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3 novembre 2011 4 03 /11 /novembre /2011 17:55


Dans mon caddie
il y a de la laitue croquante
des feuilles de menthe
un ciel bleu de juin
et des rires enfantins

Dans mon caddie
il y a des tomates cerises
rouge automne indien
un train électrique une grosse valise
des pene al dente
des hamacs sous les oliviers
des pamplemousses sous les sapins

Dans mon caddie
il y a Fatras
les mots de Neruda
poèmes de miel et de farine
du vers fluide et comestible

Dans mon caddie bien rempli
il y a aussi
des bottes de radis des brins de persil
trois enfants vingt caprices
Trente boîtes de play mobil
et dix caissières qui s'ennuient

Dans mon caddie
il y a des frites au choix
du chocolat du thé de Chine
du cétéra
de l'idéal pour le régime

Dans mon caddie
il y a tout
qui s'embrouille
du pain des bêtises des noix
du riz des pâtes des nouilles
des émotions qui tambouillent
et plein de riens qu'il ne faut pas

Dans mon caddie bien rempli
Il y a Dame Sardine
qui réclame sa cousine
à la cuisine

 

Agnès

2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 19:59


7 milliards d'êtres humains
et tout autant de bêtes cachées dans mon jardin
Etant fâchée avec les nombres affligés de deux zéros
ceci ne m'atteint que de loin.

7 milliards d'êtres humains
mais comment diable en tiennent-ils un compte aussi précis
et à la minute même
quand on sait que les frontières sont des passoires
que des gens disparaissent sans même un au-revoir
que d'autres naissent qui n'auront pas de nom?

7 milliards d'êtres d'humains
dont on ne sait s'ils prendront soin
ou continueront sans vergogne de dévaster
il paraît qu'il vaut mieux avoir confiance dans les groupes de taille importante
car quand ils ont compris les dégats qu'ils commettent
au moins ils sont emplis de regrets
alors que les nomades du désert
insaisissables quoique vrais
n'ont pas besoin d'être nombreux
pour transformer chaque pierre en multitude de grains de sable
enfin c'est ce qu'ils disent
je n'y suis pas
ayant choisi de me tenir loin
de ces 7 milliards d'êtres humains.

Sept milliards d'êtres humains
sur la totalité combien
à qui parlent ces images luisantes
ces objets dénués de sens commun
ces portes qui ouvrent
sur du rien ?

 

Viviane

2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 09:00


Il avait brisé ses chaînes
Et restait là pensif,

En lui tournait cette rangaine
Qui parlait de matins festifs,

De promotions et d'aubaines
A saisir sur le vif.

Et puis ces paroles soudaines
Incisives comme un cannif,

Avaient pris le devant de la scène
Lui imposant d'être attentif,

Le cercle infernal t'attend
Il ne tourne que dans un sens

Si par malheur tu le prends
En sortiras tu vivant?

Lise

1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 19:23

Tu veux ou tu veux pas ?
Tu veux c'est bien
Si tu veux pas tant pis
Si tu veux pas
J'en f'rai pas une maladie
Oui mais voilà réponds-moi
Non ou bien oui
C'est comme ci ou comme ça
Ou tu veux ou tu veux pas.... !

Tu veux ou tu veux pas ?
Qu'est-ce que tu dis
Mon jeune caddie
T'es blanc de trouille
Dans ce noir de monde... Ouille
T'aime pas la gymnastique
Le ventre plein et en musique
Laisse les gondoles à Venise
O chant ta hantise...
Ah tu me compliques la vie
Avec tes hésitations pardi !

Allez soit sympa
Rentre dans la caverne d'Ali Baba
Promis je te pousse
D'une main toute douce
Freine pas des 4 fers
J'ai des courses à faire
Y a plus rien à la maison
Vas-tu me laisser tomber d'inanition
Big Bazar va fermer
Si tu t'obstines à hésiter...

