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11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 16:52

sujet 25/2018, 1er jeu de l'été, incipit - clic

Ça a débuté comme ça
 

Au début, il y eut un lecteur de Rousseau et une dessinatrice
Ils s’aimèrent et eurent trois enfants : deux artistes et une poète
Mon premier poème, à sept ans a été publié dans le journal de l’école
Depuis j’ai lu, j’ai dessiné, j’ai aimé et j’ai écrit des poèmes
 
J’ai lu des contes, des documentaires, j’ai voulu être archéologue
J’ai  lu des enquêtes dans la bibliothèque verte et j’ai continué en adulte
J’ai lu de l’eau de rose mais j’ai vite préféré la littérature érotique
J’ai lu des poèmes, des essais, des essais de poésie et de peinture
 
J’ai dessiné comme on dessine à l’enfance : des couleurs et des hachures
Ma mère pour illustrer les récitations apprises dans la liesse
J’ai exercé ma créativité au lycée : abstraction et encre de chine
Je me risque aujourd’hui à copier et à réapprendre les bases
 
J’ai aimé follement et passionnément ma petite famille
J’ai cherché à être parfaite, sainte, sage pour leur plaire
Mais comme la reconnaissance tardait à venir, j’ai pris la tangente
Vers les hommes qui me trouvaient souvent à leur goût d’homme
 
J’ai écrit des poèmes pour dire  mon amour à mes  proches
Comme les Romantiques, j’ai crié mon amour sans réciproque
Puis j’ai dit le plaisir qui se prend sans demander son reste
Et j’ai parlé de ce que j’aime et qui me le rend au centuple
 
Au début, il y eut un lecteur de Rousseau et une dessinatrice
Au début, j’ai lu Rousseau en dessinant des cœurs d’amour triste
Au début, j’ai  écrit des poèmes qui disaient mon amour au monde
 
Au début, j’ai été ce que je suis devenue : une poétesse dans sa ronde

 

 

Le blog de Laura Vanel-Coytte
 

11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 15:53

sujet 25/2018, 1er jeu de l'été, incipit - clic

Henri jeta un dernier regard sur le ciel : un cristal noir
Un paysage qui donnait envie de s'attarder sur l'accoudoir
Et même de s'incliner vite vers le sol et  l'agenouilloir
C'était un paysage qu'on n'avait pas juste envie d'apercevoir
Il fallait qu'il dise bonsoir 
Et qu'il aille s'asseoir
Cette "Harmonie du soir[1]"
Méritait un reposoir
Une tenue légère, un peignoir
Il manquait un encensoir
Pour ce cristal noir

 [1] clic

 

Le blog de Laura Vanel-Coytte
 

11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 15:16

sujet 25/2018, 1er jeu de l'été, incipit - clic

"J'avais atteint l'âge de mille kilomètres": un de mes amants d'un soir ou plus
Avait trouvé cette formule pour me définir comme personnage d'un de ses romans
C'était un peu délicat que: "Elle a des kilomètres au compteur" ou "des heures de vol"
Que j'entendais dire derrière mon dos que j'aimais dénuder d'un air de dire: "Le chien
Aboie, la caravane passe." Certains  qui en avaient  pourtant profité, murmuraient 
Qu'il n'y avait que le train qui ne m'était passé dessus....
C'est dommage car j'aimais les trains: les attendre, les regarder, partir, revenir
Y caresser, y faire l'amour même; plus confortable que la plupart des voitures
 
J'avais atteint l'âge de mille kilomètres...

 

 

Le blog de Laura Vanel-Coytte
 

11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 14:54

sujet 25/2018, 1er jeu de l'été, incipit - clic

- « Ça a débuté comme ça » oui et alors, qu'est-ce que j'en sais ? Je n'étais pas née, je ne peux rien vous dire à ce sujet.

- Vous auriez pu lire le roman duquel est tirée cette phrase et nous raconter.

- C'est qui l'auteur ?

- Louis Ferdinand Céline.

- Ah ! J'ai entendu parler de lui mais je n'ai rien lu de ses œuvres.

- C'est bien pour cela que vous êtes jugée aujourd'hui, vous êtes d'une inculture crasse.

- Inculture crasse ? Sachez, Monsieur le Juge, que je me lave de la tête aux pieds tous les jours.

- Excusez-moi, j'ai été peut-être un peu trop fort sur le mot crasse mais cela n'empêche que vous ne lisez pas et ne connaissez pas vos classiques.

- Là encore, Monsieur le Juge, vous êtes injuste ! Je lis tous les soirs avant de me coucher. En ce moment c'est « Dôme » de Stéphen King. Pas mal ce roman…

- Ce n'est pas un classique.

- Non, c'est vrai mais j'ai dévoré quelques romans de Hugo, Zola, Maupassant… j'ai même essayé Proust mais je me suis arrêtée à la fin de la première phrase car j'étais perdue. Que je sache, ce sont bien des classiques, n'est-ce pas ?

