelle mauvaise foi s'étaient abstenus de venir, prétextant qu'ils n'avaient pas le temps et qu'ils donneraient leur avis en temps utile.
Notre jeune instituteur fit justement remarquer que nous avions désormais tout le temps pour y réfléchir sauf que lui était jeune et l'un des rares du canton à être équipé pour réfléchir.
Le clerc de notaire pour qui le temps n'était qu'argent tripotait sa montre dans l'espoir de voir gigoter sa trotteuse et déclara qu'à partir de dorénavant il faudrait gagner du temps.
Les optimistes scandaient que de tout temps on avait toujours eu le temps et qu'il allait revenir d'avant longtemps, ce qui ne rassura personne.
Un rastaquouère venu des calanques grecques ou d'on-ne-sait-où osa même prétendre qu'il fallait relativiser le problème mais un cri tonitruant l'interrompit.
 
"Qui a bien pu tuer le temps?"
La voix forte du 'gardian' avait résonné dans le troquet comme une plombe sur la grosse cloche du campanile aussi personne ne s'avisa de répondre, chacun ignorant qu'il existât une date d'ouverture de la chasse au temps.
Peut-être n'était-il pas tout à fait mort et l'idée d'un mi-temps commença même à circuler dans une assistance fébrile et prête à toutes les concessions. Les initiatives les plus folles fusèrent de toutes parts: laisser du temps au temps, chercher lanterneja (midi à quatorze heures) et bien d'autres galéjades encore.
 
Comme le vieux Paniole se levait le brouhaha finit en soupir; à le voir laborieusement ouvrir la bouche, chacun comprit qu'il allait prendre son temps mais après tout c'était le sien.
 
Il commençait toujours ses phrases par « De mon temps » mais pas cette fois.
"Depuis des lustres..." dit-il "j'ai dans ma remise une machine à remonter que m'avait laissé en gage un certain Wells... un excentrique à qui j'avais prêté ma mule mais qui n'est jamais revenu".
"Le vieux Paniole radote encore, on n'est pas sortis de la guinguette!" ironisa Monsieur Papillon l'horloger.
"Alors si le coeur vous en dit de la remonter..." termina le vieux en se rasseyant "je l'échange volontiers pour une paire de mules".
 
Le soir même - mais était-ce le soir - il fallut bien quitter « L'Eve y danse » et le troc eut lieu: un couillon reçut une sorte de sablier géant avec deux cordages et le vieux Saturnin une paire d'espadrilles...
 
 
Le blog de Vegas sur sarthe
8 décembre 2019 7 08 /12 /décembre /2019 10:38

sujet 44/2019 - clic

Ensemble, tous ensemble serrons la ceinture 
Allez, viens avec moi 
Oui, viens faire ceinture avec moi.
- Pourquoi ? Tu trouves que j’ai grossi ?
Mais non, pour moi faire ceinture c’est vouloir arrêter le temps.
C’est coincer la descente vertigineuse du temps. 
- Coincer la bulle ? S’asseoir et ne rien faire?
Mais non... 
C’est serrer à mort l’écoulement du sable dans le Grand Sablier
Et si nécessaire c’est mettre un gros pépin
pour totalement boucher l'horizon du sable fin 
et arrêter ainsi la dégoulinade implacable du temps.
Tu veux que je te fasse un dessin?
Tiens, regarde
C’est simple et inexorable
Si on serre correctement,  le temps s’arrêtera doucement  
Si on sert à Mort, de toutes nos forces et ensemble, tous ensemble
c’est Mourir 
et la planète terre sera enfin débarrassée de tous les humains.
Et c’est ainsi je vous le dis que la race humaine fut anéantie 
et que flore, faune, toute cette biodiversité, air, eau 
vécurent heureux sur une Terre débarrassée des fous guerriers
sans reconnaissance aucune
totalement incorrects
avides et jamais contents.