Tu veux ou tu veux pas hein?
Quoi ! Ah tu dis oui
Aaaaaaaah
Et ben moi j'veux plus
Ouh la la....

jill bill et... Zanini

1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 14:38

 
Ca y est, j’ai encore hérité des pingouins de la semaine dernière ! Ils vont encore me remplir à ras bord et je passerai la semaine à soigner mon dos et à avaler des cachets contre la douleur !

A bas la société de consommation ! A bas les caddies de grande dimension qui incitent à acheter plus, toujours plus ! Allez, et dix kilos de sucre, dix boîtes de cassoulet, quinze kilos de viande, cinq paquets de bonbons et vingt baguettes, on dirait qu’ils vont tenir un siège.
Si encore ils se dépêchaient et me ramenaient vite à mon garage, mais non, ils tatillonnent, hésitent, partent et reviennent au même rayon, deux fois, trois fois, reposent les marchandises parce qu’ils ont trouvé plus loin une promo. Sans compter les cris des mômes qui veulent un petit jouet, un paquet d’Haribo, ou le dessert au chocolat le plus cher du magasin.

- Ludo, tu me rends chèvre, veux-tu aller reposer ça tout de suite ?

Le petit dernier a réussi à tirer trois tablettes et fait tomber le reste de la pile. Ses frères se bidonnent, la mère est au bord de la crise. Et moi avec.

- Chloé, va chercher ton frère avant qu’il ne fasse un nouveau malheur.

Tout à coup, un bruit assourdissant : cette fois, c’est la pile de petits pois-carottes qui s’est écroulée ; on n’est pas passé loin du désastre.

-Madame, quand on a de tels enfants, on ne les emmène pas en courses. Ah bravo, Françoise Dolto, je ne vous dis pas merci

- Dites donc, vous, vous feriez mieux de vous occuper de vos fesses, on voit que vous n’avez jamais eu d’enfants !

On en vient aux mains, la bagarre fait rage ; le surveillant est appelé en renfort. C’est un grand malabar, avec des muscles saillants et des mains comme des battoirs ; je ris sous cape. Un peu de diversion, ça fait du bien !

Aïe, l’andouille, qu’est-ce qu’ils ont encore ajouté pour me faire aussi mal ? J’ai les tripes en bouillie ! Une fourche pour le jardin, il ne manquait plus que ça. Ca consomme à tort et à travers, ça oublie de regarder les étiquettes et la provenance des marchandises et ça prétend cultiver bio ! Je t’en fiche mon billet, écolo de mes quatre…roues !

Pourvu que la journée soit calme ! Sans cela, je sens que je vais craquer. Quand je pense à l’autre là-bas, qui a eu la chance de rentrer au bercail parce qu’il avait une roue voilée ! Ca ne m’arrivera pas de si tôt, vu qu’ils viennent seulement de m’acheter ! Vous avez vu ma couleur ? Une couleur improbable, innommable, je me demande comment ils font leurs mélanges, chez Leclerc ! Heureusement que je ne mange pas de conserves, j’aurais un doute sur le contenu des boîtes.

Bon, là, on passe à la caisse, ça fait deux heures que je suis sur mes roues, j’en peux plus, je suis crevé, enfin, façon de parler, il est temps que je me repose, pourvu qu’on ne vienne pas me rechercher tout de suite pour un nouveau tour !!

Dur, dur, le métier de caddie !


Cloclo

1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 08:03


Pas ce soir, Juliette. Non, pas ce soir.
Je ne peux pas...peux pas.
Tu vois ce chariot devant la porte...je suis comme lui, bloqué contre des mâchoires,tournant dans des bras tentaculaires d'une société de consommation, nos vies glissant inaperçues sur un tapis roulant, résumées à des codes, des chiffres, des cartes et encore des codes.
- Achetez ! Achetez ! Nous vous offrons une vie meilleure. Tu entends la voix synthétique dans le haut-parleur...même la voix est truquée. Juliette, même la voix...
Ce n'est pas ça la vie.
Ce n'est pas que cela.
Viens, laissons ces lumières qui ressemblent à celles des gares d'où les trains ne partent jamais.
Promenons-nous plutôt dans les rues, buvons leur pénombre joyeuse, sautillons dans les flaques, peu importe.
Il y a tant de choses à faire,tant à rêver, mais pas ça, pas maintenant, Juliette.
Nous ferons le plein de vie autrement.
Ce soir, Juliette, je n'ai pas peur du vide.