- Oui, mais vous n'avez pas lu « Voyage au bout de la nuit »

- Parce que je ne l’ai pas lu, cela fait-il de moi une criminelle condamnée à la perpétuité ?

- Euh ! Non, je n’irais pas jusque-là, mais...

- Mais punie quand même ?

- C'est à voir !

- A voir quoi ? Je peux vous donner des preuves, Monsieur le Juge, de ce que j'ai lu comme classiques.

- Bon puisque c'est ainsi vous êtes acquittée mais songez quand même à lire « Voyage au bout de la nuit »

 - Merci de votre mansuétude, Monsieur le Juge.

 

Le blog d'Aimela 

11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 14:50

sujet 25/2018, 1er jeu de l'été, incipit - clic

Henri jeta un dernier regard sur le ciel: un cristal noir. La métaphore était heureuse, il faudrait qu'il la note sur son carnet.
Mais il ne vit pas tout de suite l'étoile qui venait de choir in extremis  sur son store aux couleurs bleu et or du palace dont il occupait une suite au 5ème étage et je dus signaler ma présence au moment où il s'apprêtait à actionner la commande pour le baisser.
-Yep mon prince! un p'tit coup d'main, siouplaît!
Il mit quelques secondes avant de se rendre
compte que la voix ne venait pas des cieux comme il l'imagina à priori (Henri est très pieux) mais de la toile qui le protégeait du soleil ou de la lune, selon l'heure.
-Si sa majesté pouvait donner un coup de canif dans la toile afin que je puisse m'extirper de cette embarrassante position...Insistai-je dans son jargon de façon à ce qu'il accélère mon sauvetage.
Oui, je sais, dix minutes plus tôt je venais de sauter par la fenêtre des appartements de la vicomtesse je n'sais quoi après avoir surpris Chéri en train de lui rouler un patin on ne peut plus langoureux. Une vieille d'au moins 30 ans en plus, il était pas dégoûté, Chéri! Ils étaient tellement concentrés qu'ils ne m'ont même pas vue traverser la pièce comme une furie, la faute aux tapis épais qui absorbent tous les bruits aussi, faut reconnaitre. Bref, souvent femme varie et pendant ma chute, j'ai eu le temps de me dire qu'un Chéri de perdu, dix de retrouvés et puis ma m'man me disait toujours qu'un homme ne valait pas la peine qu'on pleure pour lui. Alors à fortiori et en y repensant le temps de mon vol plané, j'ai songé qu'il ne valait pas non plus la peine que j'aille me crasher en bas dans les massifs de rhododendrons, tout roses soient-ils.
-Un canif? Hum, eh bien je n'ai pas cet objet en ma possession, ma chère...Supposez-vous qu'éventuellement le couteau de chasse qui me fut offert par mon père Charles-Henri  duc de Winchurch et prince par l'alliance avec la branche russe ...
-Parfait monseigneur, grouillez-vous, je gliiiissssse!
-Ne pensez-vous pas cependant qu'il serait plus opportun d'alerter les pompiers et...
-Surtout pas son éminence, je souhaiterais figurez-vous, me sortir de cette impasse dans la plus grande discrétion... et le plus rapidement possible!
Je pus enfin me faufiler par l'échancrure du store qu'il entailla d'un seul geste noble et viril  et tandis que je m'affalais sans élégance aucune sur le sol de la terrasse, j'eus une pensée pour le gibier peut-être sacrifié par la lame affûtée. 
-Have a cup of tea? Fit l'autre le regard frisant sur mon costume de soubrette et la quincaille entortillée autour de mon cou qu'une demi-heure auparavant j'avais habilement soustraite du coffre à bijoux de la douairière du 6ème et que j'avais oubliée dans mon désespoir amoureux.
-Non my Lord, tankiou, par contre cela serait-il un effet de votre bonté que de me prêter des fringues, comme sa majesté peut voir, ma jupette est craquée..
-Des fringues...répéta t-il dubitatif...La lumière monta soudain jusqu'aux tréfonds de son cerveau devant ma mine dépitée, il m'emmena dans le dressing de la princesse, une pièce entièrement consacrées aux nippes et aux croquenots de la belle. Il me tendit des robes en soie sauvage, des corsages lamés et toutes sortes de pièces qui me faisaient tordre de rire rien qu'à la pensée de les porter. Je choisis finalement la "petite robe noire qui va bien partout" et lâchais furtivement la joaillerie qui me pesait sur la nuque dans une boîte à chaussures.
Ma compagnie plaisait au lord et avant la fin de la soirée la petite robe noire qui va bien partout valsa sur un bras de fauteuil tapissé de velours cramoisi.
Le lord était tombé amoureux et moi, Félicie...aussi.
La nouvelle qui tomba dans les journaux quelques temps plus tard fit scandale dans les beaux quartiers. Henri le duc de et prince par alliance avec quittait sa vieille princesse pour aller s'installer dans un pavillon de banlieue en compagnie d'une domestique, tandis que la princesse du fond de sa geôle criait en vain son innocence, après la découverte de très beaux cailloux planqués dans une de ses innombrables boîtes à chaussures.
Naturellement nous eûmes beaucoup d' enfants: Jules et Jim les jumeaux et Angélique la fille. Sans oublier,  tournant indéfiniment dans son bocal, Chéri, notre poisson rouge.