 

Le blog de Jamadrou

8 décembre 2019 7 08 /12 /décembre /2019 10:33

sujet 44/2019 - clic

Un gros pépin
A resserré le temps
J ai cru que c'était une blague
Une caméra cachée
Mais la mort
Avait remplacé ta chaleur                                                                                                                    

 

Je t'ai perdu

 

Perdu de vue
Mon cœur se serre
Un gros pépin

 

 

Le blog de Laura Vanel-Coytte

7 décembre 2019 6 07 /12 /décembre /2019 18:58

sujet 44/2019 - clic

On aura beau tirer sur les ficelles
pour étrangler le temps, ma belle,
c’est lui qui gagnera sur l’une et l’autre
la plus ténue comme la plus grosse.
On a beau être bon apôtre
ou mécréant rien n’y fera,
un jour ou l’autre on s’en ira,
un peu plus tôt un peu plus tard,
la vie est un jeu de hasard…
Qu’importe de chacun la mise,
lorsque sa décision est prise
non, il n’y a plus rien à faire,
plus question de retour en arrière,
hélas, les dés, en sont jetés,
toutes les ficelles sont cassées
et comme je suis un peu lâche
je quitte ce sujet qui fâche
pour ne plus jamais en parler…

 

Le blog de Cloclo

7 décembre 2019 6 07 /12 /décembre /2019 13:48

sujet 44/2019 - clic

Comme une envie

De freiner la course du temps

De toutes ses forces

Gagner du temps

Sur la mort qui nous divorce

D'avec la vie...

 

Etrangler les heures

Assassines

Etre soi même un peu assassin

Rallonger son destin

Dérouler lentement la bobine

Pauvre mortel pleureur...

 

Nos forces unir du poing

Dans un tire à la corde

Nos violons qu'on accorde

Pour danser longtemps et plus loin...

 

 

Pépin plutôt que fin grain

Au sablier

Retarder la vie éternelle

Etre rebelle

A l'idée

De n'être un jour plus rien...

 

Tire Igor

Tire plus fort !

 

Et que grondent les cieux

Et que nous grondent les dieux,

Les métiers de la mort pareils

Vivant du dernier sommeil,

Tire Igor

Tire plus fort !

Je veux vivre encore

Et encore...

 

 

 

Le blog de Jill Bill

6 décembre 2019 5 06 /12 /décembre /2019 19:01

sujet 43/2019 - clic

Seul entre ces murs sans âme, dans cet environnement froid, pas une plante pour sourire, pas un objet à caresser du regard, seul avec ce double moi, dans mon désarroi, je m'interroge. Faut-il sacrifier le fou ? Coucher le roi ? La vie vaut-elle … ? Migraine.

 

 

Le blog d'AniLouve

2 décembre 2019 1 02 /12 /décembre /2019 14:23

sujet 43/2019 - clic

Jouer contre soi-même est un jeu difficile, car on en ressort rarement gagnant.


Un roi essaya un jour, et contre toute attente, il fut mis en échec par une dame du voisinage, qui avait des façons quelque peu cavalières à son encontre et, hélas, plus d’une tour dans son sac. Il faut dire que ce pauvre roi, souffrant de multiples douleurs ne pouvait s’avancer que très lentement sur l’échiquier de la vie, tandis que la jeune reine, fraîche et pimpante, sautait tous les obstacles avec une étonnante rapidité. Le roi essayait bien de la suivre, même en prenant la diagonale, mais la jeune femme s’écriait alors : halte-là, mon bon prince, il n’y a que les fous qui puissent prendre la diagonale ! Le roi dépité, se réfugia alors dans sa tour pour y méditer et demander conseil à un ami qui avait une longue expérience sentimentale derrière lui et lui avait été souvent d’un grand secours dans ses déboires précédents.

 

Cher ami, lui dit ce dernier, ne vous croyez pas vaincu de si tôt, la partie ne fait que commencer, et ne criez pas « échec au roi » trop vite. Il serait temps de lui damer le pion une fois pour toutes, à cette pimbêche, reprit le roi, car je la trouve bien hardie à vouloir me faire obstacle chaque fois que je la trouve sur mon chemin. «  Si tel est le cas, répond l’ami, changez de direction, et si elle se trouve derrière vous, sachez qu’elle ne pourra pas vous dépasser ! » « Mais vous êtes fou, répondit le roi, rien n’est moins sûr, car c’est une intrigante, et je sais qu’elle saura profiter de mes quelques handicaps pour me jouer un vilain tour. Ce maudit jeu est un jeu de dupes dont on ne ressort ni blanc, ni noir ! Il faut vraiment avoir une case vide pour s’y adonner !