 

Agnès

 

31 octobre 2011 1 31 /10 /octobre /2011 23:03

 

mil.jpg

 

*

27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 16:49

 

- " Je t' ai apporté des bonbons Léonie - parce que les bonbons c' est tellement bon...
Il ne faut pas avoir mal aux dents Léonie...
Tu connais le proverbe: Mal de dents, mal d' amour...!
Ne le prend pas mal...ma douce Léonie...
Tu as le choix du gourmand qui s' offre à tes yeux de biche...
Le rêve en l' occurence - il y a là les raisins - muscat, les pêche - citron, ceux au goût chewing - gum et même des caramels salés.
Succulence à priori - m' est avis.
On n' est pas loin du démon du midi.
Et, pour quelqu' un comme moi qui jette un oeil sur tout, c' est diablement appétissant!
C' est cadeau ou Cocteau qui te le susurre...
Ah Léonie, Léonie...
On dit que la gourmandise est un vilain défaut, mais là, Léonie, cerise sur le gâteau, tu vas te régaler avec les petites fraises en sucre d' orge...
Tu ne pourras pas ne pas décoder ce qui me rend fou outre la ballade irlandaise et la salade de fruits...Chére Léonie.

 

AngelJanvier

 

25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 17:48


Embarras du choix
Messe basse Dame de guerre lasse
Savoure d' avance
En grande pompe arme patience

Douceurs des mille et nuits

 

AngelJanvier

25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 08:59


Il existe un pays où les mains sont sacrées ; les êtres qui l'habitent sont minuscules et ne se remarquent pas.
On dit qu'ils servent la Mort ...

C'est le pays des doigts agiles, des doigts graciles, des doigts dociles...
Dans ce pays le silence est d'ores et déjà là, la parole impossible, le regard bas.

La mort se cache là où on ne la cherche pas.

Ne vous y trompez pas !
Prenez le temps d'observer attentivement la scène.
Un homme d'église, bouche cousue, tête penchée s'interroge ; il est coiffé de vert ; c'est un homme - mystère ...
Il est accompagné d'une bigote zébrée, les plus fragiles, chacun le sait ; une dame donc tout à la fois inquiète et stupéfaite, bouche cousue qui attend elle aussi.

Ces deux bougres ne sont pas au bout de leur surprise !
Là, sur le comptoir d'une pâtisserie de banlieue, ne voient-ils pas les mains de la tentation qui s'agitent ?
N'entendent-ils pas le chuchotis du sucre coloré ?
Ne saisissent-ils pas l'insolence de l'appétence ?
Ne comprennent-ils pas que leurs heures sont comptées comme le sont scrupuleusement les cerises à l'eau de vie sur les gâteaux du diable ?

Comment réagir ?

Prier ?
A la bonne heure, mais en quelle langue dites moi ?
Leur bouche est une fourche qui ne veut plus parler ; elle pique les maux à grands coups de pensées ...

Apprendre ?
Oui, mais quoi ? A ne pas se laisser aller, à ne pas avoir peur, à ne pas succomber ?
Leurs paupières se creusent et s'enfoncent si profondément que le cerveau se vide...

Saisir ?
Pourquoi pas, mais comment ?
Leurs bras sont invisibles et ne peuvent attraper...

C'est terminé...

Les verbes vont toujours par trois, trois petits mots et puis s'en va ...

Il existe un pays où les mains sont sacrées ; les êtres qui l'habitent sont minuscules et ne se remarquent pas.

On dit que la Mort y emprunte la couleur des douceurs, change les bouches en fourche et, inévitablement, de ses longs doigts aux phalanges sculptées, attrape sans hésiter chaque passant troublé ...