 

 

Le blog d'Almanito

11 juillet 2018 3 11 /07 /juillet /2018 14:45

sujet 25/2018, 1er jeu de l'été, incipit - clic

 

"J'avais atteint l'âge de mille kilomètres" cette phrase lue sur Mil et une m'intriguait et me torturait l'esprit ce qui m'empêcha de dormir faisant des calculs abracadabrants sur mon âge en années.

 

Cela donne à peu près ceci :

Si je fais environ vingt kilomètres par jour, combien de temps me faut-il pour parvenir aux mille, sachant que je ne les fais pratiquement jamais à pied, à moins que cela soit en bus ou en voiture ?  Est-ce que je suis âgée de mille et si pas, j'en suis à combien de distance ? Faut-il compter les jours où je n'en fais pas un seul et ceux où j'en fais bien plus ? On dit que vingt est une moyenne et que l'on multiplie par... Par combien ? Voilà que mon cerveau se met à chauffer voire être au bord de l'explosion. Si au moins j'avais lu "Le monde inverti" de Christophe Priest, j'aurais pu me faire une idée mais j'ignore si le romancier parle d'humains, d'animaux ou de machines. Et si c'était des machines ont-elles un temps en distance ? Et voilà que cela recommence, même assise devant mon ordinateur, cette phrase me turlupine.

Bon, ce matin, il fait beau, je vais aller à la cabine aux livres sur la plage et emprunter le bouquin sinon, je vais devenir folle.

Arrivée sur la plage, je vois des tables et des chaises où sont installés des lecteurs au bord d'une cabine bleue. Je m'approche et demande le fameux bouquin.

- Désolée, madame, nous n'avons pas ce livre, vous savez ce n'est qu'une petite bibliothèque alors nous n'avons pas beaucoup de choix mais je peux vous prêter "La liste de mes envies" de Grégoire Delacourt.

- Non, merci bien, je connais. J'ai lu ce roman et j'ai rencontré l'auteur. Nous avons beaucoup discuté lors d'un pique-nique organisé avec un groupe dans un parc de Caen. Il est très sympathique ce monsieur. Bon, ben tant pis, au revoir madame.

Je retourne chez moi, fouille mes cartons de livres, trouve "La liste de mes envies" et cherche la phrase de l'incipit "On se ment toujours" dans le roman. Cela gommera peut-être de ma cervelle l'histoire des âges et des kilomètres.
 

 

Le blog d'Aimela 

10 juillet 2018 2 10 /07 /juillet /2018 13:29

sujet 25/2018, 1er jeu de l'été, incipit - clic

Ils étaient une vingtaine...

Que se passe-t-il quand on referme un livre ?

On  referme  aussi la porte vers un autre monde.

On quitte ses personnages, leurs vies et des paysages.

On referme un livre pour retrouver sa vie propre.

 

Si on lit un polar sanglant à l'intrigue terrifiante,

On est content de retrouver sa vie trop calme.

Si on lit un essai ou un splendide livre d'art,

On a envie d'aller plus loin  et dans les musées.

 

Que se passe-t-il quand on referme un livre ?

On tourne une page de sa vie, une autre aventure

Commence: vers d'autres chemins et livres:

Un approfondissement, des contradictions.

 

Si on lit la presse, on  réfléchit, on s'inquiète

Surtout, on ouvre les yeux, on s'informe.

On travaille notre curiosité, on referme

La porte de nos rejets et nos ignorances.

 

Que se passe-t-il quand on referme un livre ?

On ouvre d'autres livres, on pleure

De quitter un paysage pour sourire

Ensuite de savoir qu'il y en a tant d'autres.

 

 