 

Le jeu de l’amour l’est, certes, répondit l’ami, mais celui du hasard l’est encore bien davantage !

 

En entendant ces mots, le roi replia l’échiquier, rangea les pions dans la boîte, et, s’apercevant qu’il avait une barbe de  quatre jours (le temps qu’il avait passé à ce maudit jeu), appela son barbier pour qu’il la lui coupât.

 

Ce fut la dernière fois de sa vie où il s’affronta, seul, aux échecs.

 

 

Le blog de Cloclo

2 décembre 2019 1 02 /12 /décembre /2019 12:20

sujet 43/2019 - clic

Il est face à lui-même

il en a la migraine

Narcisse au bord du gouffre ...

La tour prend garde

le roi a pris sa dame

le cavalier regarde

avec grande anxiété

la tour qui se déplace

Et qui va l'écraser

 

Il ne sait pas jouer ...

 

Mais que fait-il le fou

dans cette lutte acharnée

au lieu de venir l'aider

a comprendre sur l'échiquier

ce qui se joue en face à face

 

Il est fichu, desespéré

c'est lui qui devient fou

au milieu du roi, des reines

des tours et des cavaliers

qui avancent et qui se déplacent

dans sa vie tourmentée

Il voudrait tant que ça cesse

sentir la douceur d'une caresse

sur son front qui se crispe

à force de trop penser

à force de trouver

la solution à son dilemme

 

Fou ! Je t'en prie viens m'aider !

A trop tout seul te contempler

Echec et mat, Narcisse !

A répondu le fou.

 

 

Le blog de Lecrilibriste

1 décembre 2019 7 01 /12 /décembre /2019 17:47

sujet 43/2019 - clic

Mais quel est le bon coup ?

Il me faut le jouer,

Gagner face à moi-même.

Réussir à un coût :

Analyser, penser,

Isoler le problème…

Ne pas se copier,

Éviter son reflet.

 

Le blog de Gibulène 
1 décembre 2019 7 01 /12 /décembre /2019 16:21

sujet 43/2019 - clic

 
Suis-je le camp des blancs ou bien le camp des noirs ?
Dans la glace sans tain un autre moi grimace
l'autre serait-il Juve si je suis Fantômas ?
Mon cerveau est vitreux et mat est le miroir.
 
Si l'autre est cavalier je me sens roque and roll
j'ose de la partie prendre l'initiative
l'autre gratte son front jusqu'à l'expectative
je sens que je vais … hein ? C'est lui ? Mais ma parole !
 
De son perfide roi il a couvert ma dame
l'ouverture était belle et la reine docile
me voilà cocufié et roi... des imbéciles.
 
Du pilon qui martèle son glas de migraine
je voudrais défoncer la glace riveraine
et me retrouver seul, sans ce foutu quidam
 
 
1 décembre 2019 7 01 /12 /décembre /2019 13:30

sujet 43/2019 - clic

Et voilà !

Encore un casse tête du Dimanche matin

Misère !

Qu’est ce que je vais pouvoir en faire

Humble mais volontaire

Laborieux octogénaire

Prompt à lâcher le manche

Plutôt velléitaire et jamais téméraire

Chercher la rime en r ?

Encore que par paresse et par accoutumance

Je préfère l’impair.

Me voici donc au pied du mur

En face d’un miroir qui me renvoie l’image de mes insuffisances

Un nouveau casse tête !

Déjà que je ramais comme un malade pour apprivoiser l’Internaute

Le Grand Hordonateur

Avec ses clics et ses claques et ses retours à l’envoyeur qui vous laissent toujours Gros Jean comme devant

Vous voudriez que je mette à jouer aux échecs ?

Je sais même pas comment ça marche ces combats acharnés de Dames et de Rois, de tours qui se déplacent, de cavaliers qui piaffent et de vulgaires pions…

Sans oublier le Fada de service.