Annick SB

24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 12:32

 

Et une mirabelle, et une prune…
Un travail appliqué... Mais jusqu’à quand ?
Le personnage au chapeau à fourrure, semble perdu dans ses rêveries et presque absent à la tache qu’il accomplit.
Celui au chapeau rouge n’en peut plus, je suis sûre qu’il se tord les mains sous la table.
Mais je ne sais pas encore s’il va se jeter sur les tartelettes ou sur son voisin…
La prochaine toile le dira …peut-être…


Benoit-Basset

22 octobre 2011 6 22 /10 /octobre /2011 08:07


Ma chère, nous voilà avec un embarras de choix.
Tutti frutti, bonbon aux fruits ! Il y en a tout un tas
Tu croix vraiment que les verts sont mentholés ?
Mais où sont les caramels fondants
Les acidulés aux saveurs d’été !
Ceux qui croquent et qui craquent
Ceux qui grattent et ceux qui piquent
Ceux qui collent et ceux qui glissent
Les tout tendres et les tout lisses !
Où sont ceux qui laissent les papilles colorées
Quand violette et réglisse se marient.
Où sont ceux qui parfument nos bouches
De framboise et de vanille
Laissant sur nos lèvres les traces sucrées
De la gourmandise déguisée
En guimauve anisée.

 

Lilou

21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 11:44


- Bonjour Olait
- Salut Obue ! Allez, tu viens , on va grignoter quelque chose. Tiens, ici, c'est pas mal, non ? T'as une grosse faim...
- Moyen... j'ai ...
- Pourquoi tu fais cette tête là ? Ca va pas ?
- Euh...si
- Mais ?
- Mais... j'ai eu des nouvelles d'Antoine.
- Antoine ? Il nous a pourtant écrit qu'il était parti en voyage et qu'il ne rentrerait pas avant le début de l'année prochaine ?!
- Dans la gazette.
- Gazette ? Antoine ?
- Oui, Antoine est dans la gazette d'aujourd'hui.
- Il a du vivre une expérience extraordinaire pour être dans le journal. Un récit de voyage ?
- Tout dépend du point de vue !
- Allez, raconte !
- J'ai apporté avec moi " Gazettaction "

Olait prend le journal que lui tend Obue et se met à lire à voix basse :


"L'inspecteur devant sa Remington :
«Antoine M., entendu pour avoir mangé sans être rassasié et pour avoir cassé un oeuf sans faire d'omelette.»

Jeudi 26 mars 2002. Il est 11h30 minutes et 46 secondes et quelques cigognes dans le ciel, quand Antoine M. ouvre la porte du frigidaire.

- Rien, vraiment rien ; ah, si un oeuf dans une grande armoire à glace ! furent les premières paroles d'Antoine M. ce jour-là.

«Evidemment mon porte-feuille était vide. Je pensai ne plus avoir un radis, mais quand j'ai commencé la lessive, j'ai retrouvé un billet dans l'une de mes poches de pantalon. Soudain, je retrouvai la pêche. Ce n'était donc pas la fin des haricots, mais il me fallait appuyer sur le champignon. J'avais rendez-vous avec une amie devant le vieux mûrier.

Comme je faisais le poireau depuis quarante minutes en lisant une feuille de chou, j'ai vite compris qu'Antoinette m'avait posé un lapin. Ainsi je décidai d'aller seul au cinéma. Je me retrouvai une nouvelle fois en rang d'oignons, à tel point que j'allais tomber dans les pommes et même sucrer les fraises.

Enfin ! J'entrai dans une salle du cinéma. Hélas, le film était un navet, une infusion à huis clos dans un restaurant. J'en avais gros sur la patate, haut comme trois pommes et dindon de la farce, il ne me restait plus qu'à me faire cuire un oeuf !»


Veuillez signer votre déposition, s'il vous plaît, lui demanda l'inspecteur. Et il ajouta sans perdre une seule miette sur l'affaire :
Votre dossier est inclassable, «qui mange un oeuf, ne mange pas un boeuf !»