Le blog de Laura Vanel-Coytte

10 juillet 2018 2 10 /07 /juillet /2018 13:23

sujet 25/2018, 1er jeu de l'été, incipit - clic

Trois morts, c'est exact, dit Danglard...
Je lis des polars depuis mon adolescence, il y a vingt-ans donc environ: à cette époque, ce penchant était incompris et mis de côté par ma famille.  J'empruntais des polars à la bibliothèque municipale et j'en achetais presque en cachette chez le bouquiniste. A l'époque, j'ai lu tous les grands classiques américains (Hammet, Goodis, Chandler etc.), anglais(Christie, Carr, Conan Doyle etc.), belge (Simenon). Dans les librairies, les polars étaient loin d'avoir la même place qu'aujourd'hui où ils sont devenus un genre à la mode loin de sa mauvaise réputation d'alors... celle qui m'a peut-être attirée d'ailleurs. J'au lu beaucoup de polars depuis vingt cinq ans mais je ne m'en lasse pas. Quoique  je lise la journée  :en tant que  documentaliste dans deux lycées professionnels, la presse(que je dévore depuis vingt cinq ans aussi), la littérature du dix-neuvième siècle (pour mon DEA de lettres par correspondance), les livres d'art (en majorité aujourd'hui), je lis le soir dans mon lit des polars: des nouveautés (surtout grâce à la médiathèque), des œuvres d'auteurs que je suis :Ruth Rendell, Elisabeth Gorge,Donna Leon, Andrea Camilleri. Quelquefois les polars allient ma passion du polar et de Venise, de l'art, de l'esotérisme etc. Parfois, je les trouve un peu sommairement écrits  mais je l'avoue, si l'intrigue est bien menée, je me laisse emporter. Je découvre rarement la solution avant la fin. Pour tout dire, ça m'est un peu égal. Ce qui me plait, c'est l'aspect psychologique et l'angoisse que l'auteur distille. Ceci dit, je ne dédaigne pas l'aspect policier/ justice des polars, bien au contraire. Je dis tout bas-mais je le dis- que les policiers populaires comme Navarro ou les Higgins Clark me plaisent. Ca me faire surtout qu'un genre qu'on pointait honteusement du doigt avec ses lecteurs ait envahi les rayons des libraires et les antennes des télés. Loin des détectives privés avec leurs poules, il y a maintenant des polars à l'eau de rose mais j'ai délaissé ce genre il y a vingt -cinq ans.
 
 
 
Le blog de Laura Vanel-Coytte
10 juillet 2018 2 10 /07 /juillet /2018 13:16

sujet 25/2018, 1er jeu de l'été, incipit - clic

Un homme est assis, seul dans une caverne.

Il lit même si la pierre est inconfortable sous ses fesses et pour son dos usé.

Il lit même si l'humidité ambiante gagne ses os mangés par l'arthrose.

Il lit parce qu'il a toujours lu partout, toujours, n'importe où et presque n'importe quand.

Il lit parce que c'est un moyen de connaître cette caverne et d'en sortir

Il lit parce qu'il veut savoir toujours, comprendre encore, le monde

Il ne lit pas pour s'évader mais pour être plus lui-même, dans cette caverne.

Il lit parce qu'il aime être seul, il ne fuit pas la solitude, il la goûte

Comme un état choisi et non subi, un moyen d'être mieux au monde et aux autres.

Quand le livre est fini, il le pose sur la pierre humide parce que les mots

Sont plus sacrés que l'objet qui le porte: il le respecte mais l'annote et le plie.

Quand le livre est fini, il prie parce que dieu est un comme un cierge

Luisant dans l'obscurité d'une caverne-église: il prie avec des mots appris.

Quand sa prière est finie, il  regarde les traces laissées par d'autres hommes

Avant lui: les peintures rupestres, les couleurs du temps, l'usure des mains.

 

 

Le blog de Laura Vanel-Coytte

9 juillet 2018 1 09 /07 /juillet /2018 08:39

sujet 25/2018, 1er jeu de l'été, incipit - clic

On se ment toujours

 

Pour se supporter

 

On se ment tous les jours

 

Pour supporter la vie

 

On se ment tout le jour

 

Pour supporter autrui

 

                                On se ment le jour

 

                                Mais lorsque vient la nuit

 

                                La vérité éclate

 

                                Comme un fruit pourri

 

                                 Elle sent fort

                               

                                 Et on ne peut l'occulter

                               

                                 La cacher sous le tapis.

                               

                                 On ne peut se mentir la nuit.

 

 

Le blog de Laura Vanel-Coytte

5 juillet 2018 4 05 /07 /juillet /2018 12:19

sujet 24/2018 - clic 

Je suis outré, vexé, dépité par un tel manque de considération !

Moi si conciliant, toujours le pied alerte, prêt à rendre service je suis ignoré comme un simple valet.

Ne formions-nous un trio des plus efficaces ?

Et l’autre là, qui se fait pincer à qui mieux-mieux, je l’entends pourtant qu’elle couine d’inconfort.

Si Madame, vous couinez à briser une corde !

Comment, moi, jaloux de votre âme ? Que pensez-vous, je possède une âme moi aussi et sachez qu’elle ressent les vagues nauséeuses qui me traversent le corps.

Je me suis plié à tous les caprices, fais le siège de tous les trottoirs et cours de la ville, j’ai occulté les rhumatismes qui m’assaillent par temps humides, fais fi de mes articulations atteintes par la sécheresse environnante mais là, c’en est trop, je suis dégoûté.

Comment en sommes-nous arrivés là ?

Oser poser ton joli postérieur sur une vulgaire pierre foulée par le premier venu, sniff ! Maëlle, quelle décadence !