Le Fou ! Je me demande à quoi il sert ce bon vieux Fou.

Embrouiller l’adversaire ? Et foutre un peu la zizanie dans cette stratégie interminable?

Ne comptez pas sur moi pour entrer dans la danse.

Jouer le fou à la rigueur.

Celui qui comprend rien et reste sur la touche.

Echec et mat !

Je sais même pas ce que ça veut dire.

La conduite d’échec, ça je connais. Je commence à connaitre.

Mais je reprends mes pions

Je me remets en selle voyez vous

Pour de petits combats à ma mesure.

Déjà aller au bout de mon épître du Dimanche

Sans prendre la migraine

Et vous saluer tous

Gentils poètes et belles dames à la plume légère

J’ai grand plaisir à lire vos prouesses

 

 


JC Scant 

1 décembre 2019 7 01 /12 /décembre /2019 10:17

sujet 43/2019 - clic

Ce soir j'attendais Madeleine

Comme tous les soirs

Pour une partie, honnête,

Non de jambes en l'air,

D'échec, mais m'a mis mat encore !

Alors, alors

Que faire

Sinon jouer en tête à tête

Avec moi-même, merci le miroir

Dans ma déveine !

 

Laisse tomber, insistent mes amis,

T'es le roi des cons

Madeleine, dame, n'en vaut la peine...

Fou d'amour donne la migraine

Tu n'es qu'un pion

Parmi d'autres, ce soir, elle est avec qui... !?

 

Fais donc le tour de ses amants

De ses cavaliers, tiens... 

Le musicien, l'imprimeur, le politicien, l'académicien

Amadeus, Johannes, Emmanuel, Jean...

 

Mais moi j'attends Madeleine

J'attends comme tous les soirs

Moi pauvre René Maltête

Amoureux d'une étoile filante

Belle et qui me hante

La tête

A en avoir

Migraine sur migraine…

 

 

Le blog de Jill Bill

1 décembre 2019 7 01 /12 /décembre /2019 09:52

sujet 43/2019 - clic

Chaos de douleurs qui explosent dans le corps et la tête

Céphalées qui vrillent les pensées dans le crâne

Dès le matin, le mal sourd, palpite, se réveille

 

Quand il ne lance pas comme une épée qu’on enfonce

 

 

Le blog de Laura Vanel-Coytte

1 décembre 2019 7 01 /12 /décembre /2019 09:47

sujet 43/2019 - clic

Elle palpite la solitude
entre un "JE" qui existe
et un "JE" qui n'existe pas
étant simplement le reflet du réel
Palpiter c'est être sans être
et à ce JEU, le "JE" joue à qui perd gagne
Quelles vibrations le font aller à toute allure entre existence et inexistence?
Contradiction?

 

Migraine vibratoire?
Réflexion.
Tout est vibration permettant d'être transporté derrière et devant le miroir.
Donc être passant entre ces deux mondes annihile toute solitude.
"JE" dans ce JEU court entre vivre et mourir
Briser la glace ne changera rien
La règle du jeu est immuable.
Un "Efferalgan" est souhaitable.

 

 

Le blog de Jamadrou

30 novembre 2019 6 30 /11 /novembre /2019 12:00

 

René Maltête - clic et clic

 

Le mot à insérer facultativement est : MIGRAINE

 

 

Les textes, avec titre et signature, sont à envoyer à notre adresse :

 les40voleurs(at)laposte.net

 

Mode de fonctionnement du blog : clic

 

---------

 

Bonne semaine, 

 

Mil et une

29 novembre 2019 5 29 /11 /novembre /2019 21:29

sujet 42/2019 - clic

Au secours ! Je ne sais par quel maléfice me voici enfermé dans cette lampe et personne n'a le bras assez long pour me caresser les poils et m'astiquer le moral. Je vous le dis, il y a des génies qui ont eu plus de chance que moi. Les lampes à huile, c'est du velours. Ici c'est moche, bruyant, et cela empeste pire qu'une tripotée de boucs. Le jasmin, l'oranger, le patchouli, l'oignon, l'iode, voici des essences que j'aime, mais je n'ai droit qu'aux vapeurs hydrocarburesques.