Olait à la fin de la lecture :

- Je n'ai rien mais rien compris !
- Moi aussi.
- ?????
- Et si nous commencions à grignoter nos petites pilules magiques.
La bleue pour le coeur
La blanche pour les nuits
La jaune pour être rapide...
- C'est bizarre , j'ai déjà entendu ces paroles quelque part...
- Nous y réfléchirons plus tard, Obue, entre gris clair et gris foncé...Pour le moment, j'ai une faim de loup...

 

Agnès

21 octobre 2011 5 21 /10 /octobre /2011 09:09

 

Mais que font ils donc
Immobiles et muets
Perdus dans leurs regrets
Murés dans leurs souhaits
Déclinant les nuances
De la vie à leurs pieds
En petits tas parfaits
Gentiment colorés.

Leur coeur bat il encore
Ou s'est il arrêté
A l'orée du silence
Transit et inquiet
Comme une dernière chance
Pour tenter d'exister
Sans entrer dans la danse
Et ne pas se tromper.

Le Merveilleux, tout près,
Les regarde passer
Espérant le faux pas
Les jetant dans ses bras
Lorsque las de compter
Peser et mesurer
Ils lèveront les yeux
Pour enfin savourer.

Lise

20 octobre 2011 4 20 /10 /octobre /2011 20:43

 

Le pauvre frère Martin a attrapé un mauvais rhume, c’est la faute évidemment au père supérieur qui refuse catégoriquement de chauffer leurs cellules. Question de moyens, dit-il. Résultat, les pieds nus dans ses sandales de Cordoue, ajouté au vent frivole qui s’engouffre régulièrement sous ses robes par le soupirail mal fermé, le voilà pris des bronches et des voies supérieures, il ne peut même plus suivre l’office correctement ni chanter les mâtines comme à son habitude. Voilà pourquoi le pauvre homme est obligé de se trimbaler avec sa bouillotte sur la tête, ce qui ferait rire sa voisine Camille si elle n’avait appris autrefois les bonnes manières chez sa mère la duchesse de Meursault dont la réputation n’ est plus à faire.

Aujourd’hui, c’est un grand jour, Camille a décidé de lui livrer son secret, pourtant détenu farouchement par toute la famille : une petite goutte d’anis emprisonnée dans un sucre délicatement façonné par ses soins et teinté de couleurs vives qui redonneraient le moral au plus déprimé des frères de l’abbaye. Malgré sa fièvre et sa fatigue, Frère Martin écoute attentivement Camille. Il doit savoir reproduire fidèlement toutes les étapes de la confection de ces petits bonbons délectables qui lui évoquent un peu les grains d’un chapelet. Le temps de cuisson est très important pour la réussite, dit-elle, voyez, ces deux pastilles vertes ne sont pas aussi régulières que la jaune, mais avec l’habitude, vous allez vous en sortir, il suffit d’attraper le tour de main. Je compte sur vous pour transmettre bientôt ce secret à tout le monastère.

Frère Martin est un gourmand, combien de fois s’est-il confessé à son supérieur pour ses excès de table observés au réfectoire, ou pour les morceaux de dinde chipés à son voisin, ou encore un petit morceau de gâteau subtilisé pendant que son collègue faisait la lecture… Mais aujourd’hui, il se sent autorisé à goûter toutes les variétés, sans pour autant avoir besoin de s’en confesser, il avale goulûment et successivement ceux parfumés à la menthe, puis à la vanille, à la myrtille ou à la pistache. Ceux enrobés de chocolat. Il s’en donne à cœur joie, les bonbons sont petits, il en prend plusieurs à la fois dans ses grosses mains calleuses, il faut bien pouvoir se faire une opinion.

Camille sourit quand elle voit l’oeil allumé de frère Martin et le plaisir qu’il prend à chaque dégustation. Voilà une source de revenus, qui ne sera pas négligeable pour la communauté, dit-elle, nous sommes fières, ma famille et moi, de vous avoir livré notre recette, c’est vous et vous seul, Frère Martin, qui détenez désormais notre secret et pourrez commercialiser ce petit bonbon en l’appelant ainsi du nom de votre abbaye.