Je suis révolté, je pense que je ne me remettrai jamais d’un tel affront public.

Mais… mais… qui m’envahit aussi impudemment ? Qui ose s’assoir sur moi ?

Une Mémé bien fatiguée me semble-t-il… pfff !

Holà, la bougresse, c’est qu’elle a le rythme et la cadence dans la peau elle aussi.

Allons, foi de trépied, il ne sera pas dit que je ne suis pas maître de la situation.

Allez-y ! Chante Maëlle, vibre guitare !

A moi la scène !

A nous ? Oui, bof !

 

Le blog de Mony

4 juillet 2018 3 04 /07 /juillet /2018 17:41

sujet 24/2018 - clic 

Les 403 sont renversées,
la grève sauvage est générale.
Les Ford finissent de brûler,
les enragés ouvrent le bal.
Il est cinq heures... Paris s'éveille (1)
 
Il s’éveille au chant de la guerre,
il s’éveille en criant très fort,
si l’on veut tout changer, alors,
il faut chanter, scander encore
tous ces slogans qui nous libèrent,
puis délivrer nos camarades
malgré le feu et les grenades,
et sans fléchir rester debout,
être pugnace, tenir le coup…
 
Perché sur une barricade
L'oiseau chantait sous les grenades
Son chant de folie était beau
Et fous les enfants de Rimbaud (2)
 
Si ton cœur, Rimbaud, se fait lourd
les pavés, eux, ne pèsent rien,
si légers et si aériens,
un peu semblables aux fleurs de mai
qu’on cueille au jardin des révoltes.
 
Paris en manteau noir habillé par Descartes
A perdre son latin on met tout un quartier
Paris de la Sorbonne qu'ils ont pris pour un claque
Un étudiant en carte ça doit se visiter (3)
 
Quand à Nanterre, on crie « non, non »
le chanteur aussitôt  répond  
et de manière très appuyée
des airs parsemés de « yé, yé »
faisant ainsi contrebalance.
Le chant apaise les violences,
chacun refait la part des choses,
Mai redécouvre l’odeur des roses…
 
Des jeunes gens en colère marchent dans le monde entier
Au cœur des villes, des usines et des universités
Vous n'avez plus le droit de fermer vos fenêtres
La jeunesse c'est comme un printemps qui va naître (4)
 
Ah ! Paris, quand tu es debout,
moi je t’aime encore…(5)
 
 
(1)  Jacques Dutronc - clic
(2)  J.M. Caradec - clic
(3)  Léo Ferré - clic
(4)  Anne Vanderlove - clic
(5)  Léo Ferré - clic
 
 
Le blog de Cloclo
2 juillet 2018 1 02 /07 /juillet /2018 16:33

sujet 24/2018 - clic 

Un certain mois de Mai

Dans le vent de l'Histoire,

Dénommé 68

Par un quelconque hasard

M'avait laissé pantoise,

Étonnée, hésitante...

Du haut de mes treize ans...

 

Les hippies... les hippies !

Criaient les femmes de la famille

Coucheries, saleté

Sous leurs grands airs d'artistes...

Et ma tante d'ajouter :

« elles ne portent pas de culottes »...

 

Mon esprit en tempête

Du funeste présage...

Se trouva donc saisi d'une curiosité

-encore bien enfantine-...

pour vérifier le fondement

de pareille assertion...

 

Et las... la première que je pris à chanter,

Dépenaillée... assise dans la rue

Sur le bord d'un trottoir

Et pourtant si joyeuse...

Parvint à me convaincre

Sans que je l'interroge...

 

Rien qu'au pli de sa robe

Jetée en ses jambes...

« Elle n'avait pas de culotte...

Sinon, on aurait vu... »

 

 

Le blog de Christiane Blanc

2 juillet 2018 1 02 /07 /juillet /2018 13:41

sujet 24/2018 - clic 

Chante contre vents et tempête, chante au concert, chante en dansant
Chante ta joie, tes envies, ton désir, ta colère, ta peine et tes larmes
 
Chante quand les vents sont contraires, quand la tempête menace

 

 

Le blog de Laura Vanel-Coytte 

1 juillet 2018 7 01 /07 /juillet /2018 17:08

sujet 24/2018 - clic 

Arthur en est convaincu, l’été n’est plus ce qu’il était. Enfin, plus vraiment. Plus à certaines heures quand les touristes envahissent sans vergogne les ruelles de la vieille ville.
Et que je te bouscule sans prendre la peine de m’excuser au point de se sentir transparent, et que je tente de pénétrer dans un vestibule, smartphone ou appareil photo brandi, et que je cueille une fleur ou deux dans une jardinière tout en zieutant effrontément par la fenêtre…
 
Et que, et que… la liste des griefs est longue et tout en faisant sa petite promenade digestive, Arthur l’égrène en marmonnant. Seuls les cris des hirondelles lui font lever la tête vers le ciel bleu, un sourire aux lèvres.
 