 

Bon, ce n'est pas tout, mais je ne sais pas du tout comment me sortir de ce pétrin. Attention, je ne suis pas vraiment dans un pétrin, si seulement … Non, je suis coincé dans le feu tricolore. Avant j'étais en bas, dans le vert, mais j'ai réussi à me hisser au premier étage dans l'espoir d'envoyer un S.O.S.. Il m'en a fallu du courage pour me hisser et me faufiler ; l'intérieur est sale, noir et graisseux, c'est affreux. Mais je ne suis pas un génie pour rien, j'ai réussi. Et voilà maintenant cent-vingt-six ans et trente-huit jours que je clignote mes appels au secours. Vous voyez toutes ces fenêtres ? J'ai eu le temps de les compter et de les recompter et jamais le moindre visage souriant, aucun couple amoureux, pas de danses du ventre, pas de voyeurs au télescope. Parfois quelques lueurs bleutées s 'en échappent mais aucun air d'opéra, ni jazz ni rap ni techno, même pas du métal. Et personne, personne ne prend en compte ma détresse. Je hurle dans ce monde inhumain et tout le monde s'en fout.

 

Au secours !

 

 

Le blog d'AniLouve

27 novembre 2019 3 27 /11 /novembre /2019 14:53

sujet 42/2019 - clic

« Bon sang ! T'attends quoi pour traverser ? »
Comme à son habitude Germaine a le feu au cul , heureusement je suis plus zen : »Euh... j'attends parce que c'est vert »
« Et alors ? D'habitude on passe au vert, non ? »
« Oui mais d'habitude on est en voiture et pour l'heure on est des piétons »
« Les goûts et les couleurs, ça s'discute, non ? »
« Germaine, ça peut pas être vert pour tout le monde, d'accord ? »
Je sens venir un tsunami de mauvaise foi.
Germaine fulmine : »J'vois pas pourquoi y'aurait plusieurs verts. On n'est pas tous logés à la même empeigne, alors ?  »
Je me garderai bien de corriger et de critiquer ses connaissances en code de la route, persuadé qu'elle a eu son permis en dévoilant accidentellement ses cuisses à un jeune examinateur, bref …
Germaine n'aime pas attendre, en général elle voit rouge et c'est ce qui me fait craindre le pire.
« Ca va rester vert encore longtemps ? J'm'en vais t'le faire mûrir moi ce feu vert » dit-elle en martyrisant le bouton d'appel.
Je ne donne pas cher du bouton.
« J'en était sûre ! Ca marche pas leur machin … c'est toujours vert »
« Germaine, ça ne peut pas changer instantanément. On doit respecter les cycles »
« Respecter les cycles ? Passe qu'en plus y faut laisser passer les vélos ? »
Je soupire discrètement pour ne pas perturber sa réflexion.
Germaine s'impatiente : « Y'a pas d'vélo à l'horizon, bichon... alors on pourrait traverser, non ? »
 
Non, on ne peut pas traverser au vert... non, il n'y a pas de vélo et on s'en fout... non, je ne peux pas lui répondre ça au bord du trottoir et de la crise de nerfs.
Germaine s'impatiente mais je crois que je l'ai déjà dit : « Bichon, t'es sûr qu'on est obligés de traverser ? »
Je tombe sur le cul : »Mais c'est toi qui m'a demandé d'aller en face pour acheter... »
« Moi ? J't'ai d'mandé d'traverser ? J'suis verte ! »
Et voilà, c'est moi qui ai demandé à Germaine de traverser alors que le feu est vert … d'ailleurs il vient de passer à l'orange puis au rouge. Fallait bien que ça arrive.
 
Germaine me tire par la manche : « « Bon sang ! T'attends quoi pour traverser ? »
« Euh... il y a un instant, Madame n'était plus certaine de vouloir traverser … faudrait savoir »
Germaine change de manche mais tire toujours : »Dépêche toi avant que je change d'avis ! »
C'est le feu qui change d'avis en repassant au vert.
 