Frère Martin se sent pousser des ailes, grâce à la bonté de la famille Meursault, il pourra bientôt être chauffé correctement, et pourquoi pas, s’acheter des sandales fermées, du moins en hiver. Il se retourne alors vers sa bienfaitrice et lui colle un petit baiser chaste sur la joue. Il en a même oublié sa fièvre. Camille rougit de plaisir. Bientôt, on apportera au monastère des machines performantes pour faciliter la confection de ces perles multicolores et les produire en quantité suffisante pour subvenir à leurs besoins.

Je vous souhaite un bel avenir, dit Camille en saluant le père supérieur qui la raccompagne à la porte. Et longue vie à vous tous et aux merveilleux petits bonbons de Flavigny !

 

Cloclo

19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 20:04

 

Bien bien bien c'est terminé, nous y sommes! Elles sont magnifiques ces petites douceurs, très attirantes, la teinte est parfaite, elles ont l'air très appétissantes, irrésistibles...Nous sommes prêts, avec un peu d'avance même. C'est parfait! Nous pourrons certainement les tester au parc de jeu, avant le grand jour. Mais attention, il ne faut pas éveiller les soupçons...
A quelle heure commence le défilé? Oui c'est vrai comme tous les ans, à minuit... Minuit, Minuit, l'heure parfaite !
Revoyons ensemble les parfums : les bleues sont à l'arsenic; les oranges à la ciguë, les turquoises sont au cyanure, les violettes à la mort aux rats, les vertes sont à l’aconit et enfin mes préférées les roses à la digitale...
C'est la dernière fois qu'on entendra parler des enfants, je les déteste, déteste et cette ridicule fête Halloween est un excellent piège pour tous les exterminer. Ils sont tellement naïfs qu'ils vont tous se ruer sur nos magnifiques petits bonbons aux couleurs arc-en-ciel. Je me délecte à l'idée de savoir que bientôt, ils ne seront plus de ce monde,de notre monde. Hi hi hi! Ha ha ha! Comme je suis heureux. Fêtons ça mon amour, et pour ce faire, laissez-moi vous proposer une de ces merveilleuses petites douceurs, ma chère, pour moi une turquoise et pour vous la rose, elle me rappelle la couleur de vos lèvres... mais que se passe-t'il... qu'avez vous... je ne me sens plus très bien moi non plus! Oh ma chère, qu'avons nous fait là, les douceurs, nous n'aurions pas du, nous nous sommes fait prendre à notre propre piège, pardonnez-moi, je vous aime, pardonnez-moi mon amour, les bonbons, mon amour, nous mourrons !

 

Nacémoi

19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 09:24

 

Donne moi une fleur de violette ensucrée
Toi tu choisiras les écorces d’orange enrobées
Oh ! je voudrais aussi de la pistache
Et du chocolat blond empastillé
Ne résiste pas aux pâtes d’amande douce
Je te les offre, tu les désires tant
Et les bonbons aux pétales de rose
On partagera, veux-tu ?

Juliette

17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 13:36

 

Deux amies invitées au pot d'adieu de la grande comédienne Alphonsine Dédieu se retrouvent devant une table, dessus des ramequins remplis de mets colorés.

Rosemonde
Des pilules, encore des pilules. Pas de risque à grossir avec ça, si au moins c'était du chocolat…

Apoline
C'est joli quand même, elles sont en accord avec nos tenues.

Rosemonde
Tu manges tes tenues toi ? Moi non, j'ai besoin de mets plus lourds.

Apoline
Oui comme toi par exemple...

Rosemonde
Je ne suis pas lourde, je suis rondelette, c'est pas pareil. Avec moi, les hommes ont de quoi palper, ce n'est pas comme toi qui est un sac d'os.

Apoline
Sac d'os, sac d'os … Tu m'as bien vu là ? Cela m'étonnerait. J'ai tout ce qu' il faut, là où il faut.

Rosemonde
Oui, un nez crochu, des lèvres pincées, on dirait que tu sors de la messe et que le curé t'a fait un sermon sur l'orgueil.