Allons mon vieux secoue-toi, la vie est belle ! Tu ne vas pas devenir un vieux grincheux et puis regarde autour de toi, tout ce brassage de personnes venant parfois de loin est enrichissant que diable !
Arthur a cette bonne vieille habitude de se réprimander de temps en temps. S’il ne le faisait pas qui le ferait ?
 
Farewell Angelina
The bells of the crown
Are being stolen by bandits
I must follow the sound
The triangle tingles
And the trumpet play slow
Farewell Angelina
The sky is on fire
And I must go.
 
La voix est claire et plaisante comme l’est la chanteuse installée à même le trottoir de la venelle mais dans le cœur d’Arthur une tempête soudaine mène la sarabande au point que le vieil homme, chancelant, doit prendre appui contre le mur le plus proche.
 
Farewell Angelina
Cette douleur inattendue… Angelina… il y a si longtemps pourtant…
 
Arthur écoute de tout son être cette chanson si parlante pour lui et peu à peu les battements de son cœur se régulent, il peut enfin respirer plus librement et même fredonner le dernier couplet.
 
The machine guns are roaring
The puppets heave rocks
The fiends nail time bombs
To the hands of the clocks
Call me any name you like
I will never deny it
Farewell Angelina
The sky is erupting
I must go where it's quiet.
 
Des applaudissements se font entendre alors que la chanteuse, chapeau tendu, salue, souriante, son public. Quelques pièces de monnaie rejoignent le couvre-chef à présent posé sur le sol et un autre accord de guitare happe les oreilles des badauds.
Arthur toujours adossé au mur reste cependant plongé dans ses souvenirs.
Bob Dylan, Joan Baez.
Farewell Angelina
 
Angelina !
Angelina, sa belle amoureuse au père si sévère... son mariage forcé avec un homme jaloux et brutal… comment lutter ?
Farewell Angelina...
Et toujours cette chanson entendue ici ou là au fil des années et qui lui met le cœur à l’envers.
 
Angelina ! Où est-elle à présent ?
Lors de leur dernier et lointain contact clandestin, elle lui avait fait promettre de vivre une belle vie malgré tout.
 
Arthur s’ébroue, oui, la vie est belle comme l’été qui resplendit.
 
 
Le blog de Mony
29 juin 2018 5 29 /06 /juin /2018 14:32

sujet semaine 23/2018 - clic

La tête relevée, le regard fixe, Mathilda ne perd rien de la cérémonie.

Rien ! Ni les coups de coude, ni les chuchotements, les épaules se soulevant, impuissantes, ou les hochements d’entendement.

- T’a vu ?

- Qui c’est ?

- Et ce chapeau… des cerises, on aura tout vu !

- Mais que vient faire ici cette étrangère aux cheveux rouges ?

- La Berthe n’avait plus de famille, dit avec certitude un vieil homme pensant murmurer mais trahi par sa voix grave et son ouïe défaillante.

Le curé, intrigué par ces remous inhabituels, interrompt son laïus et d’un signe invite la femme inconnue à se rapprocher du petit groupe de villageois soudain figés.

En quelques pas, Mathilda s’exécute accompagnée par le chant moqueur d’un merle peu impressionné par ces humains qui pour quelques instants encore hantent son territoire habituellement si calme.

… en dernier hommage à notre amie Berthe, je vous invite à vous recueillir à tour de rôle devant sa dépouille… poursuit le prêtre.

Déjà les pressés, ceux dont les champs n’attendent pas ou ont réglé le four pour la cuisson du déjeuner, s’avancent mais Mathilda, impérieuse les devance et se présente la première devant le cercueil.

Son buste s’incline lentement tandis que d’une main elle saisit son chapeau et le dépose bien en vue sur la bière. L’autre main caresse doucement le bois blond puis sa voix émue entonne le dernier couplet de la chanson préférée de sa grand-mère, celle que celle-ci lui chantait quand elle était enfant :

J'aimerai toujours le temps des cerises,

C'est de ce temps-là que je garde au cœur
Une plaie ouverte !

Et dame Fortune, en m'étant offerte
Ne saurait jamais calmer ma douleur...

J'aimerai toujours le temps des cerises
Et le souvenir que je garde au c
oeur !

La vieille Ida, celle de la ferme du haut, tente de l’accompagner en chevrotant mais un "tais-toi Ida" sec et cassant comme du verre la fait taire illico, éberluée.

- C’est Mathilda ! dit une voix penaude.

Oui, c’est moi, Mathilda ! Mathilda que vos ragots et votre étroitesse d’esprit n’ont eu de cesse de dénigrer auprès de Berthe depuis l’enfance, celle qui à l’adolescence a fui vers la ville. Mathilda la bâtarde, la fille de celle qui était à vos yeux une dévergondée et qui a péri dans un mystérieux accident après m’avoir mise au monde.