Hôpital Cochin. Chambre 202
« Vous l'avez échappé belle » commente l'interne à une Germaine aussi blanche que son plâtre.
Elle a eu droit au top des orthopédistes... trois stylos à sa blouse, deux stéthoscopes autour du cou et une gueule d'ange.
« Vous savez » pleurniche t-elle « mon mari m'en fait voir de toutes les couleurs en ce moment »
Gueule d'ange se fend d'un rictus et s'éclipse sous les soupirs énamourés de Germaine.
Je lui tends un maigre bouquet d'anémones et pâquerettes que j'ai négocié au fleuriste du coin (ça s'appelle Câlin, parait-il).
« T'as pas un vase ? » aboie mon éclopée.
« Pas la peine Germaine... tu sors dans une heure »
« Y'a pas l'feu » soupire t-elle.
Pas certain qu'elle reverra Gueule d'ange d'ici là.
 
 
Le blog de Vegas sur sarthe
27 novembre 2019 3 27 /11 /novembre /2019 14:43

sujet 42/2019 - clic

C’était à Casablanca où nous vivions : la circulation n’y était pas de velours. J’ai mis le pied sur le sol pour traverser car c’était à moi de le faire. Une voiture a surgi du feu rouge.

 

Tu m’as tiré en arrière.

 

Pourquoi n’ai-je pu en retour sauver la tienne ?

 

 

Le blog de Laura Vanel-Coytte

27 novembre 2019 3 27 /11 /novembre /2019 14:37

sujet 42/2019 - clic

Vert ! Criait Papa

plus vite que son ombre

comme un diable sorti d'une boîte

quand je le ramenais

le dimanche soir

à la maison de retraite

où s'écoulaient ses derniers jours ...

 

Il avait passé le dimanche

à bien honorer le dîner

dans son fauteuil à somnoler

tout en regardant la télé

et le soir, il fallait rentrer

Il fallait bien rentrer !

 

Etait-il stressé ou pressé

de retrouver sa quiétude

peut-être son inquiétude

ou peut-être la solitude

où il pouvait, tout à loisir, rêver

à sa femme et à son passé ?

 

Il avait appris à conduire

tard dans sa vie

Il avait été prisonnier

pendant cinq longues années

il avait des bouches à nourrir

et pas le temps de s'écouter

pas le temps d'apprendre à conduire

ni véhicule à s'acheter

 

Mais quand il avait su conduire

il était tout auréolé

"Frein moteur" criait-il

dans un réflexe conditionné

quand la voiture abordait

des descentes abruptes

 

Et encore aujourd'hui

tout en souriant malicieux

à cette époque bien finie

je crie crie "Frein moteur" !

Quand la voiture aborde

des descentes abruptes

Et tout le monde rit !

 

 

Le blog de Lecrilibriste

27 novembre 2019 3 27 /11 /novembre /2019 14:30
sujet 42/2019 - clic

Feu vert, je passe
c’est la couleur qui me va bien.
Orange, fais gaffe,
ils te guettent sans répit,
le gendarme et son képi
pour t’offrir un petit beignet
tout chaud sorti de son carnet
à souches...
C’est louche,
ça, numéro 203,
heu …tiens, ça me rappelle…
n’est-ce pas Arthur
qu’elle était belle, notre voiture !
« Circulez », dit l’agent impatient
« Vous voyez bien que ce Monsieur attend
pour que comme vous, je verbalise ! »
« Mais avec toutes ces balises
comment voulez-vous que j’arrive à temps
de ma belle-mère, à l’enterrement ? »
dis-je avec une larme à l’œil.
« O pauvre ami, fallait le dire
que vous étiez en deuil !
Filez et le beignet,
je le déchire…
Faites attention la prochaine fois
que je n’vous y reprenne pas ! »

« Soyez prudent,
redit l’agent
en susurrant »
Oui, c’est promis,
Monsieur l’Agent.
Suis reparti,
heureux et fier
au feu bien vert,
tellement content
que ce soit lui qui tombe
au lieu de moi,
pour une  fois
comme un idiot
dans le panneau !!

 

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