Apoline
Toi, c'est sur la gourmandise qu'il te l'a fait ...Le sermon.

Rosemonde
Je ne vais pas à la messe, leur hostie est moins belle que ces boules et de plus c'est d'un fade... Là au moins, il y a du piment.

Apoline
Du piment ? J'adore, il est où ? 

 

Rosemonde
Dans les vertes.

Apoline goûte et crache
C'est pas du piment dans les vertes, c'est des épinards. Tu es soit aveugle soit gourde pour mélanger les goûts et les couleurs.
 

Rosemonde

Les goûts et les couleurs sont dans la nature. Moi je vois du piment dans les pilules vertes, toi des épinards.

Apoline
Tu vois bien que ce n'est pas la même chose, donne-moi une orange, on aura peut-être du chocolat dedans.

Rosemonde
Pas de chocolat là dedans. Alphonsine le déteste tout comme elle déteste la viande, les poissons et crudités, les desserts...

Apoline
Parce-qu'elle n'aime pas qu'elle nous inflige ces horreurs ? Foutons le camp, j'ai vu un pâtissier dans la rue en venant...

Rosemonde
Pour une fois, je te suis. A nous, les religieuses, les choux à la crème, les tartes...

Apoline
Je veux bien t'y amener mais pas touche avec les doigts, tu regardes c'est tout, toi tu as du poids à perdre …Moi pas …

Rosemonde
Tu sais ce qu'elle te dit le poids à perdre ? Va te faire brouetter dans les orties, moi je mange ce que je veux quand je veux.

Apoline
Comme ça, tu seras énorme et moi j'aurai tous les mecs, elle n'est pas belle la vie ?

 

Aimela

17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 12:17

 

Dans les cuisines de la belle demeure c’est l’effervescence,  Maître Sidoine s’y active et lance des ordres aux marmitons. Du fourneau au tournebroche et de la cave au fournil s’échappent odeurs alléchantes et fumets délicats.

Pour Dame Zèbrine et ses quatre convives le dîner se veut festin car ce soir, la maitresse de maison désignera son futur époux parmi le quatuor présent.

Le sien, trop vieil, trop délicat, l’a laissée veuve une nuit d’indigestion.

Il n’est plus question pour elle de revivre pareille situation. Le futur mari se devra d’être robuste et fine gueule. Aussi l’élu sera-t-il le dernier gentilhomme attablé et réclamant encore un hanap bien rempli  ou une assiettée de mignardises.

 

Marcassin ruisselant de saindoux, faisans saucés au verjus suivis de pâtés de grives à l’Armagnac et de tourtes aux abats sont tour à tour présentés accompagnés de panais à la cardamone et de mogette aux graines de paradis. Dans les gobelets d’étain, vin et cervoise fraîche coulent à volonté.

Dame Zèbrine peu attirée par les mets salés picore dans un plat puis dans un autre, déchire d’une dent délicate un minuscule morceau de viande, mouille ses lèvres fines de trois gouttes d’hydromel et observe ses prétendants.

Guillibert, la face rubiconde ne tarde pas à implorer la permission de se retirer. D’un geste condescendant de la main, Dame Zèbrine lui signifie son renvoi tandis que la table se garnit de plats de brochets aux deux sauces vertes, d’anguilles au macis et de lamproies aux yeux glauques, le tout accompagné d’une belle choucroute croquante.

A la troisième bouchée de lamproie, Sieur Giefroi pâle comme une hostie se lève de table et s’enfuit les mains sur la bouche.

 

Dame Zèbrine soupire « quelle petite nature ! » Elle se tourne ensuite vers les rescapés des agapes, Ramulf et Artaud, tous deux bels hommes à la fière prestance. Lequel sera l’élu ce tantôt ?

Les rivaux se toisent quand Dame Zébrine les prie de l’excuser un instant «…quelques ordres à donner… je ne serai pas longue… servez-vous mes Sieurs »

 

- Où en sommes-nous, Maître Sidoine ? Le temps me tarde ! »

- Au dessert, gente Dame. Voyez, Gasparini, le pâtissier, termine de si belle façon la garniture de l’assortiment de tartelettes !