Le cœur soudain plus léger, Mathilda toise brièvement l’assistance, s’en détourne dédaigneuse et accompagnée des trilles joyeuses des oiseaux quitte le cimetière et s’en repart vers la VIE, SA VIE.

 

Le blog de Mony

29 juin 2018 5 29 /06 /juin /2018 10:34

sujet semaine 23/2018 - clic

Ainsi te voilà vieille, ma tendre tourterelle,
errant dans les ruelles, marmonnant, chantonnant,
la mémoire en déroute, et parfois me parlant :
"dis-moi mon cher amour, dis-moi que je suis belle".
 
Mon pauvre épouvantail dans de vieilles dentelles,
de tristes cheveux rouges, un chapeau rutilant…
Dans la masse de tes boucles, mes mains, en tremblant
cherchent encore la tiédeur de ton cou de gazelle.
 
Me voilà sous la terre et fantôme sans os,
et mon ombre te suit sans prendre de repos.
Je parle dans le vent qui hante ton esprit.
 
Te voilà maintenant à la fin du chemin…
N'empêche, écoutez tous ! écoutez, nom d'un chien !
Nous les avons cueillies, les roses de la vie !
 
 
Le blog d'Emma
29 juin 2018 5 29 /06 /juin /2018 08:56

sujet semaine 23/2018 - clic

Ce n’est un secret pour personne, sauf probablement pour la principale intéressée : je déteste ma belle-mère, d’une haine qui prit racine dès notre première rencontre, lorsque Michel me la présenta. Ou plus exactement lorsque Michel me présenta à sa mère, car il ne faut pas inverser les pôles d’attraction ! Elle ne me l’a jamais avoué, mais elle ne me supportait pas rousse, alors que je ne suis qu’auburn, c’est dire si elle est de mauvaise foi !

Par contre, elle ne s’est jamais privée de critiquer la citadine que j’étais, que je suis et que je resterai. Pour elle ne comptait que son jardin, dans lequel elle passait le plus clair de son temps. Avant notre mariage, lorsque nous rendions visite aux parents de Michel – chaque week-end, bien entendu – dès notre arrivée, elle le monopolisait et c’est bras dessus bras dessous que mère et fils passaient leur temps au jardin, elle lui faisant admirer son potager, lui la félicitant pour ses rosiers. Quant à moi, je préférais rester à l’intérieur en compagnie du père de Michel, pauvre homme taciturne qui n’avait pas grand chose à dire chez lui. Il était tout heureux de trouver quelqu’un avec qui parler de littérature (notre passion commune) ou de résistance des matériaux (il était ingénieur).

A la longue, ces sempiternels dimanches après-midi commencèrent à me peser et je mis Michel face à ses responsabilités : ou bien il me préférait à sa mère ou bien nous nous mariions et c’en était fini de nos visites hebdomadaires à Bourg-le-trou-perdu. Michel n’en laissa jamais rien paraître, mais je crois que pour lui le choix fut cornélien. C’est finalement moi qu’il choisit.

Nous nous sommes mariés il y a six mois. Pour que la rupture avec sa famille ne soit pas trop brutale, j’ai dû faire des concessions. J’ai donc accepté que sa mère vienne nous rendre visite quatre fois par année, à chaque changement de saison. Michel ergota bien un peu, trouvant que ce n’était pas assez, mais il finit par se soumettre. En fait, il est comme son père : un veule.

J’ai peine à croire que de sa part il ne s’agit pas de provocation : à chaque fois qu’elle vient chez nous, elle apporte un produit de son jardin. Au printemps, ce fut un bouquet de jonquilles qu’elle m’offrit, y ajoutant un sournois : « En ville, vous ne savez plus quel plaisir apportent dans une maison des fleurs fraîchement cueillies » . Alors qu’elle furetait dans mes armoires, sans même me l’avoir demandé, à la recherche d’un vase, je me suis empressé de couper les tiges des jonquilles et de piquer les fleurs dans ma chevelure auburn. Elle ne dit rien, mais je vis bien à la noirceur de son regard que l’affront avait porté. Michel non plus ne le prit pas bien, mais notre différend ne dura que quelques jours.

Aujourd’hui, 21 juin, elle nous a apporté des cerises de leur verger. « Vous verrez comme elles sont juteuses. Rien à voir avec celles que vous achetez à Michel au supermarché. » Je ne dis rien, mais puisque je suis une femme de tête, j’ai été chercher mon chapeau et y ai attaché quelques cerises. « Voilà à quoi elles sont juste bonnes » ai-je ajouté perfidement. Apparemment, le message a été reçu cinq sur cinq, car elle n’a plus ouvert la bouche jusqu’à leur départ.

Puisqu’il faut bien sauver les apparences, alors que leur voiture s’éloigne, je lui fais hypocritement de grands signes qui se veulent amicaux. Une fois le véhicule hors de vue, je me retourne vers Michel, m’apprêtant à lui dire que nous en sommes quittes pour quatre mois, mais il me devance et me lance, accompagné d’un regard vindicatif : « A l’automne, je te conseille de porter un casque à pointe : je lui ai suggéré de t’apporter un potiron ! »

 

Le blog de Michel Quedeverbes

25 juin 2018 1 25 /06 /juin /2018 15:04

sujet semaine 23/2018 - clic

Ma tante Anna était une peu cinglée. Quand j’étais petite, elle me faisait peur. Elle ne riait pas, parlait très peu, et quand elle parlait de sa grosse voix rugueuse,  c’était juste pour me faire des reproches : ah, comme je vois, toujours aussi mal attifée, et cette coiffure, mon dieu donc, on dirait une vraie gueniche. Je ne comprenais pas tous les mots qu’elle employait, mais je sentais bien que ce n’était pas des compliments qu’elle me faisait. Elle a vécu seule une grande partie de sa vie, et puis un jour, en vacances à Honfleur, elle a rencontré un peintre du dimanche qui peignait des marines. Je ne sais pas si c’est son éternel chapeau qui l’a attiré, avec ses fausses cerises et ses nœuds ridicules, ou encore sa tignasse rousse, mais voilà qu’il s’est, contre toute attente, entiché d’elle et elle, flattée  de l’intérêt qu’un artiste pouvait lui porter, s’est laissé séduire par cet original à la barbe hirsute et aux petits yeux malins. Yan  (c’est son nom) lui a proposé de la peindre sous son profil gauche, le plus beau, a-t’il prétendu. Moi je n’aime ni le gauche ni le droit, et de face encore bien moins.
 

Les peintres ne sont pas des gens comme nous, a dit maman, ils savent dénicher des beautés cachées. Maman a toujours été indulgente avec tante Anna, parce que longtemps, elle cru hériter de son immense fortune… A présent, et depuis cette rencontre improbable, elle a revu son jugement à la baisse, elle fait beaucoup moins d’éloges à son endroit et trouve cette union ridicule.

Tante Anna est partie s’installer à Honfleur. Elle passe ses journées assise sur un siège pliant en toile à attendre la fin d’une des innombrables marines et autres « Retour au port » que peint son amant. Parfois, un couple de touristes s’arrête pour le regarder peindre et lui achète une toile par charité et rarement pour se faire plaisir. Ils ne se doutent pas, les pauvres, de la fortune de tante Anna, qui leur permet de vivre d’une manière plutôt confortable et de s’offrir chaque  dimanche, langoustes, homards et autres douceurs de la mer.

Yan porte toujours son éternel pantalon usé de marin, et une vieille marinière rayée trouée à plusieurs endroits, pour faire plus couleur locale. Tante Anna a mal vieilli, sa peau s’est ridée, flétrie et considérablement desséchée sous les assauts répétés  des embruns. Maman, qui l’a vue l’autre jour à Honfleur, a eu du mal à la reconnaître. Elle l’a identifiée grâce à ses  cheveux roux et à l’éternel bibi de paille qu’elle porte sur la tête, bien éreinté lui aussi. Quand elle a aperçu maman, après le premier mouvement de surprise passé, Anna a juste esquissé un vague sourire à son endroit.


Anna doit être heureuse à présent, a dit maman à son retour et d’un air légèrement moqueur, ça, c’est un signe qui ne trompe pas.

 

 

Le blog de Cloclo

25 juin 2018 1 25 /06 /juin /2018 13:13

sujet semaine 23/2018 - clic

C'était ce chapeau, qu'il lui fallait.

Elle aimait la simplicité,

Pas ces chapeaux, telles des pièces montées,

Dégoulinant de plumes, dentelles et bouquets de fleurs;

De plus, les fleurs, pensait-elle, ça fanait vite...

Où bien, elle aurait dû les arroser,

Et puis, va savoir, si les plumes, c'était pas un oiseau en train de couver...

Y'aurait plus manqué que ça.

Et les dentelles, ça jaunit, ou bien il faut les empeser.

Tu parles d'un boulot.

Elle n'avait pas hésité un instant.

Pas comme la cliente, qui essayait le vert, assorti à ses yeux,

Mais la mère de son fiancé était superstitieuse,

Ou bien, le noir, mais cela lui faisait trop penser à "La mariée était en noir."

Et puis, oh, si sa belle-mère n'était pas...le rouge; vulgaire, non?

"Permettez madame, le vôtre me plait bien;  il me va bien n'est-ce pas? Je le prends.

Et avec mes cheveux, ce bleu! Et les cerises, on en mangerait.

Mais qu'est-ce qui vous prend? Vous êtes folle!

Elle est complètement folle! Elle mange mes cerises.

 

J'en veux pas de votre chapeau, reprenez-le."

 

Elle se planta devant le miroir.

 

C'était bien ce chapeau qu'il lui fallait.

 

Et les cerises étaient délicieuses.

 

 

Le blog de JaclynO'Léum

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