Les pommettes en feu, Dame Zèbrine ouvre grands ses yeux et hume, gourmande, les délices sucrés, son péché mignon.

- Vite, vite, Gasparini, la faim me taraude et seule la douceur de vos desserts pourra l’apaiser.

 

Le regard des deux derniers invités est à présent voilé par l’alcool et les gestes se font plus lestes à l’encontre des serveuses.

- Mes Sieurs, un peu de tenue, je vous prie. L’un de vous sera sous peu mon époux et le garant de ma fortune. Les minauderies ne sont pas de mises à cette tablée. Voici à présent le plateau de desserts. Il est fort à parier qu’il vous départagera. Bonne dégustation !

Penauds, les deux hommes choisissent l’un un sablé coloré au jus de betteraves et garni de framboises et l’autre une croûte verte obtenue avec quelques gouttes d’écume d’épinard et ornée de myrtilles mais l’appétit n’est plus au rendez-vous et ils découpent lentement, comme à regret, leurs tartelettes.

Dame Zèbrine quant à elle se fait servir une pâtisserie aux marrons sur lit de crème d’or. Ses gestes sont vifs, les bouchées énormes. Que c’est bon !

- Allons, mes Sieurs, du cœur à la bel ouvrage !

Et elle replonge son long cou de cygne vers son assiette, avide, le regard déjà posé sur une tartelette aux raisins blancs imbibés d’ambroisie.

 

Hélas, un marron trop peu cuit et avalé goulûment en dispose autrement.

Dame Zèbrine a beau tousser, tenter de cracher, elle s’étouffe définitivement et gît là, inerte, au bas du banc.

 

- Nous l’avons échappé belle, dit un galant.

- Pour fêter cela allons boire une pinte loin d’ici, propose l’autre.

Seuls Maître Sidoine, Gasparini et les marmitons se lamentent.

Pour qui cuisineront-ils demain ?

 

Mony

17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 07:45

 

Tiens, essaie plutôt celle-là"
"Euh... t'es sure que c'est pas celle qui m'a fait pousser cette affreuse bouillotte verte sur la tête?"
"Non, c'était la bleue"
"J'crois plutôt qu'la bleue elle t'a planté une épingle à nourrice sur la bouche!"
"Alors, tu as dû en prendre une aussi ma vieille!"
"Bon ben... reprends une bleue avec cette verte, tout c'que tu risques c'est une épingle de plus"
"Je préfère que tu essaies d'abord la violette qu'on n'a pas encore testée"
"T'es folle, la violette t'a donné une peau d'zèbre"
"Non Madame! C'est une jaune qui m'a faite zèbre et si je t'avais pas écoutée j'en aurais pas repris une deuxième qui m'a foutu le haut du crâne en cul de babouin!!"
"T'énerves pas, on va finir par trouver la bonne boule, et puis le rouge va très bien avec tes rayures noires et blanches"
"Oui, ben trouve moi d'abord celle qui m'rendra ma vraie tête! Cette odeur de primate qui s'néglige me donne des haut-le-coeur"
"Faut savoir faire des sacrifices, tu crois qu'ça m'amuse d'héberger un couple de hérissons sous la bouillotte?"
"C'est pas possible! On a dû faire une erreur quelque part... t'es bien sûre d'avoir pris les boules dans le bocal du salon?"
"Quel bocal du salon? Y avait qu'un bocal, celui de la salle de bains Madame!"
"Hein? Tu veux dire qu'on bouffe des billes de bain depuis une heure? Je comprends pourquoi j'ai envie de vomir"
"Ah... cette odeur de jasmin, j'avais trouvé ça zarbi au début mais on s'y fait facilement"
"Tu vas me jeter ces saloperies et me trouver un antidote tout de suite!!"
"Et si on essayait cette dernière, la turquoise... Gloups!"

"Germaine... Germaine! Me laisse pas seule!!"
"Miaou..."

 

Vegas sur sarthe

 

 

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